« Ici vous avez le droit à rien » : témoignage d’un prisonnier du cra de Nîmes

Le cra de Nîmes fait partie des cra encore ouverts à l’heure actuelle. Normalement il y a 140 places, 7 bâtiments de 10 cellules pour 2 personnes. Dans le bâtiment où la personne témoigne (zone B1) 4 des cellules ne peuvent pas être occupées à cause du lavabo bouché et de fuites d’eau. Malgré les risques que cela représente, avant hier il y avait des gens qui étaient 2 par cellule, des nouveaux arrivants notamment. Aux dernières informations, il y aurait encore 11 prisonniers qui y sont détenus.
 
 » Ici, c‘est 10 000 fois pire qu’une prison.
Ici vous avez le droit à rien.
Qui c’est les gens qui ont une téléphone sans caméra? Je voulais en acheter un mais c’est 30 euros et avec la carte 45. Et, pour activer la puce, il faut avoir un papier valide sauf que la plupart des gens ils arrivent ici sans papiers. 
 
Ca fait plus de 20 jours que je suis là et hier seulement ils ont changé les 2 serviettes.
Y’a des policiers ils portent des masques et d’autres non. Y’a des gens ils arrivent on sait pas si ils sont contaminés. Si y’en a un qui rentre avec le virus, il nous le colle directement.
 
Ici, il y a beaucoup d’analyses à faire. Ici les wc c’est dégueu. Ici c’est lavé avec une serpillère sale, avec de l’eau sale. Ca pue.
Si on pouvait faire des prélèvements, je vous dit pas tous les microbes. Le lavabo pareil.
 
Les moisissures y’en a partout, tout autour de la cellule, dans la cellule. L’aération je vous en parle pas. La bouche qui aspire l’air c’est des saletés. Y’a plein de microparticules qui sortent
chaque seconde. La poussière elle est marron, noirâtre qui sort de l’air chaud alors qu’il fait pas froid. On a pas besoin de chaleur.
 
La honte de la france. En prison aussi c’est sale vous imaginez même pas. Ici on a le droit à rien, absolument à rien. Ici il faut arriver avec des shampoings. Je vais faire payer l’etat. On nous donne un tout petit savon blanc, et ça te laisse des traces blanches sur les mains qui ne partent pas. Y’a pas d’éponges.
Aussi, c’est la première fois que je vois des toilettes comme ça.
 
Ici c’est super blindé, si ils nous laissent tout seuls, je sais même pas si on arrivera à sortir. J’aurais préféré rester dans ma cellule (de
prison), au moins j’étais tranquille. »

L’enfermement dans des conditions de merde continue ! Situation dans les CRA au 21 avril

Après plus d’un mois d’état d’urgence sanitaire, de confinement et de fermeture des frontières, l’État continue à enfermer dans les CRA, les taules pour emprisonner (virus ou pas) celleux qui n’ont pas les « bons papiers ».

 

Toujours des conditions de merde
  • Des libérations, des nouvelles arrivées et des CRA qui ré-ouvrent

Dans la semaine du 13 avril, l’État s’est remis à enfermer massivement dans les CRA : il y a eu entre 15 et 20 nouvelles personnes enfermées à Nîmes, 17 au Mesnil-Amelot dans le courant de la semaine, puis 22 dans la nuit de samedi 18 à dimanche 19. Côté prisonnières, au Mesnil-Amelot, suite à des libérations une personne s’est retrouvée enfermée seule comme ça avait été le cas à Oissel il y a deux semaines. Ces meufs se retrouvent seules et isolées à faire face au racisme et au sexisme des keufs , dans des conditions encore plus dures que les mecs emprisonnés. Les préfectures d’Ile-de-France ne sont pas dans une optique de fermeture des CRA comme ça a pu être annoncé dans certaines presses, notamment après la décision du Tribunal Administratif de Paris concernant le CRA de Vincennes. Au CRA de Lille-Lesquin, des personnes enfermées à Lille continuent à être libérées mais souvent au milieu de la nuit et les personnes se retrouvent alors seules et à la rue à 2h du matin dans les rue de Lesquin sans moyen de se rendre à Lille. Pour ce qui est des prisonniers du Mesnil-Amelot transférés à Lille suite à la révolte, cette fois il n’y a eu aucune libération.

Des préfectures avaient annoncé la fermeture de certains centres de rétention qui n’ont jamais fermé en réalité, il faut continuer à être vigilant. En ce moment encore plus que d’habitude, vous pouvez appeler les cabines des CRA pour témoigner de votre solidarité. Si vous ne l’avez jamais fait et que vous vous demandez quoi dire, voilà quelques idées. Ça été le cas pour le CRA de Lyon qui a été annoncé fermé mais où 30 personnes étaient enfermées la semaine dernière, il y a encore beaucoup de nouvelles personnes enfermées chaque jour, et aussi pas mal de libérations. Ça a été aussi le cas au CRA de Lille qui n’avait plus qu’une zone ouverte il y a deux semaines, alors qu’aujourd’hui les quatre zones sont utilisées pour enfermer. Ou encore à Nîmes qui le 16 avril servait à enfermer 15 personnes. Le CRA de Bordeaux sert toujours, lui aussi, à appliquer la double peine, pour les personnes qui viennent de purger une peine de prison, cueillies par les flics directement à la sortie et enfermées en centre de rétention.

lire aussi : Enfermer, enfermer toujours… la situation dans les CRA au 10 avril

Le 16 avril il y avait 5 personnes enfermées au CRA de Toulouse à Cornebarrieu (1). Comme dans tous les CRA, les flics refusent l’accès au soin des prisonniers et les tabassent. Ce jour là, alors qu’un prisonnier faisait un malaise les flics ne sont pas intervenus malgré les appels de ses co-retenus et lorsque la PAF a finie par arriver, ca a été pour frapper la personne et l’isoler. Suite à ça, le lendemain le prisonnier en question entame une grève de la faim. Le samedi 18, de nouvelles personnes y sont enfermées, dans les jours qui suivent, il y a quelques libérations. Le prisonnier en grève de la faim se retrouve seul à partir de dimanche soir. L’État persiste à maintenir l’enferment dans des CRA où très peu de personnes sont enfermées, comme à Toulouse, mais aussi dans les centre de rétention « d’outre mer », dans les colonies françaises. C’est le cas en Guyane, où 10 personnes étaient enfermées le 20 avril, et 5 sont encore enfermées le 21 avril, toutes sortantes de prison. Alors que cette prison pour étranger.e.s avait été vidée au début du confinement.
À Mayotte, alors que le CRA était fermé, il va ouvrir à nouveau pour enfermer en quatorzaine les étranger.e.s qui arrivent par bateau depuis les Comores, soit disant pour les confiner mais il semblerait surtout que ce CRA reprenne du service.
Partout sur les territoires contrôlés par l’État français, on peut penser que les préfectures se préparent au déconfinement (qui est dans moins de 90 jours, la durée maximale d’enfermement) en espérant pouvoir reprendre les déportations des prisonnier.e.s.

  • Sur la santé

Le refus de soin est la règle dans les CRA : les keufs, la préfecture, les juges et les médecins laissent les conditions de santé des retenu.e.s empirer de plus en plus. D’un coté les traitements en cours sont interrompus, de l’autre les personnes qui tombent malades en CRA n’ont pas de médocs. Les infirmeries servent de pharmacie pour distribuer doliprane à ceux qui auraient besoins de soins, et continuent d’essayer de cachetonner un maximum de prisonniers. Dans des cas d’urgence, les flics refusent d’hospitaliser les gens (on l’a vu aussi récemment pour des cas de coronavirus). Et tout ça dans des conditions sanitaires dégueulasses.

Lorsque des prisonniers malades en cours de traitement sont enfermés en CRA, la rupture de soin est quasi systématique : un appel a été lancé en solidarité à l’un d’entre eux au Mesnil-Amelot, enfermé alors qu’il avait été libéré de prison pour être opéré. Les ruptures de traitement sont une double peine infligée aux prisonniers, une peine qui vise à mettre en danger la vie de ces personnes.

Pour ce qui est du Covid-19 plus spécifiquement, l’État fait prendre aux prisonnier.e.s le risque de crever en continuant à les enfermer, souvent à plusieurs par cellule, dans des conditions sanitaires insalubres, en laissant les flics, qui entrent et sortent chaque jour, les contaminer, et en enfermant de nouvelles personnes, chaque jour aussi. Les préfectures, pour maintenir les CRA ouverts, prétendent pouvoir tester tout le monde.

A l’heure où, depuis l’épidémie, la société tout entière est envahie par des angoisses morbides augmentées par la situation catastrophique des hôpitaux, il faut imaginer ce que vivent les retenu.es enfermé.es sans aucune protection ni prise en charge de leur santé, avec comme seule certitude qu’ils seront les dernier.es -avec les prisonnier.es de la pénitentiaire – à être soigné.es…

  • Sur les proches

Les effets de l’enfermement, en prison comme en CRA, n’affectent pas que les prisonnier.e.s mais aussi leur entourage : des heures d’attente pour aller au parloir, les abus de la part des flics pendant la fouille, le mépris des juges. En ces temps d’épidémie, à cela s’ajoutent l’interdiction des visites et la peur de la contagion, en plus du manque d’information et l’absence des mesures sanitaires à l’intérieur des centres de rétention. Dans certains CRA il y a la possibilité pour les proches de venir apporter quelques affaires de première nécessité aux prisonniers comme de la nourriture, des vêtements, tabac, carte sim (à Lille, par exemple, une fois par semaine seulement). Au Mesnil-Amelot des flics sont même allés jusqu’à mettre des amendes de confinement à des familles qui venaient faire passer des affaires pour leurs proches enfermés.

Face à cette situation, les prisonnier.es s’organisent et les révoltes se multiplient.

Toujours plus de révoltes face à l’enfermement

À Vincennes, Lille, Mesnil-Amelot, Lyon et Oissel toutes les luttes menées par les prisonnier.es ces dernières semaines exigent la libération immédiate de tous les prisonnier.es et la fermeture de ces prisons pour étranger.es.

  • Révolte et répression au Mesnil Amelot

Au Mesnil-Amelot tous les prisonniers restants ont été regroupés dans les bâtiments du CRA2. Les derniers prisonniers de Plaisir et de Palaiseau y ont été transférés fin mars. La décision de regrouper les prisonniers ensemble augmente les risques de transmission du coronavirus parmi les retenus et permet uniquement de réduire le nombre de policiers de la PAF sur le terrain. Dans la nuit du 11 au 12 avril, la cour de promenade a été bloquée par les prisonnier.e.s qui l’ont envahie en criant « Liberté ! Liberté ! ». Les gradés et la direction du CRA ont essayé de les faire remonter dans leurs cellules, mais ils ont refusé et ont passé la nuit dehors. Dans la matinée du 12, le dispositif de flics grossit, des CRS sont venus en renfort en plus des flics anti-émeute déjà présents. Une partie des prisonniers se fait tabasser pendant que les keufs font une fouille général des bâtiments et confisquent des téléphones. Puis les CRS ramènent de force les prisonniers dans leurs cellules à l’exception de 8 personnes qui se font interpeller puis transférer dans d’autres prisons pour étranger.e.s : 5 à Lille Lesquin et 3 à Oissel (Rouen). Pour les prisonniers qui se retrouvent à Lille, la répression continue, ils sont mis dans une zone du CRA ouverte pour l’occasion, isolés des autres prisonniers. Depuis, pas mal de prisonniers du CRA ont été libérés, mais sur les deux prisonniers transférés du Mesnil-Amelot qui sont passés en JLD, les deux ont été prolongés. L’un d’entre eux s’est révolté suite à cette décision et les flics lui ont fait passé la journée en garde à vue.

  • Grève de la faim et solidarité à Oissel

Lorsque, le dimanche 12 avril, les 3 prisonniers du Mesnil-Amelot arrivent à Oissel après un transfert violent, les 13 prisonniers du CRA de Oissel ont lancé une grève de la faim pour exiger leurs libération immédiate. Comme ils le disaient déjà le 25 mars, ils dénoncent le manque de matériel de protection sanitaire (gel hydroalcoolique, savon, masques) qui met en danger les personnes enfermées. Les trois prisonniers transférés rejoignent alors la lutte en cours. Ils n’ont pas pu récupérer leurs affaires et leurs papiers que les keufs de la PAF ont laissé au Mesnil-Amelot.

Face à des révoltes dans les CRA, la stratégie des keufs et des préfectures est souvent de transférer ceux qu’ils considèrent comme « les meneurs » vers d’autres CRA pour briser les solidarités et l’organisation : peine perdue puisque de Mesnil à Oissel, la lutte continue ! Cette semaine au CRA de Oissel il y a eu quelques libérations et encore des arrivées. Les derniers prisonniers en grève de la faim ont arrêté le 17 Avril sans avoir obtenu aucune réponse de la part de l’administration, ils étaient à ce moment là 10 prisonniers dans ce CRA.

  • Isolement et grèves à Vincennes

Fin mars, des grèves de la faim avaient eu lieu au CRA de Vincennes. Depuis, le bâtiment 1 a fermé, les prisonniers sont concentrés dans les bâtiments 2A et 2B, où le 9 avril, des cas de coronavirus ont été confirmés, alors que les prisonniers réclamaient depuis longtemps la liberté et au moins des mesures sanitaires à la hauteur de la crise. Les flics, plutôt que d’emmener les prisonniers malades à l’hôpital, les emmènent à l’isolement. Le 12 avril, après un départ de feu dans la matinée, un prisonnier malade avec les symptômes du coronavirus était très mal en point dans la soirée. Les prisonniers ont affronté les flics pour exiger qu’il soit emmené à l’hôpital, mais fidèles à leurs sale boulot raciste, ils ont refusé d’appeler une ambulance et ont dit qu’il serait testé mardi. Aux alentours de minuit, les retenus ont fini par obtenir que le prisonnier soit emmené par une ambulance.
Pour protéger les keufs, l’administration a mis des masques à disposition des prisonnier.e.s, ce qui a évidemment été pris comme une insulte : à quoi peuvent servir les masques quand tout le monde est potentiellement déjà contaminé, et alors que la situation était dénoncée depuis des semaines ?

lire aussi : « Y’a pas de sécurité, y’a rien du tout » / Contamination, isolement et refus de soin à Vincennes

 

https://paris-luttes.info/IMG/arton13854.jpg

Sur la justice, les politiques et les médias : même en temps de crise, n’oublions pas que ce ne sont pas des alliés
  • Le tribunal refuse de faire fermer le CRA de Vincennes

Le 14 avril, le tribunal administratif de Paris a statué sur un référé liberté demandant la fermeture du CRA de Vincennes avec une décision lâche et ambigüe, puisqu’il refuse de fermer le centre et interdit seulement les nouveaux placements en rétention dans le CRA de Vincennes. On sait que ça ne veut pas dire moins d’enfermement : dans les jours qui suivirent, on a assisté à une vague massive d’arrivées au CRA du Mesnil-Amelot, il semblerait que les préfectures et les flics se reportent maintenant sur celui-là. Le tribunal demande aussi au CRA de Vincennes, pour les prisonniers qui seraient testés positifs au Covid19, de « les isoler et les confiner tout en maintenant leur accès aux soins nécessaires à leur état de santé ». Plus que de l’hypocrisie, c’est de l’indécence et de l’acharnement car la justice sait pertinemment que l’accès aux soins en CRA est inexistant, en temps normal et encore plus en ce moment. La preuve : dimanche dernier, les flics ont rassemblés les 4 prisonniers malades dans le bâtiment 2B en les mettant tous dans la même cellule et ont entassé tous les autres (une vingtaine) à 2 par cellule dans le bâtiment 2A – on se doute bien d’ailleurs qu’il y a plus de 4 personnes porteuses du virus. On a dit aux malades qu’ils allaient être gardés au CRA car leur cas n’était pas assez grave. Finalement une personne sera libérée du CRA 2B le 20 avril et une personne hospitalisée.

  • Sur les médias, les politiques et les institutions

Les médias ont beaucoup écrit sur les CRA lors de la révolte du 11-12 avril au Mesnil-Amelot, avec des articles dans tous les sens. Pour changer, ils ne s’intéressent aux CRA que lorsqu’il y a matière a faire vendre des articles sur des « échauffourées » entre flics et prisonniers. Pire que ça, ils mettent les gens en danger : plusieurs journalistes (y compris « militants ») ont publié des témoignages audios des prisonniers et des articles avec leur prénom. En dehors d’une possible répression judiciaire après les révoltes, ces journalistes exposent les prisonniers à des représailles des flics, qui peuvent les identifier. Au Mesnil lors de la révolte, les flics disaient ouvertement que les prisonniers ciblés par les transferts ou les tabassages étaient « ceux qui parlaient trop aux journalistes », que les flics rodaient autour des cabines téléphoniques en tendant l’oreille et tentaient de confisquer les téléphones portables.
Espérons tout de même que la brève mise sous projecteurs des CRA, notamment au Mesnil-Amelot, grâce à la révolte des retenus, ait un effet sur l’attitude quotidienne des flics, au moins pour un temps…

Avec la révolte au Mesnil on a aussi assisté à l’habituelle coup de com des politiques avec notamment Coquerel, député France Insoumise, qui s’est déplacé au CRA le 13 avril pour alerter sur la situation et distribuer des masques « à la fois aux retenus et aux policiers ». Il s’étend d’ailleurs largement dans la presse sur la manière dont les flics sont mis en danger. Les prisonniers eux, disent que rien n’a changé dans le CRA depuis sa visite.
Les institutions « indépendantes » se réveillent aussi avec notamment la Contrôleuse Générale des Lieux de Privation de Liberté, Adeline Hazan, qui s’est rendue à Vincennes et au Mesnil-Amelot et a annoncé le 17 avril qu’elle appelait le gouvernement à désengorger et à fermer les CRA. Pareil pour le défenseur des droits : pour la 2ème fois depuis le début du confinement, il a réclamé le 18 avril la fermeture de tous les CRA et la libération des prisonnier.es. Comme d’habitude tout ça c’est bien beau mais ça n’a aucun effet…

Pour nous, il ne s’agit pas (comme le font certaines associations et politiciens de « gauche ») de demander la fermeture temporaire des CRA jusqu’à la fin du confinement, ni d’exiger que les CRA soient réformés pour les rendre plus « humains » ou plus efficients. Pour nous, il s’agit de partir des paroles et des luttes des prisonniers-ères, qui montrent clairement ce qu’il faut faire avec ces prisons pour sans-papiers : les détruire.
Pour ça on continuera, virus ou pas, à faire sortir leurs paroles et à soutenir leur révoltes.

A BAS LES CRA !
SOLIDARITÉ AVEC LES PRISONNIERS-ERES EN LUTTE
LIBERTÉ POUR TOU.TE.S, AVEC OU SANS PAPIERS !

Alors que le confinement nous empêche de nous réunir, la lutte et la solidarité qui s’expriment depuis l’extérieur reposent sur d’autres moyens que ceux habituels. (clique sur la banderole)

 

Pour rappel : n’importe qui peut discuter avec les prisonnier-es en CRA en appelant les cabines. En ce moment encore plus que d’habitude, vous pouvez appeler les cabines des CRA pour témoigner de votre solidarité. Si vous ne l’avez jamais fait et que vous vous demandez quoi dire, voilà quelques idées : Soutenir les retenu.e.s – Numéros et adresses des CRA


(1) A Toulouse, un site pour lutter contre l’existence des prisons pour étranger.e.s et pour relayer la parole de l’intérieur a été créé. Il est à suivre et à partager ! https://toulouseanticra.noblogs.org/

 

 

 

« La justice en France est injuste » : nouveau témoignage depuis la prison pour sans-papiers de Vincennes

Dans un contexte d’état d’urgence sanitaire l’état et la préfecture continuent d’enfermer au CRA de Vincennes, alors qu’un 5ème cas de corona virus est confirmé dans le centre. Compte tenu des mesure d’hygiène inexistante dans le CRA, la totalité des retenu est probablement infecté.

Avant hier (mardi 14), un référé liberté à été fait au tribunal administratif, de la part de quelques associations et avocat.e.s, pour demander la fermeture du centre. La préfecture prétextant faire le test pour le virus à tout le monde et prendre des mesures d’hygiène… a réussis à empêcher la fermeture du centre et la libération des tous les prisonniers.

En gros, le juge du tribunal administratif a décidé que : aucun nouveau prisonnier doit être enfermé à Vincennes pendant deux semaines ; les prisonniers qui présentent des symptômes doivent être mis en isolement ; ceux qui sont déjà malades doivent être hospitalisés. Quelle radicalité, quel courage ! Mais ça montre aussi bien que ces trois trucs ne sont pas évidents pour la préf…

Le choix, de la préf comme du tribunal, est donc de continuer l’enfermement malgré le risque énorme pour tout les retenus. En fait, et c’est pas une nouveauté, l’état, les flics et la justice en ont rien à foutre : même pour faire emmener les personnes malade du corona à l’hôpital, les prisonniers sont obligés de foutre le bordel et de mettre la pression collectivement aux keufs !