Avec ou sans virus, le refus des soins c’est une peine de mort. Appel à la solidarité pour un prisonnier du Mesnil-Amelot !

Le refus de soin est la règle dans les CRA : les keufs, la préfecture, les juges et les médecins laissent que les conditions de santé des retenu.e.s empirent de plus en plus, en empechant de filer un traitement spécifique ou des médocs, en refusant d’hospitaliser les gens (on l’a vu aussi récemment pour des cas de corona virus aussi), ou tout simplement en gardant des personnes malades dans des conditions sanitaires degueulasses. Bien avant l’épidémie en cours, etre enfermé dans un cra c’est aussi risquer de tomber malade. Parfois, des prisonniers-ères crévent pour ces raisons, comme pour Mohamed, mort à Vincennes en novembre dernier.
 
 
Un retenu du Mesnil-Amelot, malade depuis plusieurs années est privé de son traitement depuis son enferment au CRA. Avant d’être incarcéré a la maison d’Arret de Fresnes cette personne aurait dû subir une intervention chirurgical. Les médecins de la prison ont préféré lui prolonger son traitement pour qu’il se fasse opérer une fois libéré. Une nouvelle fois remis en detention provisoire dans les jours qui suivent, il est déclaré libéré rapidement. Sauf qu’à sa sortie de prison, comme pour beaucoup d’autres prisonniers étrangers, il y avait des flics de la PAF (police aux frontières)  qui l’attendaient pour l’enfermer dans une autre prison, cette fois-ci une prison pour sans papier : le cra du Mesnil-Amelot. Depuis le 8 avril il n’a toujours pas eu accès à son traitement.

Lançons une campagne pour la libération d’Anouar !

Les CRA tuent ! Liberté pour tou.te.s et fermeture immédiate des centres de retention !

Ci-dessous, le témoignage d’Anouar, et après les détails de l’appel à la solidarité pour exiger sa libération.

«Je sais que je suis très malade et que je dois faire une opération rapidement, j’ai un microbe dans le foie depuis 2014.  Je suis resté hospitalisé une semaine a l’époque mais je devais retourner faire l’opération rapidement. 
La dernière fois que je suis sortit de Fresnes c’était le 22 février 2020. On m’avait dit que j’allais faire mon opération en prison mais finalement ils ont pas eu le temps. Donc quand je suis sortit de la prison je voulais aller à l’hôpital Saint-Antoine. Finalement avec le coronavirus on m’a dit que c’était mieux d’attendre pour l’opération mais qu’il fallait pas que j’arrête le traitement (Albendazol (Excazol Zenten) comprimé 400mg)
 
La police m’a attrapé et m’a mis en GAV 48h et on m’a fait dormir à Fleury le temps de ma comparution immédiate. Quand le juge à dit que j’étais libérable, à la sortie de Fleury y avait des gendarmes qui m’attendaient et qui m’ont ramené au CRA à 22h30.
Quand je suis arrivé ici, j’ai parlé des médicaments, on m’a dit « Attends de voir le médecin ». J’ai du insister, plusieurs fois le médecin m’a dit « Oui on a commandé vos médicaments ». Puis l’infirmière le lendemain me disait « Ah non c’est pas encore commandé ». 
 
Ils laissent pas ma femme venir ramener le médicament, ils m’ont dit qu’ils refuseraient de prendre le médicament et que si elle venait pour me les donner ils lui mettraient 135e d’amende.
Là je dois attendre lundi pour voir si ils ont commandé le médicament. J’ai très mal au ventre.
 
Le plus important c’est que je sois soigné le plus rapidement.  
L’infirmière m’a dit que d’ici un mois j’aurai une prise de sang très importante et qu’il faudrait me faire opérer après. »
 
 
Pour obliger la préfecture a soigner tous les prisonniers et particulièrement Anouar Nuenou Zarban : saturons leurs mails et leurs téléphones. 
Proposition de contacts à harceler: 
 
prefecture@essonne.gouv.fr
01 69 91 91 91 (sous prefecture de Palaiseau)
pref-eloignement@essone.gouv.fr
Numéro de Mesnil-Amelot : 01 60 54 40 60
 

Le CRA de Mesnil-Amelot est relié au Centre Hospitalier de Meaux.
Secrétariat N°2 01 60 54 49 95
Secrétariat N°3 01 60 54 49 98

Ecrire aussi à la Cimade, l’association qui travaille dans le centre, ça pourrait etre une bonne idée.

 
 
 

« Je vais tenir jusqu’à la réponse de la DML » des nouvelles des luttes à Oissel

Le dimanche 12 avril les 13 prisonniers du cra de Oissel ont lancé une grève de la faim pour exiger leurs libération immédiate. Comme ils le disaient déjà le 25 mars, le manque de matériel (gel hydroalcoolique, savon, masques) de protection sanitaire mettaient en danger les personnes enfermées.

Le 12 au soir en répression du mouvement qui a eu lieu le week-end dernier, trois prisonniers sont transférés du Mesnil-Amelot et rejoignent la lutte. Ils n’ont pas pu récuperer leurs affaires et leurs papiers que les keufs de la PAF ont laissé à la prison pour sans papier de Mesnil-Amelot.

Cette semaine il y a eu quelques libérations et encore des arrivées. Les derniers prisonniers en grève de la faim ont arrêtés aujourd’hui sans avoir obtenu aucune réponse de la part de l’administration. La lutte ne s’arrête pas !

Nous relayons d’abord deux témoignages sonores, et ensuite la retranscription d’un témoignage de deux prisonniers de Oissel, du 16 avril pris par des militant.e.s solidaire des environs.

  • Témoignage relayé par l’Envolée (min. 16)

Flash info quotidien du 16 avril 2020

 

  • Deuxième témoignage, pris le 16 avril

 

  • Retranscription d’un troisième témoignage

« Tout le monde a mangé ce matin, on est plus que trois en gréve de la faim, les 3 transférés de Mesnil Amelot.

Le portugais, le guinéen et moi.

Hier je suis tombé dans les pommes, moi je vais pas manger même si je reste tout seul, je vais tenir jusqu’à la réponse de la DML

Ils sont en train de faire le ménage, ils n’ont pas ouvert la cour de promenade

« Pourquoi ? » Réponse des policiers «  C’est le chef qui décide, quand tout le monde aura mangé »

On tient la gréve de la faim, on a rien signé, aucune décharge.

Moi je ne fume pas mais certains n’ont plus de cigarettes…

Les autres, pour l’instant, ça va , tout le monde en a marre.

Ils ont réparé la machine à café ce matin…J’espère qu’ils vont me libèrer »

 

 

Un autre

« Depuis samedi , on mange pas, nos affaires ont été mises dans des sacs poubelle avec nos papiers, mon extrait de naissance, avec nos noms dessus, les 7 ou 8 tranférés, on n’arrive pas à les récupèrer…Les retenus de Mesnil Amelot essaient de donner les sacs mais les policiers disent qu’ils vont les jeter à la poubelle, ma compagne , elle a appelé et elle a enregistré la communication..On nous a fait signer un document pour les affaires mais j’ai refusé…Je me sens volé.

Je n’ai pas d’argent, pas possibilité de téléphoner ou d’envoyer des SMS, il me reste trois cigarettes…

Ma famille veut venir me laisser des affaires et de l’argent mais des policiers disent que peut-être ils ne pourront récupèrer le sac, d’autres disent que oui…

C’est dégradant ici, fatigant,j’ai mal à la tête,j’ai froid toute la journée, ma santé se décline..

On est trois en gréve de la faim, M. devrait être libéré aujourd’hui…On sera deux…

Ils ne m’ont pas libéré car je n’ai pas de passeport, je suis européen, je n’en ai jamais eu, je comprends trés bien le français et je sais ce que je dis, je me sens retenu , pris en otage et c’est lourd…

Le matin, à 9H , il font des travaux,sortent les gens des cellules, je ne peux dormir,je suis fatigué.

Le policier il me dit « si tu veux la promenade, tu sors…Suis dans la petite cour, en prison on avait 4H de promenade

Ma rétention a été prolongée de 28 jours , confirmé en appel.

Je suis en France depuis 2011, j’ai un grand frère ici propriétaire, ma compagne depuis 2017 et nous voulons nous marier…

Ici y’a pas de violeur ou de terroriste, on est fatigué , c’est dégradant ce qu’on vit..

La justice c’est du cas par cas, ça dépend du juge..

On a du gel, mais pas de bouteille d’eau,on n’a pas accès à l’eau froide..

On est déterminé,on est deux , on tient, on ‘a pas signé de décharge

J’apprends plus tard par SMS que le procureur a fait appel de la décision du JLD et son avocat lui demande 1000 euros pour faire appel

On verra demain …

 

« La justice en France est injuste » : nouveau témoignage depuis la prison pour sans-papiers de Vincennes

Dans un contexte d’état d’urgence sanitaire l’état et la préfecture continuent d’enfermer au CRA de Vincennes, alors qu’un 5ème cas de corona virus est confirmé dans le centre. Compte tenu des mesure d’hygiène inexistante dans le CRA, la totalité des retenu est probablement infecté.

Avant hier (mardi 14), un référé liberté à été fait au tribunal administratif, de la part de quelques associations et avocat.e.s, pour demander la fermeture du centre. La préfecture prétextant faire le test pour le virus à tout le monde et prendre des mesures d’hygiène… a réussis à empêcher la fermeture du centre et la libération des tous les prisonniers.

En gros, le juge du tribunal administratif a décidé que : aucun nouveau prisonnier ne doit être enfermé à Vincennes pendant deux semaines ; les prisonniers qui présentent des symptômes doivent être mis en isolement ; ceux qui sont déjà malades doivent être hospitalisés. Quelle radicalité, quel courage ! Mais ça montre aussi bien que ces trois trucs ne sont pas évidents pour la préf…

Le choix, de la préf comme du tribunal, est donc de continuer l’enfermement malgré le risque énorme pour tout les retenus. En fait, et c’est pas une nouveauté, l’état, les flics et la justice en ont rien à foutre : même pour faire emmener les personnes malade du corona à l’hôpital, les prisonniers sont obligés de foutre le bordel et de mettre la pression collectivement aux keufs !

Les prisonniers sont veners, craignent pour leur vie et n’en peuvent plus de cet enfermement avec, en plus des conditions de merde habituelles, le coronavirus dans le centre. Ci-dessous le témoignage d’un prisonnier sur la situation actuelle dans le centre.

La solidarité avec les prisonniers-ères est aujourd’hui plus importante que jamais. Ne les laissons pas isolé.e.s ! Soutenons leur luttes !

Pour ça, voici des idées de petits trucs à faire malgré le confinement , et quelques messages de solidarité qu’on a reçu 

Et ce samedi 18 à 18h, oublions pas de faire du bruit pour les prisonniers-ères ! 

 

Je suis au 2a depuis le 31 mars, je me suis fait arrêter après m’être rebellé après un contrôle de police près du commissariat du 7ème arrondissement. Je suis marié à une française, je ne sais pas ce que je fais là. Ils m’ont dit que je serai libéré le 22 avril quand je vais passer devant le juge. J’avais déjà été arrêté et mis au CRA de Nice mais j’avais gagné et j’avais été libéré.

Aujourd’hui ils sont venus faire les tests pour savoir si on avait le coronavirus mais j’ai été le seul a refusé de faire le test. Pourquoi ils nous font le test que maintenant ? J’ai refusé car c’est un acte politique. C’est inadmissible qu’ils nous fassent faire le test que maintenant. Nous sommes 27 au 2a mais je suis le seul à avoir refusé. De toute façon il y a déjà eu 3 cas de contamination au 2a, nous avons tous le Corona. Les deux premiers ils les ont amené à l’hôpital mais le 3ème ca fait 4 jours qu’il est tout seul dans une cellule. J’ai parlé à un policier qui m’a dit qu’ils n’étaient pas testés eux aussi. On ne sait pas quoi faire, pourquoi on nous laisse dans le centre de rétention ? Les policiers nous provoquent, la bouffe est périmée, on a pas de gel, pas de savon, rien…

J’ai été en contact au téléphone avec un détenu de Rouen qui m’a raconté ce qu’il s’était passé au Mesnil Amelot. Pourquoi ils n’en parlent pas à la télévision, pourquoi BFM et C news ne parle pas de nous ? Ils ont juste libéré une personne qui était là depuis 3-4 jours. Pourquoi ils nous libèrent pas tous ? Il faut écrire à Macron, qu’il ferme tous les centres de rétention . La justice en France est injuste.

Mise à jour : hier 5 prisonniers ont été libérés du centre, et un prisonnier malade a été hospitalisé.

Fermeture immédiate des CRA.

A bas les CRA, à bas l’enfermement.

Liberté pour Tout.te.s.