Un retenu au CRA de Plaisir témoigne d’une petite cellule de quelques m² où logent 3 autres retenus. Certains dorment sur des matelas au sol. L’unique fenêtre ne peut être ouverte que de quelques cm pour apporter un peu d’air. Il nous parle, avec 3 autres camarades, de la lutte quotidienne contre l’enfermement et les expulsions.
Le premier, malgré une poche d’urine remplie de sang attachée à la jambe, a un vol de prévu le 2 octobre. Le second nous dit pouvoir à peine bouger sa jambe, son fémur est déboîté, rotule et ligaments abîmés : le CRA refuse les soins. Le troisième est marocain et a un vol programmé le lendemain pour l’Algérie. Il dénonce un faux laissez-passer délivré par le consulat. Il compte avaler plusieurs objets pour éviter le vol. Il se scarifiera l’abdomen sur une vingtaine de cm pendant la nuit et sera amené à l’hôpital. Le retenu qui témoigne dit avoir les bras et l’abdomen couverts de cicatrices. Elles sont récentes, c’est la seule façon qu’ils ont trouvé pour résister aux vols.
Nous publions ici le témoignage d’un retenu du CRA de Vincennes que nous avons eu au téléphone la veille de son expulsion, le jour même, alors qu’il était à l’aéroport, puis quelques jours plus tard. Il raconte son stress intense, sa tentative de résister dans l’avion et comment les flics l’ont tabassé pour le maitriser. Il est maintenant dans un pays qu’il avait quitté il y a près de 30 ans. Force à lui !
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