« Les yeux sont rouge, la bouche est ouverte » Témoignage du CRA1 de Vincennes du 16 décembre

« Les yeux sont rouge, la bouche est ouverte »

 
Un prisonnier est resté inconscient pendant plus de 14h entre la soirée du dimanche 16 décembre et le lendemain matin. Quatorze heures où les keufs n’ont rien fait sauf bloquer les pompiers.
Comme d’habitude ce sont les prisonniers qui se sont montré solidaire de celui qui était mal. Il aura fallu une visite de quelqu’un de sa famille, pour que les keufs de la police aux frontières qui gèrent la prison appelent les secours.
Puis une journée de galère pour ses proches pour savoir dans quel hôpital il était soigné. Finalement le prisonnier resté inconscient pendant plusieurs heures, est ramené le soir même de l’hôpital… dans le centre.
 
 
Du coup tu voulais raconter un peu comment ça c’est passé pour la personne qui était a l’hôpital hier soir ?
 
Voila… Comme le monsieur c’est un monsieur il est mauritanien mais moi je le connais pas trop il est venu y a moins de deux semaines. Il parle pas avec les gens donc il est tranquille quoi, ça veut pas dire que c’est une mauvaise personne. Mais à un moment donné ça fait trois jours je le vois pas j’avais pensé qu’il avait été libéré. 
A un moment hier  on me dit qu’il est couché donc qu’il est entrain de mourir. Je suis descendu je l’ai vu, les yeux sont ouvert,  la bouche ouverte, comment dirais-je ? Il fait même pas de mouvements donc il a passé tout le temps comme ça là. Après avec les amis on l’a ramené à l’accueil devant la police pour évacuer, pour appeler comment dirais je ? l’ambulance ou les pompiers. Mais bon… Ils ont dit qu’ils ont appelé les pompiers et que les pompiers ont dit qu’ils vontvenir dans 15 minutes. Mais dans 15 minutes ils sont pas arrivé, ni une heure ils ne sont pas venu.
Nous étions obligé de le prendre encore et de le faire retourner dans sa chambre encore. Donc on a passé toute la nuit jusqu’à 3h comme ça, donc chacun passe pour regarder si il vit ou si il vit pas. Donc c’est ça qui était l’obstacle hier ici, jusqu’à aujourd’hui le matin à 9h15 comme ça.
Moi j’ai écouté, ils ont appelé son nom en visite. Mais lui il peut même pas bouger, il parle même pas. Donc après j’ai vu les pompiers sont rentré, On la attaché avec au fauteuil roulant.  On l’a évacué vers quel hopital je sais pas on l’améné. On l’a évacué vers 9h 9h15.
 
Mais comme nous sommes tous des êtres humains si quelque choses lui arrive dans la nuit c’est pas bon. On l’amène à l’hopital dans une heure de temps ca va mais une heure …deux heures … toute la nuit jusqu’à 9h15.. on l’a amené. C’est ça que je connais là dedans. Je veux pas ajouter plus ni moins. Et puis y avait son compatriote lui il était tomber par terre parce que la manière qu’ils ont vu qu’il était mal.. bon tout le monde même moi ma tension elle a  monté j’ai commencé à pleurer. Mais bon tout cela c’est pour montrer que c’est notre frère, on a pitié de lui. Voila c’était ça.
 
C’est à quelle heures que vous l’avez trouvé inconscient ?
 
C’était entre 19h et 20h comme ça.
 
Donc ils ont mis plus de 14h a arriver les pompiers…
 
Oui. Oui jusqu’à 9h-9h15 comme ça, on l’a amené. Nous depuis 19h 20h comme ça nous étions avec lui a l’accueil de la police pour l’évacuer mais ils n’ont pas voulu. C’était ça en fait.
 
Ca c’est passé comment avec les policiers ?
 
Les policiers sont venu mais ne l’ont pas touché. Je sais pas si c’est pas leurs droit, nous nous étions a côté de lui on a fait tout pour lui. Mais les policiers ne l’ont pas touché ils ont appelé les pompiers Ils disaient que les pompiers vont venir dans 15 ou 20 minutes mais ils ne sont pas venu. Nous étions obligé de le faire rentrer dans sa chambre. Nous étions 5 ou 6 personnes et chacun va le regarder toutes les 30 ou 40 minutes. Jusqu’à 3h où tout le monde est partit dormir. Jusqu’à 9h15 quand les pompiers venu je l’ai regardé, il était pareil que quand on l’a laissé le soir.
 
Moi j’ai appelé les pompiers hier, et ils disaient que la police avait dit que c’était un malaise simulé… 
 
C’est quoi ça ? C’est quoi la simulation ? Eux même ils ont dit « Que non, Qu’ils savaient très bien. »  Nous on a fait le tensiomètre, on a regardé sa tension, le corps était souple. On a tout dit ça. Ca c’est pas vrai.
C’est quoi ça? Nous sommes tous plus de 18 ans, nous sommes des matures, nous sommes pas des bébés. On connaît l’état de notre individu. T’as compris? Voila donc c’était pas ça. Nous on a même pensé qu’il est mort. Ou si c’est le problème comme le diable chez nous, on a pensé tout ça mais il était malade vraiment. C’était pas la simulation, c’était pas ça quand même. Je veux pas parler mal les policiers, je veux pas parler mal envers le monsieur ou personne. je veux juste dire la vérité ce que je connais. Voilà .
C’était pas de la simulation, j’étais la bas, le monsieur peut pas se lever peut pas parler. Il a les yeux qui sont partit. Les yeux sont rouge, la bouche est ouverte. On a essayé de mettre de l’eau pour qu’il puisse boire un peu. On a mis l’eau dans sa bouche mais l’eau ne passe même pas. Nous étions obligé de de tourner sa tête pour verser l’eau sur des mouchoirs pour ne pas lui bloquer la respiration, par exemple si il respire avec la bouche. Voila. Mais ce n’est pas de la simulation quand même. C’est grave quand même !
 
C’est chaud qu’ils se permettent de mentir comme ça. Est ce que tu veux rajouter quelque chose d’autres ?
 
Bon moi j’ai pas d’autres trucs à rajouter seulement comme ça… Nous sommes dans la merde on a pas tué quelqu’un, moi je suis vendeur de cigarette j’ai été opéré. Comment dirais je ? on m’a donné un séjour de 6 mois, il est périmé et après on m’a envoyé un OQTF (Obligation de quitter le territoire français). Donc je travaille pas car les papiers qu’on m’avait donné c’était pour la maladie. On m’a pris on m’a mis ici. Donc j’ai rien fait. C’est ça qui nous étonne beaucoup. Y a des gens ici ils ont rien fait, ceux qui ont fait ça c’est autre chose. Nous sommes des être humains.
Moi j’ai la dette depuis 2017 a janvier 2019. 3000e que je devais à mon logeur. J’ai regardé d’une manière général comment survivre. J’ai commencé à vendre des cigarettes pour payer le loyer de mon logeur et ma nourriture.En faisant ca on m’a attrapé et ça fait un mois et quelques que je suis la.
Peut être qu’ils veulent que je vole ou attaquer les magasins ? Si je fais pas ça comme je peux vivre.
 
Faut bien que tous le monde puisse vivre !
 
Nous sommes pas des bandits, nous aimons le bonheur de la France pour tout le monde effectivement. On veut pas le malheur de la France, on nous considère aujourd’hui comme nous sommes le malheur de la France et ses ennemis. C’est le contraire ! Nous voulons les papiers avec autorisation de travail. 
 
Un deuxième prisonnier prends la parole:
 
Bonjour grand ca va bien ? On voulait, on est la au CRA1 centre de rétention de Vincennes ici là. On veut expliquer ce qui s’est passé hier ici. C’est la vérité.
 
Salut ! Ca te dérange si on relaye aussi ce que tu racontes ?
 
Pourquoi ca me dérangerait ?
Parce que je n’ai rien fait, je suis dans un endroit dangereux. Qu’est ce que j’ai peur ? Mets ça mon grand, j’ai pas peur. 
Dimanche on était tous dans le salon, on regardait le foot un truc comme ça . Et là un ami est venu nous voir. Tout le monde était dans le salon. Le gars il est encore vivant, lui n’est pas mourir. Il est tomber comme ça. Mais les policiers même ils veulent pas le toucher, ils veulent pas l’aider. Ils disent si nous on peut l’aider.Nous on prends lui on le ramène dans l’infirmerie. Déjà c’est pas notre travail à nous. Parce que c’est pas nous qui l’avons ramener ici. On l’a rencontré ici. On est de tel ou tel pays. On fait union ici, nous on est ensemble.
Nous on a beaucoup aidé lui, on a ramené les mouchoirs tout ça. Tout le monde est témoins de ça. De base eux il veut pas dire la vérité à vous. Ils vont dire autre quelque chose qui n’est pas clair.
 
Nous qui est la aussi ce que nous on peut expliquer c’est ça ! Ils l’ont pas touché, même si en une minute ils peuvent sauver sa vie. Si y a quelqu’un de fatigué comme ça tu le laisses et souffrir souffrir même si il doit sauver sa vie, il va mourir.  
Ici moi je voulais parler de ce qu’ils font avec les immigrés.Quand on te prends dans la rue on te dit « Nan c’est juste pour vérifier les papiers les documents tout ça. C’est rien. » Mais en fait c’est des problemes en vrai. Mais ils vont te ramener ici, ils te traitent comme un animal ou tu n’es plus vivant. Ils vont te traiter comme quelqu’un qui est animal. 
Y a plein de gens qui sont malade ici même mais ils vont pas ramener les gens à l’hopital. Ils mettent les gens malade contre les gens qui ne sont pas maladie. Tu vois ?
C’est pas normal tu connais lui il est malade déjà tu l’amène a l’hôpital. Quelqu’un qui est malade contre quelqu’un qui n’est pas malade, il est content même? La semaine passé. C’est pas qu’hier,. La semaine dernière y a un mec jsais pas si c’était un algérien. Il est tombé et il a commencé à vomir le sang. Il est tombé par terre boum ! Il n’est même pas partit à l’hôpital. 
 
A l’infirmerie ici dans le centre de rétention à Vincennes y a pas un bon docteur. T’es malade il va te donner que le dolipranne. C’est pas le dolipranne qui guérit le corps de quelqu’un. Quelqu’un de malade il doit voir le docteur, il doit l’ausculter, faire radio, faire l’autre chose. Ici quand qqlun tombe par terre, il le donne à l’infirmerie. C’est un policier civil mais eux ils dit tout le monde c’est une infirmerie. C’est pas une infirmerie c’est la police. Mais l’infirmerie ils te font pas une piqure ou une radio. Comment tu vas dire que c’est un docteur ça ? Moi aussi je peux faire. La vie de ma mère je peux faire.  Moi aussi je peux ouvrir une boite de dolipranne et la donner à tout le monde. Moi aussi je peux faire ca.
 Y a des gens qui sont forcés, avec des départs volontaires. Avec des avions cachés ils arrivent à 4 ou 5 personnes pour te forcer à partir sans prévenir que la semaine prochaine tu dois voyager. Tu peux dormir à 5h du matin eux ils te prennent comme ça . A 5h du matin ils te ramenent dans ton pays d’origine.
 
Les français maintenant ils ont l’air d’en avoir contre les africains. Maintenant arriver afrique ils disent qu’ils ont des droits la bas. Mais si les africains font ca contre les français la bas. 
Mais ils demandent pas les francais de titre de séjours, les français arrivent avec leurs documents de france. Ils font ce qu’ils veulent la bas.C’est le gouvernement de l’afrique qui ont pas suivi ce qui passe. Ils ont pas suivi.
 
Y a plein de gens ici ils dorment dans la rue. Les autres ils travaillent vraiment pour gagner leurs vies. Ils ont pas besoin des bagarres ou ils cherchent même pas les problèmes. Mais eux ils regardent pas ça. Moi avant de créer un problème avec eux je regarde la situation de la personne. Non moi je peux pas dire je peux pas le garder ou le soutenir dans la merde. Même quelqu’un qui a rien fait tu sais que c’est vrai qu’il a pas de document
Mais c’est quelqu’un qui cherche le document. Il a pas document, mais tu donnes le document. Si tu lui donnes le document mais tous les immigrés ne sont pas venu de l’Afrique avec les documents.
Tu viens immigrer ici tu cherches les documents. Mais si ils donnent pas les documents comment les immigrés ils vont chercher les documents ?
C’est nous qui construisons l’Afrique c’est pas eux. Ca va pas continuer comme ça. Ca peut pas. 
Si on est ami tu viens tout le temps chez moi mais tu aimes pas me voir chez toi. Comment on va dire qu’on est ami ? C’est pas possible. Et c’est les gouvernements à nous qui ont pas suivi.
Bon je laisse. Merci mon grand, respect à vous. Ce qui se passe ici la vérité, ils disent pas la vérité. Y a plein de gens qui sont malade, qui ont eu des crises cardiaques, des tensions qui montent tout le temps. On va pas tout dire, l’histoire de nourriture on va laisser à côté. Si y a de l’eau à boire déjà c’est bon. Mais tout lemonde peut pas tenir avec le pain sec et un sachet de mayonnaise. Il donne deux sachets, et un sachet de ketchup. Mais c’est pas la nourriture qu’on vient chercher.
On laisse ça a côté. Mais le probleme vraiment c’est comment ils traitent les gens.
Y a pas bon docteur ici. Tu tombes maladie tu vas mourir comme ça. L’infirmerie ici c’est des policiers, ils sont pas la pour aider les immigrés.
Tu pars demander renseignement sur l’association, eux ils disent ils connaissent rien du tout.
Ils disent pas la vérité, ils restent enfermé dans le bureau. Mais si tu connais rien pourquoi tu vas dans ton bureau ? Moi je suis désolé. Des fois le gars il vient avec les documents d’espagne, mais eux ils ramenent en Afrique. Tellement il est pervers. Il les ramene pas en territoire espagnol mais en territoire africain. Déjà c’est pas normal.
Merci beaucoup, y a quelqu’un qui doit rajouter quelque chose. Pour moi c’est bon.
 
Le troisième prends la parole :
 
Je crois ils ont tout dit tout ce qu’il se passait. Il a raconté l’histoire d’hier, il a raconté qu’est ce qui arrive ici en général. Ici ou en dehors de cette prison. Tout ce qu’on pense même nous.
 
 

Contre le refus de soin, un prisonnier en grève de la faim depuis 7 jours

Voici le témoignage d’un prisonnier au CRA de Vincennes, en grève de la faim depuis 7 jours (5 au moment du témoignage) pour dénoncer l’enfermement et le refus de soin qu’il subit. Assez de violences policières et médicales ! Organisons le soutien à l’extérieur !
 
Comment ça se passe à l’intérieur ?

Hier soir y a un policier qui traite comme des chiens les gens ici. Quand tu demandes un truc, Assfam ou quelque chose, il te frappe, il te cogne contre la porte.
La bouffe est immangeable, j’ai un problème dans l’estomac, mon estomac est déchiré, j’ai une ulcère et je peux pas manger comme ça. Normalement je me soigne normalement, je me soigne et tout, mais ici ils ne te donnent pas les médicaments mais de calmants. Et ça ne soigne pas, ça devient encore pire et après c’est mort.

C’est pour ça que t’en en grève de la faim ?

Moi je suis en grève parce qu’ils m’ont ramené ici et ils ont dit On va t’expulser en Algérie. Moi j’ai dit d’accord, je suis pas contre, vous allez m’expulser. Mais le juge a dit qu’on me laisse un mois ici. Et moi j’ai dit : Pourquoi ? Il m’a dit tu restes un mois ici. Moi j’ai dit, dans mon dossier y a rien du tout, ni procès ni rien, je vis depuis 5 ans avec une femme… mais sans les papiers. J’ai ramené les preuves des factures etc, les preuves de 5 ans de vie en France. Mais rien, le juge a dit tu restes un mois. Et après un mois, ils te donnent un autre mois. Pourquoi ? Je suis malade et j’ai accepté de partir, pourquoi vous voulez me laisser ici 90 jours ? Pourquoi je perds mon temps ici. Je ne suis pas hors la loi, je travaille tranquillement, je n’ai pas eu de problème avec la police ni rien, juste un problème avec mon passeport, l’ambassade de l’Algérie ne veut pas donner mon passeport.

Et après si tu demandes de t’acheter quelque chose (à l’Ofii) ils te donnent que des cigarettes, t’as pas droit de faire rentrer la bouffe, ils te donnent que du poison. La dernière fois y a un ami qui a ramené de la bouffe et les flics m’ont dit Tu manges ici (en parloir), ça ne peut pas rentrer. Mais moi je peux manger seulement des trucs cuits à la vapeur, ni de viande ni le reste, pourquoi ça ? L’autre fois y a un mec qui avait mal aux dents mais ils lui ont rien filé. Pour ça, je préfère ne pas manger, je préfère mourir tranquillement. Soit vous me renvoyez dans mon pays, soit je sors, vous me libérez.

Ça fait combien de jours que tu manges pas ?

ça fait 5 jours que je ne mange pas. Je demande qu’ils m’achètent de la bouffe mais ils refusent, que des cigarettes, que du poison, et le paquet ça coûte 10 euros. Que des trucs immangeables.

Les médicins sont passés ?

Les médicins, ou infirmiers je sais pas, ils te donnent que le poison, que des cachets de poison.
Ils te donnent que des cachets pour dormir, pour te droguer, tu deviens comme un fou, comme un toxique, comme les accros qui traînent dans le métro. Ils te donnent des trucs qu’après ça se termine comme pour le tunisien qui est mort ici. Moi j’ai dit, je veux descendre (rentrer au bled), dès le premier jour j’ai dit ça, mais vous me laissez pas ici. Ils te disent Non tu restes ici, pour te voir souffrir. C’est ça le problème.

Et tu parlais des flics tout à l’heure…

Hier ils sont rentrés, les flics, et un il provoque tout le temps, hier il en a frappé deux, deux ! Il te prend pour provoquer, dès que tu réponds il te frappe. Hier il a frappé deux qui ont rien fait. Un s’est ouvert dans sa tête, il a des pincements, un avait déjà fait une opération avant et il avait une barre dans sa main et après qu’il a été frappé la barre a bougé et maintenant il peut plus bouger sa main.

Et entre vous, vous arrivez à rester soudés ?

Entre nous, nous on est tranquille. Par exemple, on a pas droit de prendre du café, la machine de café ne marche pas depuis un an, même le Nescafé tu peux pas l’acheter, que de cigarettes et un téléphone. Si tu veux boire un café et t’as pas de visites, tu fais comment ? Du coup par exemple, si une personne me demande de boire du café moi je donne le mien, on fait comme ça, on partage.

Quand quelqu’un est malade, moi je ne demande même pas qu’ils me soignent avec leur argent, mais avec le mien. Quand tu prends quelqu’un qui est un ouvrier, qui travaille, qui n’est pas hors la loi. Quand le juge te laisse dédains encore un mois, qu’est-ce que ce ça signifie ? Ça veut dire quoi ? c’est quoi la loi ? Ça dépend du juge avec qui tu tombes. C’est pas la loi ça, c’est injuste.
C’est à cause de ça que je mange pas.

FACE AUX CRA ET LEURS MORTS, CONSTRUISONS LA RIPOSTE. Assemblée publique mardi 3 décembre au Cicp

Dans les centres de rétention administrative (CRA), véritables prisons pour les personnes qui n’ont pas les « bons papiers », à l’abri des regards de la population, la rétention est insoutenable : bâtiments pourris, bouffe immangeable, refus d’accès au soin.

LES CRA TUENT

Les prisonniers-ères sont poussé⋅es à bout : les violences policières sont quasi quotidiennes, et dans les CRA de femmes, les violences sexistes sont fréquentes. Dans ce contexte insupportable, les infirmiers et les médecins collaborent et essayent de pacifier la situation, en filant notamment des calmants et autres médocs.
À Vincennes, depuis août deux prisonniers sont morts d’une overdose de médicaments, le dernier Mohammed, un prisonnier de 19 ans, est décédé le 8 novembre dernier.

LA GUERRE AUX SANS PAPIERS CONTINUE

Ces morts ne sont ni des accidents, ni des bavures, elles résultent de choix politiques qui s’étendent au-delà des murs de ces prisons. Parti en campagne électorale sur les plate-bandes du Rassemblement National(ex-FN), Macron a clairement affiché que la lutte contre l’immigration sera au cœur de la seconde partie de son mandat. Outre ses annonces nauséeuses sur la mise en place de quotas d’immigré⋅es, il fait construire de nouvelles places en Centre de Rétention Administratifs. En parallèle, les rafles se multiplient, les campements sont démantelés, et celleux qui se font choper sont mis⋅es en rétention et expulsé⋅es.
Réagissons!

LES LUTTES A L’INTERIEUR NE S’ARRETENT PAS

Malgré tout, à l’intérieur, des luttes s’organisent régulièrement. La
semaine dernière une grève de la faim a été lancée au CRA du Mesnil-Amelot, et depuis septembre, les tentatives d’évasion, incendies, résistances individuelles ou collectives face aux déportations et à la police sont quotidiennes.

Ce n’est surement pas l’envie et le besoin de se révolter des
prisonniers-ères qui manque, mais bien une solidarité réelle à
l’extérieur. Comment construire un rapport de force pour que ces morts cessent ?

Nous lançons une assemblée publique, ouverte à tou⋅tes celleux qui veulent lutter pour la disparition des CRA.

Pour ne pas oublier Mohammed et tou⋅tes les autres, pour combattre les violences policières et médicales dans ces prisons, pour soutenir les luttes des prisonniers-ères, partageons nos expériences et décidons ensemble de la mobilisation à mener. Venons nombreuses et nombreux, que l’on connaisse bien ou pas du tout la situation dans les CRA et construisons la riposte ensemble !

ASSEMBLEE PUBLIQUE
MARDI 3 DECEMBRE à 19H
au CICP
(21ter rue Voltaire, métro Rue de Boulets/Nation)

A bas les CRA !