Contre la construction de prisons pour étranger.e.s, le 19 juin 2021, on marche sur le Mesnil-Amelot !

Contrairement à ce qui a été annoncé auparavant, la manifestation aura lieu le 19 juin à 15h et pas le 12 juin.
Ce texte a été écrit conjointement par des personnes avec et sans papiers.
L’Etat français ne cesse de durcir la répression envers les migrant.es. Le projet gouvernemental de construire des nouveaux Centres de Rétention Administrative (CRA) est la volonté manifeste de s’en prendre toujours plus aux libertés de circulation et d’installation. Trois nouveaux Centres de Rétention sont en projet : à Lyon, à Bordeaux et à Olivet (près d’Orléans), et deux extensions vont avoir lieu à Coquelles (près de Calais) et Lesquin (près de Lille). En tout, le gouvernement vise 800 places supplémentaires en rétention en 2023 par rapport à 2018, soit 60 % de plus !
En plus de ça, un nouveau projet vise à construire un autre CRA de 64 places au MesnilAmelot, à côté de l’aéroport de Roissy. Tous ces projets témoignent de la volonté d’enfermer toujours plus de personnes.

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Le CRA du Mesnil en feu, grève et révolte au CRA de Vincennes : Appel à rassemblement pour soutenir les révoltes !

Depuis plusieurs mois la situation dans les centres de rétention administrative (CRA, prisons pour sans-papiers) est encore plus pourrie que d’habitude.
Les centres sont blindés, tous les jours les personnes enfermées risquent de tomber malades, alors que le suivi médical est inexistant.
Si moins de personnes sont expulsées actuellement, c’est notamment grâce à des pratiques de résistance massive : pour être expulsé.e vers un certain nombre de pays, il faut faire un test covid, ce que les retenu.e.s refusent souvent.
 
Pour punir celleux qui n’acceptent pas de se faire tester, les flics les emmènent presque systématiquement en garde-à-vue, et les juges les condamnent souvent à des peines de prison. Il est aussi de plus en plus fréquent qu’une personne qui a passé 90 jours en rétention (le maximum légal) soit mise en GAV, condamnée à une nouvelle mesure d’éloignement, puis de nouveau placée en rétention : dans le CRA de Mesnil-Amelot, des prisonnier.e.s sont en train de redoubler leurs 90 jours. Six mois enfermé.e.s, pour ne pas avoir les « bons » papiers et pour refuser de se faire expulser ! 
 
Pour lutter contre cette situation, mercredi 20 janvier, les retenus du CRA3 de Mesnil-Amelot se sont révoltés. Deux bâtiments ont cramé ! Les flics ont dû appeler les renforts, certains prisonniers ont été hospitalisés et une dizaine d’autres ont été interpellés. Au total, 44 places en cellule sont aujourd’hui inutilisables : bravo à eux !
 
Quelques heures plus tard, une révolte démarre dans le CRA de Vincennes. En soirée, les prisonniers du CRA1 ont découvert qu’au moins 4 nouvelles personnes étaient positives au covid, et ont décidé de protester contre les conditions sanitaires pourries et le fort risque de contagion. Pour ça, ils ont refusé collectivement de rentrer dans les cellules pendant presque deux heures, en résistant aux pressions des keufs. Le lendemain, ils ont commencé une grève de la faim, qui a duré plusieurs jours.
 
Bien sûr, toutes ces révoltes amènent aussi leur lot de répression de la part des flics et de l’Etat : au Mesnil, suite à l’incendie 6 personnes sont aujourd’hui en détention provisoire et une personne sous contrôle judiciaire en attente d’un procès qui aura lieu le 5 mars. 7 personnes comparaitront pour « rébellion en réunion », dont 4 aussi pour « destruction d’un bien par incendie, une substance explosive ou un moyen de nature à créer un danger pour les personnes ». Du côté du CRA de Vincennes, les visites sont désormais interdites pour les prisonniers du bâtiment 1. 
 
Soyons solidaires avec les prisonniers et les prisonnières qui se rebellent !

Pour soutenir les révoltes et pour continuer à lutter contre les centres de rétention, l’Assemblée contre les CRA Paris-IDF appelle à un rassemblement
Dimanche 7 février à 14h,
rue de la Charbonnière
,
au Métro Barbès ! 

Soyons nombreux.euses et deter.es !

Mesnil : Greve de le Faim, Jour 3

Dans le CRA 3 du Mesnil Amelot, une grève de la faim est en cours depuis samedi. La grève a l’air d’être généralisée dans tous les bâtiments et les prisonniers sont solidaires entre eux. Les flics et la direction du centre ne sont pas contents et essaient de casser la grève, par exemple en empêchant aux grévistes de prendre leur traitement, comme l’expliquent deux prisonniers :

« Si tu vas à l’infirmerie prendre ton traitement ils te demandent si tu as mangé. Si tu dis que non, que tu fais la grève de la faim, ils refusent de te donner le traitement. C’est leur technique, ils utilisent ça contre la grève, pour mettre la pression pour que certains lâchent. C’est soit tu manges soit t’as pas ton traitement, t’imagines ? forcément des gens ils mangent. C’est arrivé même qu’il y ait des bagarres entre nous à cause de ça, des gens qui sont en manque de leur traitement, ils sont obligés de manger. »

« J’ai un ami malade, il a la main cassé, ils lui donnent rien ils veulent pas donner le doliprane. Ils disent « si tu manges pas je donne pas le doliprane ». Il y a beaucoup de gens malades ici. »

Malgré la répression la grève tient, un autre prisonnier rappelle :

« On continue la grève de la faim, notre seule demande c’est que quelqu’un vienne nous écouter. »

Dimanche en fin d’après-midi, plusieurs personnes sont allées derrière le CRA pour crier leur soutien aux grévistes, qui nous ont répondu par dessus les barbelés, en sortant en masse dans la promenade et en restant ensemble malgré les menaces des keufs. Un autre gréviste raconte :

« On vous entendait dehors crier ‘Liberté, liberté!’, nous aussi on a crié. Ça nous a fait beaucoup de bien ! »

Comme d’habitude c’était un beau moment de rage, pour une fois on peut entendre les voix de ceux de l’intérieur pour de vrai et ensemble, sans le box du parloir qui isole des autres, sans le flic qui te fouille à l’entrée, sans l’intermédiaire du téléphone.
Cette fois-ci le groupe de solidaires n’a pas échappé au contrôle d’identité à la sortie… Dommage que la plupart n’avait pas leurs papiers sur eux.elles 😉

Les grévistes ont besoin de force, hésitez pas à appeler les cabines, à aller en visite, ou encore mieux à vous organiser collectivement pour aller gueuler dehors, devant le CRA ou ailleurs dans les rues !

La solidarité est une arme
Feu aux CRA, et nique la PAF