Témoignage depuis le CRA de Bordeaux: « J’avais une carte de 10 ans. J’ai obtenu le statut de réfugié en 2012. Ils l’ont enlevée il y a un mois »

L’antiCRA de Toulouse a publié un nouveau témoignage sur la double peine et le retrait des titres de séjour que nous relayons ici:

K. est soudanais et avait le statut de réfugié depuis 2012. Il a été enfermé au centre de rétention (CRA) de Bordeaux en août dernier. Pendant qu’il effectuait une peine de prison, la préfecture a décidé de lui infliger la double peine en lui retirant son titre de séjour et donc son statut de réfugié afin de l’expulser vers le Soudan. A sa sortie, il a  été directement enfermé au CRA. Là, il s’est fait tabasser par les flics qui au final ont porté plainte contre lui, le procédé habituel qui sert à les couvrir, à obtenir des primes et à dissuader celleux qui oseraient résister à leurs provocations et leurs humiliations.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Un prisonnier retrouvé mort au CRA de Bordeaux + grève de la faim !

On republie ici un texte paru sur Toulouse Anticra
Un prisonnier retrouvé mort au CRA de Bordeaux
Ce n'est pas la première fois qu'un retenu crève dans un CRA : à Vincennes par exemple, deux personnes sont mortes en 2019. Ce n’est jamais un accident si quelqu’un.e crève dans ces taules. Le CRA, c’est une boucherie, une machine à tuer. Luttons pour que cette mort ne soit pas oubliée !

Au CRA de Bordeaux qui est situé au sous-sol du commissariat (1), un prisonnier est retrouvé mort dans sa chambre il y a environ un mois. Aucune information ne semble avoir été diffusée sous prétexte que la famille ne souhaite pas que son nom soit révélé.

Des prisonniers sont en grève de la faim depuis 3 jours, voici le témoignage qu’ils souhaitent diffuser:

« Dans la nuit on rigolait ensemble, le mec il est parti pour dormir et le matin on est parti pour le réveiller pour manger, pour le petit déjeuner et lui il s’est pas réveillé. Oui la police est venue avec les pompiers.

Les policiers ont dit on peut pas dire aux journalistes parce que sa famille veut pas donner le nom.

Oui ils savent pourquoi il est mort, ils veulent pas nous dire. Nous on pense parce qu’il voulait pas aller au Maroc, y’a des gens qui veulent le tuer là bas, il avait beaucoup de stress, de médicaments de psychiatrie et tout ça, c’est pour ça qu’il est mort. Oui il a pris des médicaments pour mourir. Pas manger, pas dormir, il était pas bien, beaucoup de stress, pourquoi ils le laissent là ?

Il voulait pas aller au Maroc et les gens de l’État voulaient l’envoyer là-bas.

Il a pris beaucoup de cachets, il s’est suicidé je pense. Il a fait une overdose. Non il a pas dit forcément qu’il voulait se suicider. Il a dit j’espère demain Inch’Allah vous tous libérables les gars. Nous on croyait qu’il parlait pour nous, en fait il parlait pour lui, il savait qu’il allait mourir, il nous a dit ça avant de mourir.

Ici ils ont rien dit, ils s’en foutent, même pas c’est passé au journal, normalement ça passe à la télé et au journal, c’est vrai ou pas ça ?

Nous on fait la grève de la faim depuis 3 jours parce qu’on en a marre, c’est trop dur ici, c’est raciste, si on a besoin de voir un médecin à 8h, ou minuit, on peut pas jusqu’à 11h, y’a pas de médecin, si quelque chose se passe, on a rien.

On demande de passer ici parce que quelqu’un est mort. C’est même pas un centre de rétention ici. C’est trop dur, on dort pas, on mange pas bien, on prend pas bien les médicaments, il y a tous les jours quelque chose qui se passe ici.

Les policiers ils s’en foutent si on mange on mange pas, ça fait 35 jours je dors pas parce que j’ai pas l’injection pour dormir ici, l’injection de Subutex, ils le donnent pas. Le médecin refuse, il donne des cachets que je connais pas, on est mal ! »

(1) « Le centre de rétention administrative est situé au sous-sol du commissariat. Il est confiné, très exigu et les personnes qui y sont enfermées développent très rapidement des troubles psychiques dus aux conditions particulièrement anxiogènes de leur enfermement. Au-delà d’un certain nombre, les personnes se retrouvent très à l’étroit : la cour est très petite… La lumière naturelle est rare : la seule source étant un puits de jour au cœur de la courette grillagée (20m²). L’ensemble du CRA est éclairé aux néons qui restent parfois allumés la nuit…» – (Rapport rétention Cimade 2019)

Messages de solidarité aux révoltés dans les CRA

Pendant que des révoltes éclatent dans les CRA de Mesnil-Amelot, à Vincennes et à Oissel, un appel à la solidarité a été lancé : harceler les préfectures et les administrations des prisons pour sans-papiers, écrire et crier partout que les retenus en lutte ne sont pas isolés, que les CRA doivent fermer et ne plus jamais rouvrir.

On publie ici les premières photos reçues, que vous pouvez toujours envoyer à anticra@riseup.net.

Lisez jusq’à la fin, il y a des slogans stylés et un grand final (qui est aussi une bonne idée d’action)…


 

https://paris-luttes.info/IMG/arton13854.jpg

 

 

 

 

 

 

Avant la révolte des prisonniers Mesnil mais toujours pendant le confinement :

 

… et pour finir, un gros message de solidarité depuis Bordeaux, reçu avec ce texte :
 » En ce moment même, un soulèvement est en cours au CRA du Mesnil-Amelot. D’ordinaire, la détention est une torture. En ces jours de pandémie, c’est une sentence de mort.
Dans les CRA, les CEF, les HP, toutes les prisons, jusqu’aux EHPAD, les détenu.e.s crèvent en silence. « 

 

 

 

 

les prisonniers des cra crient liberté,
faisons de meme

des papiers pour tou.te.s
ou pas de papiers du tout !