Les prisons pour sans-papiers doivent être fermés, partout et pour toujours !
Appel à une assemblée publique contre les CRA (centres de rétention administrative)
Dimanche 17 mai à 14h, place de la Réunion (métro A.Dumas/Maraichers)
CRA ET CONFINEMENT
Pendant le confinement, une partie des CRA n’a pas fermé et a continué à enfermer les personnes qui n’ont pas les « bons papiers ». Face au virus, rien n’a été fait : aucune protection pour les prisonniers-ères, propagation de la maladie (notamment via les keufs qui ne portaient pas toujours de masques), absence de soins et, parfois, mise à l’isolement pure et simple des personnes malades. En plus de ça, l’isolement des personnes enfermées a été renforcé par l’absence de parloirs et les galères pour acheter du tabac ou une carte de téléphone.
Les audiences de JLD (le juge qui établit si la personne doit rester en retention) se sont déroulées en visio… ou n’ont pas du tout eu lieu, et les prisonniers-ères n’ont pas eu le droit de se défendre. Si des libérations ont eu lieu, la Préfecture a essayé quand meme de garder son contrôle sur les sans-papiers sorti.e.s de CRA , en leur filant des obligations d’aller pointer au comico chaque semaine. Alors que les frontières devaient être complètement fermées, des dizaines de personnes ont été expulsées quand même, vers plusieurs pays (dont le Maroc, l’Algérie, le Mali, la Georgie, la Roumanie, les Pays Bas…)
Pour les femmes enfermées, l’isolement a été plus brutal encore : elles se sont souvent retrouvées seules, dans un CRA surveillé par une équipe de policiers menaçants et évidemment sexistes.
PRISONNIER.E.S EN LUTTE
Dans les différents CRA, malgré la peur de chopper le virus et un rapport de force avec les flics rendu encore plus difficile vu le nombre des prisonniers-ères, ils et elles n’ont jamais arrêté de lutter, pour exiger la libération immédiate de tout le monde et la fermeture de ces prisons pour étranger.es. Différentes formes de lutte ont eu lieu : blocage de promenade, grèves de la faim, communiqués, feu de cellules...
Fin mars, des grèves de la faim avaient eu lieu au CRA de Vincennes. Depuis, les prisonniers sont concentrés dans les bâtiments 2A et 2B, où le 9 avril, et des cas de coronavirus ont été confirmés, alors que les prisonniers réclamaient depuis longtemps la liberté et au moins des mesures sanitaires à la hauteur de la crise. Les flics, plutôt que d’emmener les prisonniers malades à l’hôpital, les emmènent à l’isolement. Il y a alors eu plusieurs luttes pour exiger la liberté et la prise en charge médicale des malades.
Au Mesnil-Amelot, dans la nuit du 11 au 12 avril, la cour de promenade a été bloquée par les prisonniers-ères qui l’ont envahie en criant “Liberté ! Liberté !”. Ils ont passé la nuit entière dans la cour avant d’etre délogés le lendemain par un troupeau de CRS. Pour représailles, trois prisonniers sont interpellés et transférés au CRA de Oissel (Rouen), mais ils rejoignent immédiatement les autres prisonniers du CRA, qui ont lancé une grève de la faim pour exiger la libération immédiate de tous.tes.
Au Mesnil–Amelot, le 30 avril, plusieurs cellules sont brûlées dans le bâtiment 11 et le 3 mai au bâtiment 10. A chaque fois des prisonniers sont accusés et placés à l’isolement. Il semblerait que deux d’entre eux aient été jugés en comparution immédiate.
APRÈS LE CONFINEMENT : POUR UNE FERMETURE DÉFINITIVE DES CRA
Pendant le confinement, les journalistes et les associations ont souvent écrit sur la situation dans les CRA. Même les luttes des prisonniers-ères, qui sont en « temps normal« passées sous silence, ont eu parfois un peu d’écho médiatique. Pas mal de gens ont aussi commencé à appeler les cabines des centres, pour faire sortir la parole des sans-papiers enfermé.e.s. C’est bien. Mais les CRA restent ouverts, et vont bientot recommencer à se remplir de personnes dont le crime est de ne pas avoir les « bons papiers« . Voilà le retour à la normalité : les rafles dans les quartiers populaires reprennent, les frontières rouvrent mais seulement dans une direction, pour pouvoir expulser de plus en plus.
De cette normalité, on en veut pas. On demande pas non plus, comme le font les associations humanitaires, la fermeture temporaire de CRA pour des raisons sanitaires. Les CRA torturent, humilient et tuent sans besoin de pandémie. Ce qu’on veut, c’est ce que les prisonniers-ères exigent depuis toujours, virus ou pas : l’abolition de ces lieux d’enfermement.
Réunissons-nous à la sortie du confinement, organisons depuis l’extérieur la solidarité avec les prisonniers.ères !
Assemblée publique dimanche 17 mai à 14h, place de la Réunion (Paris 20e).
(en cas de pluie, on maintient au meme endroit puis on se déplacera ensemble dans un lieu couvert)
Venons nombreuses et nombreux, que l’on connaisse bien ou pas du tout la situation dans les CRA, et construisons la riposte ensemble !