En période de confinement, les prisonnier-es dans les CRA se retrouvent encore plus isolé-es que d’habitude. Dans de nombreux centres, les visites sont interdites. Là où il y a encore de visites, les flics arrivent même à mettre des amendes de 135 € aux gens qui se rendent au CRA pour voir leurs proches emprisonné.e.s. Les conditions sanitaires sont encore pire que d’habitude : alors que la seule mesure acceptable face au Covid serait de libérer tout le monde, les arrestations massives continuent.
En mars-avril, lors du premier confinement, la plupart des CRA avaient été vidés, mais aujourd’hui les CRA sont blindés et les prisonnier-es sont entassé-es (jusqu’à 5 ou 6 par cellule comme à Vincennes en ce moment). Les flics et les juges continuent à jouer avec la vie des gens : les personnes qui sont testées positives sont parfois mises à l’isolement total et privées de soins, parfois enfermées avec de prisonnier-es non malades qui risquent donc de choper le virus. Les vols cachés continuent à destination de certains pays (surtout Europe mais pas que), tandis que d’autres exigent que les personnes expulsées soient testées négatives. Mais si les prisonnier-es refusent le test pour résister à la déportation, ils.elles font généralement face à la garde à vue et à des peines de prison ferme.
Dans ces conditions, les résistances et les révoltes collectives se multiplient : incendie de cellules comme à Marseille, refus de test partout, grèves de la faim au Mesnil, à Vincennes, à Toulouse, à Lyon… Maintenant plus que jamais, il est particulièrement important de renforcer le lien entre l’intérieur et l’extérieur. Le but des CRA a toujours été d’enfermer et de punir celles et ceux qui n’ont pas le bon bout de papier, à l’abri des regards : quand les visites sont interdites, quand il est plus difficile d’organiser des manifs de soutien à l’extérieur, les préfectures et les keufs ont encore plus de pouvoir que d’habitude pour faire leur sale boulot.
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En région parisienne comme dans d’autres villes en France, plusieurs copaines essaient d’appeler systématiquement les cabines des CRA les plus proches pour discuter avec les retenu-es, et faire sortir leur parole à l’extérieur. Mais il y a beaucoup de ces prisons où on a pas de contacts et on sait pas ce qui se passe à l’intérieur, si ce n’est via les keufs ou les assos qui interviennent à l’intérieur. Bien sûr, on leur fait aucune confiance, du coup voilà une liste des CRA avec les numéros des cabines : https://abaslescra.noblogs.org/appeler-les-retenu-e-s-numeros-des-cabines-en-cra/ Cassons l’isolement ! Appelons massivement les cabines et relayons la parole et les révoltes de l’intérieur !
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