Lille (Nord) : Action contre ANAA Architectes : détruisons les C.R.A. !

Nous relayons un texte paru sur https://sansnom.noblogs.org/archives/9876
Bon Noël !

[reçu par mail, 22 décembre]

Dans la nuit du 21 décembre, on s’est rendu aux locaux d’ANAA Architectes, situés au 14 rue du quai à Lille. On a scellé leur porte d’entrée avec de la mousse expansive et laissé un petit message sur leur vitrine : « L’État assassine dans les CRA / ANAA complice ».

L’entreprise ANAA Architectes est chargée de réaliser les plans de l’agrandissement du Centre de Rétention Administrative de Lesquin. C’est déjà cette entreprise qui avait réalisé les plans lors de la création du centre (en 2006).

L’État souhaite construire 30 nouvelles places à Lesquin pour enfermer toujours plus de personnes, portant la capacité totale du CRA à 116 places, avec la collaboration de ces architectes. Dans la région, l’État veut aussi agrandir le CRA de Coquelles. Pour cela, il fait appel au cabinet Pierre Louis Carlier (18 rue Jean Moulin, Lille).

Ces architectes font le choix de participer à la répression et l’enfermement des personnes exilé-e-s. Ils sont complices d’un système qui tue et torture.

Tant qu’ils construiront des CRA, on les attaquera.

Force aux personnes enfermé-e-s qui se révoltent ces derniers jours dans les CRA du Mesnil-Amelot, de Oissel, de Vincennes…et force à tou-te-s les autres !

 

… ça bouge à Vincennes aussi !

Après le mouvement de révolte de la semaine dernière dans le CRA de Mesnil-Amelot, dans le CRA de Vincennes aussi plusieurs moments de lutte ont eu lieu ces derniers jours.

On a pas toutes les infos mais la semaine dernière pour résister à une expulsion un groupe de prisonniers tunisiens est arrivé à couper l’élec dans un bat du CRA ; ils ont quand même été renvoyés…

Avant hier, dans un autre batiment du centre, gros mouvement de solidarité suite au placement en isolement d’un retenu : les autres prisonniers ont refusé d’aller manger tant qu’il était pas libéré, puis quand ils ont appris qu’il était placé en GAV ils se sont dit qu’ils voulaient manger mais le réfectoire avait fermé, du coup ils sont allés se servir directement. Voici un témoignage :

/Des Tunisiens avaient un vol prévu, ils voulaient pas y aller. Ils ont coupé l’électricité, ils ont fait sauter le compteur, il y avait plus de lumière. Yavait un vol, c’était prévu pour 5 personnes, c’était un vol en groupe. Ils se sont entendus entre eux, ils ont foutu le bordel, yavait pas de lumière pendant 30mn, ils ont cassé des trucs dans le centre. Ils sont dans le bâtiment 2. Malgré tout ça, malgré le bordel on les a attachés, du renfort est venu et ils ont pris le vol. //
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//Au bâtiment 1 hier dimanche il y a un tunisien qui est allé à l’accueil vers 18h, demander son ticket pour aller manger comme d’hab ; les policiers lui ont dit que c’était pas l’heure, alors qu’il était 18h10, le réfectoire s’ouvre à 18h. Ils ont commencé à s’échanger des mots, le policier est venu, ils se sont pris la tête et bagarrés, et ils ont ramené le tunisien à l’isolement. Nous on a dit « le mec il est malade il a un problème psychiatrique, si vous faites pas sortir le mec de l’isolement, personne ne mange ». Là tout le centre on était uni, le mec il est malade, ça fait 3 fois qu’il vient au centre, il alterne le psychiatrique et le CRA, il a pas vu le dehors depuis des mois. Moi c’est pareil depuis 2020 j’ai pas vu le dehors, prison CRA prison CRA. Jsuis allé en prison, j’ai purgé ma peine ; ensuite je suis arrivé au CRA, j’ai fait 90 jours, et ils m’ont ramené en GAV, pour refus de test. La juge elle m’a donné 3 mois de prison, j’ai fait 1 mois et demi. Je sors de prison ils me ramènent encore ici.//
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//On a dit on mange pas, si le mec ne sort pas d’isolement on ne mange pas. Personne ne s’est pointé pour venir manger. On a eu le seum car il ne l’ont pas libéré, on a appris qu’il l’avaient ramené en GAV. ///On s’est dit qu’il allait pas revenir aujourd’hui/, on s’est dit qu’est ce qu’on fait ? on pouvait pas dormir sans manger, si c’est comme ça, on va chercher à manger. Quand on est allé à l’accueil, ils ont dit non vous pouvez pas manger le réfectoire il est fermé. Nous on a dit on a fait ça pour un frère. ///Le mec il allait juste prendre un ticket, il voulait juste manger et il s’est fait frapper. /On a dit ok, on est rentré dans le réfectoire, on a cassé les portes, chacun s’est servi, du pain et tout ça, on a cassé le réfectoire. On a cassé les caméras. Les gradés sont arrivés, le commandant voulait parler avec nous ; on a dit non nous on fait ça pour le mec en question. Ils ont rien fait contre nous après parce qu’il y avait plus de caméras, on a pété les caméras, il y a rien comme preuves. Parmi nous ya pas de balance, nous on est bien solidaires. Quand ya un truc qui ne va pas on essaye d’être ensemble. //Le gars est pas rentré de GAV pour l’instant je pense qu’on l’a changé de bâtiment./

Les luttes dans les CRA contre les expulsions, l’enfermement et les violences des keufs sont quotidiennes.
Ce qui manque le plus souvent c’est une réponse organisée depuis l’extérieur, pour soutenir rapidement et de manière efficace les résistances et les mouvements collectifs.
Appellons les cabines, faisons circuler leurs paroles, retrouvons-nous devant les CRA et dans la rue pour soutenir les révoltes, soyons solidaires avec les prisonniers-ères !

Ca bouge au CRA du Mesnil Amelot !

Depuis plusieurs mois, les prisonniers du Mesnil-Amelot ont initié de nombreuses révoltes et mouvements de protestation, dont nous essayons de rendre compte sur le blog. 

 

La semaine dernière, une grève de la faim a été entamée. Le même jour, les prisonniers se sont rassemblés dans la Cour pour accrocher une banderole sur les grilles du CRA et protester bruyamment en secouant les grilles, ce qui a valu l’intervention de plus d’une cinquantaine de flics. 

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