Liens avec des prisonniers condamnés pour violences sexistes : des pistes de réflexions et d’actions

Depuis 3 ans que l’assemblée d’Ile de France contre les centres de rétention existe, il est arrivé qu’on soit confronté à des situations compliquées dans nos liens avec les personnes enfermées à l‘intérieur des CRA. Des retenus avec qui on était en contact avaient parfois été condamnés pour des violences sexistes et sexuelles (harcèlement, violences conjugales, agressions sexuelles, viols). La plupart du temps nous l’avons appris car la personne nous l’a dit elle-même (en général parce qu’elle avait été envoyée en CRA à sa sortie de prison), ou bien parce que sa compagne nous l’a dit. En mars 2021, suite à l’incendie ayant eu lieu au CRA du Mesnil-Amelot, 7 personnes sont passées devant le tribunal de Meaux : au cours du travail d’antirépression que nous avons tenté de faire, nous avons été confronté à leurs dossiers pénaux et appris que plusieurs d’entre eux avaient été condamnés pour des violences sexistes. Ont suivi de nombreux débats sur la forme du soutien que nous avions envie de leur apporter : si nous étions globalement tous.tes d’accord pour continuer le travail minimal d’antirep afin d’exprimer notre solidarité avec la révolte survenue en janvier, il n’y avait pas de consensus sur le fait de pousser le soutien plus loin (notamment maintenir une correspondance avec eux, aller en parloir, envoyer des mandats). Est ce qu’on avait vraiment envie de faire ça ? Si d’habitude, on part plutôt du postulat qu’on interagit avec les personnes en CRA en tant que personnes qui subissent le racisme d’Etat et l’enfermement, sans distinction quant à leurs parcours, que faire une fois que l’on sait que telle personne a commis un viol ou battait sa femme ? Dans le cas des prisonniers de l’incendie, nous avions appris les faits via le dossier judiciaire : est-ce qu’on voulait vraiment se baser sur le casier des gens, c’est-à-dire un produit de la police et de la justice que l’on rejette, pour construire notre action politique ? 

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Contre les CRA et les frontières : appel à une assemblée publique

Les centres de rétention administrative (CRA) existent depuis 1981 et servent à enfermer des personnes qui n’ont pas les bons papiers, dans l’attente de leur expulsion. Ils sont pensés comme l’anti-chambre de l’expulsion mais sont avant tout des espaces d’enfermement et de tri, des bons et mauvais sans papiers. 
L’enfermement maximal dans les CRA est de 90jours, soit 3 mois, dans des conditions particulièrement pourries. Le Covid, comme dans tous les autres lieux d’enfermement, a empiré la situation d’une part d’un point de vue sanitaire (l’accès aux droits est restreint, l’accès aux soins et l’hygiène sont quasiment inexistants dans les CRA) mais également d’un point de vue répressif puisque l’Etat profite des refus de tests PCR pour criminaliser les prisonnier-ère-s et les enfermer encore plus.
Face à ça, de nombreuses révoltes ont eu lieu cette année dans les CRA : incendie au Mesnil-Amelot (à côté de l’Aéroprot Roissy-Charles de Gaulle), grèves de la faim, révoltes et évasions. C’est avant tout pour continuer à soutenir ces luttes que l’assemblée contre les CRA en Ile de France existe et appelle celleux qui voudraient nous rejoindre ou tout simplement en apprendre plus sur les luttes dans les CRA à une réunion publique mercredi 22 septembre à 19h à la Parole Errante à Montreuil.

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L’État agrandit le C.R.A de Lesquin pour toujours plus d’enfermé.es !

Voici un communiqué venu du nord au sujet du CRA de Lesquin à Lille:

L’État agrandit le C.R.A (Centre de rétention) de Lesquin pour toujours plus d’enfermé.es !

Macron et son gouvernement, depuis leur accession au pouvoir, se placent dans la continuité de leur prédécesseurs, à savoir
s’inscrire dans une vision répressive de l’immigration. Depuis trois ans, la politique du ministère de l’intérieur est de renforcer le contrôle et l’enfermement des personnes étrangères avec, notamment, la loi asile et immigration de 2019. Cette loi, rappelons-le, permet notamment d’enfermer une personne pour une durée maximale de 90 jours contre 45 auparavant. Dans le même temps, l’État entreprend des travaux afin d’augmenter sa capacité à mettre des personnes derrière les barreaux. Rien que pour l’année 2020, 481 nouvelles places seront disponibles. Selon les endroits il peut s’agir de ré-ouvertures de centre (Hendaye, Geispolsheim), de travaux d’extension ou de construction de nouveaux centres comme à Lyon, Olivet et Bordeaux, dont les ouvertures sont prévues pour fin 2023. Les deux centres de la région (Coquelles et Lesquin) sont également concernés.

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