Deuxième communiqué des prisonniers de Oissel en lutte

Rouen-Oissel Centre de Rétention Administrative in France ...

Les prisonniers du CRA de Oissel continuent leur lutte. Après la grève de la faim du 22 janvier (voici le communiqué), quelques journalistes et politiciens se sont rappelés de l’existance de ces prisons pour étrangers-ères. Mais la situation à l’intérieur n’a pas changé beaucoup, et les prisonniers restent mobilisés et déterminés. Force et courage à eux!

Le deuxième communiqué du collectif des prisonniers de Oissel :

Suite à notre mouvement de grève nous avons eu la visite, vendredi 24 janvier, de personnalités comme le député David Cormand qui ont pu constater les conditions dans lesquelles nous vivons.

Aujourd’hui, il y a eu une petite amélioration pour ce qui concerne les repas. Mais nous ne sommes pas dupes. Ce que nous voulons c’est de voir l’ensemble de nos revendications aboutir. Nous denonçons les mauvaises conditions de vie que nous subissons. Ainsi que les méthodes représsives de la police.

La personne retenue qui a été tabssé a été transféré à 5h du matin au CRA de Rennes. Pourquoi donc cette précipitation? Nous souhaitons que ces agissements cessent.

Le collectif des personnes retenues remercie vivement toutes les associations et les personnes de bonne volonté qui nous ont soutenu durant cette grève.

Le collectif

« Je me sens bouillir à l’intérieur, comme si j’allais exploser »

Nous relayons ici le témoignage d’un retenu CRA du Mesnil-Amelot prisonnier depuis 45 jours.

Il entame aujourd’hui la deuxième moitiée de sa periode d’enfermement, sachant très bien dès maintenant qu’il ira jusqu’aux 90 jours devenus légaux et habituels depuis 2018 (loi Asile et Immigration).

A bas les CRA !

A bas l’enfermement !              

 

Je vais faire 90 jours, J’en suis à 42.

Je suis un peu… comment dirais-je… j’ai eu une longue peine, de 98 à.. jusqu’à là il y a 42 jours. Donc de 98 jusqu’à maintenant. Mon problème c’est de rester ici, je veux rentrer mais le consul maintenant il ne veut pas donner de laissez-passer. Bon j’ai une attache ici, j’ai un fils qui est grand, qui est marié. Ma seule attache c’est mon fils ici. Il me laissent pas rentrer et je sais que je vais rester ici. Et ces 3 mois c’est comme… Il s’est passé 22 ans et ces 3 mois là ils sont… c’est les plus durs. C’est les plus durs parce que ici c’est… qu’est ce que je peut dire… je sais pas, je peux pas vous la définir comme ça… c’est vraiment… Ça fait 42 jours que j’ai pas pu voir mon visage déjà. Il y a pas de glace, il y a rien du tout. Tout est dégueulasse, tout est… je sais pas, sale. Je sais pas vous définir.. Il faut toujours aller à la fouille pour quoi que ce soit. Pour se couper les ongles il faut aller à la fouille! on peut pas avoir de coupe ongle ici. Je sais pas vraiment c’est difficile d’expliquer, ça paraît pas grand chose là mais… je saurai pas dire exactement… Bref mon malheur c’est d’être dans un centre de rétention parce que moi je croyais rentrer à la sortie de prison mais non ils m’ont amené ici. Même là bas je crois que je serai en centre de rétention en Algérie. Mais je sais pas pour l’instant.

Après il y a les flics il y en a certains ça va mais il y en a certains c’est des vraiment nazis, pire que des nazis, aucun respect. c’est la façon dont ils parlent, la façon dont ils… il y a une altercation ici avec une surveillante, je l’ai mal pris et… c’est la façon dont ils nous appellent, je sais pas je décris pas je peux pas décrire ça c’est vraiment… certains ils sont corrects et certains ils sont… racistes. Il y en a qui… je peux pas vous décrire, des fois j’ai envie de crier, des fois j’ai envie d’hurler mais.. je m’abstiens, j’me dis non il faut pas euh… si j’me les mets à dos… Je reste toujours un peu à l’écart de tout le monde et comme ici il y a que des jeunes et moi je suis âgé, je suis obligé de m’éloigner.. Ils me gardent ici alors que je partirais pas et ils le savent déjà. Parfois le policier il me dit « tu vas aller à 90 toi, pas le choix ». On est là, c’est un camp de concentration ici. Je te raconte ça je me sens bouillir à l’intérieur, comme si j’allais exploser. Des fois on pense à des trucs, je peux même pas le dire ici.

C’est une double peine j’ai pas vu la liberté depuis.. j’ai vu que le fourgon de gendarmes qui m’a ramené ici. Je me servais pas du téléphone en prison. Que pour appeler mes petits enfants, la famille quoi, mais sinon rien. Et là je dois me servir d’un téléphone et j’ai un peu du mal à m’en servir, je connais pas, j’essaye d’apprendre.

Il m’a donné 28 jours je lui dit « mais vous êtes le juge vous avez les lois, vous avez des textes de lois normalement vous devriez pas me mettre dans un centre de rétention. Vous devez me mettre, à la limite, en résidence surveillée, ce que je veux c’est rentrer chez moi. » J’ai déchiré le papier, j’ai pas signé, je lui ai dit « non je ne reconnais pas ce jugement » Une semaine après encore il m’a envoyé pour passer au tribunal administratif. J’ai accepté d’y aller mais deux jours après j’ai reçu un document avec écrit « RADIÉ ». Qu’est ce que ça veut dire ça? j’ai demandé à une personne à la Cimade. On peut radier un cadre, un avocat du barreau, mais là radié qu’est ce que ça veut dire ? Après elle m’a expliqué, elle m’a dit « votre cas il est un peu spécial » et depuis j’attend. Il m’ont dit que je dois attendre pour repasser au tribunal, pour savoir sur quoi ils auront statué et… pour l’instant j’attends… La Cimade elle fait rien pour moi. Mais je crois qu’elle peut rien faire en fait.

[…]

ça a coupé

[…]

Mais ici les conditions… surtout les conditions des femmes. C’est pénible ici les conditions des femmes. On les voit parce qu’il y a que le grillage qui nous sépare des femmes. Alors quand on sort, prendre un café ou quoi que ce soit, on voit des femmes qui sont démunies, rien du tout, pas d’argent, rien du tout. Des femmes des fois dans des états catastrophiques, et ça me fait mal au cœur. Il y a des femmes qui ont même des enfants ici, d’autres qui sont séparées de leurs enfants. Quand je leur parle c’est émouvant de voir leur situation. Il y a beaucoup de femme d’Asie et surtout beaucoup de femmes d’Europe de l’Est. De temps en temps on discute, on s’offre des cafés à travers la grille. On peut pas toujours parler parce que elles parlent pas toujours français alors on baragouine. Elles sont géorgiennes parfois mais heureusement il y a des géorgiens ici qui parlent avec elles. Les enfants on les voit jamais, ils restent toujours dans leur centre. Mais il y en a une qui vient d’accoucher. Il y a 3 ou 4 jours qu’elle a accouché. Ils lui ont ramené le bébé hier.

Ici, les grèves de la faim c’est pas possible, vous allez manger, vous allez pas manger, ils s’en foutent. Moi je mange rien. Je suis pas allé au réfectoire, jamais, j’arrive pas à manger. C’est rare et difficile mais parfois des jeunes arrivent à passer la fouille pour rapporter un morceau de pain ou du fromage mais j’y arrive pas. Il faut se rendre compte : on peut rien apporter depuis le réfectoire. Je suis allé voir le médecin une fois il m’a dit « il y a rien mais on va vous faire voir le psychiatre. » « Mais j’ai pas besoin de voir un psychiatre! » Il m’a dit « ben oui! il pourra vous donner un petit cachet » Parce que ici tout le monde prends des cachets, tout le monde va à l’infirmerie. Si vous les voyiez on dirait des zombies. Des zombies. Des fois je parle avec eux, je leur dis mais pourquoi vous prenez ça il faut pas prendre ces cachets. Mais ici, si ils peuvent vous endormir, ils vous endorment. Pour pas vous entendre.

Après il y a les vol cachés, ils en ont pris un il y a deux jours je crois. Il y en a souvent. Nous on est un petit groupe au centre et un jour ils ont pris un de nous et c’était fini pour lui : vol caché. Ils l’ont emmené, vol caché. Ici on peut pas lutter collectivement ici. Des fois je parle aux autres et je leur dit qu’il faut lutter collectivement mais ça vient pas, on est trop divisés. Ou alors moi je suis souvent à l’écart et je sais pas. Des vols cachés il y en a plein… Il y a un gars qui a fait 90 jours et, ce jour là les flics ils ont décidé : l’heure à laquelle vous êtes arrivés au CRA sera l’heure à laquelle vous sortirez pour que ça fasse bien 90 jours. Il lui restait 5h pour qu’il puisse être libéré, eh ben ils l’ont saucissonné ils l’ont amené : vol caché.

Sinon il y a même pas une quinzaine de jours, ils ont expulsés 35 géorgiens. Il y a un avion qui est venu depuis la Géorgie avec la police géorgienne à l’intérieur. Ils en ont pris 4 d’ici et les autres depuis d’autres centres de rétention.

Faut tenir jusqu’au bout et même au bout il y a rien de sur. Mais bon on est obligés de tenir. Mais moi je fais fasse à ça. Pendant 22 ans ils m’ont pas détruit c’est pas maintenant que… Mais il y a de la pression ici, franchement j’ai été dans un milieu carcéral mais ici c’est.. des fois vous avez envie de sauter sur quelqu’un, de l’attraper à la gorge, mais je m’dis oh à quoi je pense là.. Et qu’est ce que tu veux faire ils sont en nombre dès qu’il y a une altercation ils sortent à 15 ou 20. on peut rien y faire.. pfff. Il faudrait que l’extérieur puisse voir des images d’ici…

Bon allez je vous souhaite une bonne soirée allez, ciao.

Le centre de rétention administrative de Vincennes: infos pratiques

Centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes

1 – ACCES / LOCALISATION

2 – FAIRE DES VISITES

3 – PASSER DES COUPS DE FIL

4 – ASSOCIATION DANS LE CRA

5 – ALLER AU TRIBUNAL

6 – S’OPPOSER AUX EXPULSIONS

7 – SITUATION A L’INTERIEUR

ACCES / LOCALISATION

C’est une prison pour sans papier cachée dans un coin du bois de Vincennes à côté de l’hippodrome.

Pour y accéder :

– RER A, station Joinville Le Pont (direction Boissy Saint léger depuis Paris)

-Bus : 77, 101, 106, 108, 110, 112 201 et 281

Adresse : 4 avenue de l’Ecole de Joinville – 75012 Paris 

La prison est coincée entre une école de keufs (qui s’entrainent et se forment là) et une école de chiens de keufs.

Toutes les informations et les conseils qu’on peut donner ici peuvent changer très rapidement : selon les équipes de keufs auxquels on est confrontés tout peut changer !

FAIRE DES VISITES / Parloirs

Quand on arrive devant le CRA il faut aller parler aux keufs qui sont posés dans un poste et dire qui on va voir (nom et prénom que le prisonnier a déclaré au keuf). A Vincennes il faut une carte d’identité ou un titre de séjours pour rentrer, sinon ça peut être la galère. Mais on sait que de temps en temps y a des gens qui passent avec leurs récipissés et ça marche. Ca se joue beaucoup au rapport de force que vous pouvez avoir avec les keufs et aux comportements des keufs en face.Parfois ils refusent une visite si on a seulement un permis de conduire (surtout d’autres pays europeens).

Il y a un petit abris en bois en face de l’entrée pour attendre.

Les parloirs sont ouverts tous les jours de 9h à 18h (il faut se présenter avant 17h30 pour le dernier parloir), pas besoin d’avoir une autorisation ou un rdv.

La visite dure 30 minutes, et les keufs essayent souvent de gratter quelques minutes : faîtes attention !

A savoir : Beaucoup de monde le week-end, surtout l’apres midi, donc des fois plusieurs heures d’attente.

Quand c’est votre tour, généralement deux keufs viennent vous appeler à l’entrée. De là on va vous amener dans un petit box pour une fouille. C’est pas le CRA où ils sont les plus chiant sur les fouilles, mais ça dépend toujours de l’équipe et du zèle des keufs sur qui on tombe.

De là on est amené un peu plus loin vers les parloirs. C’est au 1er étage de préfabriqués.

Près de la porte à l’intérieur il y a un banc pour poser ses affaires qu’on peut pas prendre au parloir (sac, téléphone avec caméra) et un bureau où sont posés des keufs de la PAF (police aux frontières).

Les parloirs se font dans cette salle, où il y a quatre table prévues pour les visites.

A Vincennes le prisonnier que vous allez voir est déjà là (généralement). En fonction de la table où vous êtes vous pourrez parler plus ou moins librement en étant plus ou moins écouté.

Y a quatre table, donc maximum quatre parloirs en même temps.

Vous pouvez venir à deux, et voir au moins deux prisonniers en même temps.

Le nombre de keufs présents dans la salle peut varier de deux à une dizaine.

Ce qui rentre en parloir  (fin 2019) : livre, magazine, petit savon / shampoing, bouffe industrielle fermée sous vide/ téléphone sans caméra-photo et puce / clopes / Boissons industrielles sans alcool/ vêtements.

PASSER DES COUPS DE FIL

Pour rappel : dans toutes les prisons pour étrangèr.e.s il y a des cabines téléphoniques publiques souvent situé dans les cours de promenades et donc accessibles à tous. Vous pouvez joindre directement des prisonniers avec, demander à parler à la personne que vous cherchez ou apporter votre solidarité.

A Vincennes, il y a 3 batiments : le CRA1, le CRA2A et le CRA2B.

n° des cabines :

Vincennes 1 : 01 45 18 59 70 – 01 45 18 12 40 – 01 45 18 02 50
Vincennes 2 : 01 48 93 69 47 – 01 48 93 69 62 – 01 48 93 90 42
Vincennes 3 : 01 48 93 99 80 – 01 43 76 50 87 – 01 48 93 91 12

ASSOCIATION DANS LE CRA

SOS ASSFAM : Dans chaque prison pour sans papier y a une association qui est là pour aider à faire toutes les démarches juridiques et vérifier que « le droit est respecté ». Dans les faits c’est pas vraiment ça. A Vincennes l’association c’est SOS ASSFAM, qui appartient au groupe SOS proche de Macron.

Les salariés de l’ASSFAM collaborent souvent avec les keufs contre les prisonniers.

Le 23 mars dernier, pendant un des nombreux mouvements collectifs qui ont eu lieu dans cette prison, les prisonniers du CRA2A avaient lancé une grève de la faim, de l’ASSFAM et de l’infirmerie en disant qu’ils travaillaient tous avec la police (lien communiqué).

Mais c’est quand même par cette association que vont passer tous les recours juridiques des prisonniers (juge des libertés et détentions qui prolonge l’enfermement, tribunal administratif pour casser l’obligation de quitter le territoire et/ou l’interdiction si on est encore dans les délais de recours, plainte contre les keufs ou l’état)

Ne pas hésiter à les appeler pour leur mettre la pression pour qu’ils fassent le travail si vous avez un proche à l’intérieur. Au moins leur montrer qu’il n’est pas tout seul (iels sont malheureusement plus réactif quand c’est le cas).

Que ce soit pour mettre la pression pour un proche ou pour leur rappeler leurs rôle de collabo dans la machine à expulser on vous donne les numéros / mails pour contacter l’ASSFAM :

 

CRA 1
vincennes1@assfam.org
Tel : 01 43 96 27 50 / Fax : 01 43 76 64 04 

CRA 2
vincennes2@assfam.org
Tel : 01 43 53 02 57 / Fax : 01 43 53 02 57

CRA 3
vincennes3@assfam.org
Tel : 01 43 53 03 24 / Fax : 01 43 53 03 24 

ALLER AU TRIBUNAL

Pour soutenir les prisonniers de Vincennes face à la justice ou se rendre à l’audience d’un proche :

Pour info : les prisonnier.e.s enfermé en CRA doivent faire face à deux types de juges : le juge des libertés et détention (JLD) qui prolonge l’enfermement : c’est le premier juge qu’on voit dans les 72H et généralement il prolonge de 28 jours.

Le deuxième type de juge auquel un.e une prisonnier.e peut être confronté c’est le juge administratif du Tribunal Administratif (TA). Celui là sert à casser les décisions de l’état ou de ses administrations : une obligation de quitter le territoire français ou une interdiction de territoire par exemple.

-Juge des libertés et détention (JLD) c’est tous les jours à partir de 10h a Pte de Clichy (TGI de Paris). Y accéder par Tram ou ligne 13 : Porte de Clichy.

Attention le dimanche pour rentrer au TGI de Paris c’est par la porte du personnel sur le côté, il faut ramener une carte d’identité ou une photo de sa carte d’identité.

– L’appel du JLD se fait a Cité à la cours d’appel. Adresse : 8, Boulevard du Palais 75004.

Pour y accéder: châtelet (RER A, B & D), métro ligne 1,4,7,11 et 14

ou station cité (ligne 4)

– Pour les audiences au Tribunal Administratif (TA) ça dépends du département où le prisonnier à pris l’obligation de quitter le territoire français. Si c’est à Paris il faut se rendre à Saint Paul, adresse : 7 rue de Jouy. Y accéder : Métro Saint-Paul sur la ligne 1. Sinon c’est dans le TA du département où a été émise la décision.

Consulats : Certains consuls se déplacent directement au CRA (Marocain, Algérien, Sénégalais au moins). En tout cas c’est eux qui vont délivrer le laisser passer permettant l’expulsion. C’est un des endroits où on peut tenter de faire pression.

S’OPPOSER AUX EXPULSIONS

Un tableau dans le centre de rétention est censé affiché en avance les passages devant le juge et les vols programmés pour les prisonniers.

Mais à Vincennes comme dans les autres CRA, les policiers pratiquent les « vols cachés ». C’est à dire qu’ils viennent chercher les gens sans les prévenir (souvent très tôt le matin) pour les emmener à l’aéroport et éviter les résistances. Les personnes peuvent être attachées, scotchées, baillonées et ces expulsions sont souvent violentes.

Voici un lien vers un témoignage d’une résistance réussie à une tentative d’expulsion : https://abaslescra.noblogs.org/temoignage-de-resistance-reussie-a-la-deportation/

De dehors, il est possible d’aller à l’aéroport (avant le début de l’enregistrement, généralement 2 ou 3h avant l’heure du vol) pour avertir les passager.ères du vol et leur demander de rester debout en demandant le débarquement de la personne. Il faut aller au terminal où embarquer les passager.e.s et essayer de parler à un maximum de monde. Ne pas hésiter :

-à chopper le numéro de quelqu’un.e qui prends le vol pour être tenu au courant de la situation.

-Rappeler aux passager.e.s qu’il faut parler au pilote ou au chef de bord, ca sert à rien de parler à la police

-D’aller voir le ou la prisonnier.e.s qui se fait expulser, iel peut être au fond de l’avion, caché par un draps, souvent encadré par deux keufs en civils (« les escortes »).

Le/la pilote est le/a seul.e à pouvoir demander l’annulation de l’expulsion, même à la police.

SITUATION A L’INTERIEUR

Voici des liens vers des témoignages et paroles de prisonniers de la prison de Vincennes sortis ces derniers mois.

Depuis le mois d’août deux prisonniers sont mort dans cette prison. Les deux fois la préfecture à dit que c’était a cause de médicaments qu’ils sont mort. Le 8 novembre après la mort de Mohamed, ses co-detenus ont témoignés et raconté le rôle de l’infirmerie dans ces morts. Hommage collectif à l’intérieur : https://abaslescra.noblogs.org/pour-mohammed-et-tou-te-s-les-autres/

On rappelle ici qu’il n’y a qu’un responsable à ces deux morts : l’état qui enferme toujours plus massivement.

Beaucoup se plaignent de la nourriture mauvaise et pas adaptée (pas halal, pas assez). Les horaires de la cantine sont délirant : 18h le soir, et 7h le matin. Donc rien à manger entre les deux.

A Vincennes, contrairement à d’autres prisons pour étrangèr.e.s, l’OFII refuse de cantiner de quoi manger (d’acheter de la bouffe) et les prisonniers peuvent juste acheter des clopes.

Les violences policières et les plaintes contre elles sont également très nombreuses. Les violences ont lieu souvent vers le coffre (là où sont rangés les affaires qui peuvent pas rentrer dans le CRA comme les téléphones avec caméras). La bas y a pas de caméras et les keufs le savent.

Pour rappel : si votre proche est enfermé à Vincennes et qu’il veut porter plainte contre les keufs, il est des fois plus prudent d’attendre la sortie / libération. Les plaintes, quand elles sont enregistrées, n’aboutissent à rien. Par contre la préfecture essaye de s’acharner pour accélerer les expulsions.

Dans le centre de Vincennes, le manque de soins est total et l’infirmerie distribue quasiment que des somnifères et des calmants. Pour tous les autres problèmes c’est le dolipranne. Assez régulièrement y a des prisonniers dont les traitements sont interrompus ou changés suite à leurs incarcération en CRA.

Quand des prisonniers vont très mal et que les keufs du CRA refusent d’appeler les pompiers ou mentent aux pompiers/ secours :

Appeler et faire appeler les pompiers (le 18), le samu (le 15) et le 112  de dehors. Si c’est pendant la journée en semaine, appeler l’ASSFAM (l’asso du cra) pour leurs rappeler qu’iels peuvent faire quelques choses.

Pour manifester sa solidarité de dehors / Parloirs sauvage :

Selon où sont les prisonniers à qui on veut montrer notre solidarité il faut faire attention, on est rarement entendu par les trois batiments en même temps.

Deux possibilités :

-aller devant la prison, a l’entrée des parloirs où on peut être entendu du CRA1. Problème : on est devant l’entrée de l’école des keufs, facilement nassable et pas proche de la route.

-aller derrière la prison : on peut y être entendu du 2A et du 2B selon comment on avance vers le bois. Problème : y a l’entrée de l’école des chiens de keufs (la cynophile) qui sortent rapidement et sont souvent énervés.

Rentrer en contact avec le collectif : anticra@riseup.net