SAMEDI 27 FEVRIER, CANTINE EN SOUTIEN AUX RÉVOLTES DANS LES CRA !

Pour soutenir les révoltes dans les centres de rétention et les accusés de l’incendie du CRA de Mesnil-Amelot, l’assemblée contre les CRA organise une cantine à prix libre samedi 27 février au Marbré, à Montreuil.

Les centres de rétention administrative (CRA) sont des prisons où l’Etat enferme les personnes qu’il considère en situation irrégulière sur le territoire français, afin de pouvoir les expulser. Dans le contexte actuel de pandémie, bien que pas mal de frontières soient plus ou moins fermées, les CRA sont toujours remplis de gens. La situation à l’intérieur est insupportable : à la violence habituelle de l’enfermement et des flics qui travaillent dans les CRA, s’ajoutent les conditions sanitaires désastreuses. Les mesures mises en place pour tenter de ralentir la propagation du virus sont inefficaces et incohérentes. Résultat, le centre de rétention de Vincennes fait face à un gros cluster. Les détenu.e.s ont été placés en quatorzaine et n’ont plus le droit d’être visités.

Les prisonniers-ères s’organisent aussi pour résister aux expulsions, en refusant les test PCR, obligatoires pour se rendre dans la plupart des autres pays. Mais en face, la répression, elle aussi, a redoublé. Plusieurs des détenu.e.s qui ont refusé les tests ont été condamné.e.s à des peines de prison ferme, ou ont été placé.e.s à nouveau en rétention, pour un total de 180 jours. Face à tout ça, les prisonniers-ères n’ont pas arrêté de se rebeller : blocage de la promenade et grève de la faim au CRA de Vincennes, manifestation dans le CRA de Lyon, grève de la faim à Bordeaux, départ de feu à Lille, blocage de la promenade et grève de la faim à Oissel

Le 20 janvier dernier, pour s’opposer à ce nouveau prolongement du temps de rétention dans le CRA, une grosse révolte a eu lieu dans le CRA de Mesnil-Amelot. La protestation a même permis de brûler deux bâtiments et de rendre inutilisables 44 places en cellule. Pour cette révolte, sept personnes seront jugées au tribunal de Meaux le 5 mars
2021. Un rassemblement en solidarité avec les inculpés aura lieu le jour même, devant le tribunal, à 12h30 : soyons nombreux-ses, ne laissons pas les prisonniers-ères isolé.e.s !

Dans la perspective des audiences du 5 mars, l’assemblée contre les CRA IdF organise une cantine de soutien.
C’est samedi 27 février, au Marbré (39 rue des Deux Communes, Montreuil), à 12h.

Ce sera l’occasion de revenir sur ces semaines de luttes et de récolter de l’argent pour les inculpés de la révolte de Mesnil. Venez nombreux et nombreuses !

LIBERTE POUR TOU.TE.S & FEU AUX CRA !

Grève de la faim et manifestation dans le CRA de Oissel

Depuis plusieurs jours, les prisonniers du CRA de Oissel sont en grève de la faim. Ils ont écrit un communiqué (voir plus bas) et ont appelé à une manifestation hier samedi 20 fevrier.

Hier, les prisonniers ont bloqué la promenade avec leur matelas après que deux personnes sont partis en prison pour refus de tests. Ils demandent d’abord l’arrêt des poursuites pour refus de test. Et ils subissent bien la pression des keufs à base de menaces.

solidarite avec les prisonniers en lutte !

 

Au nom de tous les retenus de Rouen, nous sollicitons votre bienveillance. En effet, depuis notre arrivée au centre de rétention de Oissel, les conditions dans lesquelles nous sommes retenus sont vraiment déplorables. Des personnes arrivent et sortent du centre au bout de quelques jours sans avoir été testées au Covid 19, alors qu’il y a déjà eut des cas de Covid auparavant. Nous nous sentons en danger : les règles de distanciation et les gestes
barrière ne sont pas respectés. Nous sommes plus de quatre à cinq personnes dans les cellules et nous utilisons les mêmes toilettes.

Nous n’avons pas assez à manger. Il n’y a pas de distributeur automatique. Et bien que nous ayons faim, nos familles et nos proches n’ont pas le droit de nous laisser ni boisson, ni nourriture, ni aucun produit provenant de
l’extérieur (dentifrice, brosse à dents). Ici, des personnes souffrent de diabète, d’épilepsie, de problèmes respiratoires. Un de nos camarades, qui a subi une résection du poumon, a été placé à l’isolement à la suite de difficultés respiratoires. Il y a même un mineur avec
nous! Nous ne pouvons même pas voir nos enfants au parloir.

Certaines d’entre nous sont enfermé depuis plus de 60 jours, et même jusqu’à 90 jours. Des retenus sont envoyés directement en prison après avoir refusé le test Covid, alors qu’ils ne sont même pas passés par l’ambassade ou
le consulat. La plupart de ces personnes n’ont jamais fait de prison et n’ont rien à se reprocher mais ici, nous n’avons même pas le droit le plus élémentaire de refuser le test Covid. Pour nous, refuser le test
implique automatiquement la prison.

Le suivi associatif (France Terre d’asile) est très mal assuré. Les documents administratifs et les
justificatifs que nous fournissons ne sont pas transmis en temps et en heure, ni dans leur totalité. Du coup, nos dossiers sont incomplets
quand nous arrivons devant le juge au moment de l’audience. Les policiers nous parlent mal. Ils nous manquent de respect et nous traitent comme des animaux. Deux de nos camarades ont été enfermés en hôpital psychiatrique, car ils ne supportaient plus nos conditions
d’enfermement, ni les maltraitances et humiliations de certains de nos geôliers.

Au final, nous nous retrouvons enfermés ici pendant des mois, sans motif valable. Tous nos droits sont bafoués. Pourtant, la France se
veut un État de droit. Or, c’est justement parce que la France est le pays des droits de l’homme que nous avons choisi d’immigrer ici. Si la
France, elle-même ne respecte pas ces principes fondamentaux, quel espoir nous reste-t-il ? Pour toutes ces raisons, nous manifesterons
samedi 20 février à 14h dans le centre de rétention et nous appelons à nous soutenir en manifestant en même temps devant le centre de Oissel près de Rouen (route des Essarts 76350 Oissel).

Au CRA de Vincennes, alors que les cas de Covid-19 explosent, les prisonniers dénoncent l’enfermement et demandent leur libération !

Depuis quelques mois, les prisonnièr.e.s des CRA dénoncent leurs conditions d’enfermement, rendues pires par le Covid-19. Au lieu de libérer, l’État s’acharne à exposer à la maladie, au froid et aux violences habituelles de l’enfermement les prisonnièr.e.s.

Au CRA 1 de Vincennes cette semaine, l’administration a pris la décision d’une mise en quatorzaine du bâtiment 1, en raison de l’explosion de cas positifs au Covid-19 (https://abaslescra.noblogs.org/nouveau-cluster-au-cra-de-vincennes-12-personnes-testees-positives/). À l’entassement des prisonniers dans les cellules et aux conditions sanitaires habituelles dégueulasses – mais qui forcément résonnent différemment en ces temps de maladie – s’ajoutent l’absence totale de gel hydroalcoolique (car ce sont des substances inflammables), le manque de masques et l’incohérence des actes de l’administration . Par exemple, la semaine dernière, les personnes cas contact d’un prisonnier malade ont été réparties dans des cellules déjà remplies !

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