Depuis plusieurs mois la situation dans les centres de rétention administrative (CRA, prisons pour sans-papiers) est encore plus pourrie que d’habitude.
Les centres sont blindés, tous les jours les personnes enfermées risquent de tomber malades, alors que le suivi médical est inexistant.
Si moins de personnes sont expulsées actuellement, c’est notamment grâce à des pratiques de résistance massive : pour être expulsé.e vers un certain nombre de pays, il faut faire un test covid, ce que les retenu.e.s refusent souvent.
Pour punir celleux qui n’acceptent pas de se faire tester, les flics les emmènent presque systématiquement en garde-à-vue, et les juges les condamnent souvent à des peines de prison. Il est aussi de plus en plus fréquent qu’une personne qui a passé 90 jours en rétention (le maximum légal) soit mise en GAV, condamnée à une nouvelle mesure d’éloignement, puis de nouveau placée en rétention : dans le CRA de Mesnil-Amelot, des prisonnier.e.s sont en train de redoubler leurs 90 jours. Six mois enfermé.e.s, pour ne pas avoir les « bons » papiers et pour refuser de se faire expulser !
Pour lutter contre cette situation, mercredi 20 janvier, les retenus du CRA3 de Mesnil-Amelot se sont révoltés. Deux bâtiments ont cramé ! Les flics ont dû appeler les renforts, certains prisonniers ont été hospitalisés et une dizaine d’autres ont été interpellés. Au total, 44 places en cellule sont aujourd’hui inutilisables : bravo à eux !
Quelques heures plus tard, une révolte démarre dans le CRA de Vincennes. En soirée, les prisonniers du CRA1 ont découvert qu’au moins 4 nouvelles personnes étaient positives au covid, et ont décidé de protester contre les conditions sanitaires pourries et le fort risque de contagion. Pour ça, ils ont refusé collectivement de rentrer dans les cellules pendant presque deux heures, en résistant aux pressions des keufs. Le lendemain, ils ont commencé une grève de la faim, qui a duré plusieurs jours.
Bien sûr, toutes ces révoltes amènent aussi leur lot de répression de la part des flics et de l’Etat : au Mesnil, suite à l’incendie 6 personnes sont aujourd’hui en détention provisoire et une personne sous contrôle judiciaire en attente d’un procès qui aura lieu le 5 mars. 7 personnes comparaitront pour « rébellion en réunion », dont 4 aussi pour « destruction d’un bien par incendie, une substance explosive ou un moyen de nature à créer un danger pour les personnes ». Du côté du CRA de Vincennes, les visites sont désormais interdites pour les prisonniers du bâtiment 1.
Soyons solidaires avec les prisonniers et les prisonnières qui se rebellent !
Pour soutenir les révoltes et pour continuer à lutter contre les centres de rétention, l’Assemblée contre les CRA Paris-IDF appelle à un rassemblement
Dimanche 7 février à 14h,
rue de la Charbonnière,
au Métro Barbès !
Soyons nombreux.euses et deter.es !