« Je me sens bouillir à l’intérieur, comme si j’allais exploser »

Nous relayons ici le témoignage d’un retenu CRA du Mesnil-Amelot prisonnier depuis 45 jours.

Il entame aujourd’hui la deuxième moitiée de sa periode d’enfermement, sachant très bien dès maintenant qu’il ira jusqu’aux 90 jours devenus légaux et habituels depuis 2018 (loi Asile et Immigration).

A bas les CRA !

A bas l’enfermement !              

 

Je vais faire 90 jours, J’en suis à 42.

Je suis un peu… comment dirais-je… j’ai eu une longue peine, de 98 à.. jusqu’à là il y a 42 jours. Donc de 98 jusqu’à maintenant. Mon problème c’est de rester ici, je veux rentrer mais le consul maintenant il ne veut pas donner de laissez-passer. Bon j’ai une attache ici, j’ai un fils qui est grand, qui est marié. Ma seule attache c’est mon fils ici. Il me laissent pas rentrer et je sais que je vais rester ici. Et ces 3 mois c’est comme… Il s’est passé 22 ans et ces 3 mois là ils sont… c’est les plus durs. C’est les plus durs parce que ici c’est… qu’est ce que je peut dire… je sais pas, je peux pas vous la définir comme ça… c’est vraiment… Ça fait 42 jours que j’ai pas pu voir mon visage déjà. Il y a pas de glace, il y a rien du tout. Tout est dégueulasse, tout est… je sais pas, sale. Je sais pas vous définir.. Il faut toujours aller à la fouille pour quoi que ce soit. Pour se couper les ongles il faut aller à la fouille! on peut pas avoir de coupe ongle ici. Je sais pas vraiment c’est difficile d’expliquer, ça paraît pas grand chose là mais… je saurai pas dire exactement… Bref mon malheur c’est d’être dans un centre de rétention parce que moi je croyais rentrer à la sortie de prison mais non ils m’ont amené ici. Même là bas je crois que je serai en centre de rétention en Algérie. Mais je sais pas pour l’instant.

Après il y a les flics il y en a certains ça va mais il y en a certains c’est des vraiment nazis, pire que des nazis, aucun respect. c’est la façon dont ils parlent, la façon dont ils… il y a une altercation ici avec une surveillante, je l’ai mal pris et… c’est la façon dont ils nous appellent, je sais pas je décris pas je peux pas décrire ça c’est vraiment… certains ils sont corrects et certains ils sont… racistes. Il y en a qui… je peux pas vous décrire, des fois j’ai envie de crier, des fois j’ai envie d’hurler mais.. je m’abstiens, j’me dis non il faut pas euh… si j’me les mets à dos… Je reste toujours un peu à l’écart de tout le monde et comme ici il y a que des jeunes et moi je suis âgé, je suis obligé de m’éloigner.. Ils me gardent ici alors que je partirais pas et ils le savent déjà. Parfois le policier il me dit « tu vas aller à 90 toi, pas le choix ». On est là, c’est un camp de concentration ici. Je te raconte ça je me sens bouillir à l’intérieur, comme si j’allais exploser. Des fois on pense à des trucs, je peux même pas le dire ici.

C’est une double peine j’ai pas vu la liberté depuis.. j’ai vu que le fourgon de gendarmes qui m’a ramené ici. Je me servais pas du téléphone en prison. Que pour appeler mes petits enfants, la famille quoi, mais sinon rien. Et là je dois me servir d’un téléphone et j’ai un peu du mal à m’en servir, je connais pas, j’essaye d’apprendre.

Il m’a donné 28 jours je lui dit « mais vous êtes le juge vous avez les lois, vous avez des textes de lois normalement vous devriez pas me mettre dans un centre de rétention. Vous devez me mettre, à la limite, en résidence surveillée, ce que je veux c’est rentrer chez moi. » J’ai déchiré le papier, j’ai pas signé, je lui ai dit « non je ne reconnais pas ce jugement » Une semaine après encore il m’a envoyé pour passer au tribunal administratif. J’ai accepté d’y aller mais deux jours après j’ai reçu un document avec écrit « RADIÉ ». Qu’est ce que ça veut dire ça? j’ai demandé à une personne à la Cimade. On peut radier un cadre, un avocat du barreau, mais là radié qu’est ce que ça veut dire ? Après elle m’a expliqué, elle m’a dit « votre cas il est un peu spécial » et depuis j’attend. Il m’ont dit que je dois attendre pour repasser au tribunal, pour savoir sur quoi ils auront statué et… pour l’instant j’attends… La Cimade elle fait rien pour moi. Mais je crois qu’elle peut rien faire en fait.

[…]

ça a coupé

[…]

Mais ici les conditions… surtout les conditions des femmes. C’est pénible ici les conditions des femmes. On les voit parce qu’il y a que le grillage qui nous sépare des femmes. Alors quand on sort, prendre un café ou quoi que ce soit, on voit des femmes qui sont démunies, rien du tout, pas d’argent, rien du tout. Des femmes des fois dans des états catastrophiques, et ça me fait mal au cœur. Il y a des femmes qui ont même des enfants ici, d’autres qui sont séparées de leurs enfants. Quand je leur parle c’est émouvant de voir leur situation. Il y a beaucoup de femme d’Asie et surtout beaucoup de femmes d’Europe de l’Est. De temps en temps on discute, on s’offre des cafés à travers la grille. On peut pas toujours parler parce que elles parlent pas toujours français alors on baragouine. Elles sont géorgiennes parfois mais heureusement il y a des géorgiens ici qui parlent avec elles. Les enfants on les voit jamais, ils restent toujours dans leur centre. Mais il y en a une qui vient d’accoucher. Il y a 3 ou 4 jours qu’elle a accouché. Ils lui ont ramené le bébé hier.

Ici, les grèves de la faim c’est pas possible, vous allez manger, vous allez pas manger, ils s’en foutent. Moi je mange rien. Je suis pas allé au réfectoire, jamais, j’arrive pas à manger. C’est rare et difficile mais parfois des jeunes arrivent à passer la fouille pour rapporter un morceau de pain ou du fromage mais j’y arrive pas. Il faut se rendre compte : on peut rien apporter depuis le réfectoire. Je suis allé voir le médecin une fois il m’a dit « il y a rien mais on va vous faire voir le psychiatre. » « Mais j’ai pas besoin de voir un psychiatre! » Il m’a dit « ben oui! il pourra vous donner un petit cachet » Parce que ici tout le monde prends des cachets, tout le monde va à l’infirmerie. Si vous les voyiez on dirait des zombies. Des zombies. Des fois je parle avec eux, je leur dis mais pourquoi vous prenez ça il faut pas prendre ces cachets. Mais ici, si ils peuvent vous endormir, ils vous endorment. Pour pas vous entendre.

Après il y a les vol cachés, ils en ont pris un il y a deux jours je crois. Il y en a souvent. Nous on est un petit groupe au centre et un jour ils ont pris un de nous et c’était fini pour lui : vol caché. Ils l’ont emmené, vol caché. Ici on peut pas lutter collectivement ici. Des fois je parle aux autres et je leur dit qu’il faut lutter collectivement mais ça vient pas, on est trop divisés. Ou alors moi je suis souvent à l’écart et je sais pas. Des vols cachés il y en a plein… Il y a un gars qui a fait 90 jours et, ce jour là les flics ils ont décidé : l’heure à laquelle vous êtes arrivés au CRA sera l’heure à laquelle vous sortirez pour que ça fasse bien 90 jours. Il lui restait 5h pour qu’il puisse être libéré, eh ben ils l’ont saucissonné ils l’ont amené : vol caché.

Sinon il y a même pas une quinzaine de jours, ils ont expulsés 35 géorgiens. Il y a un avion qui est venu depuis la Géorgie avec la police géorgienne à l’intérieur. Ils en ont pris 4 d’ici et les autres depuis d’autres centres de rétention.

Faut tenir jusqu’au bout et même au bout il y a rien de sur. Mais bon on est obligés de tenir. Mais moi je fais fasse à ça. Pendant 22 ans ils m’ont pas détruit c’est pas maintenant que… Mais il y a de la pression ici, franchement j’ai été dans un milieu carcéral mais ici c’est.. des fois vous avez envie de sauter sur quelqu’un, de l’attraper à la gorge, mais je m’dis oh à quoi je pense là.. Et qu’est ce que tu veux faire ils sont en nombre dès qu’il y a une altercation ils sortent à 15 ou 20. on peut rien y faire.. pfff. Il faudrait que l’extérieur puisse voir des images d’ici…

Bon allez je vous souhaite une bonne soirée allez, ciao.

S’opposer aux déportations : résistances quotidiennes au CRA de Vincennes

On le répète souvent : les résistances dans les prisons pour sans-papiers sont quotidiennes, tout comme les violences des keufs et la repression. Un copain du CRA de Vincennes a appelé pendant l’émission de l’Envolée du 19 décembre pour raconter quelques épisodes qui ont eu lieu il y a trois semaines : un séjour en garde-à-vous à cause du refus de voir un consul (c’est le consul qui signe les laissez-passer grace auxquels les prisonniers-ères sont expulsé.e.s) ; une « nuit blanche » où des prisonniers solidaires ont tenté d’empecher des expulsions ; un groupe de prisonniers qui déchire sa carte du CRA en signe de protestation…

Voici la retranscription de la discussion durant l’émission qui est disponible plus bas :

-Bonjour. (intervenant)

-Salut. (animatrice)

-Je suis au CRA de Vincennes, à Paris. J’ai parlé avec des gens m’ont proposés de parler avec vous.  Seulement pour raconter un peu de mon histoire et tout ce que j’ai remarqué dès le moment où j’étais prisonnier dans ce centre-là. (intervenant)

-Çà fait trente jours que tu es dans le CRA ?  (animateur)

-Oui c’est ça monsieur, ça fait un mois que je suis là.  (intervenant)

-Et dernièrement ils ont voulus te faire voir le consul,  peut-être que tu voulais raconter d’autres trucs avant ? (animateur)

-Voilà, c’était la première fois que l’on m’a appelé pour voir le consul. J’ai accepté mais la police s’est trompée et ils ne m’ont pas ramenés à l’ambassade de mon pays d’origine. Voilà, j’ai accepté de passer à l’ambassade de mon pays d’origine. Avec la police pas de problème jusqu’à ce qu’on soient entrés dans l’ambassade de mon pays d’origine. J’étais devant le consul, qui m’a montré le dossier que la préfecture lui avait transmis. Il m’a montré tout le dossier et à l’intérieur il y a quelque chose qui m’a choqué.
Après ça j’ai décidé de refuser tout les rendez-vous (consulaires) que l’on pourrait me proposer après. Pourquoi ? Je vais te dire pourquoi. J’ai remarqué que dans ce dossier il était écrit que j’avais déposé une
demande d’asile (en France). Depuis ma demande d’asile ça fait presque deux ans que je vis en France.
Au bout de deux ans on a refusé ma demande. J’ai déposé un recours pour ma demande mais je n’ai pas reçus de convocation avant D’être arrêté à Paris. J’ai été placé en garde-à-vue au commissariat. Dans le
commissariat on me dit : « vous avez une OQTF  monsieur ». Je leur ait répondu que non je n’avais pas d’OQTF. Après j’ai été transféré au centre, ça va, la nourriture n’est pas bonne mais c’est pas grave. Au
vingt-huitième jour on m’a programmé une visite à l’ambassade. Mais je savais que nous les demandeurs d’asile avons le droit, même si l’État refuse notre demande d’asile ici en France, qu’au moins il ne révèle pas à notre pays d’origine que l’on a demandés l’asile. Ca risquerai de créer des problèmes si jamais on retourne chez nous.

Si on rentre chez nous automatiquement il y aura un contrôle à l’aéroport de notre pays d’origine et on nous demandera pourquoi on a déposé une demande  d’asile, pourquoi on est pas bien dans notre pays. Vous imaginez comment ça se passe dans les pays en Afrique en général.

C’est pas comme en Europe. Vous le savez et tout le monde sait ça. On va vous dire que vous êtes contre votre État, que vous êtes contre votre gouvernement, on va te créer des problèmes si toi tu n’as participé à rien. Quand votre état d’origine sait que vous êtes un
demandeur d’asile dans un État étranger ça va vous créer beaucoup de problèmes. (intervenant)

-Et là tu as vu qu’en fait cette demande d’asile dans le  dossier du consulat ? (animateur)

-Oui tout à fait mon ami. La troisième fois j’ai refusé d’aller au consulat, alors ils m’ont placés en garde-à-vue. Je suis passé devant un tribunal pour cette affaire là, ils m’ont fait lire un papier comme quoi
je risquai trois ans de prison parce que j’ai refusé de d’aller à l’ambassade. Ça n’est pas normal de faire trois ans de prison parce que tu as refusé de voir le consul. J’ai trouvé que c’était bizarre. Ils ont d’autres manières de connaître mon identité, ils n’ont pas besoin de m’amener à l’ambassade. (intervenant)

-Parce qu’en fait ce qu’il faut rappeler c’est que quand l’état français décide d’expulser des gens il faut qu’il y ait un accord de la part du pays dans lequel les personnes sont renvoyées. C’est pour ça qu’il y a
besoin de faire toutes ces démarches auprès du consulat. (animateur)

-Dès le moment ou je suis au commissariat, automatiquement ils ont mes papiers, mes empruntes, ils ont toutes les preuves (de mon identité). Ils ont mon adresse, mon dossier de demande d’asile. Ils ont beaucoup de preuves et n’ont pas besoin de passer par l’ambassade. Même s’ils ont le droit de m’amener à l’ambassade, au moins qu’ils ne mettent pas dans le dossier comme quoi je suis un demandeur d’asile. Et comme ils ont refusé ma demande ils n’ont pas à prévenir mon pays d’origine. Au moins. On est venus en France parce qu’on est déjà en danger. Peut importe quel danger, mais en plus ils vont nous causer de gros problèmes. Au moins qu’ils ne nous mettent pas en danger en disant : « ce monsieur il n’a pas de papiers, il n’a pas le droit de rester, c’est pour ça qu’il faut qu’il quitte la France ». Ça va, on peut rentrer tranquillement selon eux mais on ne peut pas imaginer les problèmes qu’on va rencontrer en rentrant. (intervenant)

-Ça ne justifie pas que l’on renvoi qui que ce soit mais bien sur c’est encore pire de renvoyer quelqu’un dans ces conditions. Alors que tu te protégeais en allant pas au consulat, les keuf te foutent en garde à vue ! (animatrice)

-Après la garde à vue ils m’ont amenés au tribunal de Clichy et après devant le juge. Il m’a dit : « pourquoi vous avez refusé d’aller au consulat ? Vous ne voulez pas partir ? ». J’ai répondu que non je ne voulais pas partir. J’ai des problèmes et en même temps la  préfecture de police de Paris va encore me rajouter des problème. J’ai dit que le jour où j’ai demandé l’asile à l’OFPRA, la préfecture m’a donné une brochure avec mes devoirs et mes droits. Dans mes droits il y est écrit que si ma demande est rejetée mon état d’origine ne saura aucun détail. La demande reste secrète. C’est entre moi et l’état français, mon état d’origine ne doit pas le savoir. Le juge m’a relaxé, il a reconnu que j’avais des raisons sérieuses de ne pas vouloir me rendre au consulat. (intervenant)

-Ça ne va pas solutionner le problème parce que tu es toujours en CRA. (animatrice)

-Je suis retourné au CRA mais je vous dirai une chose aussi. Ils font des trucs bizarres avec nous. Le jour ou je devais passer devant le juge des libertés c’était le quatre décembre. C’est à dire le jour où ils m’ont placés en garde-à-vue. C’est comme ça que j’ai perdu mon droit à passer devant le juge des libertés. (intervenant)

-Et comme ça tu es obligé de refaire trente jours.  (animatrice)

-Je suis obligé de passer encore trente jours là avant  de voir le juge et pendant ce temps là il peut se passer  beaucoup de choses. Ils ont volés mon droit à passer  devant le juge et avec un peu de chance être libéré, je  ne sais pas mais il faut laisser leur chance aux gens.  C’est un droit.
Le soir ou je suis rentré du tribunal j’ai trouvé un jugement comme quoi j’avais trente jours de plus pour absence. Le juge m’a condamné parce que j’étais  absent puisque à ce moment là j’étais en garde-à-vue.(intervenant)

-Tu ne peux pas faire appel sur ça ? (animateur)

-J’ai fait appel mais ils ont refusés. (intervenant)

-Ils ont refusés alors que tu n’as pas pu te défendre et te justifier. (animateur)

-C’est écœurant de voir ça. (animatrice)

-Et ça n’est pas seulement mon histoire. Il y a plusieurs histoires de ce genre là. Les détails changent mais comment dire, a gauche à droite on entends es gens qui ne connaissent pas bien leurs droits et ils (la police et la préfecture) en profitent pour jouer comme ils le veulent. Ils te font perdre ton temps, ils rejettent tes appels, il y a trop de qui n’est pas prise en compte. (intervenant)

-En plus à Vincennes en ce moment il y a  particulièrement d’actions. Il y a eu des tentatives d’évasion non ? (animateur)

-Oui plusieurs fois. Depuis que je suis dans le CRA, plus de quatre fois. Il y a des gens qui ont cassés le plafond pour sortir. Qui ont cassés des fenêtres pour sortir, les toilettes aussi. Ils ont enlevés les toilettes pour descendre en bas. Mais chaque fois ils se font
arrêtés et ils n’arrivent pas à sortir. (intervenant)

-Il y a eu de la répression après ? (animateur)

-Oui de la garde-à-vue, des garde-à-vue de 48H directe. (intervenant)

-Ils sont jugés directement après ? (animateur)

-Non, non, ils sont transférés dans un autre CRA mais on reste en contact avec eux. Ils restent simplement en garde-à-vue 48H sans rien ajouter à leur casier. Souvent ils font leur garde-à-vue dans une chambre, seuls, à l’intérieur du centre. (intervenant)

-Mais non ?! Ca n’est pas du tout légal. Normalement les locaux de garde-à-vue c’est des locaux bien  spécifiques déterminés par la loi. C’est pas possible. Putain c’est de la folie. (animateur)

-Mais dans le centre de rétention ?! (animatrice)

-C’est pas un problème pour eux monsieur, ils savent qu’on a pas de preuves. Ils cachent tout. Il y a des endroits où il n’y a pas de caméras. Mon ami qui est à coté me dit que c’est pire que la police de chez nous. (intervenant)

-On a de la souffrance ici, on a de la souffrance, camarades. (deuxième intervenant)

-On imagine. On m’a dit que collectivement vous aviez faits des actions pour éviter la déportation d’un de vos potes. (animateur)

-Oui oui on a fait une nuit blanche, on étaient d’accords. Presque une centaine de personnes ici. On était rassemblés dans la cour du centre. Personne ne devait dormir. On a discutés. Après ils ont fait rentrés plus de policiers. Ils ont ramenés 20 policiers, ils ont menacés de nous ont gazés pour nous ont renvoyer dans nos chambres. On a pas bougés. (intervenant)

-Quand vous avez refusés de bouger, qu’est-ce qui c’est passé ? (animateur)

-On a parlés au commandant, il a essayé de nous calmer mais nous on voulaient pas dormir. On reste ici debout. On ne veut pas dormir c’est notre droit. Il a dit : « quand je vais chercher quelqu’un je vais le chercher, je m’en fous de vous. J’ai l’expérience de ça, je peux prendre qui je veux, vous ne pouvez pas m’empêcher de prendre l’un d’entre vous ». Ils ont essayés de nous faire peur mais on a pas bougés. D’abord ils ont seulement sortis leurs gazeuses pour nous effrayer. On est restés solides jusqu’à six heures du matin.  Malheureusement ça n’a pas marché, ils auraient pu êtres plus violents. (intervenant)

-J’ai entendu que d’autres avaient déchirés leurs cartes. (animateur)

-Oui c’est au même moment. La même nuit ou l’on a fait la nuit blanche. Plusieurs personnes ont déchirés leur carte, ils ont dit : « on est déjà sans-papiers alors ça ne change rien ». (intervenant)

-Vous avez raison. Franchement c’est hyper classe toute la solidarité que vous venez de faire avec votre pote. Ça n’a pas marché parce que de toute façon ils sont plus forts mais c’est important de résister de cette manière. (animateur)

-Ce qui est sur c’est que ce problème là , ça ne va jamais se finir. Les gens, même si on les renvois dans leur pays d’origine, au bout d’un moi, deux mois ils vont retourner en France. Le problème c’est que lorsqu’ils reviennent de cette façon là, après ils ne reviennent pas avec de l’amour pour la France. Même s’ils avaient essayés de mener une vie sérieuse, ça change le caractère avec le stress. On quitte notre pays, on imagine que la France c’est un pays bien, un pays de droit, de sécurité, c’est ça qu’on imagine. Mais quand on vient ici, à la fin c’est le contraire. (intervenant)

-Est-ce que ton poto à coté veut parler ? (animateur)

-Je veux remercier pour votre aide à retransmettre  notre parole, ça nous donne du courage, je vous passe mon ami. (intervenant)

-Bonsoir. (deuxième intervenant)

-Bonsoir. (animateur)-Salut. (animatrice)

-Je suis en France depuis onze ans. J’ai fait mes études ici, je suis quelqu’un de bien, j’ai un casier judiciaire vierge. (deuxième intervenant )

-Après on sans fout, même avec un casier tu devrais avoir le droit de vivre ici. (animateur)

-J’ai trouvé beaucoup de problèmes ici. On nous traite comme des groupes de voyous, vraiment dans notre France. Nous sommes ici pour construire notre vie. Je suis avec des voleur ici, avec la police, j’ai pas compris. (deuxième intervenant)

-Oui ben moi aussi je vole, j’ai volé mais ne t’inquiètes pas c’est pas contagieux. (animatrice)

-Ce qui est sur c’est que la promiscuité dans les CRA ça ne simplifie rien. Tu te retrouves à vivre avec des gens que tu n’as pas choisis mais ça ne veut pas dire que c’est parce-qu’ils sont voleurs que tu ne
t’entends pas bien avec eux. (animateur)

-Ici on ne peut pas dormir plus de deux heures trois heures. On ne peut pas fermer la porte et chaque nuit ils nous contrôlent. Chaque fois, chaque fois, chaque fois. (deuxième intervenant)

-Ils utilisent des pratiques qui vous fatiguent moralement, physiquement pour le jour J de l’expulsion. (animatrice)

-Oui c’est pour ça. Et quand tu passes devant le juge  des libertés ta demande est déjà rejetée avant que tu ne sois arrivé. (deuxième intervenant)

-On va devoir passer à autre chose mais continuez à rester solidaires comme vous le faites à l’intérieur. Ne vous opposez pas entre vous soi-disant entre les gentils et les méchants, les voleurs, les pas
voleurs. (animateur)

-C’est ce qu’ils cherchent au final quand même les keufs, à vous diviser. (animatrice)

-Le mieux c’est que vous restiez solidaires entre vous et que vous vous battiez. Plein de force, plein de courage, n’hésitez pas si vous voulez rappeler la semaine prochaine. (animateur)

-Merci vous êtes très gentils. Au-revoir ! (deuxième intervenant)

Voici son témoignage à écouter (à partir de la minute 38) :

EMISSION DU 6 DECEMBRE 2019

« Les yeux sont rouge, la bouche est ouverte » Témoignage du CRA1 de Vincennes du 16 décembre

« Les yeux sont rouge, la bouche est ouverte »

 
Un prisonnier est resté inconscient pendant plus de 14h entre la soirée du dimanche 16 décembre et le lendemain matin. Quatorze heures où les keufs n’ont rien fait sauf bloquer les pompiers.
Comme d’habitude ce sont les prisonniers qui se sont montré solidaire de celui qui était mal. Il aura fallu une visite de quelqu’un de sa famille, pour que les keufs de la police aux frontières qui gèrent la prison appelent les secours.
Puis une journée de galère pour ses proches pour savoir dans quel hôpital il était soigné. Finalement le prisonnier resté inconscient pendant plusieurs heures, est ramené le soir même de l’hôpital… dans le centre.
 
 
Du coup tu voulais raconter un peu comment ça c’est passé pour la personne qui était a l’hôpital hier soir ?
 
Voila… Comme le monsieur c’est un monsieur il est mauritanien mais moi je le connais pas trop il est venu y a moins de deux semaines. Il parle pas avec les gens donc il est tranquille quoi, ça veut pas dire que c’est une mauvaise personne. Mais à un moment donné ça fait trois jours je le vois pas j’avais pensé qu’il avait été libéré. 
A un moment hier  on me dit qu’il est couché donc qu’il est entrain de mourir. Je suis descendu je l’ai vu, les yeux sont ouvert,  la bouche ouverte, comment dirais-je ? Il fait même pas de mouvements donc il a passé tout le temps comme ça là. Après avec les amis on l’a ramené à l’accueil devant la police pour évacuer, pour appeler comment dirais je ? l’ambulance ou les pompiers. Mais bon… Ils ont dit qu’ils ont appelé les pompiers et que les pompiers ont dit qu’ils vontvenir dans 15 minutes. Mais dans 15 minutes ils sont pas arrivé, ni une heure ils ne sont pas venu.
Nous étions obligé de le prendre encore et de le faire retourner dans sa chambre encore. Donc on a passé toute la nuit jusqu’à 3h comme ça, donc chacun passe pour regarder si il vit ou si il vit pas. Donc c’est ça qui était l’obstacle hier ici, jusqu’à aujourd’hui le matin à 9h15 comme ça.
Moi j’ai écouté, ils ont appelé son nom en visite. Mais lui il peut même pas bouger, il parle même pas. Donc après j’ai vu les pompiers sont rentré, On la attaché avec au fauteuil roulant.  On l’a évacué vers quel hopital je sais pas on l’améné. On l’a évacué vers 9h 9h15.
 
Mais comme nous sommes tous des êtres humains si quelque choses lui arrive dans la nuit c’est pas bon. On l’amène à l’hopital dans une heure de temps ca va mais une heure …deux heures … toute la nuit jusqu’à 9h15.. on l’a amené. C’est ça que je connais là dedans. Je veux pas ajouter plus ni moins. Et puis y avait son compatriote lui il était tomber par terre parce que la manière qu’ils ont vu qu’il était mal.. bon tout le monde même moi ma tension elle a  monté j’ai commencé à pleurer. Mais bon tout cela c’est pour montrer que c’est notre frère, on a pitié de lui. Voila c’était ça.
 
C’est à quelle heures que vous l’avez trouvé inconscient ?
 
C’était entre 19h et 20h comme ça.
 
Donc ils ont mis plus de 14h a arriver les pompiers…
 
Oui. Oui jusqu’à 9h-9h15 comme ça, on l’a amené. Nous depuis 19h 20h comme ça nous étions avec lui a l’accueil de la police pour l’évacuer mais ils n’ont pas voulu. C’était ça en fait.
 
Ca c’est passé comment avec les policiers ?
 
Les policiers sont venu mais ne l’ont pas touché. Je sais pas si c’est pas leurs droit, nous nous étions a côté de lui on a fait tout pour lui. Mais les policiers ne l’ont pas touché ils ont appelé les pompiers Ils disaient que les pompiers vont venir dans 15 ou 20 minutes mais ils ne sont pas venu. Nous étions obligé de le faire rentrer dans sa chambre. Nous étions 5 ou 6 personnes et chacun va le regarder toutes les 30 ou 40 minutes. Jusqu’à 3h où tout le monde est partit dormir. Jusqu’à 9h15 quand les pompiers venu je l’ai regardé, il était pareil que quand on l’a laissé le soir.
 
Moi j’ai appelé les pompiers hier, et ils disaient que la police avait dit que c’était un malaise simulé… 
 
C’est quoi ça ? C’est quoi la simulation ? Eux même ils ont dit « Que non, Qu’ils savaient très bien. »  Nous on a fait le tensiomètre, on a regardé sa tension, le corps était souple. On a tout dit ça. Ca c’est pas vrai.
C’est quoi ça? Nous sommes tous plus de 18 ans, nous sommes des matures, nous sommes pas des bébés. On connaît l’état de notre individu. T’as compris? Voila donc c’était pas ça. Nous on a même pensé qu’il est mort. Ou si c’est le problème comme le diable chez nous, on a pensé tout ça mais il était malade vraiment. C’était pas la simulation, c’était pas ça quand même. Je veux pas parler mal les policiers, je veux pas parler mal envers le monsieur ou personne. je veux juste dire la vérité ce que je connais. Voilà .
C’était pas de la simulation, j’étais la bas, le monsieur peut pas se lever peut pas parler. Il a les yeux qui sont partit. Les yeux sont rouge, la bouche est ouverte. On a essayé de mettre de l’eau pour qu’il puisse boire un peu. On a mis l’eau dans sa bouche mais l’eau ne passe même pas. Nous étions obligé de de tourner sa tête pour verser l’eau sur des mouchoirs pour ne pas lui bloquer la respiration, par exemple si il respire avec la bouche. Voila. Mais ce n’est pas de la simulation quand même. C’est grave quand même !
 
C’est chaud qu’ils se permettent de mentir comme ça. Est ce que tu veux rajouter quelque chose d’autres ?
 
Bon moi j’ai pas d’autres trucs à rajouter seulement comme ça… Nous sommes dans la merde on a pas tué quelqu’un, moi je suis vendeur de cigarette j’ai été opéré. Comment dirais je ? on m’a donné un séjour de 6 mois, il est périmé et après on m’a envoyé un OQTF (Obligation de quitter le territoire français). Donc je travaille pas car les papiers qu’on m’avait donné c’était pour la maladie. On m’a pris on m’a mis ici. Donc j’ai rien fait. C’est ça qui nous étonne beaucoup. Y a des gens ici ils ont rien fait, ceux qui ont fait ça c’est autre chose. Nous sommes des être humains.
Moi j’ai la dette depuis 2017 a janvier 2019. 3000e que je devais à mon logeur. J’ai regardé d’une manière général comment survivre. J’ai commencé à vendre des cigarettes pour payer le loyer de mon logeur et ma nourriture.En faisant ca on m’a attrapé et ça fait un mois et quelques que je suis la.
Peut être qu’ils veulent que je vole ou attaquer les magasins ? Si je fais pas ça comme je peux vivre.
 
Faut bien que tous le monde puisse vivre !
 
Nous sommes pas des bandits, nous aimons le bonheur de la France pour tout le monde effectivement. On veut pas le malheur de la France, on nous considère aujourd’hui comme nous sommes le malheur de la France et ses ennemis. C’est le contraire ! Nous voulons les papiers avec autorisation de travail. 
 
Un deuxième prisonnier prends la parole:
 
Bonjour grand ca va bien ? On voulait, on est la au CRA1 centre de rétention de Vincennes ici là. On veut expliquer ce qui s’est passé hier ici. C’est la vérité.
 
Salut ! Ca te dérange si on relaye aussi ce que tu racontes ?
 
Pourquoi ca me dérangerait ?
Parce que je n’ai rien fait, je suis dans un endroit dangereux. Qu’est ce que j’ai peur ? Mets ça mon grand, j’ai pas peur. 
Dimanche on était tous dans le salon, on regardait le foot un truc comme ça . Et là un ami est venu nous voir. Tout le monde était dans le salon. Le gars il est encore vivant, lui n’est pas mourir. Il est tomber comme ça. Mais les policiers même ils veulent pas le toucher, ils veulent pas l’aider. Ils disent si nous on peut l’aider.Nous on prends lui on le ramène dans l’infirmerie. Déjà c’est pas notre travail à nous. Parce que c’est pas nous qui l’avons ramener ici. On l’a rencontré ici. On est de tel ou tel pays. On fait union ici, nous on est ensemble.
Nous on a beaucoup aidé lui, on a ramené les mouchoirs tout ça. Tout le monde est témoins de ça. De base eux il veut pas dire la vérité à vous. Ils vont dire autre quelque chose qui n’est pas clair.
 
Nous qui est la aussi ce que nous on peut expliquer c’est ça ! Ils l’ont pas touché, même si en une minute ils peuvent sauver sa vie. Si y a quelqu’un de fatigué comme ça tu le laisses et souffrir souffrir même si il doit sauver sa vie, il va mourir.  
Ici moi je voulais parler de ce qu’ils font avec les immigrés.Quand on te prends dans la rue on te dit « Nan c’est juste pour vérifier les papiers les documents tout ça. C’est rien. » Mais en fait c’est des problemes en vrai. Mais ils vont te ramener ici, ils te traitent comme un animal ou tu n’es plus vivant. Ils vont te traiter comme quelqu’un qui est animal. 
Y a plein de gens qui sont malade ici même mais ils vont pas ramener les gens à l’hopital. Ils mettent les gens malade contre les gens qui ne sont pas maladie. Tu vois ?
C’est pas normal tu connais lui il est malade déjà tu l’amène a l’hôpital. Quelqu’un qui est malade contre quelqu’un qui n’est pas malade, il est content même? La semaine passé. C’est pas qu’hier,. La semaine dernière y a un mec jsais pas si c’était un algérien. Il est tombé et il a commencé à vomir le sang. Il est tombé par terre boum ! Il n’est même pas partit à l’hôpital. 
 
A l’infirmerie ici dans le centre de rétention à Vincennes y a pas un bon docteur. T’es malade il va te donner que le dolipranne. C’est pas le dolipranne qui guérit le corps de quelqu’un. Quelqu’un de malade il doit voir le docteur, il doit l’ausculter, faire radio, faire l’autre chose. Ici quand qqlun tombe par terre, il le donne à l’infirmerie. C’est un policier civil mais eux ils dit tout le monde c’est une infirmerie. C’est pas une infirmerie c’est la police. Mais l’infirmerie ils te font pas une piqure ou une radio. Comment tu vas dire que c’est un docteur ça ? Moi aussi je peux faire. La vie de ma mère je peux faire.  Moi aussi je peux ouvrir une boite de dolipranne et la donner à tout le monde. Moi aussi je peux faire ca.
 Y a des gens qui sont forcés, avec des départs volontaires. Avec des avions cachés ils arrivent à 4 ou 5 personnes pour te forcer à partir sans prévenir que la semaine prochaine tu dois voyager. Tu peux dormir à 5h du matin eux ils te prennent comme ça . A 5h du matin ils te ramenent dans ton pays d’origine.
 
Les français maintenant ils ont l’air d’en avoir contre les africains. Maintenant arriver afrique ils disent qu’ils ont des droits la bas. Mais si les africains font ca contre les français la bas. 
Mais ils demandent pas les francais de titre de séjours, les français arrivent avec leurs documents de france. Ils font ce qu’ils veulent la bas.C’est le gouvernement de l’afrique qui ont pas suivi ce qui passe. Ils ont pas suivi.
 
Y a plein de gens ici ils dorment dans la rue. Les autres ils travaillent vraiment pour gagner leurs vies. Ils ont pas besoin des bagarres ou ils cherchent même pas les problèmes. Mais eux ils regardent pas ça. Moi avant de créer un problème avec eux je regarde la situation de la personne. Non moi je peux pas dire je peux pas le garder ou le soutenir dans la merde. Même quelqu’un qui a rien fait tu sais que c’est vrai qu’il a pas de document
Mais c’est quelqu’un qui cherche le document. Il a pas document, mais tu donnes le document. Si tu lui donnes le document mais tous les immigrés ne sont pas venu de l’Afrique avec les documents.
Tu viens immigrer ici tu cherches les documents. Mais si ils donnent pas les documents comment les immigrés ils vont chercher les documents ?
C’est nous qui construisons l’Afrique c’est pas eux. Ca va pas continuer comme ça. Ca peut pas. 
Si on est ami tu viens tout le temps chez moi mais tu aimes pas me voir chez toi. Comment on va dire qu’on est ami ? C’est pas possible. Et c’est les gouvernements à nous qui ont pas suivi.
Bon je laisse. Merci mon grand, respect à vous. Ce qui se passe ici la vérité, ils disent pas la vérité. Y a plein de gens qui sont malade, qui ont eu des crises cardiaques, des tensions qui montent tout le temps. On va pas tout dire, l’histoire de nourriture on va laisser à côté. Si y a de l’eau à boire déjà c’est bon. Mais tout lemonde peut pas tenir avec le pain sec et un sachet de mayonnaise. Il donne deux sachets, et un sachet de ketchup. Mais c’est pas la nourriture qu’on vient chercher.
On laisse ça a côté. Mais le probleme vraiment c’est comment ils traitent les gens.
Y a pas bon docteur ici. Tu tombes maladie tu vas mourir comme ça. L’infirmerie ici c’est des policiers, ils sont pas la pour aider les immigrés.
Tu pars demander renseignement sur l’association, eux ils disent ils connaissent rien du tout.
Ils disent pas la vérité, ils restent enfermé dans le bureau. Mais si tu connais rien pourquoi tu vas dans ton bureau ? Moi je suis désolé. Des fois le gars il vient avec les documents d’espagne, mais eux ils ramenent en Afrique. Tellement il est pervers. Il les ramene pas en territoire espagnol mais en territoire africain. Déjà c’est pas normal.
Merci beaucoup, y a quelqu’un qui doit rajouter quelque chose. Pour moi c’est bon.
 
Le troisième prends la parole :
 
Je crois ils ont tout dit tout ce qu’il se passait. Il a raconté l’histoire d’hier, il a raconté qu’est ce qui arrive ici en général. Ici ou en dehors de cette prison. Tout ce qu’on pense même nous.