Temoignages suite au parloir sauvage aux mesnils-amelot le 25/01

On a entendu crier « liberté liberté » donc on savait que ça parlait de nous, que c’était pour nous

On lâche rien ! Samedi 25 janvier, on est venu·es à plusieurs dizaines de toute la france pour faire entendre notre solidarité aux prisonnier·es du CRA du Mesnil Amelot.

Pendant plus de 30 minutes, on a pu crier bien fort notre soutien aux personnes enfermées et notre deter de voir la destruction totale de la machine à expulser. « Liberté, huriya, freedom, azadie », « pierres par pierres, murs par murs, nous détruirons les centres de rétention » se sont mêlés aux sons des grillages secoués par les personnes enfermées!

Quelques récits de l’intérieur au téléphone le lendemain :

Centre de rétention 2 du Mesnil Amelot, Bâtiment 11

Après le dîner chacun était dans sa chambre. On a entendu le bruit dehors, que c’était une manisfestation. On a entendu crier « liberté liberté » donc on savait que ça parlait de nous, que c’était pour nous. On est sorti et on a crié aussi « liberté ». Ils avaient déjà fermé la grille du bâtiment. Ils ont fermé juste avant. Ils ouvrent le matin quand on va prendre le petit déjeuner mais le soir y’a pas d’heure précise, ils ferment la grille à l’heure qu’ils veulent, en général c’est après 20h, après on peut plus rejoindre les gars des autres bâtiments, ils nous empêchent de parler entre nous.

Mais là ils ont fermé tôt, hier, bizarrement, ça a été très vite fermé comme si ils savaient ce qui allait se passer. On est tous sortis de nos chambres dans la cours, nous dans notre chambre on est 3. On a tous crié, c’est tout ce qu’on peut faire, on a que nos voix pour crier. Ca criait aussi au 9, au 10 et au 12. Les policiers tournaient autour. Après je suis rentré parce que j’avais froid j’étais pas équipé comme les autres et après chacun est rentré.

Ce matin ils ont tabassé quelqu’un. A 9 heures ils viennent pour le nettoyage et nous font tous sortir vite mais là il fait froid, il était en train de se laver, on sait pas ce qu’il sait passé exactement mais ils l’ont tabassé et là on sait pas où il est.

Un deuxième prisonnier du CRA 2

Ouais les keufs ils sont venus et ils ont gazé vite fait vers le 12. Ptet les gens ils essayaient de casser les portes… Mais on a raison. On mange pas bien. Aujourd’hui ils ont ramené quelqu’un en GAV pour le tabasser. Ils l’ont mis dans un coin sans caméra et ils l’ont massacré.

Un troisième prisonnier du CRA 2

Samedi soir, on était là après le diner quand on est rentré chacun dans sa chambre, on a des potes qui criaient, des personnes qui ont voilà qui criaient « liberté liberté liberté »…

Du coup chacun sort de sa chambre, et voilà on a crié liberté, pendant ce temps la police était là, elle tourne autour.

Tout le monde est sorti des chambres bâtiment 3, bâtiment 11, 9 et ainsi de suite, voila. Ça criait liberté liberté, et après chacun est rentré voila.

Il se passe plein de choses bizarres ici, y’a quelqu’un qui ici s’est fait tabasser par la police.

C’est dans mon bâtiment, bâtiment 11. A neuf heures on nous demande de sortir pour aller. Bon y’en a on besoin de sortir pour se laver les yeux, on doit se laver la bouche pour voilà pour sortir. Il s’est lave la bouche et c’est parti en cacahuete; dimanche soir. Hier soir ils l’ont ramené. Il a passé la journée à l’isolement, c’est ce matin tu vois, oui il il est retourné ce matin.

Bâtiment 11, ils l’ont pris, on sait pas ou ils l’ont amené, ils l’ont menotté et ils sont partis avec. C’est ce matin on l’a revu. Je crois qu’il a dormi à l’isolement.

Centre de retention 3 du Mesnil Amelot, bâtiment 8

Hier (samedi soir) tout le monde était content. Quand j’ai su, j’ai dit dehors tout le monde! Y’a quatre bâtiments ici et tout le monde il crie! Ils criaient tous liberté. On était 100% content !

La police, ils ont un peu paniqué. Alors ils tournent en haut et en bas. Il y a eu des renforts de sécurité avec des petits camions. Du coup chaque jour d’habitude y’a des pointages à 21h45. Hier à 20h20 ils nous ont enfermé. Ils ont peur. Quand j’ai demandé à un policier « Pourquoi? », il m’a répondu « c’est à cause de votre bordel ». Moi c’est bâtiment 8 et on est 10 cellules, y’a 2 lits dans chaques cellule et tout le monde est sorti.

 

A l’extérieur, on est reparti·es à travers champs, qu’à cela ne tienne, nous reviendrons tant que nous n’aurons pas dansé sur les cendres de rétention !

A BAS LES CRA, LIBERTÉ POUR TOUT·ES