Contre la construction d’un nouveau centre de rétention administrative à Lyon, assemblée publique le samedi 20 juin

On diffuse l'appel des copaines de Lyon contre la construction d'un nouveau CRA. Si vous etes dans le coin, assemblée publique demain 20 juin à Lyon ! (Plus d'infos sur le CRA de Lyon ici : https://crametoncralyon.noblogs.org)

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Le gouvernement a annoncé la construction de trois nouveaux centres de rétention administrative en France, dont un à Lyon, à côté de l’actuel dans la zone de l’aéroport Saint-Exupéry. Le début des travaux était annoncé pour mai 2020, mais le chantier n’a pas encore commencé. Mobilisons-nous contre la construction de cette nouvelle prison, pour que ce CRA ne voie jamais le jour. Ni expulsions, ni prisons.

Assemblée publique le samedi 20 juin à 18 heures place Guichard

Les centres de rétention administrative sont des prisons. Bien qu’ils ne soient pas désignés comme tels officiellement, ce sont des lieux d’enfermement où les violences policières, les menaces et les humiliations sont quotidiennes. L’État y enferme les personnes qu’il considère en situation irrégulière sur le territoire français. Les prisonnièr·es peuvent y être détenuEs jusqu’à 90 jours, à l’issue desquels iels sont soit déportéEs, soit incarcéréEs en maison d’arrêt, soit relâchéEs (tout en restant sous la menace constante d’une nouvelle arrestation).

En 2018, plus de 45 000 personnes ont été enfermées dans les 24 centres de rétention de France métropolitaine et outre mer. Cette année-là, 480 nouvelles places ont été créées, en aménageant les CRA existants, mais aussi en les agrandissant comme à Nîmes, Vincennes, Coquelles ou Lyon. En novembre 2019, le gouvernement a annoncé la construction de trois nouveaux CRA à Olivet, Bordeaux et Lyon, avec pour objectif d’augmenter toujours plus les capacités d’enfermement. Ce sont les premières constructions de CRA depuis près de dix ans. L’État s’emploie à criminaliser, enfermer, torturer et expulser toujours plus les personnes étrangèr.es. Et il ne lésine pas dans la guerre qu’il mène contre les personnes qui n’ont pas les « bons » papiers.

Le CRA actuel de Lyon se trouve à Colombier Saugnieu, juste à côté de l’aéroport de Lyon Saint Exupéry. Il a été créé en 1995 dans un ancien hôtel Formule 1. Il a été agrandi en 2019, pour arriver à une capacité de 140 places. Il est « géré » par la Police aux Frontières et par Forum Réfugié, association à laquelle l’Etat sous-traite un prétendu « accompagnement juridique », mais dont le rôle réel est de collaborer à la machine à enfermer et à expulser.

Le début des travaux de ce nouveau CRA de 140 places est annoncé pour mai 2020, et son ouverture pour 2022, mais à ce jour, rien n’a encore commencé. La construction est prévue à proximité immédiate du CRA actuel, sur un terrain de 15672 m2 appartenant à Vinci, comme toute la zone de l’aéroport. Le montant du marché s’élève à 22 855 millions d’euros.

Nombre d’entreprises privées collaborent avec l’État et travaillent à maintenir le système des CRA. Entre la réouverture des CRA de Hendaye et de Geispolsheim, l’extension de ceux de Nîmes et de Coquelles, et le lancement des nouvelles constructions, les appels à projets fleurissent sur les plateformes d’annonces de marchés publics, et les promoteurs immobiliers partent à la cueillette des contrats juteux. Une poignée d’entreprises se partagent le marché : Eiffage, Thémis – FM [filiale de Bouygues], Gepsa [filiale d’Engie], Sodexo, Spie Batignolles. À Lyon, la “réalisation” du nouveau CRA a été attribuée au groupe Eiffage, champion des constructeurs de taules, assisté par l’entreprise ICAMO, qui a déjà géré des chantiers pour la prison de Saint-Quentin Fallavier. Toute une clique d’autres boîtes se font aussi du fric dans l’affaire : RI2L pour l’architecture, Cogeci pour la structure, Artelia pour l’électricité, Gantha pour l’accoustique, Hogos pour le mobilier, Eiffage Energies Système pour l’exploitation maintenance, GSF pour « l’hôtellerie », Eodd pour l’ingénierie.

Il y a bien des moyens de leur signifier notre opposition : soyons imaginatif.vEs !

À Olivet, près d’Orléans, l’ouverture est prévue pour 2023, et le coût total estimé à treize millions d’euros. Un collectif s’est monté, et une mobilisation a d’ores et déjà commencé. Le 4 avril, une manifestation devait avoir lieu à Orléans. Elle a été annulée à cause du confinement, mais la lutte continue.

À Lyon, une manifestation pour la régularisation des personnes sans-papieriséEs aura lieu le 20 juin à 15 heures, au départ de Bellecour. À l’issue de la manifestation, retrouvons-nous nombreux.sEs à 18 heures place Guichard pour nous mobiliser contre la construction de cette nouvelle prison.

À bas les CRA, à bas les frontières, soutien à tous·tes les prisonnièr·es !

« Soit disant la France, les droits de l’homme, nous on les a pas vu. » // Communiqué de prisonniers du CRA de Oissel (Rouen)

Les prisonniers racontent que le CRA de Oissel est désormais plein, qu’il y a des transferts punitifs avec celui du Mesnil-Amelot (CRA dans lequel ont eu lieu pas mal de révoltes les deux dernières semaines), que les juges baclent plus que jamais les procédures, que la prefecture enferme des mineurs.. Un groupe de prisonnier a décidé de nous faire parvenir un comuniqué pour raconter tout cela. Ils sont aussi au courant des luttes contre les violences policières et de sans-papiers qui ont court en ce moment à l’extérieur et expriment leur solidarité.

Il y a des gens qui savent pas dehors alors on va vous dire.

Au tribunal, la préfecture elle nous fait passer pour des SDF, des célibataires et des personnes qui ont fait des longues peines de prison, alors qu’on est mariés, qu’on a des adresses et qu’on sort de peines de 3 ou 6 mois. Il y a des gens qui ont des papiers encore valides en Espagne, en Italie, en Allemagne, ils ont des enfants en France, un domicile fixe, une famille, mais ils ils font passer pour des SDF. Les avocats nous conseillent de porter plainte quand on sortira. Soit disant on est tous des menaces pour la république, mais ils cherchent aucun motif pour justifier ça, même les avocats disent que c’est faux. Les juges ils cherchent pas à comprendre : c’est 28 jours [prolongation de la durée de rétention par le Juge des Libertés et de la Détention ou JLD]. Il y a quelques juges qui vérifient si c’est vrai ce que dit la préfecture mais vraiment pas tous, alors c’est 28 jours. Ça c’est pour les JLD et sinon les juges du TA [Tribunal Administratif] c’est OQTF [Obligation de Quitter le Territoire Français], IRTF [Interdiction de Retour sur le Territoire Français] sans chercher à comprendre comme ça interdiction de 5 ans, 3 ans, 5 ans, 3 ans… Ils mentent sur nos vie, le préfet il fait des courses avec nous ? Il dort entre nous et nos femmes pour pouvoir dire comme ca qu’on a pas une vie commune ? La préfecture et les juges administratif détruisent des vie, des couples. Non mais on a la haine là pourquoi ils mentent et ils font des trucs comme ca ? Il y a des quantité de vices de procédure mais seulement les avocats privées et payant arrivent parfois à les prouver.

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Retour sur un week-end de luttes contre les CRA et de solidarité avec les sans-papiers !

Samedi 30, lors de la Marche des Solidarités, les sans-papiers en lutte ont encore affirmé leur volonté d’auto organisation et leur détermination en prenant la tête (mais aussi le reste) du cortège : une des plus belles et plus puissantes manif depuis bien longtemps ! 
 
La mobilisation massive a permis aux sans-papiers d‘imposer avec force leurs revendications : la régularisation de tous les sans papiers et la fermeture des CRA !
 
Nous avons été heureux-ses de participer à la marche et de voir la centralité quont eu les revendications contre les Centre de Rétention (CRA), l’enfermement et l’Etat policier. Se battre contre les CRA, c’est se battre contre les frontières, contre la machine à expulser dans son ensemble et contre le système des papiers en général, sans lequel les CRA n’existeraient pas. 
 

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