Lutte en cours à la prison pour sans papier de Marseille: APPEL A RASSEMBLEMENT LE 24.08.20 A MARSEILLE !

Les prisonniers du centre de rétention à Marseille sont en grève de la faim
pour protester contre leur enfermement en pleine crise du Covid-19. C’est le cas dans plusieurs CRA depuis plusieurs semaines: Toulouse, Nimes, Rennes, Mesnil-Amelot, Vincennes et Lyon au moins.A chaque fois les préfecture décident de continuer à enfermer des gen.te.s en risquant volontairement de les mettres en danger.

Les prisonniers de Marseille ont décidé de faire sortir un communiqué à relayer un maximum:

« La semaine du 17 août on était plusieurs dizaines de personnes à s’être mises en grève de la faim pendant plusieurs jours car on a peur pour notre vie, à cause de la mauvaise gestion des risques de contamination au Covid-19 ici. Tout le monde s’en fiche de notre situation : la police ne fait rien, Forum Réfugiés, l’association qui est déléguée pour s’occuper des aspects juridique ici dans le centre, ne réagit pas à notre grève de la faim, et la population dehors nous oublie. On veut se faire entendre, même si notre grève de la faim est difficile à supporter. Il y en a un dans le CRA qui est en grève de la faim depuis trente jours, il a fait plusieurs malaises. Il a été envoyé deux fois à l’hôpital Nord à cause de sa grève de la faim, mais la troisième fois qu’il a fait un malaise la police a dit aux
pompiers de repartir sans s’occuper de lui.
On se remet en grève de la faim dès ce week-end du 22-23 août à cause de la même situation qui ne change pas.
Les frontières sont fermées et pourtant on nous maintient 60 jours ou plus en centre de rétention.
Dans le même temps les arrestations continuent puisqu’il y a toujours des gens qui arrivent dans le CRA. Les risques de contamination augmentent donc.
Il y a au moins 4 cas confirmés de coronavirus au sein de la PAF (Police aux frontières) qui garde le centre de rétention de Marseille, et pourtant rien n’est fait pour nous protéger. On nous donne pas de masques, les seuls qui en ont ici les obtiennent grâce aux visites. Dans la police ça se met en arrêt maladie pour éviter de venir au CRA, la police aussi elle a peur.

Il y a des tests au coronavirus qui
commencent à être faits sur les prisonniers dans le CRA.
Nos proches hésitent même à venir nous voir parce qu’on a peur que ce centre soit un gros foyer de coronavirus. De manière générale nos proches aussi sont épuisé·es par cette situation. Des parents doivent s’occuper seules de leurs enfants. Nos proches aussi sont cassé·es par les procédures juridiques, la séparation et le mal de vivre. Les frais d’avocats coûtent parfois plusieurs milliers d’euros. Les avocat·es commis·es d’office ne font rien. L’association qui gère le CRA de Marseille, Forum Réfugiés, ne s’occupe que des cas qu’elle considère défendables et laisse les autres dans la merde, par exemple ceux qui n’ont pas de famille dehors ni de visites en parloir. Ce CRA est dégueulasse, il n’y a que les parloirs qui sont relativement propres. On est une cinquantaine en ce moment dans le CRA, et on ne peut pas respecter les distances de sécurité dedans. On est plusieurs par cellule et trop nombreux au réfectoire. C’est pour ces raisons qu’on refuse de remonter au réfectoire et qu’on a décidé de se mettre en grève de la faim, pour dénoncer cette situation dangereuse et in- juste. »

 

Appel à rassemblement devant le CRA de Marseille : Lundi 24/08 à 19h
(Rendez-vous au au niveau des escaliers à gauche de l’entrée du CRA)

SOLIDARITE AVEC LES PRISONNIER.E.S ! A BAS LES CRA !

 » Il faut fermer les centres maintenant  » : communiqué et révendications des prisonniers en lutte de Nimes

Depuis jeudi dernier tous les prisonniers du centre de rétention de Nimes ont décidé de lutter ensemble pour obtenir leurs libérations. La-bas il y a beaucoup de sortants de prisons, qui mangent donc une double peine de trois mois imposés par la préfecture. Jeudi tous les prisonniers ont décidé de lancer une grève de la faim pour tenter de mettre la pression sur la préfecture. Dans le même temps des luttes ont lieu dans les prisons de Marseille, Lyon et Toulouse. Dans au moins une de ces prisons des départs de feux ont lieu en plus de grève de la faim collective.

A Toulouse une prisonnière serait tombé malade, du covid19. Au lieu de libérer tous le monde et de fermer au plus vite cette prison puor sans papier, la préfecture décide de confiner les prisonnières dans leurs batiments, leurs interdisant même l’accès à la promenade. Tous les prisonniers ont décidés de se mettre en grève de la faim pendant au moins deux jours pour exiger leurs libérations et des soins adaptés pour les prisonnières possiblement malade.

Pour le moment aucune préfecture n’a décidé de répondre aux prisonnier.e.s en lutte. Alors les prisonniers de Nimes ont fait sortir un premier communiqué réclament leurs libertés et la fermeture de tous les centres de rétentions.

Faisons circuler au max !
Ne laissons pas les prisonniers-ères isolé.e.s :
Organisons-nous à l’extérieur pour soutenir leurs luttes,
et pour en finir avec les taules pour sans-papiers !

 

« IL FAUT FERMER LES CENTRES MAINTENANT »

« Y a beaucoup de gens qui ont un passeport en activité, qui ont déjà purgé leurs peines et qui restent enfermé entre ces quatre murs parce que les frontières sont fermées. Et cela pourquoi ? Parce que les frontières sont fermées. Donc on va encore y rester plusieurs mois. Les repas sont infecte, les lieux sales et infestes de tous genre d’insectes qui nous piquent la nuit. Y a des gens qui sont en couple des femmes et ont des enfants qui vivent en France depuis plusieurs années. Y en a qui travaillaient et qui avaient un logement mais hélas faute de papiers ils se retrouvent ici pour une durée inconnue. Et sous prétexte qu’on n’a pas de papiers on est traité comme des moins que riens. Y a six jours on a fait une grève de la faim ils s’en foutent comme de l’an 40. Les keufs nous disaient que ça servaient à rien et certains ont rigolé.

Comme tout êtres humains on réclame notre droit ainsi qu’un arrêt de notre privation de liberté. D’après les responsables d’ici on peut rester trois mois.

Les prisonniers des CRA de Toulouse Lyon et Marseille ont eux aussi ras le bol et ils ont décidé de lutter aussi, certains par le feu ou la grève de la faim.

On a l’impression de devenir fou à tourner ainsi toute la journée, nous n’avons plus d’argent pour acheter du tabac et des cigarettes ce qui amplifient le stress et la pression. Franchement en prison nous étions mieux, on se dépannait en tabac. Ici pour se faire raser ou se couper les cheveux on est presque obligé de mendier.

Ici ils nous refusent les téléphones avec photo pour éviter qu’on puisse montrer l’etat des lieux. Et ils osent parler d’égalité.

C’est comme l’association qu’il y a ici, forum refugié. Au lieu de nous encourager ils nous disent on a tout fait, au sens où ce que vous faites ne servira à rien.

L’autre jours y a un policier qui au petit déjeuner et qui nous a dit « plus vite sale bicot ». Je me suis retourné mais je n’ai pas pu voir lequel c’était ça.

Y en a plein qui sont dégoutés et qui veulent juste repartir.

Depuis 5 jours qu’on fait la grève de la faim on n’a toujours pas vu de médecin ou d’infirmier pour vérifier notre état de santé.



Nous prisonniers de Nimes nous revendiquons :
  • Rétablissement des parloirs
  • On nous a enfermé sans raison, nous exigeons notre remise en liberté immédiate !
  • Nourriture décente
  • Changement d’équipe de policiers, avec des policiers qui ne sont pas raciste
  • Possibilité de cantiner en centre de rétention
  • La possibilité de laver nous-même nos bâtiments et la promenade
  • La possibilité de se protéger face au covid19 avec du matériel et des soins.

a bas les cra !

Mesnil-Amelot : grève de la faim et blocage de la promenade !

Depuis mars et le début des annonces de confinement dans pas mal de pays, la volonté marquée des préfectures de garder ouverts les centres de rétentions montre l’importance de ces prisons dans la gestion des frontières et des personnes par l’état français et les autres états européens.

Ces derniers jours des luttes pour la liberté et l’accès au soin ont eu (et ont encore) lieu aux centres de rétention de Rennes et de Vincennes.

Depuis quelques jours à la prison pour sans papier du Mesnil-Amelot des prisonniers (et au moins trois flics) ont été testés positifs au coronavirus. Les quarante prisonniers du CRA3 ont décidé de bloquer la promenade mercredi soir juste après avoir appris la nouvelle et de lancer une grève de la faim à partir du jour suivant. Ils ont été rejoint immédiatement par l’ensemble des prisonnièr.e.s du CRA2. Comme à chaque fois la direction a décidé de ne même pas discuter avec les prisonnier.e.s qui exigeaient leurs libérations immédiates et la fermeture ces prisons, la prise en charge médicale pour les malades. Les préfectures semblent toujours autant déterminer à enfermer quoiqu’il arrive et à expulser dès que c’est possible.

Un prisonnier du CRA2 raconte la situation tendue à Mesnil.

Salut ca va le moral ? Tu crois que tu peux raconter un peu la situation au Mesnil ?

Ici c’est vraiment la merde tu vois. Le bat 11 à la base c’est celui des arrivants mais là il est fermé. Le CRA 3 on est moins nombreux qu’au CRA2. La dans un batiment y a 3 personnes, au 9 et au 10 y a 10 personnes. Donc on est 23 au moins. Aujourd’hui c’est chaud au CRA3 et au CRA2 et au batiment des femmes. Aujourd’hui ils ont annoncé c’est les tests pour tout le monde. Y en a ils ont refusé parce qu’ils prefèrent le faire quand ils seront libre. C’est normal nan ?

Oui faut faire comme vous le sentez de toute façon.

Ouai et on sait pas ce qu’ils vont faire après. Si on est en danger faut nous libérer. Mais là franchement c’est la galère. Ils veulent libérer personne. On a fait la grève de la faim pendant deux jours. Personne est venu nous parler. La cimade est plus là on parle par téléphone, mais ça c’est quand ils répondent..

On nous a dit qu’il y avait plus le droit de visite le temps d’avoir le résultat des tests. Mais au CRA2 ils ont le droit de faire rentrer des gateaux mais que là bas. Chez nous c’est pas possible parce qu’ils disent que c’est pas le même cra genre le CRA2 ce serait la Belgique et ici la France quoi. Mais quand les flics du cra3 ils doivent intervenir au cra2 ils le font sans problème. Tout ça c’est du foutage de gueule.

L’equipe d’aujourd’hui (le 14.08.2020) c’est les moins racistes mais tu rien obtenir. Déjà les flics c’est quelque chose mais alors la PAF c’est vraiment quelque chose…

Par exemple nous on mange à 18h15 le soir mais les flics des fois ils refusent que tu sortes un pain pour te faire un sandwich. Pour la tondeuse tu dois toujours demander plusieurs fois parce qu’ils mentent à chaque fois genre « elle est cassée » ou « on l’a pas ». Ici les flics disent « c’est chacun sa manière de travailler » donc les règles changent tout le temps.. Enfin ils parlent pas de règles ou de lois hein… Une fois on m’ a filé une clé usb en parloir et les flics ont refusé que je l’avais fait rentrer (alors qu’une autre équipe avait déjà accepté) en demandant si y avait pas des appels à la prière dessus. Tu vois c’est toujours comme ça ici.

Au CRA3 y a plus de solidarité. Hier ils ont bloqué la promenade et ils sont tous en grève de la faim.Nous on a fait la grève de la faim deux jours. Mais tu vois là on va dans la promenade pour faire un foot direct les flics interviennent pour vérifier qu’on va pas bloquer. Au bat des femmes aussi elles ont fait grève. La bas c’est chaud, y a au moins deux femmes enceintes.

Nous on veut notre liberté, y a pas de vols rien. Ils nous donnent même pas le minimum. T’es obligé de manger à la gamelle. Même l’ofii (ceux qui vendent des cigarettes dans le CRA) des fois ils sont pas là et t’es pas prévenu donc on se retrouve sans clope. Les machines pour faire de la monnaie ou récupérer du café marchent pas. Ici c’est comme ça. Y a rien. Même avec le covid on est enfermé, y a pas de geste barrière on nous met en danger en fait.

Quand tu rentres dans les zones ou y a les flics, le greffe ou l’ofii là on te donne un masque. Mais des fois c’est le même masque pour toute la journée, pas pour quatre heure.

Tu vois quand ils faisaient chaud y a quelques jours ? Ils nous laissaient galérer dehors 15-20 minutes au soleil jusqu’à ce que tu sois dégouté et que tu repartes.

C’est pour tout ça qu’on a fait la grève de la faim et que ceux du CRA3 ils luttent. Il faut du soutien de dehors et que les journalistes racontent comment ça se passe ici.

C’est grave quand même de continuer à nous enfermer avec le covid, les frontières fermées et tout..

Merci du soutien de dehors !

Soyons solidaires avec les prisonniers-ères,
Liberté et papiers pour toutes et tous !

Appelons les cabines, organisons-nous à l’extérieur
pour faire sortir leurs paroles et casser l’isolement,
et n’oublions pas qui sont les responsables de toute cette merde : les flics, les juges et les prefectures,
les collabos qui font des frics sur l’enfermement
et ceux qui balancent les sans-pap !