Feux de cellules et vol charter: des nouvelles de la prison du Mesnil-Amelot

Des prisonniers enfermés au Mesnil-Amelot continuent de faire sortir régulièrement des nouvelles. Le Mesnil c’est la plus grosse prison pour sans-papier de France, à côté de l’aéroport Charles de Gaulles avec plus de 240 places pour enfermés les étranger.e.s. C’est aussi la seule prison pour étrangère en Ile de France où la préfecture peut enfermer des femmes et des enfants.

Depuis le début du confinement – et du surenfermement dans les prisons : plus de parloirs, encore moins de possibilité de recours juridique : les prisonnier.e.s du Mesnil-Amelot sont jugé sans leurs présence – les prisonnier.e.s se sont révoltés très régulièrement. Dès le 16 mars une première grève de la faim des prisonniers du CRA 2 et du CRA 3 se mettent en grève de la faim pour exiger la fermeture de la prison et du matériel pour se protéger. Depuis différentes formes de lutte ont eu lieu : blocage de promenade, grève de la faim, communiqué, feu de cellule.. La direction et la préfecture n’ont quasiment rien laché face à ces différents mouvements : toujours pas de test massifs des prisonnier.e.s et des keufs, toujours plus de personnes enfermées, toujours pas de moyen pour que les prisonnier.e.s puissent se protéger face au virus (masques, gel ou savon).

Depuis le début du ramadan, le 24 avril, les prisonniers qui font le ramadan ont été séparés des autres.

Le mercredi 29 avril différentes préfectures ont mis en œuvre l’expulsion d’une cinquantaine de personnes enfermées dans les prisons du Mesnil-Amelot,de Lille-Lesquin et de Toulouse (au moins) vers la Roumanie à travers un vol spécialement affrétés par Tarom, une compagnie roumaine.

Le jeudi 30 avril plusieurs cellules sont brulés dans le batiment 11 avant qu’un prisonnier accusé par les keufs de la PAF (police aux frontières) soient d’abord placé à l’isolement, le lendemain 3 personnes ont fait une gav, deux on été réenfermé au CRAla 3éme a surement été jugé en comparution immédiate. Les pompiers et des employés d’EDF interviennent pour retaper au plus vite et que la PAF puissent continuer d’enfermer toujours plus. Les prisonniers ont été regroupé dans un même batiment, ce retrouvant jusqu’à 4 par chambre.

Le 3 mai une cellule du bâtiment 10 est brûlé. Les pompiers sont en ce début d’après-midi encore au CRA. Cette fois impossible de déplacés les retenus, ils devront dormir dans des chambres encore pleine de cendre. Pas encore d’information sur de possible placement en GAV.

Depuis plusieurs jours des prisonniers se plaignent régulièrement d’effets « étranges » après les repas : fatigues intenses, langue sèche. Leurs compagnes racontent qu’ils dorment l’après midi-entière contrairement à leurs habitudes et qu’il ont la voix pâteuse au téléphone. Ils dénoncent l’utilisation de médicament dans la nourriture pour calmer les prisonniers et les empêcher de se révolter.

Vincennes, Oissel, Mesnil Amelot : une nouvelle année de luttes contre les CRA a commencé !

Depuis deux mois, les luttes des prisonniers-ères sans-papiers dans les centres de rétention administrative (CRA) sont intenses et déterminées. La répression ne se fait pas attendre : on ne peut pas regarder sans réagir !

A l’extérieur des CRA, les rafles, les contrôles au faciès, les expulsions des campements continuent sans cesse et permettent de renfermer et de déporter de plus en plus d’étrangers-ères (27.000 expulsions depuis Mayotte en 2019, 18 906 expulsions depuis la France hexagonale en 2019 contre 15 677 en 2018). A l’intérieur des ces prisons, les personnes enfermées qui n’ont pas les « bons papiers » s’organisent et se révoltent, contre les violences policières, contre des conditions d’enfermement vraiment pourries, mais aussi pour obtenir la liberté et pour que ces lieux disparaissent.

Ils et elles nous montrent que ce ne sont pas les pétitions, les articles journalistiques, les visites des élu.e.s ou l’indignation citoyenne à pouvoir ralentir et enrayer cette machine d’enfermement et d’expulsions, mais les luttes des prisonniers-ères. C’est pour soutenir ces luttes qu’il est urgent et nécessaire, à l’extérieur, de construire une solidarité active.


          • Oissel : en lutte contre les violences des flics et contre celleux qui les couvrent

Les copains qui sont passés dans le CRA de Oissel disent tous la même chose : passages à tabac systématiques, humiliations quotidiennes, racisme, la cellule d’isolement (mitard) où les prisonniers, menottés et casqués, sont frappés violemment… Fin janvier, après que les keufs aient tabassé un prisonnier qui protestait contre la mise au mitard d’un autre prisonnier, les prisonniers du CRA de Oissel ont lancé une lutte qui continue jusqu’à aujourd’hui.

Des grèves de la faim et des résistances collectives se sont organisées, un collectif de prisonniers a fait sortir plusieurs communiqués, où il dénonce les violences subies, les conditions d’enfermement et la collaboration entre France Terre d’Asile (FTDA) et les condés. Leurs paroles et leur rage sont sorties des murs de la prison, malgré les tentative des keufs, des journalistes et de FTDA de les faire taire et de les isoler encore plus.

Les flics ont intimidé tout le monde, déporté et transféré certains prisonniers vers d’autres CRA, tabassé d’autres. Dans les journaux les prisonniers sont décrits comme des individus « manipulés » par l’extérieur. La seule parole relayée par la presse est celle des flics, qui justifient les violences et qui décrivent Oissel comme un hôtel à 5 étoiles. France Terre d’Asile, l’association qui est payée par l’État pour fournir un suivi juridique aux prisonniers-ères de Oissel, montre une fois de plus son vrai visage, en soutenant la version des keufs et niant celle des prisonniers.

Malgré la répression et les mensonges de FTDA et des flics les prisonniers restent déters, et ils continuent à rappeler à l’administration du CRA qu’ils n’ont besoin d’aucune manipulation de l’extérieur pour se révolter contre leurs conditions d’enfermement. À l’extérieur un groupe de personnes solidaires et ennemies de toutes les prisons a montré sa complicité à la lutte de Oissel en rappelant à Pierre Henry, le directeur général de FTDA, quelle est la place de ceux qui font du profit sur l’enfermement des gens. Lundi dernier lors d’une discussion publique où il était censé présenter sa liste aux élections municipales du 10e arrondissement il a été contesté et empêché de parler. Pas de place pour les collabos !

Des assos de Rouen ont appelé à un rassemblement devant le CRA le 15 février dernier en solidarité avec les prisonnièr.e.s enfermées.

On rappelle que dans cette prison y a aussi un batiment pour enfermer les femmes étrangèr.e.s. Elles sont très peu nombreuses (7 à 8 prisonnières ces dernières semaines) et donc particulièrement sous pression des keufs, insultées, menacées de déportation tout le temps.

Entre temps, les résistances et les luttes dans le CRA n’ont pas arrêté : samedi dernier, une cellule a pris le feu, et un prisonnier est arrivé à s’échapper de la prison pour sans-papiers. Bonne cavale à lui, et courage à toustes les autres ! Hier aussi, lundi 24 février, un prisonnier est arrivé à s’échapper…


            • Vincennes : le CRA en feu !

Le premier février les prisonniers du bâtiment 2A du CRA de Vincennes lancent une grève de la faim, qui tient trois jours mais elle est violemment réprimée. Pendant 3 jours, ils ont refusé de manger à la cantine, ils sont restés soudés et solidaires, mais ont dû faire face à la répression violente de la part des keufs.

Les flics ont tout fait pour faire craquer les gens et casser la lutte : samedi soir, au début de la grève de la faim, les prisonniers sont renfermés dans le bâtiment et ils sont fouillés dans toutes les cellules; dimanche, un prisonnier est tabassé par les keufs, qui refusent aussi l’accès à l’infirmerie pour les prisonniers malades; lundi, les prisonniers se font réveiller par des douches anti-incendie, d’autres tabassages ont lieu, les keufs viennent avec les chiens; mardi, l’eau du bâtiment est coupée, pas de douches ni rien.

Le mardi 4 février, un gros incendie touche le bâtiment 2A et une partie du bâtiment 2B. Le 2A est fortement endommagé, il reste fermé jusqu’à aujourd’hui. Après une nuit dans la cour, sous la pluie, encerclés et menacés par les flics et les maîtres-chiens, une trentaine de prisonniers du CRA 2A ont été emmenés passer la nuit de l’incendie dans un comico, vu que les chambres étaient inutilisables. Le lendemain, certains ont été transférés au CRA 1 où ils sont maintenant encore plus nombreux par chambre ; d’autres au CRA 2B où certains ont été obligés de dormir sur des matelas brûlés ; et encore d’autres au CRA de Palaiseau ou du Mesnil-Amelot.

Suite à l’incendie du batiment 2A du CRA de Vincennes, jeudi 6 février matin les flics sont venus au petit matin chercher plusieurs prisonniers. Plusieurs d’entre ont été amenés en garde à vue, et après 36 heures retransférés dans le CRA. La préfecture à annoncée l’ouverture d’une enquête. Depuis, les déportations, les passages à tabac, les menaces et les humiliations n’ont pas arrêté.

La vengeance des keufs continuent et ils ont pas mal visé des prisonniers qui étaient du 2A ces dernières semaines semaine. Un prisonnier a été accusé de parler à des journalistes (et en général à l’extérieur) au moment où une dizaine de keufs le tabassait avant de le mettre au mitard.. puis de l’expulser par un vol caché quelques heures plus tard.

Encore ce soir mardi 25, les keufs sont rentrés dans des chambres du batiment 1 en provoquant et en tabassant les prisonniers, deux ont été ramené au mitard, où ils se trouvent actuellement.

La révolte a quand-même payé : le bâtiment 2a du CRA, rendu inutilisable par l’incendie, reste fermé. Dans les jours suivants, il y a eu des libérations, apparemment au moins 14 ! Et en tout cas, un bâtiment fermé ça veut dire environ 60 places de moins où enfermer et torturer pour tenter d’expulser les sans-papiers !

À l’extérieur on continue de soutenir les prisonniers et de diffuser leur parole. Un parloir sauvage a eu lieu la nuit après l’incendie, pour donner force et courage et montrer solidarité à ceux qui se révoltent. Un rassemblement en soutien aux révoltés de Vincennes a également eu lieu le dimanche 9 février à Barbès, avec prises de parole de l’intérieur.


            • Mesnil Amelot

Au Mesnil-Amelot y a deux CRA qui n’ont pas les mêmes règles / manières de fonctionner : le CRA2 (où y a aussi un batiment pour enfermer les prisonnières) & le CRA3.

Depuis l’incendie du bâtiment 2A à la prison pour sans papiers de Vincennes, le mardi 4 février, il n’est plus possible de faire rentrer de la bouffe au CRA3. Pour s’opposer à cette nouvelle interdiction des keufs, une trentaine de prisonniers ont refusé les repas le lundi 10 février à midi. Une pétition a été signée par pas mal de prisonniers de plusieurs bâtiments et filée à la direction du CRA. Le lendemain de la bouffe passait en parloir (mais c’était pas les mêmes keufs ni les mêmes gradés)

Les prisonniers ont fait sortir des témoignages de la situation au Mesnil depuis le début de l’année : violences policières, racisme, conditions de détention pourries et manque de soins. Voici le lien aux témoignages des copains enfermés


Pour rappel: Rendez vous tous les mercredi à 18h au CICP pour l’assemblée d’IDF contre les centres de rétention ! C’est au 21ter rue Voltaire, métro rue des boulets sur la ligne 9.

A BAS LES CRA !

SOLIDARITE AVEC LES REVOLTE.E.S !

LIBERTE POUR TOU.TE.S !

مركز فانسين للإحتجازالإداري يحترق  :وقفة احتجاجية تضامنا مع السجناء

Traduction en arabe du texte « Feu au cra de Vincennes »

منذ الثلاثاء الماضي، بفضل الحريق الذي شب داخل مركز فانسين للإحتجازCRA de Vincennes، أصبح أحد المباني بكامله غير صالح للإستخدام. لا يتوقف كفاح الموقوفين داخل هذا السجن المخصص للأشخاص البدون أوراق الإقامة، لكن القمع البوليسي يضرب بقوة. ذلك هو حال بعض السجناء المحتجزين حاليا لدى الشرطة، رهن الحراسة النظرية. إنه واجبنا من خارج الأسوار مسنادتنهم ودعم نضالهم.
منذ عدة أيام ، شن السجناء في المبنى 2A في مركز الاعتقال الإداري في فانسين إضرابا عن الطعام. اعقب ذلك حملة قمع عنيفة من قبل رجال الشرطة.
وفي مساء يوم 4 فبراير، اتصل السجناء بهدف إبلاغنا بإن المبنى المخصص للمهاجرين الذين لا يتوفرون على اوراق الإقامة، قد شبت فيه النيران وقد تمت محاصرةجميع السجناء في 2A و 2B من قبل شرطة
مكافحة الشغب في فناء المبنى. كما تعرض السجناء كذلك للتهديد والضرب، ثم إجبارهم على البقاء هناك لعدة ساعات تحت المطر والبرد، في الوقت الذي تم فيه اقتحام وتفتيش المبنى 2B.
هذا وقد تم نقل حوالي 30 شخصا من سجناء CRA 2A إلى مركز الشرطة، ليلة الحريق، بذريعة أن الغرف غير صالحة للاستعمال. وقد تمت إعادتهم في اليوم التالي، على ما يبدو، دون وضع أي شخص رهن الحراسة النظرية.وقد تم نقل بعضهم إلى CRA 1 حيث أصبحوا الآن أكثر عددًا في الغرفة الواحدة ؛ فيما البعض لآخر في CRA 2B يُجبر على النوم على أسرة محترقة ؛ وما زال آخرون في Palaiseau أو Mesnil-Amelot.
عقب الحريق الذي اندلع في مبنى CRA 2 في فانسين ، جاء رجال الشرطة في الصباح الباكر للبحث عن العديد من السجناء. وقد تم وضع العديد منهم رهن الحراسة النظرية.يوجد بعضهم في مركز شرطة بالدائرة العشرين في باريس ، والبعض الآخر في مركز شرطة بالدائرة الثانية عشر. من المحتمل أن يتم إحالتهم إلى المحكمة في الأيام القادمة.
خبر سار: أصبح المبنى 2A غير قابل للاستخدام بالفعل ، ويجب القول أنه يمكن من الخارج أن تشاهد أن النوافذ قد تحطمت وأن السقف في حالة سيئة!تم تحرير بعض الأشخاص بسبب الحريق، وعلى ما يبدو لا يقل عددهم عن 14 شخصا.
إنها لحظة مهمة. يتواصل الكفاح من داخل مراكز الإحتجاز من أجل الحرية وجعل هذه الأماكن تختفي، في ضل رد فعل الدولة والشرطة بقمع واخماد هذه الإنتفاضات. يجب الآن أكثر من أي وقت مضى، ان نقوم بتنظيم التضامن من الخارج!
موعدنا الأحد 9 فبراير، على الساعة الرابعة مساءا.
شارع la Chapelle على مستوىشارع Caplatبجوار محطة مترو Barbès.