La situation au CRA de Coquelles

Situation à Coquelles depuis le 17 mars
 
Le CRA de Coquelles, près de Calais, est une prison pour sans-papiers qui a une position particulière : situé à l’entrée du tunnel sous la Manche et pas loin de la Belgique, il sert aussi à renforcer l’arsenal de controle et de répression qui se déploie aux frontières de l’Etat français. Cela explique pourquoi depuis le début de l’épidemie, et après les premières libérations des prisonniers-ères dans les autres CRA, la gestion du CRA de Coquelles a été un peu différent par rapport à ailleurs…
 
EXPULSIONS À CALAIS : INFOS J+5 | Passeurs d'hospitalités
 
Le 17 mars à Coquelles les retenus étaient 65 au moment du confinement, pour 51 places (en cause des travaux réduisant de 28 le nombre de places disponibles). L’OFII, l’infirmerie ainsi que France Terre d’Asile ont alors fermé leurs permanences, tandis que les retenus se sont vus interdire leur droit aux visites et que la police empeche les retenus de se rendre eux-mêmes au greffe.
Le jour même une dizaine de personnes ont entamé une grève de la faim pour dénoncer le manque d’information et de mesures face à la pandémie. L’une des prisonniers a perdu connaissance après 48 heures, alors que d’autres ont été contraints de s’alimenter : « on ne nous donne plus nos médicaments si nous ne mangeons pas ».
 
Les retenus sont coupés du monde extérieur et pourtant depuis le 16 mars deux d’entre eux, d’origine congolaise et algérienne ont été déportés et ce malgré la fermeture des frontières de l’Algérie aux passagers des vols en provenance de la France.
Le service de nettoyage continue d’être effectué dans le centre avec son lot de mesures dérisoires comme la désinfection des poignées de porte. Dérisoires puisque malgré le confinement les retenus sont au moins quatre par chambre et dorment parfois sur des matelas à même le sol, faute de place.
Les repas continuent à êtres pris en commun et de nouvelles personnes continuent à arriver au CRA sans examens médicaux (16 entre le 14 et le 18 mars). Cette promiscuité est d’autant plus anxiogène pour les retenus que deux personnes retenus au centre ont été envoyées à l’hôpital car présentant les symptômes du COVID-19 : « on prends des risques tout le temps, même en décrochant le téléphone de la cabine je prends un risque ».
 
Les policiers aussi sont tendus et rechignent à s’approcher des retenus. France Terre d’Asile s’est employée à déposer des demande de mise en liberté auprès du juge des libertés et de la détention de Boulogne-sur-Mer. Une démarche qui s’est vue entravée par la commandante Laëtitia Bidoin qui a refusée de leur communiquer la liste des retenus présents dans le centre. Soi disant pour protéger les retenus et empecher qu’ils ne s’enfuient vers l’Angleterre.
Malgré cela le tribunal a examiné les demandes de mise en liberté les 19, 20 et 21 mars et toutes les demandes de mise en liberté ont été acceptées par le JLD. L’après-midi du 21 mars il ne reste plus que deux retenus dans le centres, transférés depuis une prison dans le centre, lesquels doivent passer devant le JLD demain selon l’administration du centre.
La préfecture s’est opposée par des ordonnances au verdict du JLD et le 19 mars la Cour d’Appel a considéré que le CRA constituait un lieu de confinnement convenable, néanmoins la décision du JLD a tout de meme été appliquée. En tout cas la préfecture a l’air de faire presque systématiquement appel des demandes de mise en liberté.
 
Ces derniers jours dans le centre de rétention de Coquelles il y avait encore une dizaine de retenus, pour la plupart sortant de prison Rappelons que l’État utilise de plus en plus le système carcéral pour garder à disposition les sans papiers à expulser. Jeudi dernier au moins une personne contrôlée sans-papiers à Calais a été transférée au CRA. Le 30 mars le CRA comptait huit retenus et pas d’expulsion depuis la semaine passée.
 
Malgré l’espace disponible les retenus ont été regroupés dans trois chambres du bâtiment de la zone 1 (tel cabine: 0321009155) et sont entre deux et trois par chambres, ce qui les prive d’un minimum d’intimité et de protection face au risque de contagion par le Covid-19. Les retenus ont été un peu plus isolés cette semaine puisque la seule cabine qui leur était accessible était en rade jusqu’à jeudi dernier et qu’aucun d’entre eux ne possède de téléphone.
En outre le CRA n’est plus alimenté en eau chaude, ce qui empêche les retenus de se doucher ou de laver leurs vêtements.
 
Entre une infrastructure insalubre et le manque d’accès aux soins la situation des retenus est de plus en plus précaire: « ici on est pas soignés, c’est pire qu’en prison, il y a un gars qui a la bouche gonflée et mal partout« .
La justice entrave encore un peu plus les demande de mise en liberté. Le JDL a arrêté de les examinées et exige dorénavant que les recours soient défendus verbalement. Or la grande majorité des retenus n’a pas d’avocat. Ils sont donc censés défendre eux-mêmes les arguments de demande de mise en liberté.
 
Les prisons pour sans-papiers ne sont pas vides.
A Coquelles et dans plein d’autres CRA il y a encore
des dizaines de prisonniers-ères.
Soyons solidaires avec elleux,
Ne les laissons pas isolé.e.s !

Appel des prisonniers du Mesnil-Amelot en lutte aux associations de soutiens aux sans papiers !

Il y a plus de 15 jours le gouvernement à annoncé le confinement et l’état de « pandémie ». Dans le même temps la majorité des frontières étaient fermées.
Depuis le 16 mars les parloirs sont suspendu dans les prisons et les centres de rétentions. Le même jours le contrôleur général des lieux de privation et de liberté (CGLPL) exigaient la fermeture des CRA.
Le soir même les prisonnier.e.s de l’ensemble du CRA étaient en grève de la faim et exigaient leurs libération immédiate.
Les jours suivant les juges (JLD -juges des libertés et détention et TA -Tribunal Administratif) ont libéré beaucoup de prisonniers et prisonnières de ce centre. Souvent contre l’avis de la préfecture qui a essayé d’expulser jusqu’au dernier moment.

Des prisonniers se sont exprimés dans l’émission de l’Actu des luttes du 23 mars pour raconter les conditions d’enfermement là-bas.

Depuis ce sont majoritairement des personnes sortants de prisons et étrangers qui sont amenés au Mesnil-Amelot.

Rien est fait pour protéger les retenus face aux risques liés aux coronavirus qui devraient libéré le plus rapidement possible. Depuis hier matin tous les prisonniers du batiment 9 et 10 et quelques prisonniers du batiment 11 sont en grève de la faim pour exiger leurs libération immédiate. Ils ont écrit un communiqué, à relayer un maximum, que vous pouvez trouver ici.

Aujourd’hui, mardi 31 mars, les prisonniers demandent aux associations:  de relayer un maximum leur communiqué, de contacter la préfecture pour exiger la fermeture du centre,  de contacter des journalistes pour que les prisonniers soient entendu dehors.

Je vous écris au nom de tous les détenus du CRA2 du Mesnil-Amelot. On demande à la CIMADE ainsi qu’à toutes les associations de soutiens aux sans-papiers de nous défendre, de faire une demande auprès de la préfecture de la fermeture du CRA. On demande a l’ADE, l’association de défense des étrangers de nous défendre parce qu’on est jugé sans avocat, sans voir le juge. En fait on est jugé sans notre présence ou notre dossier.

A toutes ces associations: s’il vous plait, aidez nous. On a peur de la suite.

Le numéro de la cabine de Mesnil-Amelot pour joindre directement les prisonniers en grève de la faim : 01.60.54.16.56

 » On demande notre libération immédiate et la fermeture du centre » Communiqué du Mesnil-Amelot

Il y a plus de 15 jours le gouvernement à annoncé le confinement et l’état de « pandémie ». Dans le même temps la majorité des frontières étaient fermées.
Depuis le 16 mars les parloirs sont suspendu dans les prisons et les centres de rétentions. Le même jours le contrôleur général des lieux de privation et de liberté (CGLPL) exigaient la fermeture des CRA.
Le soir même les prisonnier.e.s de l’ensemble du CRA étaient en grève de la faim et exigaient leurs libération immédiate.
Les jours suivant les juges (JLD -juges des libertés et détention et TA -Tribunal Administratif) ont libéré beaucoup de prisonniers et prisonnières de ce centre. Souvent contre l’avis de la préfecture qui a essayé d’expulser jusqu’au dernier moment.

Depuis ce sont majoritairement des personnes sortants de prisons et étrangers qui sont amenés au Mesnil-Amelot.

Rien est fait pour protéger les retenus face aux risques liés aux coronavirus qui devraient libéré le plus rapidement possible. Depuis ce matin tous les prisonniers du batiment 9 et 10 et quelques prisonniers du batiment 11 sont en grève de la faim pour exiger leurs libération immédiate.

A FAIRE TOURNER UN MAXIMUM !!

 

 » Y a tous le batiment 9, 10 qui fait grève de la faim, et quelques personnes du batiment 11.
On demande notre liberation immédiate et la fermeture du centre. On a peur de la contamination du coronavirus. Il y a encore de nouvelles arrivées Ici il n’y a pas d’hygiène, donc c’est plus risqué que dans d’autre endroit.
On a contacté la CIMADE, et on lui demande de faire une DML pour tout le monde (demande de remise liberté).
Y a pas de vol, y a rien ici. Pourquoi on est là encore ?
Y a des gens qui se coupent pour sortir d’ici. La police est encore violente avec nous. Depuis qu’on est en grève de faim les policiers n’ont toujours pas répondu.
On veut que des journalistes nous contacte, et que la préfecture décidé de nous libérer le plus rapidement possible.  »
Les retenus de Mesnil-Amelot le 30 mars 2020

Le numéro de la cabine de Mesnil-Amelot pour joindre directement les prisonniers en grève de la faim : 01.60.54.16.56