Grève de la faim et manifestation dans le CRA de Oissel

Depuis plusieurs jours, les prisonniers du CRA de Oissel sont en grève de la faim. Ils ont écrit un communiqué (voir plus bas) et ont appelé à une manifestation hier samedi 20 fevrier.

Hier, les prisonniers ont bloqué la promenade avec leur matelas après que deux personnes sont partis en prison pour refus de tests. Ils demandent d’abord l’arrêt des poursuites pour refus de test. Et ils subissent bien la pression des keufs à base de menaces.

solidarite avec les prisonniers en lutte !

 

Au nom de tous les retenus de Rouen, nous sollicitons votre bienveillance. En effet, depuis notre arrivée au centre de rétention de Oissel, les conditions dans lesquelles nous sommes retenus sont vraiment déplorables. Des personnes arrivent et sortent du centre au bout de quelques jours sans avoir été testées au Covid 19, alors qu’il y a déjà eut des cas de Covid auparavant. Nous nous sentons en danger : les règles de distanciation et les gestes
barrière ne sont pas respectés. Nous sommes plus de quatre à cinq personnes dans les cellules et nous utilisons les mêmes toilettes.

Nous n’avons pas assez à manger. Il n’y a pas de distributeur automatique. Et bien que nous ayons faim, nos familles et nos proches n’ont pas le droit de nous laisser ni boisson, ni nourriture, ni aucun produit provenant de
l’extérieur (dentifrice, brosse à dents). Ici, des personnes souffrent de diabète, d’épilepsie, de problèmes respiratoires. Un de nos camarades, qui a subi une résection du poumon, a été placé à l’isolement à la suite de difficultés respiratoires. Il y a même un mineur avec
nous! Nous ne pouvons même pas voir nos enfants au parloir.

Certaines d’entre nous sont enfermé depuis plus de 60 jours, et même jusqu’à 90 jours. Des retenus sont envoyés directement en prison après avoir refusé le test Covid, alors qu’ils ne sont même pas passés par l’ambassade ou
le consulat. La plupart de ces personnes n’ont jamais fait de prison et n’ont rien à se reprocher mais ici, nous n’avons même pas le droit le plus élémentaire de refuser le test Covid. Pour nous, refuser le test
implique automatiquement la prison.

Le suivi associatif (France Terre d’asile) est très mal assuré. Les documents administratifs et les
justificatifs que nous fournissons ne sont pas transmis en temps et en heure, ni dans leur totalité. Du coup, nos dossiers sont incomplets
quand nous arrivons devant le juge au moment de l’audience. Les policiers nous parlent mal. Ils nous manquent de respect et nous traitent comme des animaux. Deux de nos camarades ont été enfermés en hôpital psychiatrique, car ils ne supportaient plus nos conditions
d’enfermement, ni les maltraitances et humiliations de certains de nos geôliers.

Au final, nous nous retrouvons enfermés ici pendant des mois, sans motif valable. Tous nos droits sont bafoués. Pourtant, la France se
veut un État de droit. Or, c’est justement parce que la France est le pays des droits de l’homme que nous avons choisi d’immigrer ici. Si la
France, elle-même ne respecte pas ces principes fondamentaux, quel espoir nous reste-t-il ? Pour toutes ces raisons, nous manifesterons
samedi 20 février à 14h dans le centre de rétention et nous appelons à nous soutenir en manifestant en même temps devant le centre de Oissel près de Rouen (route des Essarts 76350 Oissel).

Au CRA de Vincennes, alors que les cas de Covid-19 explosent, les prisonniers dénoncent l’enfermement et demandent leur libération !

Depuis quelques mois, les prisonnièr.e.s des CRA dénoncent leurs conditions d’enfermement, rendues pires par le Covid-19. Au lieu de libérer, l’État s’acharne à exposer à la maladie, au froid et aux violences habituelles de l’enfermement les prisonnièr.e.s.

Au CRA 1 de Vincennes cette semaine, l’administration a pris la décision d’une mise en quatorzaine du bâtiment 1, en raison de l’explosion de cas positifs au Covid-19 (https://abaslescra.noblogs.org/nouveau-cluster-au-cra-de-vincennes-12-personnes-testees-positives/). À l’entassement des prisonniers dans les cellules et aux conditions sanitaires habituelles dégueulasses – mais qui forcément résonnent différemment en ces temps de maladie – s’ajoutent l’absence totale de gel hydroalcoolique (car ce sont des substances inflammables), le manque de masques et l’incohérence des actes de l’administration . Par exemple, la semaine dernière, les personnes cas contact d’un prisonnier malade ont été réparties dans des cellules déjà remplies !

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Le CRA du Mesnil en feu, grève et révolte au CRA de Vincennes : Appel à rassemblement pour soutenir les révoltes !

Depuis plusieurs mois la situation dans les centres de rétention administrative (CRA, prisons pour sans-papiers) est encore plus pourrie que d’habitude.
Les centres sont blindés, tous les jours les personnes enfermées risquent de tomber malades, alors que le suivi médical est inexistant.
Si moins de personnes sont expulsées actuellement, c’est notamment grâce à des pratiques de résistance massive : pour être expulsé.e vers un certain nombre de pays, il faut faire un test covid, ce que les retenu.e.s refusent souvent.
 
Pour punir celleux qui n’acceptent pas de se faire tester, les flics les emmènent presque systématiquement en garde-à-vue, et les juges les condamnent souvent à des peines de prison. Il est aussi de plus en plus fréquent qu’une personne qui a passé 90 jours en rétention (le maximum légal) soit mise en GAV, condamnée à une nouvelle mesure d’éloignement, puis de nouveau placée en rétention : dans le CRA de Mesnil-Amelot, des prisonnier.e.s sont en train de redoubler leurs 90 jours. Six mois enfermé.e.s, pour ne pas avoir les « bons » papiers et pour refuser de se faire expulser ! 
 
Pour lutter contre cette situation, mercredi 20 janvier, les retenus du CRA3 de Mesnil-Amelot se sont révoltés. Deux bâtiments ont cramé ! Les flics ont dû appeler les renforts, certains prisonniers ont été hospitalisés et une dizaine d’autres ont été interpellés. Au total, 44 places en cellule sont aujourd’hui inutilisables : bravo à eux !
 
Quelques heures plus tard, une révolte démarre dans le CRA de Vincennes. En soirée, les prisonniers du CRA1 ont découvert qu’au moins 4 nouvelles personnes étaient positives au covid, et ont décidé de protester contre les conditions sanitaires pourries et le fort risque de contagion. Pour ça, ils ont refusé collectivement de rentrer dans les cellules pendant presque deux heures, en résistant aux pressions des keufs. Le lendemain, ils ont commencé une grève de la faim, qui a duré plusieurs jours.
 
Bien sûr, toutes ces révoltes amènent aussi leur lot de répression de la part des flics et de l’Etat : au Mesnil, suite à l’incendie 6 personnes sont aujourd’hui en détention provisoire et une personne sous contrôle judiciaire en attente d’un procès qui aura lieu le 5 mars. 7 personnes comparaitront pour « rébellion en réunion », dont 4 aussi pour « destruction d’un bien par incendie, une substance explosive ou un moyen de nature à créer un danger pour les personnes ». Du côté du CRA de Vincennes, les visites sont désormais interdites pour les prisonniers du bâtiment 1. 
 
Soyons solidaires avec les prisonniers et les prisonnières qui se rebellent !

Pour soutenir les révoltes et pour continuer à lutter contre les centres de rétention, l’Assemblée contre les CRA Paris-IDF appelle à un rassemblement
Dimanche 7 février à 14h,
rue de la Charbonnière
,
au Métro Barbès ! 

Soyons nombreux.euses et deter.es !