Liens avec des prisonniers condamnés pour violences sexistes : des pistes de réflexions et d’actions

Depuis 3 ans que l’assemblée d’Ile de France contre les centres de rétention existe, il est arrivé qu’on soit confronté à des situations compliquées dans nos liens avec les personnes enfermées à l‘intérieur des CRA. Des retenus avec qui on était en contact avaient parfois été condamnés pour des violences sexistes et sexuelles (harcèlement, violences conjugales, agressions sexuelles, viols). La plupart du temps nous l’avons appris car la personne nous l’a dit elle-même (en général parce qu’elle avait été envoyée en CRA à sa sortie de prison), ou bien parce que sa compagne nous l’a dit. En mars 2021, suite à l’incendie ayant eu lieu au CRA du Mesnil-Amelot, 7 personnes sont passées devant le tribunal de Meaux : au cours du travail d’antirépression que nous avons tenté de faire, nous avons été confronté à leurs dossiers pénaux et appris que plusieurs d’entre eux avaient été condamnés pour des violences sexistes. Ont suivi de nombreux débats sur la forme du soutien que nous avions envie de leur apporter : si nous étions globalement tous.tes d’accord pour continuer le travail minimal d’antirep afin d’exprimer notre solidarité avec la révolte survenue en janvier, il n’y avait pas de consensus sur le fait de pousser le soutien plus loin (notamment maintenir une correspondance avec eux, aller en parloir, envoyer des mandats). Est ce qu’on avait vraiment envie de faire ça ? Si d’habitude, on part plutôt du postulat qu’on interagit avec les personnes en CRA en tant que personnes qui subissent le racisme d’Etat et l’enfermement, sans distinction quant à leurs parcours, que faire une fois que l’on sait que telle personne a commis un viol ou battait sa femme ? Dans le cas des prisonniers de l’incendie, nous avions appris les faits via le dossier judiciaire : est-ce qu’on voulait vraiment se baser sur le casier des gens, c’est-à-dire un produit de la police et de la justice que l’on rejette, pour construire notre action politique ? 

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Contre la construction de prisons pour étranger.e.s, le 19 juin 2021, on marche sur le Mesnil-Amelot !

Contrairement à ce qui a été annoncé auparavant, la manifestation aura lieu le 19 juin à 15h et pas le 12 juin.
Ce texte a été écrit conjointement par des personnes avec et sans papiers.
L’Etat français ne cesse de durcir la répression envers les migrant.es. Le projet gouvernemental de construire des nouveaux Centres de Rétention Administrative (CRA) est la volonté manifeste de s’en prendre toujours plus aux libertés de circulation et d’installation. Trois nouveaux Centres de Rétention sont en projet : à Lyon, à Bordeaux et à Olivet (près d’Orléans), et deux extensions vont avoir lieu à Coquelles (près de Calais) et Lesquin (près de Lille). En tout, le gouvernement vise 800 places supplémentaires en rétention en 2023 par rapport à 2018, soit 60 % de plus !
En plus de ça, un nouveau projet vise à construire un autre CRA de 64 places au MesnilAmelot, à côté de l’aéroport de Roissy. Tous ces projets témoignent de la volonté d’enfermer toujours plus de personnes.

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Parloir sauvage au Mesnil : « la prochaine fois on sort tous ! »

Aujourd’hui, plusieurs personnes se sont retrouvées devant le CRA du Mesnil Amelot pour exprimer leur solidarité avec les prisonniers-es, particulièrement en ce moment où les cas de Covid se multiplient, les bâtiments sont partiellement confinés (visites interdites) et les flics profitent du Ramadan pour mettre encore plus la pression que d’habitude aux prisonnier-es. Il y a quelques jours, une grève de la faim avait eu lieu et faire un parloir sauvage servait aussi à exprimer notre soutien à cette lutte.

Une personne enfermée dans le CRA raconte : « Là il y a au moins 20 personnes qui ont le covid et ils font rien, les gens ils sont toujours là tous ensemble, on va tous manger ensemble et il y a des bâtiments où les visites sont interdites et d’autres non. »

Visiblement les gens à l’intérieur ont bien entendu, ils ont répondu en criant « Liberté », ont frappé contre les grilles et la manif à l’intérieur a continué même alors qu’on partait :

« Il y a eu beaucoup de bruit de l’autre côté du bâtiment, on a entendu des gens qui criaient « Libérez les », « Liberté », on a crié aussi il y a eu du bordel »

« La prochaine fois il faut que vous veniez à 100 ! » « la prochaine fois on sort tous ! »

Pour une fois, pas de problème particulier avec les keufs qui n’ont visiblement pas été assez réactifs : on a seulement croisé 3 flics en civil qui faisaient semblant de faire leur lacet pour prendre des photos des plaques des voitures et des gens à l’intérieur.

En ce moment encore plus que d’habitude et alors que nos possibilités de s’organiser et d’être ensemble dans la rue sont toujours plus réduite, c’est important qu’on continue nos actions !

Soyons solidaires avec les prisonniers-ères, liberté pour toustes !

a bas les cra !