Opération policière au Marbré et amendes du 27 février : réunion pour contester ensemble les amendes

Samedi 27 février dernier, nous organisions une cantine au Marbré afin de soutenir les personnes incarcérées à Meaux suite à l’incendie du CRA du Mesnil Amelot en janvier.
Le Marbré est un squat d’habitation et d’organisation politique, ouvert depuis septembre 2020. Lors de la cantine les keufs avaient profité de la présence de dizaines de personnes pour intervenir sous le prétexte de « fête illégale » et « mise en danger de la vie d’autrui » (voir https://fr.squat.net/2021/02/27/montreuil-93-expulsion-du-marbre/); une centaine de flics avaient encerclé le lieu et avaient fini par rentrer en enfonçant la porte au bélier. La quarantaine de personnes à l’intérieur avaient été soumises à un contrôle d’identité : malgré une stratégie collective visant à refuser le contrôle ou donner de faux blazes, plusieurs personnes ont été fouillées et les keufs ont trouvé leurs papiers et leur ont collé des amendes.
Ce contrôle a d’ailleurs été l’occasion de constater le pouvoir toujours plus grand des moyens technologiques des keufs sur nos tentatives de passer entre les mailles du filet du fichage : plusieurs personnes ont donné une identité « écorchée » (quelques lettres changées dans le nom, un chiffre dans la date de naissance, etc) et les keufs ont pu retrouver leur vraie identité dans les fichiers (FPR, TAJ ?) ; au moins une personne a refusé le contrôle, a été prise en photo et identifiée grâce à un logiciel de reconnaissance faciale sur les tablettes des flics.
Depuis, nous sommes plusieurs à avoir reçu des amendes pour « réunion interdite ». Contre le fichage et contre l’extension des pouvoirs des keufs grâce aux mesures sanitaires, qui tous les jours depuis un an limitent de plus en plus nos capacités d’organisation et de lutte, nous souhaitons nous organiser pour contester ensemble ces amendes.
Nous appelons donc toutes les personnes ayant reçu une amende à une réunion au Marbré le mardi 23 mars à 18h. 

Retour sur le week-end du 27 février 2021 au Marbré (Montreuil) – la cantine de soutien aux personnes incarcérées à Meaux suite à l’incendie du CRA du Mesnil-Amelot, les flics, l’expulsion du marbré et la riposte!

[Les communiqués originaux ont été publiés sur https://lemarbre.noblogs.org/]

Le samedi 27 février 2021, le Marbré a été expulsé. Le lendemain, c’est manif ! [1]

Samedi 27 février, le Marbré a été encerclé et envahi par une centaine de keufs aux alentours de 14h.
Le Marbré, c’est un lieu d’habitation et d’organisation politique, situé au 39 rue des Deux Communes, à Montreuil.
Il est squatté depuis septembre 2020.

Ce jour-là, une cantine y était organisée par l’assemblée publique contre les Centres de Rétention Administrative (CRA) d’Ile-de-France, dans le but de soutenir les personnes incarcérées à Meaux suite à l’incendie du CRA du Mesnil-Amelot le 20 janvier dernier.

Tout se passait bien jusqu’au moment où, vers 14h, une première voiture de flics s’est arrêtée devant l’entrée. Plusieurs personnes sont alors rentrées dans le lieu et les portes ont été fermées ; très rapidement, les flics ont appelé des renforts et plus d’une centaine de flics du 93 et du 94 ont encerclé le lieu. Quelques dizaines de personnes sont rapidement arrivées en soutien, mais ont été repoussées assez facilement sous la menace de gazeuses, matraques et flashballs. A ce moment-là, une personne a été arrêtée rue Jean-Jacques Rousseau et embarquée pour “outrage et rébellion”.

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Grève de la faim et manifestation dans le CRA de Oissel

Depuis plusieurs jours, les prisonniers du CRA de Oissel sont en grève de la faim. Ils ont écrit un communiqué (voir plus bas) et ont appelé à une manifestation hier samedi 20 fevrier.

Hier, les prisonniers ont bloqué la promenade avec leur matelas après que deux personnes sont partis en prison pour refus de tests. Ils demandent d’abord l’arrêt des poursuites pour refus de test. Et ils subissent bien la pression des keufs à base de menaces.

solidarite avec les prisonniers en lutte !

 

Au nom de tous les retenus de Rouen, nous sollicitons votre bienveillance. En effet, depuis notre arrivée au centre de rétention de Oissel, les conditions dans lesquelles nous sommes retenus sont vraiment déplorables. Des personnes arrivent et sortent du centre au bout de quelques jours sans avoir été testées au Covid 19, alors qu’il y a déjà eut des cas de Covid auparavant. Nous nous sentons en danger : les règles de distanciation et les gestes
barrière ne sont pas respectés. Nous sommes plus de quatre à cinq personnes dans les cellules et nous utilisons les mêmes toilettes.

Nous n’avons pas assez à manger. Il n’y a pas de distributeur automatique. Et bien que nous ayons faim, nos familles et nos proches n’ont pas le droit de nous laisser ni boisson, ni nourriture, ni aucun produit provenant de
l’extérieur (dentifrice, brosse à dents). Ici, des personnes souffrent de diabète, d’épilepsie, de problèmes respiratoires. Un de nos camarades, qui a subi une résection du poumon, a été placé à l’isolement à la suite de difficultés respiratoires. Il y a même un mineur avec
nous! Nous ne pouvons même pas voir nos enfants au parloir.

Certaines d’entre nous sont enfermé depuis plus de 60 jours, et même jusqu’à 90 jours. Des retenus sont envoyés directement en prison après avoir refusé le test Covid, alors qu’ils ne sont même pas passés par l’ambassade ou
le consulat. La plupart de ces personnes n’ont jamais fait de prison et n’ont rien à se reprocher mais ici, nous n’avons même pas le droit le plus élémentaire de refuser le test Covid. Pour nous, refuser le test
implique automatiquement la prison.

Le suivi associatif (France Terre d’asile) est très mal assuré. Les documents administratifs et les
justificatifs que nous fournissons ne sont pas transmis en temps et en heure, ni dans leur totalité. Du coup, nos dossiers sont incomplets
quand nous arrivons devant le juge au moment de l’audience. Les policiers nous parlent mal. Ils nous manquent de respect et nous traitent comme des animaux. Deux de nos camarades ont été enfermés en hôpital psychiatrique, car ils ne supportaient plus nos conditions
d’enfermement, ni les maltraitances et humiliations de certains de nos geôliers.

Au final, nous nous retrouvons enfermés ici pendant des mois, sans motif valable. Tous nos droits sont bafoués. Pourtant, la France se
veut un État de droit. Or, c’est justement parce que la France est le pays des droits de l’homme que nous avons choisi d’immigrer ici. Si la
France, elle-même ne respecte pas ces principes fondamentaux, quel espoir nous reste-t-il ? Pour toutes ces raisons, nous manifesterons
samedi 20 février à 14h dans le centre de rétention et nous appelons à nous soutenir en manifestant en même temps devant le centre de Oissel près de Rouen (route des Essarts 76350 Oissel).