Procès en appel de la lutte contre la machine à expulser

article trouvé sur paris luttes info

Le 25 juin 2019 à Paris devant la Cour d’appel a eu lieu un nouveau procès de la lutte contre la machine à expulser, suite aux visites inamicales dans les agences Air France et SNCF de mars 2010, quelques heures après la condamnation à des années de taule de dix sans-papiers accusés de l’incendie du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes.

Le 22 juin 2018 en première instance, les juges ont distribué pour les dégradations et le refus de donner ses empreintes et son ADN, à trois compagnons et camarades, des peines de 4 mois ferme, 3 mois ferme et 2 mois ferme, plus des amendes de 1000 euros chacun. Quant aux quatre autres accusé.e.s uniquement des refus de signalétique et de prélèvement biologique, trois ont pris 1 mois de sursis plus 500 euros d’amende, la quatrième ayant pris 60 jours amende à 10 euros, plus 500 euros d’amende.

De 2006 à 2011, une lutte contre la machine à expulser a touché des centaines d’objectifs de manière variée, avec le feu comme avec le marteau ou l’acide, sans compter les balades sauvages et les discussions publiques, ou les idées (affiches, banderoles, tags, tracts) directement adressées à la rue au-delà de tout rapport virtuel. Une lutte sans sujet ni centre politique, qui proposait à chacun l’auto-organisation sans médiation et l’action directe diffuse à partir d’un angle particulier, la machine à expulser, une lutte au nom de la « liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers ».

Après des mois d’enquêtes menées par les petits soldats de la section anti-terroriste (SAT) de la brigade criminelle du 36 quai des Orfèvres et deux vagues de perquisitions en février et juin 2010 dans une quinzaine de domiciles, deux vastes instructions judiciaires furent ouvertes. Elles ont fini sept années plus tard par des jugements qui se raccrochent aux branches, faute d’avoir pu mettre la main sur les anonymes qui avaient mené toutes ces attaques. Après s’être largement dégonflée, la première a ainsi conduit à la condamnation en juin 2017 de trois personnes à 4 mois de prison avec sursis, pour des tags suite à une promenade nocturne (« dégradations en réunion »). La seconde a de son côté conduit aux condamnations citées plus haut (soit, en passant, des peines supérieures à celles demandées par le procureur). En cause ? Des visites inamicales rendues à l’agence Air France de Bastille et à la boutique SNCF de Belleville, qui durent rester porte close pendant plusieurs jours, ainsi qu’une pauvre vitrine d’un magasin Bouygues redécorée dans un même élan (constituant des « dégradations ou détériorations du bien d’autrui commises en réunion »). Ces deux actions s’étaient déroulées le 17 mars 2010, quelques heures après la condamnation à des années de taule de dix sans-papiers accusés de l’incendie du centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes.

A travers le verdict du 22 juin 2018, rendu ironiquement 10 ans jour pour jour après cette même révolte destructrice du CRA de Vincennes, c’est l’ensemble de la lutte contre la machine à trier, enfermer et expulser les indésirables, ponctuée ces années-là de vagues de sabotages, que le pouvoir a souhaité viser en guise d’avertissement contre toutes celles et ceux qui continuent aujourd’hui de lutter contre elle, de Calais à Paris ou de Ouistreham à Briançon. Notamment parce que l’attaque de ces mille et un rouages reste une possibilité toujours actuelle : contre Air France, Bouygues et la SNCF évidemment, et contre beaucoup d’autres encore comme La Poste qui a encore assumé le 1er juin dernier avoir balancé un sans-papier aux flics à Champigny-sur-Marne « parce que c’est la loi ». Sans oublier que des sans-papiers continuent aussi de se révolter à l’intérieur des centres de rétention, comme à Rennes le 10 mai où leur rage incendiaire a réduit de moitié les capacités d’enfermement du lieu.

Mais si l’État n’a pas oublié de boucler sa petite vengeance contre les sept camarades et compagnon.ne.s, y compris de longues années après, c’est aussi pour une petite raison supplémentaire : frapper une manière de lutter et de s’auto-organiser de façon autonome au sein de la guerre sociale. Une manière sans partis, syndicats ni journaflics où l’on se met en jeu à la première personne pour agir directement contre tout ce qui nous opprime, des frontières à l’enfermement, du contrôle social aux guerres technologiques, de l’exploitation à la domination, une manière sans médiation pour en finir avec le vieux monde de l’autorité.
Pour ne donner que quelques exemples, alors que les fins limiers de l’anti-terrorisme ne sont jamais parvenus à identifier les joyeux saccageurs d’Air France et de la SNCF, le tribunal a fourgué 2 mois ferme à un compagnon qui dans l’après-midi est filoché par des policiers de la SAT qui le voient acheter de la colle dans le 18e arrondissement puis le perdent, colle dont la composition chimique au néoprène – la plus courante qui soit – serait la même que celle utilisée pour l’agence Air France du 11e arrondissement. C’est bidon, mais cela suffit à ces larbins pour distribuer des peines de ferme. Car pour tous les accusé.e.s, le fait « d’avoir des centres d’intérêts en rapport avec les mobiles des infractions commises », soit plus prosaïquement d’avoir à la maison des livres, des brochures et des affiches subversives ou d’être présent à des rassemblements en solidarité avec les inculpés de l’incendie du centre de rétention de Vincennes, suffit à justifier pour les charognes en toge l’existence « d’indices graves ou concordants rendant vraisemblable qu’il/elle ait commis des dégradations en réunion, outre l’existence de raisons plausibles de soupçonner qu’il/elle avait commis une infraction ». Misère de la démocratie totalitaire qui justifie a posteriori à travers du papier saisi en perquisition des peines qui vont jusqu’à 2 mois de prison ferme en jours-amende pour les seuls refus d’ADN et de signalétique, en l’absence de toute autre accusation concernant un fait spécifique.

Les grosses ficelles ont donc été comme souvent de sortie ce 22 juin 2018, ce qui n’est pas une surprise contre des accusé.e.s dont le profil ou le casier correspondent à leur non-collaboration depuis le début de cette affaire : celui d’individus rétifs à la loi. Rien de nouveau sous les fourches caudines de la justice, dont l’objectif est d’effrayer et de punir quiconque s’oppose ou fait obstacle à la marche radieuse de l’ordre social et de la paix des marchés. Qui plus est quand on refuse obstinément de se confesser aux flics, de s’auto-ficher dans leurs poulaillers ou de renier ses idées anti-autoritaires devant les tribunaux. Qui plus est quand on ne se reconnaît pas dans les catégories d’innocent et de coupable, mais qu’on défend l’idée d’une liberté en acte contre le pouvoir.

Les sept camarades et compagnon.ne.s ont fait appel du jugement du 22 juin 2018 prononcé par la 16e chambre du tribunal correctionnel. Après une première audience relais le 2 novembre 2018, le procès en appel s’est tenu mardi 25 juin 2019 à 9h, chambre 11 pôle 4, à l’ancien tribunal (métro Cité).

Chacun peut d’ores et déjà exprimer sa solidarité de la manière qu’il trouvera la plus adéquate ! De la Méditerranée devenue un gigantesque cimetière marin à la mise en camps des migrants qui forcent les frontières terrestres, de la construction de dizaines de nouvelles prisons aux technologies de contrôle de la ville-carcérale et à l’extension des frontières intérieures, saboter la machine à expulser et à enfermer est bien le moins que l’on puisse faire.
Liberté pour toutes et tous, avec ou sans papiers !

Des ennemis de toutes les frontières

Les prisonniers du CRA de Lyon écrivent une lettre aux autorités

[ Nous relayons ici un article paru intialement sur Rebellyon.info, a diffuser autant que possible ]

 Depuis mardi 2 juillet les détenu·e·s du centre de rétention administratif (CRA) de Lyon Saint-Exupéry ont entamé·e·s une grève de la faim afin de dénoncer leur enfermement. Voici un communiqué signé par les détenu·e·s du CRA au sein des deux unités, bloc jaune et bloc bleu qu’ils souhaitent relayer le plus possible ; ainsi qu’une lettre remise aux keufs de la police aux frontières (PAF) du CRA.

 Au nom de tous les retenus
Centre de rétention administratif
Lyon Saint-Exupery

Fait à Lyon le 02/07/2019

Objet : Description et explication sur les conditions de rétention adminsitratif au CRA Saint-exupéry

Madame, Monsieur,

Au nom de tous les retenus au CRA de lyon Saint-exupéry, je vous écris pour vous alerter de la situation actuelle dans le centre. On est sujet à des décisions et ordres arbitraires et inhumains de la part des policiers de la PAF, à savoir des violences physiques, des placements en isolement, l’interdiction de ramener une partie de la nourriture dans nos chambres (le diner est servi à 19h et le petit déjeuner à 8h30 => 13h30 entre les 2 repas).

On subit également des violences psychologiques à savoir des insultes répétitives, l’extinction des lumières dans les couloires pendant la nuit pour nous « punir ».. On a églement été témoin de refus de soin pour certains retenus, de la saisie de leur matériel médical (béquilles).

Nous demandons et réclamons le changement de cette situation et la visite de responsables afin de constater nos dires… Nous avons commencé une grève de la faim générale le 02/07/2019 à 18h30

Ceci est un appel au secours. Veuillez trouver au dos de la page le nom et les signatures de tout les retenus « 

Soutien aux prisonnièr-e-s ! Force à celleux qui luttent ! A bas les CRA ! Feu aux frontières !  »

Nizar raconte la lutte au CRA de Lyon à la radio

Voici un extrait de l’émission de radio L’Envolée du 5 juillet 2019 avec le témoignage de Nizar, prisonnier au CRA de Lyon Saint-Exupéry, déporté le lendemain même de l’émission.
 
Il y parle de la lutte collective des prisonnier-e-s du CRA, de la grève de la faim et de leur solidarité ; face aux techniques d’intimidation, aux tabassages et vols de la PAF, et à l’abandon de soins du médecin …
 
Besoin de relayer ces expérience de luttes le plus possible.
 
A bas les CRA ! Feu aux frontières ! Soutien aux prisonnier-e-es !
Envolée : Du coup toi t’appels du centre de rétention de Lyon ?
 
Oui, exactement, alors je me présente je m’appelle Nizar. Je suis en centre de rétention de Lyon Saint-Exupéry depuis deux semaines. Et en fait ici pour vous dire très simplement c’est la jungle.
C’est la jungle où les policiers de la PAF sont les fauves et où on est l’appât, où on est euh voilà… On est des animaux en fait !
On a pas de droits ici. Ils sont en train de faire n’importe quoi avec nous. Ils refusent des soins pour des gens, ils enlèvent du matériel médical pour certains. Ils refusent de simple choses.
 
Et aujourd’hui il y a eu un incident qui est très très grave. En fait parmi nous ya une personne qui est malade d’accord ?
Elle s’appelle euh, elle m’a autorisée à donner son nom, elle s’appelle Mohamed Ali né le 1.06.1987. C’est une personne qui est venue ici juste après avoir fait une chute de 6 mètres sur un rocher, ou il a eu plusieurs fractures et c’est une personne qui est épileptique donc elle est là avec ses béquilles, détruite et qui fait beaucoup de crises d’épilepsie et en fait on le laisse pas accéder au soin.
Aujourd’hui ce qui s’est passé c’est que il voudrait accéder à son bagage qui est dans la consigne en fait, et c’est tout à fait son droit puisqu’il le fesait à 17h alors qu’on a plus le droit à partir de 18h30. Donc ce monsieur demande à accéder à son bagage et on lui refuse ça !
On lui refuse ça parce que, je ne sais pas pourquoi, parce qu’ils prennent des décisions arbitraires.
 
– Envolée : Attends excuse-moi. C’est juste pour expliquer ce bagage en fait. En fait, juste pour euh dire quand vous vous êtes en cellule vous avez pas le droit de ramener toutes les affaires c’est ça ?
 
Exactement. On a pas le droit. Ouais on a comme une bagagerie à l’intérieur du poste de police
 
– Envolée : Une salle de coffre quoi.
 
Voilà. Donc on leur donne notre carte. On va là-bas sous la surveillance prendre ce qui est à nous et revenir.
Donc monsieur on lui a refusé d’accéder à son bagage et l’autre, le policier qui lui a refusé ça, ben il lui a mis un coup dans l’épaule, un bon coup dans l’épaule. Sachant qu’il est épileptique et qu’il a ses béquilles sur lui au moment des faits et il lui dit « écoute moi jsuis un boxeur ».
Et là qu’est-ce qu’il se passe ? Et bien il fait une crise d’épilepsie et c’était vraiment très très grave et c’est la troisième de la journée qu’il fait.
Et comment vous dire en fait ils s’en foutent, ils s’en foutent de tout ça, passez moi le terme mais pour eux on existe pas, on est pas là et depuis quelques jours en fait parce qu’on a fait une grève de faim.
 
On a envoyé la lettre, ce qu’on a fait, tout le monde a signé, a mis son nom et prénom pour indiquer que allo ?
 
– Envolée : Ouais excuse moi, la lettre dont tu parles c’est la lettre qu’on a lu juste avant ton coup de file ?
 
Exactement
 
– Envolée : Et est-ce que tu crois que avant de partir la dessus, est-ce que tu peux expliquer de comment vous avez décidez ensemble de vous mettre en grève de la faim parce qu’en gros là ya nous ya des copains dans d’autres centres de rétention en Île-de-France qui écoutent et c’est important aussi tu vois que les infos elles s’échangent un peu.
 
Alors en fait ce qu’il s’est passé c’est qu’un monsieur est partit pour voir, enfin pour récupérer quelque chose dans son bagage. Quand il a ouvert son bagage il a trouvé que les meilleures choses, les meilleurs objets qu’il possédait ont disparus !
Et ces bagages là, personne n’a accès à ces bagages sauf les policiers et la personne concernée puisque chaque personne doit présenter sa carte et on prend son bagage ou il y a son nom et prénom devant la surveillance d’un policier et on nous donne ça et on remet ça devant nous.
Si quelque chose manque c’est les policiers qui les ont prisent, je sais que c’est très très grave ce que je viens de dire, et je pèse mes mots et j’en porte la responsabilité. Donc les policiers en fait ils sont en train de nous délester dans la bagagerie des meilleurs objets qu’ont possède, à savoir des montres, de beaux parfum, de belles pièces de… Enfin soit des gourmettes en or, des gourmettes en argent…
 
– Envolée : Ouais ils volent quoi !
 
Ils volent exactement ! LES POLICIERS DE LA PAF DE SAINT-EXUPERY VOLENT DANS NOS BAGAGES voilà.
 
– Envolée : Là on parlait juste avant dans l’émission en fait de la, d’une des prisons les plus sécuritaire de france qui s’appelle Condé-Sur-Sarthe et ou en fait comme dans toutes les prisons les matons il vont aussi pas mal de…
 
Voilà il se sucrent sur euh exactement ! Voilà ! Ça a commencé comme ça. Le monsieur comme forcément il va pas être content, il a réclamé qu’il revisionne avec eux les caméras, ils ont refusé et donc ça a commencé à se chauffer parce que la même journée ya eu une personne a qui on a volé quatre cartouches de cigarettes, une autre personne un parfum Armani qui coûte 200€ et quelque. Euh… D’autres personnes ont perdues des montres, beaucoup de choses en fait le même jour ! Donc c’était un petit peu la goutte d’eau qui fait débordé le vase.
Toute fois on a pas fait de bordel ! Pardon excusez moi le terme
 
– Envolée : T’as droit de dire « bordel » t’inquiète !
 
C’était pas une contestation très très vive.
 
– Envolée : Ouais vous avez juste demandé vos droits, de voir la vidéo euh de savoir ce qui se passe quoi parce que ça devient chelou quand même
 
Et bien quand ils ont vu que tout le monde avait les mêmes revendications parce que presque tout le monde avait perdu des affaires ce qu’ils ont fait c’est que maladroitement ils ont essayé de rattraper le truc. Et ils ont dit « ah bah écoutez ce qu’il s’est passé c’est qu’on a retouvé vos affaires dans un autre bagage ».
 
– Envolée : Mais non ! Et toutes les affaires de plein de gens différents ?
 
Enfin non juste les bagage du monsieur de ce jour là. Et ce qui est impossible parce à chaque, comment dire, casier il y a un numéro et ça commerspond au numero du retenu et donc c’est IMPOSSIBLE qu’on lui ai donné deux casiers. Et d’ailleurs lui-même la dernière fois qu’il avait pris son bagage avait toutes ses affaires dans le même bagage. Et les poliiers n’ont pas le droit de remettre ça dans un autre bagage, de remettre ça dans un autre casier. Donc soit ils ont pris son bagage, il l’ont mis dans un autre casier, une partie de son bagage et ils l’ont mis dans un autre casier. Ce qui est interdit !
 
Soit ils les ont volés ! Et c’est ce qui est le plus probable et d’ailleurs ce qui s’est passé. Ils ont volé ça et à un moment donné ils se sont dit « oh c’est partit trop loin, là ils sont pas bête quand même et donc on va remettre ça ». Et maladroitement ils ont fait ça et nous on avait compris, en fait c’est juste la goutte d’eau qui fait débordé le vase ! On a décidé de faire une grève de faim pour que les policiers soient plus, comment dire, attentifs à ce qu’on veut, à nos droits quoi ! Et donc on a demandé à voir un responsable, ça n’a pas été fait donc on a fait une grève de faim pendant…
 
– Envolée : Ah ouais, on vous refusé euh… Là vous avez toujours pas vu votre responsable ?
 
Non, toujours pas vu de responsables.
 
– Envolée : Le responsable tu veux dire c’est le, le chef, le chef du CRA ?
 
Le chef du CRA exactement ou au moins un sous-chef du CRA enfin pas un
 
– Envolée : Ouais pas les flics lambda qui…
 
Exactement pas un policier qui exécute seulement les ordres qu’on lui donne donc euh…
 
– Envolée : Parce que c’est dans vos droits en plus !
 
Exactement, donc voilà, il ont pas donné euh, ils n’ontt pas accédé à ce droit. Euh donc la grève a durée 4 jours quasiment , le quatrième jour on a quand même mangé, c’était aujourd’hui euh…
Et aujourd’hui ce qu’il s’est passé c’est que .suite à la crise d’épilepsie de … Qu’a fait monsieur Mohamed Ali et ben on a demandé à ce qu’il soit pris en charge.
D’ailleurs c’est pas sa place en centre de rétention. Une personne comme ça sa place, c’est une prise en charge soit dans un hopital soit…
 
– Envolée : D’ailleurs c’est la place pour personne mais particulièrement pour lui on est d’accord.
 
Exactement mais voilà.
 
– Envolée : Mais toi et tous les autres potos ils ont rien à faire en centre de rétention. Vous devez rester vivre à ou vus avez envie de vivre et c’est tout.
 
Exactement mais voilà je dirai à plus forte raison pour une personne voilà. Et bien écoutez donc on m’a… Les policiers sont venus en bon nombre, ils ont créés des bagarres entre nous parce que en fait ils sont très au fait et très euh.. il connaissent très très bien les affinités qui peuvent exister entre certaines ethnies, et ils jouent sur ça vous voyez.
 
Donc ils créént un peu de bagarres, et à ce moment là, moi personnellement j’étais en train de parler au téléphone pendant 1h30 donc j’ai même pas vu la crise devant ma vue, j’ai même pas vu la bagarre.
En sortant ya le policier qui vient et qui me choppe qui me dit « toi tu viens avec moi ». Voilà pour je ne sais pas quoi, faire de moi une leçon ou… Il voulait m’emmener dans le poste certainement pour me tabasser. c’est une chose qui a été déjà faite et il y a d’autres personnes qui ont déjà été tabasser par les policiers qui peuvent témoigner.
Et donc dans ce même jour ya mr Mehdi Galkaoui qui était en train de donner les premiers secours à monsieur Mohamed Ali qui a fait la crise.
 
Et à ce moment là ya les policiers qui sont venus et ils lui ont dit de dégager, en fait il pouvait pas dégager parce que le monsieur qui a fait une crise a avalé sa langue vous voyez ce que je veux dire ?
 
Il était en train d’être asphyxié, et il pouvait pas, c’était un truc d’urgence !
 
Ce qui s’est passé c’est que le monsieur qui était en train de la sauver, un retenu, et bien on l’a, on lui a fait une euh … Je sais pas comment on dit ça, une clef de bras.
 
– Envolée : Une clef de bras oui
 
Exactement, une clef de bras. C’est vraiment, il a serré il a asphyxié, étouffé et ils l’ont tiré euh sur la terre pour l’emmener voilà enfin ils ont tirés comme un animal euh… ils l’ont emmené chez eux. Je sais pas ce qu’ils en ont fait, ils l’ont maltraités sûrement.
 
– Envolée : Parceque là t’as pas de nouvelles du poto qui a aidé le…
 
Si si si il est sortit plus tard mais voilà il est dans un état psychologique pas très très bien, il veut pas parler aux autres.
Et en fait moi ils m’ont dit, enfin je sais que c’est quelque chose de grave ce que je dis quand même si il y a des gens qui entendent mais voilà on m’a dit clairement, très très clairement « tu vas le payer cher ». Parce qu’ils pensent que je suis le meneur ou je sais pas quoi de ce mouvement alors que en fait c’est juste que je suis.. Enfin je suis la personne qui parle mieux français. Donc je suis quelqe part leur porte parole des choses qu’ils disent en arabe ou en d’autres langues moi je suis l’interprète et en même temps je suis avec eux dans le mouvement.
Et donc ils me prennent pour le meneur, ou c’est le rôle qu’ils vont me donner ils me l’ont dit texto « on va t’accuser d’incitation à l’émeute » et je vais vous dire mon nom et prénom comme ça se suis quelque part un peu protégé, je m’appelle Nizar Hamriti, je suis né le 25.10.1994 à Casablanca.
Donc ils m’ont « dit toi tu vas le payer cher.
Tu es le meneur tu vas le payer cher ».
 
– Envolée : ouais parce qu’en fait tout ce que tu racontes c’est des trucs quon a entendu là récemment dans les, enfin au CRA de Mesnil-Amelot, ou a CRA de rennes ou en fait les flic parviennent à dresser les gens les uns contre les autres, à organiser des bagarres et après en profiter pour foutre des gens à l’isolement, les tapper, les transférer, désigner des meneurs et compagnie. En fait c’est le fonctionnement normal des CRA que tu décris quoi.
 
Exactement, en fait ce qu’ils font aussi les policiers c’est que en fait à un moment donné de la journée entre 10h et 14h faut qu’on évacue les cellules et le couloir ou on habite. Qund on les évacue, et bien généralement l’après-midi il y a des bagarres qui se créent, pourquoi ?
Parce que comme je vous ai dit en faite comme ils osnt très au fait des affinités entre éthnies et bien ils prennent des affaires d’une chambre et ils le mettent dans une autre chambre bien dissimulée avec laquelle peut-etre il y a quelque…
 
– Envolée : Comme ils ont fait avec les affaires au coffre du coup ?
 
Voilà exactement, enfin sauf que pour le coffre c’était pour eux, ils se le mettaient dans les poches mais quand ils sont dans les couloirs pendant l’évacuation ils planquent ça pour que les autres découvrent ce qui a été volé dans la chambre d’autres ethnies enfin ça peut etre des blacks, des arabes, des tunisien, des marocains, des algériens, des albanais, pour que la bagarre se créé. Vous voyez ce que je veux dire ?
Donc maintenant nous on est au courant de ce qui se passe, de leur manipulation et tout et voilà..
On ne se fait plus avoir et ils nous ont dit clairement « yavait toujours des tensions ici mais c’est la première fois que ça arrive comme ça vous allez voir, on va vous punir ».
 
– Envolée : Ouais ils sont pas content de ne pas réussir à vous diviser quoi !
 
Exactement. On connaît bien le dicton « pour régner il faut diviser », ce qu’ils faisaient depuis longtemps euh maintenant ils ont plus ce pouvoir quelque part donc euh… Ca les emmerde au plus haut point et ils commencent à devenir très très agressifs envers nous, très très malpolis.
 
Moi je fumais une cigarette tout à l’heure en venant au réfectoire, il me dit le policier il me dit « tu approches avec ta cigarette moi je t’écrase ». Alors que dans cet endroit on a le droit de fumer. c’est pas dans le réfectoire c’est dans une allée pour aller au réfectoire qui est à l’air libre et nous on fume.
Il me dit « toi tu t’approche avec ta cigarette, je te l’écrase ».
 
Ya autre chose qui a été fait et j’ai remarqué c’est que au fait ils ont tous un numéro de matricule, les policiers de la PAF, comme tout autre policier.
Là euh, cette après-midi ils ont enlevés tous les matricules de manière ce qu’on enregistre pas le matricule de chacun pour pas pouvoir se plaindre de telle ou telle personne en particulier quoi.
 
– Envolée : C’est ce que font les flics quand ils se mettent à tapper les gens.
 
Ya beaucoup d’autres choses parce que voilà j’ai beaucoup d’idée hein, moi ça fait que deux semaines que je suis ici, mais j’ai été témoin de tellement de choses dégueulasses, inhumaines que voilà j’arrive même pas à canaliser tout ça et vous le dire. Ya des idées qui me viennent au fur et à mesure euh par exemple des provocations psychologiques de la police et de la PAF ils n’hésitent pas à te dire « nique ta mère, trace ta route », pardon pour le mot. Euh ils n’hésitent ps à te dire devant les autres policiers, et moi ça m’est arrivé aujourd’hui, « toi tu verras on va te mettre un raclée », « tu aura ton compte », « tu le payera cher », mais il n’hésitent pas en fait à le faire !
Parce que je pense que du moment qu’on est sans papiers dans ce centre de rétention on a pas le droit ! C’est comme si le droit français ne s’exerçait plus sur nous ! c’est comme si on était pas des sujets à ce.. Enfin voilà à ce droit là ! Comme si ça ne nous concernait plus et c’est la jungle.
C’est comme ça que j’ai commencé ma discussion, c’est vraiment la jungle ! Les policiers contre nous euh voilà
 
– Envolée : Oui et puis ils vous traitent comme des animaux quoi…
 
C’est vraiment des animaux et là je parle même pas du lieu en lui même ! En fait là ce qu’ils sont en train de faire sur un coté des cellules, à un mètre des cellules ils sont en train de bâtir enfin, ils sont pas en train de bâtir, ils l’ont déjà bâtit, un mur de fer euh massif…
Vous voyez le mur en béton ben sauf que c’est vraiment en fer.
 
– Envolée : Genre ya plus de lumière ya plus de soleil ya plus rien ?
 
Au fait ce qu’il y a c’est qu’il y a plus de lumière naturelle qui rentre. Ya un effet lentille euh convergente qui est fait.
 
– Envolée : Oh vous devez avoir trop chaud…
 
Exactement, ça tappe sur le, sur le mur de fer et ça le réfléchit sur une seul zone dans le, dans la chambre, ça fait un effet micro-onde.
Et après la nuit ce qu’il se passe, c’est comme le fer il est chaud avec l’échange thermique, la nuit il fait un peu plus froid, et bien ça chauffe ! Ça chauffe, ça chauffe énormément !
Et ça, ça dur toute la journée, alors à part les cellules et le couloir ou on subit ça, ya la cour. Sauf que la cour, ya aucune cour ombragée ! Ya pas d’ombre dans les cours ! Ça veut dire que grosso-modo dans le centre de rétention de Lyon c’est soit une cour qui n’est pas ombragée dans le contexte de la canicule ou tu es dans un habitat qui fait office de four quoi !
 
– Envolée : Mais toi t’es arrivé dans le contexte de a canicule pile en plus.
 
Exactement, et pas que pour moi. Ya des gens qui sont vraiment malades ! A qui on refuse le soin ! On leur refuse le soin ! On est tous en train de se gratter euh, de se gratter la peau monsieur. Vous voyez c’est euh, c’est grave !
Le monsieur qui est cassé, qu’on a cassé la main, un monsieur a été cassé de la main par les policier de la PAF ! c’est très grave tout ça !
 
– Envolée : Et qu’est-ce qui s’est passé ouais ? Comment ça s’est passé ?
 
Alors bah attendez il est devant moi. Ah en fait ce qu’il s’est passé c’est que il s’appelle Miled Qualifa, né le 9.9.1999, en fait il était sous médicaments, il était souffrant, il était sous médicament. Il dormait.
Et comme je vous ai dit tout à l’heure à 10h on fait l’évacuation donc il dormait, euh on lui a dit sans ménagement « bon tu te réveil ! », lui il dormait, il était dans un état de somnolence, il les a même pas entendu et bah là directement, deuxième, troisième fois on lui demande et la quatrième fois c’est coup de matraque à la main et il a été cassé emmené à l’hôpital avec platre et puis et puis tout…
 
– Envolée : Tu euh… C’est une manière de réveiller les gens quoi !
 
Oui exactement c’est une des manières de réveiller les gens oui !
 
– Envolée : Mais ils sont fou ! Ouais pardon je fais des blagues qui sont peut-être pas bonnes mais des fois c’est notre manière de, parce qu’on en entend tellement des histoires que on a envie de de casser des murs. C’est pas du tout pour minimiser en tout cas.
 
Ouais non mais je vous comprends, même nous on essaye de faire un petit peu des blague pour euh détendre un p’tit peu l’atmosphère parce que autrement euh, autrement c’est très très grave, c’est insupportable !
 
Là en ce moment on est tous en train de se gratter la peau ! Ya des sauterelles qui rentre monsieur dans nos chambres, ya des puces ! Ya des insectes que j’avais jamais vu de toute ma vie.
 
– Envolée : bah ouvrez un zoo, jsuis désolé je continue sur les blagues.
 
Ouais c’est a en fait, on se disait entre nous que dans quelque temps yaura des créatures qui vont apparaître. L’évolution des espèces et bien au CRA de Lyon les biologistes vont [passage inaudible].
Euh voilà euh, je sais pas franchement je sais pas.
 
On a écrit, au fit, la lettre qu’on a envoyée, tout le monde l’a signée ça veut dire que forcément ya un problème si tout un dépôt fait une grève de faim et que tout le monde signe sur un papier ou on atteste de ce qu’on a attesté ça veut dire que c’est très grave et je peux vous dire aussi qu’on l’a envoyé à beaucoup d’institutions et beaucoup de groupe officiel :
On l’a envoyé au ministère de l’intérieur, on l’a envoyé au ministère de la justice, on l’a également envoyé à matignon – parce que c’est de leur ressort aussi quelque part – on l’a également envoyé au bâtonnier de la cour de là ou on voit le juge des liberté et des détention histoire que le juge quand il décide de remettre 30 jours à quelqu’un ben qu’il sache un peu où il l’envoi.
 
Euh voilà on a envoyé à beaucoup de personnes, à la ligue des droits de l’Homme, à la cour européenne des droits de l’Homme également parce que ben ya pas de respect des droits de l’Homme.
 
– Envolée : Vous avez fait aussi la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté ? Le défenseur des droits ?
 
Ouais exactement, on a même pris en photo les lettres recommandées qui contenaient les documents voilà comme quoi ça prouve qu’on a bien fait les lettres et …
 
– Envolée : Et après juste pour reprendre là dessus, nous quand même enfin ce qu’on disait c’est que ce que vous vivez c’est ce que vivent les gens dans tous les CRA de France et que du coup cette lettre elle devrit partir de tous les CRA enfin dans le sens. En fait c’est pas la rénovation du CRA de Lyon qu’il faut, on est d’accord, enfin c’est bien la fermeture de tous les CRA. Ya pas de bonne manière d’enfermer les gens.
 
Exactement, mais pour arriver à un résultat global à un moment donné faut partir du spécifique euh…
 
– Envolée : non c’est sur, c’est sur…
 
Et comment dire aussi, ce qu’ils ont fait parce que ça c’est très très important.
En fait ce qu’on a fait nous c’est qu’on a fait grève de faim, on a également pris toutes nos cartes parce qu’il y a deux cotés, coté bleu et coté jaune, on a donné de son propre plein gré ces cartes et on les a remis au policiers histoires de dire que voilà, on est pas des noms et des prénoms et des dossiers que vus traités pour envoyer rapidement au pays d’origine pour exécuter les mesures d’éloignement ON EST D’ABORD DES ÊTRES HUMAINS ! Qui même en attendant cette mesure d’éloignement, devraient être soit libres – c’est ce que l’on veut dans l’idéal – soit au moins traité comme des être humains. Euh comment vous dire…
 
– Envolée : C’est cool hein franchement refuser les cartes…
 
On a refusé les cartes et ce qu’il s’est passé c’est que on a voulu récupérer les carte après parce que avec les cartes on récupère certaines choses dans nos bagages et pour les visites. Mais ce qu’ils ont fait c’est que en fait en demandant les cartes ils nous ont dit « vous mangez, on vous donne les cartes ; vous mangez pas, on vous donne pas les cartes ».
 
– Envolée : Ils ont voulu vous interdire de visite ?
 
Ouais en fait, ils ont fait un chantage. Ils ont fait un chantage. Si vous mangez on vous donne les cartes, et donc vous aurez, vous pourrez avoir des visites, si vous mangez pas, vous aurez pas de visites ! Et vous n’aurez pas accès à votre bagage, et même ce qui est très très grave, on vous donne pas de linge, de nouveau linge en fait, linge propre.
Et quand j’ai parlé aux policiers un petit peu le chef qui sort un petit peu dans la cour, et ben il m’a dit «  c’est les consignes du dircteur du CRA ».
 
– Envolée : Qui refuse de vous voir ?
 
Voilà cette même personne qui refuse de nous voir donne des consignes comme quoi pour donner les cartes qui nous confèrent d’autres droits et ben faut faire.
 
– Envolée : Faut arrêté de protester euh…
 
Exactement, donc moi qu’est-ce que je dis à la dame ? Je lui dit madame, ma carte qui me confère d’autres droit, je dois décider de ne pas jouir d’un droit. C’est à dire le fait de manger ou pas.
Et c’est exactement ça, je lui dit « est-ce que c’est logique ? », elle me dit « Nan, c’est les directives, c’est le directeur du centre de rétention de Lyon qui fait ça ».
 
Autre chose, la lettre que vous avez vu hein que vous avez lu, ils me l’ont volé. Donc moi je ne sais pas depuis quand la France confisque enfin le système euh administratif ou pénitencier confisque un papier quoi
 
– Envolée : Depuis assez longtemps je crois.. Ouais c’est pas un truc qui arrive cette année quoi, enfin malheureusement comme dans les prisons, dans les centres de rétention, la volonté de l’état c’est qu’il n’y ai rien qui sorte. Que les seuls trucs qui sorte c’est des communiqués mais après les communiqués bon [passage inaudible]. Du coup c’et hyper fort ce que ous avez fait et c’est hyper cool là que tu ai pris le temps de témoigner comme ça à la radio.
Nous l’émission elle va bientôt touchée à sa fin, on voulait savoir si yavait quelque chose que tu souhaitais rajouter ?
 
Euh oui bah ya en fait euh jsais pas, ya monsieur Taibi Omar, et surtout monsieur Mohamed Ali, monsieur Mohamed Ali surtout, surtout qui a besoin de soin. Et il peut pas rester dans cet état là parce qu’il fait trois, quatre crises par jour et c’est franchement euh, c’est invivable. C’est plus possible, on est des poules, on est pas des êtres humains et cette personne là je redis son nom, Mohamed Ali il est dans un grave état de santé qui nécessite d’être hospitalisé !
 
– Envolée : Et on rappel que quand l’état enferme en fait il est responsable de la santé des gens qu’il enferme et que déjà il n’avait qu’à pas enfermer les gens quoi ! Et qu’à un moment faut arrêter de se foutre de la gueule du monde. Et du coup c’est hyper grave et c’est hyper important d’avoir dit son nom à l’antenne. On rappel qu’en ce moment il est en vie et que c’est de la faute de l’état que son état de santé se dégrade.
 
Je voulais juste préciser que cette personne là, quand même, tenez vous bien, il a été dé-choqué trois fois, il était mort trois fois, avant d’arriver dans le centre de rétention suite à sa chute qu’il a fait son cœur s’est arrêté de battre pendant trois fois et il y a des papiers qui prouvent ça. On l’a amené en déchoquage trois fois, enfin, c’est à dire que son cœur s’est arrêté trois fois à cette personnes avant qu’on l’amène en centre de rétention.
Et il commence à manifester des symptômes qui sont quand même grave. Très très grave ! Surtout avec les antécédents qui a. Et ils font toujours rien, ya même le médecin du CRA qui l’interdit de donner ce certificat là pour pouvoir le présenter dans le tribunal alors que il a d’autres papiers, avant durant sa liberté qui prouvent qu’il est épileptique. Et le comble, le comble dans tout ça c’est qu’il lui donne le traitement d’épilepsie mais il veut pas lui donner l’attestation prouvant qu’il est épileptique.
 
– Envolée : Comme quoi ils se foutent bien ouvertement de la gueule des gens, ils jouent avec la vie des gens. Du coup c’est très important de relayer, ya le site de l’envolee.net ou on va relayer votre lettre et continuer de relayer les informations.
Et aussi pour préciser que à cette date c’est vraiment la taule qui est en train de faire le truc et que toi par exemple tu as donné ton nom tout à l’heure, euh vu toute les menaces qu’il ont fait on rappel que tu es en parfaite intégrité morale et physique et que voilà ils on pas intérêt à te toucher en tout cas on sait exactement
 
Exactement parce que tout à l’heure je voudrais juste le redire, tout à l’heure ils voulaient m’emmener, ils allaient me tabasser hein. D’ailleurs tout le monde a protester, ils ont criés et tout parce qu’ils savaient vraiment ce qu’il allait se passer. Ils savaient ce qu’il allait se passer, il y a surtout une personne qui m’a soutenue c’est Taibi Omar, il a crié, protesté, « vous l’emmenez pas, vous l’emmenez pas ! ». Et on l’a tappé lui aussi.
 
– Envolée :Bon en tout cas toutes ces personnes sont en parfaite intégrité morale et physique et si ya des trucs qui se passent on saura que ça viendra de la part des keufs.