Rassemblement devant le CRA de St Exupéry en soutien à tous.tes les prisonnier.es le mardi 23 avril

Rassemblement devant le CRA de St Exupéry en soutien à tous.tes les prisonnier.es le mardi 23 avril

En réponse à l’appel au secours d’une personne détenue et en soutien à tous.tes les prisonnier.es, rassemblement spontané devant le CRA de Saint Exupéry ce mardi 23 avril à 18h30.

Samedi 13 avril, des personnes détenues ont tenté de s’évader du CRA de St-Exupéry pour échapper à l’enfermement, à la répression policière et aux conditions déshumanisantes qu’elles subissent.

Parmi ces personnes, 3 ont réussi à s’échapper et 4 ont été rattrapées, tabassées, placées en garde à vue. Elles ont été déférées devant le tribunal en comparution immédiate ce jeudi 18 avril ; l’audience a finalement été reportée au 3 mai. Dans l’attente de cette prochaine date, la juge a décidé de les enfermer à la prison de Villefranche s/ Saône.

Suite à ces tentatives d’évasion, les flics se sont vengé.es en réprimant les personnes emprisonnées au CRA. Iels ont infligé des punitions collectives : gazages, tabassages, maintien en cellule… Lundi 15 avril, une personne détenue a tenté de se suicider. Les personnes à l’intérieur se sont révoltées et l’une d’elles a lancé un appel au secours et à mobilisation qui a été diffusé le lendemain.

En réponse à cet appel et en soutien à tous.tes les prisonnier.es, rassemblement spontané devant le CRA de Saint Exupéry ce mardi 23 avril à 18h30.

A bas les CRA, à bas les frontières et soutien à tous.tes les prisonnier.es

 

Appel au secours du CRA de Lyon Saint Exupéry

Au centre de Lyon Saint Exupéry, après des évasions ce week end, d’autres personnes ont été rattrapées et tabassées. Hier, une personne s’est suicidée sous le regard des keufs impassibles. Des feus sont partis dans des cellules en protestation …

 » Ok donc y a deux jours y en a qui ont essayé de faire une tentative de s ’évader. Il y en a trois qui ont réussi et trois qui se sont fait attrapés, ont été grave blessés. Ils ont été quarante-huit heures en garde à vue et ils ont passé en quarante-huit heures et aujourd’hui ils rentrent au centre, et aujourd’hui il y a quelqu’un tout à l’heure qui a monté sur la porte où il y a le barbelé. Et il s’est suicidé avec le barbelé. Et il s’est étranglé avec le barbelé. Et la police ils on rien fait c’est nous qu’on l’a descendu. La police ils ont mis à peu près 25 minutes juste pour ramener une échelle. Ils étaient même pas loin à 200 ou 300 mètres. Nous on a voulu le récupérer malgré tout y a les portes entre nous, donc on s’est grimpé tout le monde et on a essayé de descendre mais sauf que eux ils nous a gazé ils nous a frappé ils nous a violé, laisse tomber. Ici tout le monde ils ont pété un plomb, tout l’monde ils ont commencé à brûler, brûler les chambres, à brûler les matelas, à brûler tout. Donc ici les gens ils sont traités comme des chiens, si il y a moyen de nous aider, ici on est des êtres humains on est pas des animaux, voilà notre seul délit qu’on a pas de papiers, c’est notre seul délit notre seul problème dans cette vie. Vous pouvez appeler les associations, ou appeler les médias ou appeler les journalistes, ou toutes les personnes qui sont là pour l’humanitaire, pour de vrai, il faut qu’ils soient là pour nous, pas de cinéma, pas de spectacle, pas de théâtre, ici c’est des êtres humains, on n’a pas besoin de théâtre, on n’a pas besoin de spectacle, on a besoin des gens qui luttent pour nous. C’est un message d’au secours.

-D’accord

– Voilà c’que j’veux dire, et c’est pour ça que aujourd’hui, vraiment, y en a un qui s’est suicidé, y a même pas 20 minutes ou 25 minutes, y a du sang partout, y a des gens ici qui sont prêts à faire même plus que ça parce qu’on est traité comme des chiens. C’est pour ça on fait appel à tout l’monde, c’est un appel au secours ça.

-D’accord et là qu’est-ce que vous faites en ce moment ?

– Là en ce moment on essaie de se calmer mais malheureusement il nous a fermé mais c’est brûlé, y a des chambres qu’ont déjà brûlé, malheureusement y a rien on n’a pas le choix, si on reste ici on va mourir brûler, ou on va s’étouffer avec la fumée. Les gens ici ils peuvent plus enfaite c’est, c’est, c’est… pire que la prison ici c’est la prison politique c’est pas la prison humanitaire ici, c’est pas un centre de rétention, c’est la prison, c’est même pas la prison je sais pas c’que c’est. Faut aider ces gens-là, aujourd’hui on est des êtres humains, des étrangers, il faut les aider. J’peux plus trop parler là »

https://crametoncralyon.noblogs.org/2019/04/appel-au-secours-de-linterieur-du-cra/

Un nouveau récit de violences policières à Vincennes

Le 26 mars 2019 à 16h40, j’étais en promenade en haut, j’ai retrouvé un algérien qui m’a dit « il y a une fouille dans votre chambre ». Je suis descendu en promenade. J’ai trouvé les policiers qui allaient entrer dans les chambres. Le monsieur avec qui je partage la chambre était dans la douche quand je suis entré, je l’ai trouvé dans la douche en train de s’habiller, la porte de la douche était ouverte par les policiers. Du coup ils ont commencé à fouiller la chambre, ils ont commencé par mon lit, je les ai laissés faire tranquillement le policier m’a dit « est-ce que je vais retrouver des lames? Du shit? » j’ai dit « non allez y vous allez rien trouver, vous pouvez fouiller comme vous voulez ». Il a très bien fouillé mon lit, la personne avec qui je partage la chambre a fini de s’habiller du coup ils ont lu une phrase : « j’ai le droit d’être respecté monsieur le flic » car la dernière fois ils n’ont pas laissé entré ma copine car elle a dix huit ans dans cinq jours. Ils ont demandé quelqu’un de majeur avec elle. Elle a appelé sa copine qui est venue tout de suite et elles sont venues me rendre visite normal. La fois d’après quand elle est venue avec la même copine ils ont dit qu’elle ne peut pas rentrer car ils ont dit il ne faut pas avoir n’importe quel majeur il faut avoir l’un de ses parents.

La première fois elle a oublié son téléphone, la visite passée je l’ai récupéré et mis au coffre je voulais le récupérer au coffre. A la deuxième visite j’ai demandé au policier pourquoi ils n’ont pas laissé rentrer, j’ai dit « s’il vous plaît laissez la rentrer je veux la voir » il a dit « va voir avec mon collègue s’il la laisse rentrer je la laisse rentrer », l’un m’envoie vers l’autre. j’ai demandé pourquoi la fois passée elle est rentrée et là pas rentrée alors que c’est le même cas, j’ai demandé « est-ce-qu’il y a une loi pour le mercredi et une loi pour le vendredi? »

Le responsable du coffre a dit « on fait ce qu’on veut, on est chez nous t’as pas le droit de réclamer » il m’a demandé de signer quand j’ai récupéré le téléphone il a dit « t’as vu je t’ai demandé de signer t’as signé maintenant tu t’assois » il m’a dit « t’es une merde » j’ai dit « je regrette infiniment d’être traité comme ça je suis pas un criminel je suis pas un voyou j’ai un BAC+6 » il m’a dit « t’es une merde et je vais annuler la visite ».

Après, ils m’ont fait monté en haut ils m’ont passé le téléphone, j’ai pu parler avec elle et je suis retourné chez moi et j’étais trop énervé et j’ai écrit la phrase.

Pour hier, le policier m’a dit « c’est qui qui a écrit cette phrase » j’ai dit moi direct il a bien lu la phrase il a dit « pourquoi tu as écrit flic » j’avais peur j’ai pas répondu, il m’a dit « je suis flic toi t’es une merde » en français et en arabe après j’ai dit vous n’avez pas le droit de dire ça j’ai le droit d’être respecté, il a dit « si tu vas effacer la phrase je vais te respecter ». J’ai répondu « même avant d’écrire cette phrase j’étais pas respecté par vos collègues et ils m’ont dit le même mot que tu m’as dit maintenant: merde ». Après ils ont cassé la montre de la personne qui partage ma chambre. Quand il a réclamé il a dit « je m’en bats les couilles de ta montre », quand il a découvert que la montre était cassée il a dit « c’est toi qui l’a cassée » et ils ont dit que c’est lui qui l’a cassé et par contre la chambre était très bien, propre, et très bien rangée. Ils ont retourné la chambre et ont rien trouvé après on a voulu déposé plainte et on s’est croisé devant l’accueil moi mon collègue et les quatre policiers.

Il a serré les yeux vers moi et m’a regardé méchamment et j’ai redit « vous n’avez pas le droit de me dire ça », il m’a redit « t’es qu’une merde » et j’ai dit « c’est vous la grosse merde ». Il voulait me prendre dans la cellule (d’isolement) pour que je me calme 10 ou 15 minutes. J’avais les mains en arrière et c’est lui qui m’a serré les mains quand j’ai répondu c’est vous la grosse merde, j’ai pas résisté.

Le quatrième policier a passé le bip pour ouvrir la porte et l’un des trois qui restent m’a tapé la tête contre l’angle de la fenêtre de la porte, il a fait ça exprès. Le cadre de la vitre est pointu et m’a blessé, j’ai mis ma main sur mon arcade j’ai pas vu le sang quand il m’a fait entrer dans la cellule, j’ai vu le sang. J’ai réclamé ils m’ont amené à l’infirmerie direct.

1448229 est le numéro d’immatriculation du policier qui m’a dit « t’es qu’une merde » et pourquoi j’avais écrit flic sur le mur. Après il a fermé la porte de l’infirmerie et j’ai demandé de quoi noter et l’infirmier m’a donné un papier et un stylo le policier est venu vers moi et m’a dit « met le bout de papier dans ton cul et tu vas rien faire ».

Ses collègues ont commencé à dire « c’est toi qui a fait ça tout seul » j’ai dit « il y a les caméras et il y a les témoins l’infirmier m’a soigné et a fait les documents pour que j’aille aux urgences ». Ils m’ont laissé dans la chambre du coffre, j’étais à l’accueil et ils ont dit « non non on le laisse pas là pour que personne le voit ». J’ai perdu trop de sang malgré les soins de l’infirmier.

Les collègues un par un ont dit « c’est toi qui a fait ça tout seul », ils ont dit « les caméras ça sert à rien on peut pas faire des vidéos » on peut prendre que les photos.

Après ils m’ont pris dans une voiture à l’hôpital et l’un de ces quatre policiers qui font la fouille c’est lui qui a conduit en chemin. C’est lui qui a demandé à conduire et il a insisté pour aller avec moi. J’étais trop calme et j’ai demandé à fermer les fenêtres car avec du vent ça me fait mal, ils ont dit on a chaud ils ont ouvert les quatre vitres en grand. J’étais menotté.

On est arrivé aux urgences le policier qui conduisait a voulu venir avec moi, il fait la fouille il a demandé à venir avec moi car c’est son pote, ils ont pas arrêté de dire que j’avais fait ça tout seul. A l’hôpital le policier a demandé à parler avec sa collègue, il a demandé ce que j’avais il a dit « j’ai fait ça tout seul » elle a dit sérieux, il a dit oui oui. J’ai vu j’étais juste derrière lui. Après le monsieur qui était en train de conduire à l’accueil des urgences a commencé à me parler normalement et alors qu’avant il me parlait trop méchamment. J’étais en train de me rappeler qu’est ce qui m’était arrivé. J’ai dit soit toi soit les deux qui restent m’avez poussé la tête vers l’angle et vous avez fait ça exprès. Il a dit « non c’est pas moi j’étais à cinq mètres de toi ». J’ai dit c’est le policier qui porte le numéro 1448229 qui est responsable. C’est la première que je dis c’est vous trois et pas lui seul.

Après ils m’ont fait les procédures des urgences, températures, tensions, ils m’ont entré dans la salle des soins j’ai perdu la conscience pour faire les points de suture parce que j’ai perdu trop de sang car j’ai attendu pas mal de temps dans la salle avant qu’ils m’amènent à l’hôpital. Ils sont restés là dedans, j’ai fait un scanner. Quand je suis redescendu j’ai fait les points de suture et le médecin a dit que je peux pas revenir au CRA.

Ils m’ont pris dans une prison à l’hôpital. Ils m’ont enlevé le téléphone et mes vêtements et m’ont donné les habits de l’hôpital. C’était la première fois que je vois ça, j’avais trop peur. J’ai pris mon traitement et j’ai dormi direct. Le matin le médecin m’a revu et m’a dit tu restes une nuit de plus pour que je te surveille. Et j’avais trop peur j’ai dit je veux repartir au CRA. J’ai plus de liberté. J’ai demandé le certificat médical au médecin mais il ne m’a pas donné en mains propres. Il l’a donné au chef de poste qui l’a donné aux agents qui m’ont fait venir au CRA.

J’ai été menotté et je suis resté deux heures à l’accueil. J’étais trop fatigué. Quand j’ai dit que je voulais me reposer après une heure d’attente une policière m’a dit pourquoi tu fermes pas ta gueule.

Je peux reconnaître tous les policiers. Il y a des témoins et tout le monde a dit « OHH, pas comme ça » quand ils m’ont tapé la tête. Ils n’ont même pas vu le sang, ils ont entendu que le bruit. Les personnes sont de multinationalité.

Je souhaiterais être emmené au commissariat pour porter plainte et je souhaite que les caméras de surveillance soient visionnées.

Fait à paris le 27 mars 2019

H.