Business de l’expulsion : Les avocats au service de la Préf’ touchent des millions

Il n’y a pas que les boites qui se font des thunes sur les sans-papiers, certains avocats se font une spécialité de collaborer avec la préfecture dans sa basse besogne. 6ème et dernier volet de notre série sur les boîtes collabos.

En juin 2018, la Préfecture de police relançait un appel d’offre pour la représenter dans les «  contentieux des étrangers devant les juridictions judiciaires et administratives ». En gros défendre l’État et donc attaquer les sans paps dans les procédures concernant les détenus en CRA, dans les dossiers d’obligation de quitter le territoire (OQTF), etc.

 

Montant total de ce marché : 7,2 millions d’euros !

 

Un pactole que se partagent une poignée de cabinets, tous dûment référencés dans le résultat de l’appel d’offre consultable ici.

 

On y trouve par exemple un certain cabinet Arco-legal. Sur son site web, on apprend que l’avocat qui a répondu à l’appel d’offre – Cyril Fergon – est « lieutenant-Colonel dans la Réserve citoyenne de la Gendarmerie nationale » et fut « Chargé de mission au cabinet du ministre de la défense (1993-1995) », c’est-à-dire sous Balladur…

 

Dans un autre, Adam-Caumeil, l’avocate Judith Adam-Caumeil revendique sa « longue expérience au service de l’Administration de l’État, en particulier la représentation des Préfectures dans le cadre du contentieux des étrangers »…

 

Chez Centaure avocat (ex-Claisse et associé), Me Nicolas Rannou se vante dans sa bio de se consacrer depuis 8 ans à « 100 % au contentieux administratif et judiciaire du droit des étrangers et de l’asile pour l’Etat ». Ce jeune quadra anime aussi des formations pour les flics, gendarmes et agents de la préf. Une « compétence » qui explique sûrement pourquoi ce cabinet empoche plusieurs lots de cet appel d’offre (2 lots à 400 000€).

 
Citons aussi Serfaty Venutti Camacho, Mathieu et Associés, les Cabinets Thierry DUMOULIN et Jean-Paul TOMASI, qui en 2019, ont touché plusieurs centaines de milliers d’euros pour représenter la préf, et continuent aujourd’hui de sévir.