Expulsions : les compagnies aériennes y trouvent leur compte

Expulser a un coût et là-dessus, l’Etat ne lésine pas. En 2021, il prévoit de consacrer plus de 34 millions d’euros à ce que l’administration nomme pudiquement les « frais d’éloignement ». 5ème volet de notre série sur les boîtes collabos.

L’essentiel de cette somme va permettre à la PAF d’acheter des billets d’avions aux compagnies aériennes comme Air France sur des vols réguliers.
Pour réserver les billets, le ministère de l’intérieur passe par « son » agence de voyage. Depuis 2017, AMEX TRAVEL (American Express Global Business Travel), située au 18 rue des deux gares, bâtiment ouest, à Reuil Malmaison, est chargée de gérer les déplacements des keufs.

 

En plus d’utiliser des compagnies traditionnelles, le ministère de l’intérieur affrète aussi un Beechcraft 1900 D, un appareil à hélice de 19 places, qui permet de réaliser des expulsions notamment de familles vers les Balkans et le Caucase.
Cet avion est mis à dispo par la société Twin Jet. Une collaboration fructueuse pour cette compagnie située au 1070 rue du Lieutenant Parayre à Aix en Provence et dirigée par Guillaume Collinot. Montant de l’appel d’offre remporté en 2018 : 6 millions d’euros.

 

La France fait aussi de plus en plus appel à Frontex pour déporter des étrangers. En 2018, l’État avait utilisé 54 vols organisés par l’agence européenne (contre 3 en 2014) déportant alors 1 050 personnes. Avantage pour l’État, ces vols sont réalisés sur le budget de Frontex, luimême alimenté par l’Union européenne.

 

Depuis 2015, voici les compagnies de transport qui ont collaboré ou collaborent toujours avec l’État dans les déportations : AMEX TRAVEL, Twin Jet, Air France, Royal Air Maroc, Régie des Transports Métropolitains (Marseille).

 

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