Résistances et virus : mise à jour sur les CRA de Mesnil, Vincennes et Oissel

Depuis début aout, une nouvelle vague de coronavirus a touché les prisonniers-ères sans-papiers enfermé.e.s dans pas mal de CRA, et des luttes et des grèves de la faim se sont diffusées de Mesnil à Marseille, de Nimes à Vincennes… Mais les préfs et les keufs, malgré le fait qu’une bonne partie des frontières sont encore fermées, continuent à enfermer celles et ceux qui n’ont pas les bons papiers, à mettre leurs vies en danger, et à les expulser (notamment vers la Roumanie et d’autres pays européens).

Dans cette situation merdique, les résistances individuelles et collectives n’ont jamais cessées. Du coté des associations qui interviennent dans les CRA, c’est le silence. Alors que pendant le confinement, elles avaient lancé des demandes de mises en liberté massives, désormais plus rien n’est fait dans ce sens-là. Voici une mise à jour sur la situation à Mesnil, à Vincennes et à Oissel, où une grève de la faim est actuellement en cours !

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LES PRISONNIERS-RES ENFERME-E-S EN CRA APPELLENT A LA SOLIDARITE !

Tract écrit et diffusé au rassemblement pour les 24 ans de l’expulsions de l’Eglise St Bernard le 22/08/2020

Depuis début août, un nouveau mouvement de lutte est parti dans plusieurs centres de rétention administrative (CRA). À Vincennes, Mesnil-Amelot, Nimes, Marseille, Toulouse, Lyon, Rennes les sans-papiers enfermé.e.s se sont organisé.e.s collectivement et ont lancé des grèves de la faim. Des blocages de la promenade et des départs de feu ont eu lieu aussi. Les raisons de ces mobilisations sont partout les mêmes : les conditions de rétention pourries, et la volonté de l’État d’enfermer les sans-papiers alors même que les expulsions sont en grande partie impossibles, sauf vers d’autres pays européens comme la Roumanie, la Géorgie et l’Albanie, où les vols n’ont jamais arrêtés.
Les luttes en cours sont aussi des réponses à la diffusion du coronavirus à l’intérieur
des CRA. Chaque jour des nouveaux cas sont détectés, mais les mesures sanitaires
mises en place sont inexistantes, la distanciation est impossible, et le virus continue à se propager. Ce n’est pas de la simple négligence. Nous l’avons déjà vu il y a quatre mois, pendant le confinement et l’état d’urgence, quand la situation à l’intérieur était exactement la même : les flics, les administrations des CRA, les juges et les préfectures ont rien à foutre de la vie des prisonniers-ères. Au contraire, ils jouent à les mettre en danger, à leur pourrir encore plus l’existence.
Presque partout, les parloirs sont interdits, et les prisonniers-ères se retrouvent
encore plus isolé.e.s, sans pouvoir voir les proches ni faire rentrer de la bouffe moins dégueulasse de celle qu’ils et elles mangent tous les jours. Les retenu.e.s malades, au lieu d’être hospitalisé.e.s ou libéré.e.s, sont mis.e.s en isolement. Des prisonniers testés positifs ont été transférés dans d’autres CRA, histoire de faire circuler un peu plus le virus. D’autres qui refusaient de faire l’énième test ont été déplacés dans les mêmes cellules où il y avait des gens malades. Pour l’instant, les juges et les préfs ont décidé de ne pas faire sortir personne de ces taules : qu’iels crèvent !
Malgré toute cette merde, les prisonnier-e-s continuent de résister, de raconter dans
des communiqués ce qui se passe, de lancer des actions et des revendications. Mais
les retenu.e.s répètent que pour les soutenir, il faut s’organiser dans la rue. À
l’extérieur, ça bouge aussi. Les mobilisations des sans-papiers pour la régularisation de tout le monde prennent de l’ampleur, celles contre les gérants des foyers s’intensifient, et le mot d’ordre de la fermeture des CRA est très présent. À l’extérieur des CRA comme à l’intérieur, les ennemis de celles et ceux qui luttent sont les mêmes. L’État et les préfectures, avec leurs flics racistes qui enferment et humilient. Mais aussi les patrons et leurs boites qui font de la thune sur la peau des immigré.e.s, en les exploitant dans les chantiers ou en chopant des gros financements pour gérer la vie des gens dans les foyers et dans les centres.
Organisons ensemble la solidarité depuis l’extérieur ! Covid ou pas,
fermeture des CRA !
Plus d’info sur abaslescra.noblogs.org
Nous contacter par mail : anticra@riseup.net /
Sur le téléphone de l’assemblée : 06.05.94.92.87

Tract_22_08_2020

Lutte en cours à la prison pour sans papier de Marseille: APPEL A RASSEMBLEMENT LE 24.08.20 A MARSEILLE !

Les prisonniers du centre de rétention à Marseille sont en grève de la faim
pour protester contre leur enfermement en pleine crise du Covid-19. C’est le cas dans plusieurs CRA depuis plusieurs semaines: Toulouse, Nimes, Rennes, Mesnil-Amelot, Vincennes et Lyon au moins.A chaque fois les préfecture décident de continuer à enfermer des gen.te.s en risquant volontairement de les mettres en danger.

Les prisonniers de Marseille ont décidé de faire sortir un communiqué à relayer un maximum:

« La semaine du 17 août on était plusieurs dizaines de personnes à s’être mises en grève de la faim pendant plusieurs jours car on a peur pour notre vie, à cause de la mauvaise gestion des risques de contamination au Covid-19 ici. Tout le monde s’en fiche de notre situation : la police ne fait rien, Forum Réfugiés, l’association qui est déléguée pour s’occuper des aspects juridique ici dans le centre, ne réagit pas à notre grève de la faim, et la population dehors nous oublie. On veut se faire entendre, même si notre grève de la faim est difficile à supporter. Il y en a un dans le CRA qui est en grève de la faim depuis trente jours, il a fait plusieurs malaises. Il a été envoyé deux fois à l’hôpital Nord à cause de sa grève de la faim, mais la troisième fois qu’il a fait un malaise la police a dit aux
pompiers de repartir sans s’occuper de lui.
On se remet en grève de la faim dès ce week-end du 22-23 août à cause de la même situation qui ne change pas.
Les frontières sont fermées et pourtant on nous maintient 60 jours ou plus en centre de rétention.
Dans le même temps les arrestations continuent puisqu’il y a toujours des gens qui arrivent dans le CRA. Les risques de contamination augmentent donc.
Il y a au moins 4 cas confirmés de coronavirus au sein de la PAF (Police aux frontières) qui garde le centre de rétention de Marseille, et pourtant rien n’est fait pour nous protéger. On nous donne pas de masques, les seuls qui en ont ici les obtiennent grâce aux visites. Dans la police ça se met en arrêt maladie pour éviter de venir au CRA, la police aussi elle a peur.

Il y a des tests au coronavirus qui
commencent à être faits sur les prisonniers dans le CRA.
Nos proches hésitent même à venir nous voir parce qu’on a peur que ce centre soit un gros foyer de coronavirus. De manière générale nos proches aussi sont épuisé·es par cette situation. Des parents doivent s’occuper seules de leurs enfants. Nos proches aussi sont cassé·es par les procédures juridiques, la séparation et le mal de vivre. Les frais d’avocats coûtent parfois plusieurs milliers d’euros. Les avocat·es commis·es d’office ne font rien. L’association qui gère le CRA de Marseille, Forum Réfugiés, ne s’occupe que des cas qu’elle considère défendables et laisse les autres dans la merde, par exemple ceux qui n’ont pas de famille dehors ni de visites en parloir. Ce CRA est dégueulasse, il n’y a que les parloirs qui sont relativement propres. On est une cinquantaine en ce moment dans le CRA, et on ne peut pas respecter les distances de sécurité dedans. On est plusieurs par cellule et trop nombreux au réfectoire. C’est pour ces raisons qu’on refuse de remonter au réfectoire et qu’on a décidé de se mettre en grève de la faim, pour dénoncer cette situation dangereuse et in- juste. »

 

Appel à rassemblement devant le CRA de Marseille : Lundi 24/08 à 19h
(Rendez-vous au au niveau des escaliers à gauche de l’entrée du CRA)

SOLIDARITE AVEC LES PRISONNIER.E.S ! A BAS LES CRA !