Actu des luttes du 11 janvier: Paroles des prisonniers en lutte a Mesnil et a Rouen !

Un moment de direct a la radio: une semaine après le début de la grève de la faim au centre de rétention de Vincennes, 4 jours après le début de la lutte a Mesnil et le lendemain de la lutte au centre de Oissel.

Résumé de l’émission:

Depuis le 3 janvier, une grève de la faim collective a éclaté au bâtiment A2 du centre de rétention de Vincennes. Le soir même un communiqué sortait, pour appeler a la solidarité dehors.

Dans la suite de l’émission , nous reviendrons sur ce mouvement dans les centres de rétention et a cet effet , nous diffuserons un témoignage d’un prisonnier du centre du Mesnil-Amelot et nous aurons par téléphone des personnes détenues au centre de rétention de Oissel près de Rouen.

LES CENTRES DE RÉTENTION EN LUTTE

LES CENTRES DE RÉTENTION EN LUTTE

Des nouvelles revendications au centre de rétention de Oissel !

A Oissel la lutte continue malgré la répression !

Le 12 janvier, de nouvelles revendications simples et claires ont été posée par les prisonniers en lutte. Nous relayons ici :

Nos revendications:

– Nous demandons la fermeture du CRA de Oissel parce que les conditions de détention y sont horrible

-Nous demandons que les policiers cessent de nous traiter comme des animaux

-Nous réclamons des repas corrects

-Le centre est sale: nous réclamons la proprété.

-Nous demandons que les personnes malades psychiatriques ne soient pas placées ici mais soient envoyées dans des lieux de soins

-Nous réclamons que les retenus qui ont la gale soient soignés au lieu de contaminer tout le monde.

-Nous demandons l’arrêt des fouilles intégrales

-Nous réclamons le respect de notre intimité durant les visites

-Nous réclamons le respect de la part des policiers

Nous allons porter plainte.

Les retenus de Oissel en grève de la faim, le 12 janvier 2019

 

 

Appel à soutien pour les prisonniers en lutte dans les centre de rétention ! Nous contacter: anticra@riseup.net

A bas les cra !

 

(Pour rappel: https://actualitedesluttes.info/?p=4012, des prisonniers de Oissel ont appelé en direct pour raconter leurs lutte et la répression).

 

Communiqué des prisonniers en lutte de Oissel (Rouen) !

La lutte dans les centres de rétention continue… et s’amplifie ! Aujourd’hui 11 janvier c’est au tour du centre de rétention de Oissel de partir en grève de la faim. Les keufs ont bien compris le danger d’une grève de la faim qui s’étend de CRA en CRA. Aujourd’hui celui qu’ils considéraient être un leader a été plusieurs fois convoqué par le chef du CRA pour lui mettre des coups de pression : interdiction de visites si les gars ne se remettent pas à manger, transfert punitif à Marseille loin de sa famille… Deux autres retenus ont été placés à l’isolement au CRA après avoir refusé le repas. Pour le moment on n’a pas de nouvelles d’eux.

Aujourd’hui un des prisonniers de Oissel a aussi raconté une violence qu’on passe souvent sous silence : les agressions sexuelles des policiers. Dans le communiqué de Mesnil aussi, les prisonniers témoignent pour une victime d’un viol policier qui depuis s’est fait déporter.

La parole des copains est écoutable pendant presqu’une heure dans cette émission: http://actualitedesluttes.info/?p=4012

Nous relayons ici le communiqué des copains:

 

Aujourd’hui 11 janvier, nous rejoignons nous aussi la lutte dans les centres de rétention contre les conditions d’enfermement et les violences policières quotidiennes. Nous sommes déjà presque 40 en grève de la faim.

Sur les conditions d’enfermement ici y a beaucoup à dire. Déjà la bouffe n’est pas bonne, rien n’est propre. Quand on mange, les policiers ils nous regardent et utilisent leurs smartphones. On a l’impression qu’ils nous snap, ce qui est sûr c’est qu’ils se moquent de nous.
Hier à un vieux gars d’ici qui mangeait lentement, les policiers lui ont mis la pression pour qu’il finisse plus vite: « Hé India ! Hé India ! Dégage ! Il te reste plus qu’une minute ! »
Ici on nous respecte pas.
Pour boire de l’eau c’est aux toilettes. Si tu tombes malade, c’est qui qui te soigne? Pas la police en tout cas!
On nous traite comme des animaux, et pendant les visites la porte continue d’être ouverte et les policiers continuent de nous écouter. Ils continuent de nous empêcher tout contact avec nos proches, même de faire la bise à ta femme.
Ici il y a eu des histoires de viols pendant la fouille.

On a décidé de pas tout casser. Parce qu’on veut pas se faire accuser « d’ancien taulard vener », pourtant y a de quoi ici. Ici tu peux même pas cantiner et la bouffe est vraiment dégueulasse.

Ici il y a plein de profils différents : travailleurs, ceux avec un titre de séjour d’un autre pays [européen] mais que l’État veut quand même déporter au pays. Puis y a plein de nationalité enfermées !
Chez les femmes aussi, là-bas c’est la galère.
Même quand t’as ton passeport et que tu veux rentrer… Bah il se passe rien et on te laisse a galérer. Nous ici on comprend rien.

Hier on a parlé avec Mesnil Amelot. La bas aussi c’est le système du bon et mauvais flic. Nous aussi on va lutter avec eux !

Ici, a Oissel, on nous a déjà gazé dans le bâtiment. Hier ils ont voulu prendre des contacts dans des smartphones en fouille… pour voir de quel pays on pouvait venir. C’est totalement illégal !

Ici il y a beaucoup de gens, ils se coupent les veines, on doit appeler nous-mêmes l’ambulance. Et quand elle arrive, la police, la seule chose qu’elle veut savoir c’est qui a appelé. Et les flics nous engueulent.

Y a un gars ici, il a des problèmes aux reins et il pisse du sang. Elle a fait quoi la police? Elle lui a donné un doliprane. De toute façon a l’infirmerie c’est soit doliprane soit drogue.

Pour la justice… Même quand y a des vices de procédure on nous libère pas. On nous donne des numéros pour connaître nos droits. Personne n’a jamais répondu.

Après le premier communiqué, on avait vu le chef du centre. On avait décidé d’être gentils mais ça sert à rien.

Ce qu’on vit c’est le néo-colonialisme. La France a colonisé nos pays avant et maintenant ça…

Nous on a toutes nos attaches ici : parents, copines, poto, famille.
On nous dit que si on nous libère on va s’enfuir. Mais on va s’enfuir où? Y en a ici ils sont venus pour demander la protection a l’État français… Et là c’est la protection qui t’enferme !
Y en a marre de tout ça !

Nous les enfermés on voit plus nos proches, les allers retours CRA-Prison-CRA empirent encore tout ça.
On va pas passer notre vie a être enfermés !

On appelle les autres centres de rétention a rentrer en grève de la faim avec nous et ceux de Vincennes et Mesnil en banlieue parisienne !

Les retenus du CRA de Oissel le 11/01/2019

 

A bas les centres de rétention ! Solidarité avec les enfermés en lutte !

Pour rappel samedi 12/01/2019 rendez-vous a 20h a l’Écharde (19 rue Garibaldi, métro Robespierre sur la ligne 9 à Montreuil).