Révolte vendredi dans le CPR de Roma !

On traduit ici deux extraits de communiqués trouvés sur https://hurriya.noblogs.org/ autour de la révolte de vendredi dernier dans le CRA de Roma, Italie.

Vendredi 20 septembre, les hommes détenus au CRA (CPR en italien) de Ponte Galeria ont commencé une révolte pour protester contre l’expulsion de certains prisonniers ; des matelas ont été brûlés et les flammes ont concerné 4 des six sections dans lesquels la prison est divisée. Certaines zones ont été probablement condamnées suit à ça, au point d’obliger le gérant du centre à transférer une dizaine de personnes à l’intérieur de la section femmes du CPR. Les révoltés ont demandé de manière forte et déterminée de diffuser le plus possible ce qui était en train de se passer à l’intérieur des murs de la prison. À l’intérieur des CPR les contacts avec l’extérieur sont systématiquement entravés ; depuis que l’utilisation des téléphones a été interdite, faire savoir à celleux qui sont à l’extérieur ce qui se passe dans cette prison pour sans-papiers est devenu encore plus difficile.

À travers un communiqué du garant national des personnes privées de liberté (qui en réalité semble plutôt garantir le fonctionnement ordinaire des CPR et des déportations), on a plus d’information sur les conséquences de la révolte qui a eu lieu vendredi dernier.

« Les dégages ont été considérables : deux sections sont fortement endommagées et donc condamnées à cause de la prise de feu, alors que dans trois autres sections l’accès n’est pas possible que dans les salles pour la socialité. Les places de lit qui ne sont plus disponibles sont entre 16 et 20 au total ».

Grâce au courage des révoltés de Ponte Galeria, dans le CPR maintenant il y a moins de places pour renfermer les personnes arrêtées pendant les rafles.

Certaines personnes ont été transférées dans des sections du CPR non endommagées, d’autres dans un autre CPR (Palazzo San Gervasio, à Potenza), une prison oà les révoltes et les fuites sont fréquentes (la dernière il y a quelques jours).

Malheureusement au moins une dizaine de personnes ont été déportées en avion en Nigeria samedi matin, un deuxième vol après celui de vendredi matin de l’aéroport de Milan vers Lagos.

Ce n’est qu’en raison d’une manque d’attention et de solidarité pour les personnes renfermées dans les différents types de camps qu’on ne se rend pas compte de l’étendue des luttes quotidiennes à l’intérieur des centres de rétention. Cela amène beaucoup de gens à se demander encore « Pourquoi ils se sont révoltés ? », comme si la révolte était l’exception et non pas la règle, et la volonté de s’échapper e/ou détruire une prison avait besoin de raisons particulières.

 

 

Solidarité avec tou.te.s les prisonnièr.e.s !

Des nouvelles de la lutte dans les CPR (CRA) en Italie!

Quelques nouvelles des luttes contre la machine à expulser en Italie

Depuis plusieurs mois, les matons et les collabos qui travaillent dans les centres de rétention italiens (CPR) semblent ne pas pouvoir trouver du repos : tentatives d’évasion, grèves de la faim, confrontations avec les keufs se succèdent sans cesse, grâce à la détermination et la rage des prisonniers et prisonnières.

3 juillet : 72 personnes enfermées dans le CPR de Caltannissetta sont en grève de la faim pour lutter contre la rétention et les déportations prévues vers la Tunisie, la dernière d’une série de protestations et révoltes qui ont été nombreuses ces années (comme la destruction de trois bâtiments du centre en décembre 2017).

5 juillet : le jour même de la réouverture de la section pour hommes du CPR de Roma (fermée suite à une grande révolte en 2015), une nouvelle révolte a lieu, pendant laquelle 7 personnes arrivent à s’échapper de la prison pour étrangers.

7 juillet : un détenu du CPR de Torino meurt faute de soins. Dans les jours qui suivent, une révolte secoue le CPR. Une tentative d’incendie, des affrontements avec la police, des prisonniers blessés.

12 juillet : pour protester contre la bouffe immangeable et dans la foulée de la révolte pour le détenu laissé créver, une grève de la faim déboute dans le CPR de Turin. Pendant 3 jours, presque personne mange. Des détenus montent sur le toit, gros tabassages de la part des keufs.

17 juillet : une ordonnance signée directement par le ministre de l’intérieur Salvini établit la déportation d’un copain anarchiste vers son pays d’origine en raison de sa « dangerosité sociale ». Dans l’aéroport de Milan un rassemblement des copaines et solidaires, au dernier moment le recours à la CEDU est accepté et la déportation suspendue. Le copain est renfermé dans le CPR de Bari, il sortira après quatre jours de détention.

22 juillet : double tentative d’évasion du CPR de Turin (les deux personnes ont été malheureusement rattrapés).

28 juillet : toujours à Turin, des incendies ont été déclenchés, un prisonnier monte sur le toit pour résister à sa déportation, et une petite révolte contre le personnel de la cantine a lieu (les détenus jettent la bouffe dégueulasse contre la gueule des opérateurs).

Mais les luttes contre le racisme d’État continuent aussi à l’extérieur des CPR, comme dans les campagnes de Foggia. 11 juillet : à la tentative d’évacuation et de destruction d’une bidonville où vivent des centaines des migrant.e.s, les habitent.e.s opposent une forte résistance. Malgré la destruction de plusieurs baraques, l’évacuation n’a pas lieu.

Pour rappel la lutte s’organise toujours à l’extérieur. Prochaine assemblée de lutte en IDF  le 11 septembre à 18h au CICP. 21 ter Rue Voltaire, métro rue des bolets sur la ligne 9.