« Depuis j’attends qu’ils me disent » Témoignage de prisonniers du cra de Marseille

Depuis la multiplication des fermetures de frontières au début de la semaine, beaucoup de prisonnier.e.s ont été libérés des centres de rétention. Les préfectures continuent jusqu’au bout  à essayer d’expulser quand c’est possible. A la prison pour étranger.e.s de Marseille, la rumeur de la fermeture du centre de rétention a tourné toute la semaine : c’était pour samedi, puis pour lundi… Les dernières infos semblent plutôt dire le contraire: il ne va pas fermé et des personnes continuent à y être enfermé. Si la plupart des prisonniers ont été libérés, il en reste encore une quinzaine à l’intérieur (contre plus d’une centaine en début de semaine). Ces derniers jours, de nouveaux prisonniers sont arrivés, tous des sortants des différentes prisons de la région : Luynes, à Aix, ou la Farlède à Toulon, par exemple. On relaye ici les témoignages de prisonniers détenus dans différents bâtiments de cette prison.
 
« On est plus que 8, 10 dans tous les bâtiments. Hier j’ai vu le juge, ils m’ont dit : « vingt-huit jours. » Ils m’ont ramené de la Farlède, la maison d’arrêt de Toulon. Hier ma famille m’a ramené tous les papiers : mon chéquier, mon certificat d’hébergement, l’extrait de naissance de mon fils. J’ai demandé aux keufs de les récupérer, mais ici ils se foutent de notre gueule. Ils rigolent et tout. Moi j’ai peur qu’ils les aient juste jeté. Depuis, j’attends qu’ils me disent. Lundi je passe en jugement à la cour d’appel à Aix-en-Provence. »
 
« Après-midi du 21 mars. Il reste cinq personnes au bâtiment 0C, et en tout y a 10 personnes dans le CRA. Vous savez, moi je regarde pas beaucoup la télé. J’espère qu’on va tous sortir de là, parce que j’ai une petite fille et un petit garçon qui sont à la maison. Liberté pour tout le monde ! »
 
« Ça se passe mal, c’est la merde ici. Ils ont relâché tout le monde. On attend notre sortie. On est plus nombreux du tout, donc avec les keufs c’est encore pire. Là on est trois au 1er étage, 3 à l’étage du dessous. On est là, et on a envie de sortir. »
 
« Moi, je sors de quatre ans pleins de prison. Apparemment ils veulent me renvoyer au pays ; mais avec la maladie, y a plus de vols vers chez moi. Je sors de quatre ans pleins, et au lieu de respirer, de souffler un peu, ils m’ont pété direct et ils m’ont ramené là. Les personnes qui restent, on demande tous la même chose : Soit on nous renvoie dans un pays, soit ils nous libèrent. »
« Moi je suis arrivé jeudi, je suis sorti de prison jeudi et je suis là. Si le juge accepte pas de me libérer, ça va pas le faire. Dans la prison d’où je viens aussi ca va être la merde : plus de parloir, plus d’activité. C’est sur ça va se révolter à un moment. »
« Dans mon aile y avait deux personnes qui étaient là. Moi j’ai pas compris pourquoi je suis là. Quand j’étais à la prison d’Aix-Luynes 1 – parce que j’étais condamné, Luynes 2 c’est pour les prévenus -, la Cimade m’avait affirmé que les centres de rétention allaient fermer. La dernière fois que j’étais à Fleury ils m’ont ramené direct aux Pays-Bas à la sortie. Mais là, les frontières de Schengen, elles ont fermé. Tout ce qu’on m’a dit, c’est : « Peut-être que vous allez passer devant le juge dans deux jours. »
 
« Quand je suis arrivé là aujourd’hui, on a trouvé un gars, ça fait dix jours qu’il est ici, un autre ça fait trois jours. Nous on est arrivé à deux de la même prison. Ça veut dire quoi ça ? Moi, normalement, j’ai fini ma peine, c’est pas normal ! …Et nos familles sont confinées dehors. Je passe lundi au tribunal, mais comment je fais pour me faire envoyer les papiers ? Parce que la poste est fermée aujourd’hui, et y a pas l’association dans le centre le week-end. Hier ils ont libéré 19 personnes, avant-hier plus ou moins pareil. Pour nous, la situation c’est comment ? »
 
« Ici y a rien : plus de parloirs, plus de gâteaux, plus de clopes, plus de recharges Lyca. Je mange rien, je bois juste un café le matin. »
 
 
Pour appeler les cabines en solidarité avec les prisonnièr.e.s c’est ici. Sur ces cabines c’est directement des prisonniers ou prisonnières qui devraient vous répondre ! A faire tourner un maximum !
Si vous avez des témoignages de proches incarcérés dans des centres de rétentions vous pouvez les envoyer sur: abaslescra@riseup.net
 

ILS NOUS DISENT : « VOUS, VOUS AVEZ FAIT DE LA PRISON, ON REFUSE DE VOUS LIBERER. » Témoignage de prisonniers de Lille-Lesquin

Témoignage de prisonniers d’un des bâtiments de la taule pour étrangers de Lille-Lesquin

Après l’annonce dans la presse qu’un prisonnier de ce centre de rétention administrative (CRA) avait le coronavirus et la suppression des parloirs pour plusieurs semaines, des prisonniers s’étaient mis en grève de la faim dans presque tous les bâtiments. On peut lire ici leur communiqué daté du 15 mars. Les frontières sont fermées depuis plusieurs jours, la préfecture ne peut plus expulser ; les juges ont donc commencé à libérer massivement : le vendredi 20 mars au soir, il ne restait que 18 prisonniers. Quasiment tous des sortants de prisons, comme à Oissel, Marseille, et sûrement d’autres centres encore. Ils se demandent pourquoi ils sont encore là. Nous relayons ici leurs témoignages. Tous les prisonniers à qui nous avons parlé nous ont dit de faire entendre la même demande : « Liberté pour tous, et maintenant ! »

19 mars 2020

L’OFII est fermé, donc y a plus de clopes, de recharges ou quoi. Le greffe pour les documents et les demandes de mise en liberté, c’est pas possible d’y aller ces derniers temps. Y a eu cinq libérations aujourd’hui. Tous ceux qui sont passé en jugements sont libres. Personne veut nous écouter. On nous dit juste de fermer notre gueule et qu’on sera peut-être libérés. Y a toujours pas de ménage dans les chambre (depuis vendredi 13). J’ai une tendinite et on me donne du doliprane et des anti-inflammatoires. Du coup, là, j’ai demandé le greffe. Hier ils m’ont vu avec le briquet dans la main ; ils m’ont dit: « Ok, tu peux le garder, mais tu fermes ta gueule. » La promenade ferme à 16 heures. C’est une petite cour. Ma première mise en rétention, c’était en août 2019, et c’était un peu mieux. Les promenades fermaient pas, déjà. Ceux qui ont des preuves [de domiciliation], au moins, faites-les sortir avec une assignation à résidence, je sais pas ! Si on demande un responsable, on nous dit : « Ferme ta gueule. » Y a plus du tout de familles qui viennent nous voir. Moi, je mangeais uniquement au parloir, quand on venait me visiter. Je vais faire comment ? Depuis lundi [16 mars] je mange pas ; je suis en grève de la faim. Ils mettent de la vieille bouffe. Devant les caméras, ils nous ont donnés des bouteilles d’eau Cristaline. Même dans les chambres, ils lavent que devant les portes. Comme ça pour les caméras c’est bon, la personne du ménage est rentrée dans les chambres. On veut pas rester comme ça dans la saleté. On veut pas. On leur a dit de nous donner des balais, et on fait nous-mêmes ! Ce matin, c’estt le commandant qui nous a dit de sortir de nos chambres et d’aller dans la promenade pour qu’ils puissent laver ; Et ils ont pas lavé.

Et l’association présente dans le centre, l’Ordre de Malte, il dit quoi?

L’Ordre de Malte? Ils viennent plus, là. Ils ont collé un papier sur la porte et tu peux les appeler. Ils sont réactifs, ça va ; ils répondent. Ils nous ont dit qu’il y a pas de date prévue pour les [comparutions devant le] juge des libertés et de la détention (JLD). Pour l’instant, y a pas de jugement administratif. Ils ont fait des demandes de mise en liberté et les ont fait passer dans les cellules.

Aujourd’hui y a 40 personnes qui vont passer devant le juge, d’après l’Ordre de Malte.

20 mars 2020

Midi

« On est plus que 18 prisonniers répartis sur trois bâtiments. Quasiment tous ceux qui sont là, ils sortent de taule ; on se demande pourquoi. »

 

« Le matin, ils [les policiers] ont fait semblant d’avoir mis des masques et des gants et tout ; sauf qu’après, à l’heure de manger, ben ils ont tout enlevé. C’est pour ça qu’on est énervés : ils vont à l’extérieur [du centre] et après ils reviennent nous voir comme ça. Normal, nous, on a peur ! Y avait un policier qui jouait sur la table de ping-pong qui a posé sa tête sur la table pendant un petit moment quand même. Après il est venu nous voir pour nous dire qu’il était fatigué et tout. Il a aussi demandé aux gens de jouer avec lui, et ça je trouve pas ça normal. »

 

« En plus, nous, ce qui nous inquiète encore plus, c’est ce qu’on entend ; parce qu’ici, on a le téléphone, on a la télévision. On entend qu’y a des gens qui sortent de la prison, et là, y a un copain à moi, ca fait huit mois qu’il est sorti de prison. Depuis huit mois, il a pas fait une seule garde à vue, et malgré tout ils lui ont refusé la sortie et il passe en cour d’appel dans deux jours. Aujourd’hui [le 20 mars] à midi, on nous a donné à manger un repas périmé depuis quatre jours. Ils nous ont donné des pommes de terres avec de la crème fraiche périmée depuis quelques jours, alors qu’on sait tous que les produits laitiers périmés, ça fait des bactéries et tout dans notre organisme. Ce sera tout pour moi aujourd’hui, et puis si j’ai des nouvelles je te recontacte. Mais si vous voulez m’appeler à n’importe quel moment, je serai là pour répondre. »

Le soir

« On n’est plus que 14. »

« Pour les témoignages, c’est vrai que c’est compliqué pour nous, parce qu’y en a beaucoup qui parlent pas bien français, mais moi je suis dispo, pas de problème. Ils nous disent : « Vous, vous avez de la prison, on refuse de vous libérer. » Y en a quand même deux qui ont été libérés aujourd’hui qui étaient sortis de prison. »

 

« Bonjour. Moi, je vous laisse un message, là, parce qu’ils sont en train de me torturer, ici. Je viens de sortir de prison, je suis sorti le 1er février. Je suis encore là : on m’a refusé hier une demande de remise en liberté. On va rester que trois ; qui va sortir de la prison, on sait pas. On espère que vous faites l’impossible pour nous sortir. On est pas bien ici, on est pas bien du tout. On mange pas halal. On nous ramène des repas pas halal, ça veut dire qu’ils nous respectent même pas. En plus, ils nous ramènent des repas plus valable, tu comprends ? De trois-quatre jours, ils sont plus valables. Ces gens-là sont en train de nous torturer, et personne parle de nous. On demande le responsable, le capitaine ou le commandant, il vient jamais. Et voilà, sur tout ça, on laisse ce message pour faire l’impossible pour le sortir et le passer à des gens.

« Ils ont dit que les gens qui ont fait de la prison, ils sortent pas. Eh ben y a une heure et demi, ils en ont libéré deux qui sortaient de prison ! J’espère qu’en parler dehors ça nous fera sortir. On est en galère, on est en chien: pas de cigarettes, rien à manger. Rien, rien ; vrai, c’est pas que je te mens. C’est juste qu’y a tout ce qu’on oublie de raconter. Dès qu’on voit quelque chose on vous le dira. »

« Le copain avec qui tu parlais d’habitude, comment te dire, il a été libéré tout à l’heure ! Y a des gens qui nous disent: « Ouais, vous avez fait la prison, vous allez rester ici. On refuse de vous libérer. Quand même, nous on est là, on a des briquets. Eux-mêmes, les policiers nous ramènent des briquets. On crève de faim. Y a plus rien, plus de parloirs, rien à fumer. Faut acheter auprès de l’OFII, ca veut dire que si t’as pas d’argent tu fumes pas. Pas de cigarettes, rien. D’où, nous, on va ramener de l’argent? Les gens peuvent plus nous rendre visite, alors on reçoit plus de cigarettes ni de bouffe, tout ça. On peut rien avoir. Ils sont entrain de nous torturer, ces gens-là. On comprend plus rien. Nos proches, même s’ils veulent venir poser un paquet de clopes, ils refusent. Quand on demande un tribunal, ils nous disent : « Attends, attends, attends… » Ben on attend, et on est encore en train d’attendre. J’sais pas ce qu’on attend, mais tout à l’heure, ils sont venus, ils nous ont dit : « Y a plus de préfet, y a plus de travail, y a rien.  » Ça veut dire qu’y faut attendre au moins jusqu’à dimanche. Ils sont en train de nous torturer c’est pas possible, y a plus personne qui nous défend ! L’association, l’Ordre de Malte, là, on les appelle. Ils nous disent : « Ouais, attends, j’fais ça, j’fais ça, et attends… » Mais de toute façon y a plus rien, ils disent ça juste pour nous calmer. Ouais, on est d’accord, on a fait des conneries, ils nous ont fait payer en prison. Mais là ils sont en train de nous torturer. Récemment ils m’ont mis un outrage ; j’ai les documents et tout. Ils m’ont dit : « Viens voir le commandant. Je suis venu le voir tranquillement devant les caméras et ils m’ont mis à l’isolement. Je me suis embrouillé avec eux et ils m’ont mis un outrage pour provocation. Ça veut dire qu’ils veulent me renvoyer en prison. Mais y a pas que moi même les gens qui sont avec nous. On est tous dans le centre, on est même pas 14. Dans tous le centre, dans 4 zones. Ils ont accepté de libérer les autres, mais nous on sait pas pourquoi. Y a pas de réponse. Personne qui nous donne des renseignements. Ils s’en foutent de nous. Déjà, ils [les policiers de la PAF] viennent nous voir sans masques ni gants. Mais eux ils sortent dehors et ils reviennent, et nous on est ici. Ça veut dire que si on attrape le corona ou je sais pas quoi, c’est à cause d’eux. Y en a un avec moi, il vient de sortir de huit mois de prison, ça veut dire que ça existe même pas, le coronavirus. Moi, je viens de sortir de neuf mois, un autre de neuf mois aussi. Aujourd’hui, ca fait cinquante jours que je suis ici ; ils m’ont pas libéré, rien du tout. Y en a un autre qui a rien fait, qu’y veulent pas libérer. J’sais pas pourquoi ils lui refusent. Il a une demande d’asile en Suisse, donc il a demandé à retourner là-bas, mais on lui a dit « Les frontières sont fermées », alors qu’est ce qu’il fait ici? Nous on vous demande rien. On demande la libération. Vive la liberté. Merci à vous tous. »

« Moi je suis arrivé en octobre 1999. Ca fait la quatrième fois que je viens ici. Toujours je fais le maximum. Hier j’ai demandé au chef, il m’a dit : « C’est parce que tu fais le bordel. » Mais le bordel c’est eux qui le cherchent. Y a rien. Qu’est ce qu’on doit manger, qu’est ce qu’on doit fumer ? Tout le monde s’en fout de nous. On a appelé les journalistes mais tout le monde s’en fout. On demande à ce qu’ils libèrent les gens d’ici le plus rapidement possible ; c’est tout. »

 

Le 21.03.2020

Un prisonnier du centre de rétention qui était sortit la veille donne quelques nouvelles:

Ils sont plus que 4 dans la zone f. D’après eux y a peu d’effectifs de police. Ils sont dans l’oubli. Toujours pas de visite, pas de nettoyage, pas de clope. Ils viennent les voir juste à l’heure du repas. Ils vont pas bien

 

Le communiqué de prisonnier du CRA de Lille-Lesquin:

« On préfére mourir de faim que de cette merde ! » Communiqué des prisonniers du centre de rétention de Lille-Lesquin du 15 mars

Madrid et Rome – Communiqué et mise à jour sur les CIE/CPR

On traduit et on relaie deux textes parus sur hurriya.noblogs.org sur la situation dans les prisons pour sans papiers en Espagne et en Italie

  • COMMUNIQUE DES PRISONNIERS DU CRA DE ALUCHE, MADRID

Voici le communiqué qui nous ont fait parvenir les rétenus du CIE de Aluche, Madrid, après la révolte du 17 mars.
Ne les laissons pas seuls, soyons solidaires avec eux !
Feux aux CIE !*

*Centro de Internamiento de Extranjeros

Aux juges, à la presse, aux journalistes, aux citoyen.ne.s de Madrid, par la présente nous vous informons de notre situation actuelle, aujourd’hui 17 mars 2020, dans un moment de pandémie mondiale.
Notre état de santé est en grand danger, parce qu’il y a beaucoup de détenus avec des symptômes de cette pandémie qu’on appelle Coronavirus. On est à risque, 145 prisonniers, et nous voulons souligner les points suivants :
1. La nourriture qu’on nous donne est préparée par des personnes qui rentrent chez eux comme si de rien n’était et qui reviennent dans cette structure, et donc qui nous exposent au Coronavirus. Si les bar, les resto sont fermés, pourquoi nous, qui sommes emprisonnés pour une raison administrative, nous devons nous exposer à ce risque ? Nous demandons le droit à l’égalité.
2. Il y a une pandémie et les policiers qui nous surveillent exercent leurs fonctions et changements d’équipes comme si de rien n’était, en rentrant tous les jours chez eux, et donc ils peuvent nous infecter.
3. Il y a un médecin qui nous a traité avec des antidouleurs mais beaucoup d’entre nous présentent des symptômes de cette maladie et nous n’avons pas été testés pour savoir si on a été contaminés.
4. De plus, le médecin rentre aussi chez lui comme si tout était normal, les infirmières aussi. Nous ne savons pas s’il ou elles travaillent dans d’autres institutions et le risque augmente davantage.
5. Nous demandons de l’aide immédiatement parce qu’on est des êtres humains et on nous traite comme des animaux.
6. On joint à ce communiqué les signatures de tous les détenus.
7. À partir de maintenant nous nous mettons en grève de la faim.

Voici une vidéo qui circule sur la lutte dans le CIE :

 

**************************************************

  • NOUVELLES DEPUIS LE CPR DE PONTE GALERIA, ROME

Depuis l’intérieur on nous fait savoir que pour l’instant il n’y a pas de révoltes, les copines se sont confinées dans leurs chambres parce qu’elles ont peur d’être contaminées à cause du virus. Par contre elles nous racontent qu’il y a deux jours une femme tunisienne a avalé de la javel et elle a été amenée à l’hôpital. Elle n’est pas encore revenue au centre, on n’a pas de nouvelles d’elle.  Après cette histoire le Directeur du centre s’est adressé aux prisonnières, qui lui ont demandé des meilleures conditions de vie (nourriture, soins) et qui ont exprimé leurs craintes par rapport à la contagion, mais à ce qu’il paraît le Directeur a fait le sourd et il est parti en leur disant juste « je suis désolé ».
Il paraît que ces derniers jours aucune nouvelle personne est arrivée au centre, cependant on nous dit que hier deux hommes ont été amenés au centre, mais on n’a pas eu de nouvelles du bâtiment des hommes.
Par d’autres sources, on sait qu’il y a 30 femmes à l’intérieur du CPR, de différentes nationalités, dont 10 qui viennent du Maroc et de la Tunisie. Les entrées dans le CPR sont fermées pour l’instant, mais cependant on continue à donner des laissez-passer.
Ni les associations ni les avocats peuvent entre à Ponte Galeria. Les seuls qui sont autorisés à le faire sont la « communauté de Saint Egidio » ; les copines par contre nous disent que jusqu’à présent elles ont vu personne.