« France Terre d’Asile n’est qu’une association de paille » : les prisonniers demandent le départ de FTDA du CRA de Oissel !

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Le collectif des prisonniers du CRA de Oissel est toujours en lutte, et continue à demander le départ de France Terre d’Asile avec un nouveau communiqué (après celui de la semaine dernière, ici), et en témoignant à la radio ce qu’ils pensent de FTDA.

La situation à Oissel reste dure : si la grève de la faim du 22 janvier a fait gagner aux prisonniers la possibilité d’avoir un repas végétarien, le chauffage est encore cassé. Surtout, les intimidations de la part des flics n’ont pas arreté, les tabassages non plus. Jeudi dernier un prisonnier a été tapé dans la cellule d’isolement, à coté de la pièce où France Terre d’Asile a son bureau. Les prisonniers entendaient leur copain qui criait, mais apparemment l’ouïe des salarié.e.s de FTDA fonctionne moins bien… Après l’isolement, le prisonnier a été déporté.

Des personnes solidaires avec les prisonniers ont continué à appeler FTDA de l’extérieur pour dénoncer leur inaction et la complicité totale avec la police et la préfecture (voici son numéro : 02.35.68.75.67). Les dirigéants de FTDA n’ont pas apprécié qu’on leur dise ce qu’ils sont vraiment, c’est-à-dire des collabos. Au point que Pierre Henry, directeur générale de FTDA (et candidat pour le 10ème arrondissement de Paris), avec son typique paternalisme dégueulasse, déclare que les prisonniers seraient « manipulés » par « des militants de l’ultra-gauche qui se battent contre l’existence des CRA« . Comme si les personnes sans-papiers avaient jamais eu besoin d’attendre quelqu’un pour se révolter contre la machine à expulser…

Le collectif des prisonniers de Oissel a décidé de répondre avec un communiqué :

Bonjour,
Nous répondons aux déclarations de président de France Terre d’asile, qui prétend que le collectif des personnes retenues est manipulé par l’ultra gauche. Il y a un décalage entre le déclaratif et la réalité. Cela nous a amené à dire que ce ne sont que des propos malheureux. C’est vrai que notre collectif ne peut pas plaire à tout le monde. Le président de France Terre d’asile ferait mieux de balayer devant sa porte.

Que plaise ou non, nous réclamons haut et fort le départ des 3 réprésentants de France Terre d’Asile au CRA de Oissel, car ils ne sont pas à la hauteur de leur mission. On se pose des questions en permanence sur France Terre d’Asile. Mais nous ne rentrons pas dans aucune polémique, on s’intérroge sur cette association avec un esprit critique, car au fond France Terre d’Asile n’est qu’une association de paille. Affaire à suivre »

Et encore, pendant l’émission radio de l’Envolée de vendredi dernier, un prisonnier a raconté ce que « France Terre de cauchemar » fait et fait pas dans le CRA de Oissel.

 

QUE DISPARAISSENT LES PRISONS POUR SANS-PAPIERS LIBERTÉ POUR TOU.TE.S !

Les Centres de rétention administrative (CRA) sont des prisons pour enfermer et expulser les sans-p­apiers. Dans ces lieux, les conditions de vie sont pourries et les violences policières sont quotidiennes : insultes racistes et sexistes, isolement, tabassages, refus de soins… les morts aussi sont fréquentes, comme au CRA de Vincennes où depuis août deux personnes sont décédées. C’est l’État qui les a tué !


Pour faire face à ça, les prisonniers-ères sans-papiers s’organisent à l’intérieur pour se défendre, luttent contre les expulsions et contre les violences des flics, lancent des grèves de la faim, s’évadent et se révoltent. À l’extérieur, des personnes solidaires essaient de faire sortir leur parole, de soutenir leurs luttes, de se battre contre la machine à expulser. Les CRA doivent disparaître !

Au CRA de Oissel (près de Rouen), après l’énième tabassage de la part des keufs, les prisonniers sont entrés en grève de la faim et continuent à résister collectivement. Mais les policiers n’arrêtent pas leurs provocations et tapent violemment les gens enfermés. France Terre d’Asile, l’association qui est censée fournir un soutien aux prisonniers, ferme ses yeux et sa gueule. Le collectif de prisonniers de Oissel demande son départ immédiat du CRA : FTDA, c’est des collabos !

Samedi 1 février, l’Assemblée contre les CRA IdF propose un moment public à Barbès

  • Faisons sortir la parole des prisonniers-ères : On transmettra des appels de copains enfermés en CRA qui racontent comment ça se passe dans ces prisons, parlent des luttes en cours et de la répression.

  • Soyons solidaires avec les luttes contre les CRA, en France et partout ailleurs : Suite à plusieurs morts dans les CRA en Italie, les camarades là-bas ont lancé une mobilisation nationale pour le 1 février : des rassemblements ont lieu dans plusieurs villes italiennes, pour exiger la libération de tou.te.s les prisonniers-ères sans-papiers.

  • Dénonçons les collabos : Ce ne sont pas seulement les flics et la Préfecture qui font fonctionner la machine à expulser. Ce sont aussi des boites qui font du fric sur les CRA, les compagnies aériennes qui déportent, les associations humanitaires qui font semblant de rien voir.

RDV Samedi 1 Février, à partir de 16 heures,

Bvd de la Chapelle au niveau de rue Caplat, à côté du métro Barbès

PRISES DE PAROLES ET APPELS DES PRISONNIERS

A BAS LES CRA, LIBERTÉ POUR TOUT·ES

Temoignages suite au parloir sauvage aux mesnils-amelot le 25/01

On a entendu crier « liberté liberté » donc on savait que ça parlait de nous, que c’était pour nous

On lâche rien ! Samedi 25 janvier, on est venu·es à plusieurs dizaines de toute la france pour faire entendre notre solidarité aux prisonnier·es du CRA du Mesnil Amelot.

Pendant plus de 30 minutes, on a pu crier bien fort notre soutien aux personnes enfermées et notre deter de voir la destruction totale de la machine à expulser. « Liberté, huriya, freedom, azadie », « pierres par pierres, murs par murs, nous détruirons les centres de rétention » se sont mêlés aux sons des grillages secoués par les personnes enfermées!

Quelques récits de l’intérieur au téléphone le lendemain :

Centre de rétention 2 du Mesnil Amelot, Bâtiment 11

Après le dîner chacun était dans sa chambre. On a entendu le bruit dehors, que c’était une manisfestation. On a entendu crier « liberté liberté » donc on savait que ça parlait de nous, que c’était pour nous. On est sorti et on a crié aussi « liberté ». Ils avaient déjà fermé la grille du bâtiment. Ils ont fermé juste avant. Ils ouvrent le matin quand on va prendre le petit déjeuner mais le soir y’a pas d’heure précise, ils ferment la grille à l’heure qu’ils veulent, en général c’est après 20h, après on peut plus rejoindre les gars des autres bâtiments, ils nous empêchent de parler entre nous.

Mais là ils ont fermé tôt, hier, bizarrement, ça a été très vite fermé comme si ils savaient ce qui allait se passer. On est tous sortis de nos chambres dans la cours, nous dans notre chambre on est 3. On a tous crié, c’est tout ce qu’on peut faire, on a que nos voix pour crier. Ca criait aussi au 9, au 10 et au 12. Les policiers tournaient autour. Après je suis rentré parce que j’avais froid j’étais pas équipé comme les autres et après chacun est rentré.

Ce matin ils ont tabassé quelqu’un. A 9 heures ils viennent pour le nettoyage et nous font tous sortir vite mais là il fait froid, il était en train de se laver, on sait pas ce qu’il sait passé exactement mais ils l’ont tabassé et là on sait pas où il est.

Un deuxième prisonnier du CRA 2

Ouais les keufs ils sont venus et ils ont gazé vite fait vers le 12. Ptet les gens ils essayaient de casser les portes… Mais on a raison. On mange pas bien. Aujourd’hui ils ont ramené quelqu’un en GAV pour le tabasser. Ils l’ont mis dans un coin sans caméra et ils l’ont massacré.

Un troisième prisonnier du CRA 2

Samedi soir, on était là après le diner quand on est rentré chacun dans sa chambre, on a des potes qui criaient, des personnes qui ont voilà qui criaient « liberté liberté liberté »…

Du coup chacun sort de sa chambre, et voilà on a crié liberté, pendant ce temps la police était là, elle tourne autour.

Tout le monde est sorti des chambres bâtiment 3, bâtiment 11, 9 et ainsi de suite, voila. Ça criait liberté liberté, et après chacun est rentré voila.

Il se passe plein de choses bizarres ici, y’a quelqu’un qui ici s’est fait tabasser par la police.

C’est dans mon bâtiment, bâtiment 11. A neuf heures on nous demande de sortir pour aller. Bon y’en a on besoin de sortir pour se laver les yeux, on doit se laver la bouche pour voilà pour sortir. Il s’est lave la bouche et c’est parti en cacahuete; dimanche soir. Hier soir ils l’ont ramené. Il a passé la journée à l’isolement, c’est ce matin tu vois, oui il il est retourné ce matin.

Bâtiment 11, ils l’ont pris, on sait pas ou ils l’ont amené, ils l’ont menotté et ils sont partis avec. C’est ce matin on l’a revu. Je crois qu’il a dormi à l’isolement.

Centre de retention 3 du Mesnil Amelot, bâtiment 8

Hier (samedi soir) tout le monde était content. Quand j’ai su, j’ai dit dehors tout le monde! Y’a quatre bâtiments ici et tout le monde il crie! Ils criaient tous liberté. On était 100% content !

La police, ils ont un peu paniqué. Alors ils tournent en haut et en bas. Il y a eu des renforts de sécurité avec des petits camions. Du coup chaque jour d’habitude y’a des pointages à 21h45. Hier à 20h20 ils nous ont enfermé. Ils ont peur. Quand j’ai demandé à un policier « Pourquoi? », il m’a répondu « c’est à cause de votre bordel ». Moi c’est bâtiment 8 et on est 10 cellules, y’a 2 lits dans chaques cellule et tout le monde est sorti.

 

A l’extérieur, on est reparti·es à travers champs, qu’à cela ne tienne, nous reviendrons tant que nous n’aurons pas dansé sur les cendres de rétention !

A BAS LES CRA, LIBERTÉ POUR TOUT·ES