Depuis 3 ans que l’assemblée d’Ile de France contre les centres de rétention existe, il est arrivé qu’on soit confronté à des situations compliquées dans nos liens avec les personnes enfermées à l‘intérieur des CRA. Des retenus avec qui on était en contact avaient parfois été condamnés pour des violences sexistes et sexuelles (harcèlement, violences conjugales, agressions sexuelles, viols). La plupart du temps nous l’avons appris car la personne nous l’a dit elle-même (en général parce qu’elle avait été envoyée en CRA à sa sortie de prison), ou bien parce que sa compagne nous l’a dit. En mars 2021, suite à l’incendie ayant eu lieu au CRA du Mesnil-Amelot, 7 personnes sont passées devant le tribunal de Meaux : au cours du travail d’antirépression que nous avons tenté de faire, nous avons été confronté à leurs dossiers pénaux et appris que plusieurs d’entre eux avaient été condamnés pour des violences sexistes. Ont suivi de nombreux débats sur la forme du soutien que nous avions envie de leur apporter : si nous étions globalement tous.tes d’accord pour continuer le travail minimal d’antirep afin d’exprimer notre solidarité avec la révolte survenue en janvier, il n’y avait pas de consensus sur le fait de pousser le soutien plus loin (notamment maintenir une correspondance avec eux, aller en parloir, envoyer des mandats). Est ce qu’on avait vraiment envie de faire ça ? Si d’habitude, on part plutôt du postulat qu’on interagit avec les personnes en CRA en tant que personnes qui subissent le racisme d’Etat et l’enfermement, sans distinction quant à leurs parcours, que faire une fois que l’on sait que telle personne a commis un viol ou battait sa femme ? Dans le cas des prisonniers de l’incendie, nous avions appris les faits via le dossier judiciaire : est-ce qu’on voulait vraiment se baser sur le casier des gens, c’est-à-dire un produit de la police et de la justice que l’on rejette, pour construire notre action politique ?
« C’est facile de rentrer ici mais c’est difficile de sortir » : témoignage d’un prisonnier du CRA de Mesnil-Amelot
Retranscription d’un coup de fil d’un prisonnier de Mesnil Amelot pendant l’émission de l’Envolée du 10 septembre 2021. Le copain, enfermé depuis presque 6 mois (alors que la limite légale serait de 3 mois), parle de la situation sanitaire dans le CRA, des aller-retours entre CRA et taule, de la criminalisation du refus de test, des violences policières, de la bouffe dégueulasse…
Il raconte aussi que certains pays (comme le Mali) ont arreté de demander un test Covid pour les vols d’expulsion : les prisonniers.ères peuvent alors etre expulsé.e.s meme s’iels refusent le test !
Vous pouvez écouter l’appel ici [à partir de la minute 26], ou lire la retranscription plus bas.
Résistance collective à une expulsion dans le CRA de Vincennes !
Un prisonnier du CRA de Vincennes raconte d’une importante action de solidarité menée la semaine dernière pour empecher l’expulsion d’un prisonnier. Une forte répression a suivi, et le prisonnier qui témoigne a un vol prévu pour demain !
Beaucoup de force à lui et aux autres, vive la lutte des prisonniers-ères !
/Un pote tunisien devait être expulsé, alors on est rentrés à 11 dans la chambre, on a fait semblant de lui dire au revoir, et on a bloqué la porte. On était 12, ils ont essayé de forcer la porte avec un gros truc en s’y mettant à 3, mais ça a pas marché, pendant 1h ça a pas marché ils pouvaient pas ouvrir la porte.
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