Communiqué du 4 février 2020 des prisonniers de Oissel: « Notre mobilisation continue »

Depuis le mercredi 22 janvier 2020, les prisonniers de Oissel s’organisent pour résister face à la PAF (police aux frontières) qui tabasse, humilie et expulse. Mais aussi pour demander le départ de l’association du centre de rétention, France Terre d’Asile, qui plutôt que de soutenir les prisonniers dans leurs revendications prefère invisibiliser leurs luttes et se mettre du côté des keufs.

“France Terre d’Asile n’est qu’une association de paille” : les prisonniers demandent le départ de FTDA du CRA de Oissel !

Pour le moment la seule réponse des keufs ca a été de proposer des repas végétariens degueu, mais les problèmes importants sont toujours là: les violences policières, le mitard, FTDA, les expulsions.

 

« Bonsoir,

Nous vous informons que notre mobilisation continue pour obtenir satisfaction sur l’ensemble de nos revendications (conditions de rétentions). Si nous ne sommes pas entendus, nous serons bien obligés de faire un appel à nouveau à la grève de la faim. La décision à été prise à la réunion d’hier (du 03 février) par les retenus.

Mais nous gardons espoir que les choses évoluent. Nous remercions tous les associations qui nous soutiennes et qui nous apporte leur solidarité, dans cette mobilisation qui est juste.

Les prisonniers de Oissel, le  4 février

 

La veille les prisonniers du collectif de retenus de Oissel tenaient à informer qu’un des prisonnier tabassé cette semaine par la police avait été liberé le 03 février.

Suite à cette libération, on maintient notre mobilisation. Aujourd’hui une réunion se tiendra. Vu la tournure des évènements pour discuter et pour définir d’autres actions.

 

Pour rappel si vous voulez apporter votre solidarité aux prisonniers en lutte de Oissel ou d’ailleurs:

Dans tous les centres de rétentions (sauf quand la police les casse) y a des cabines publiques auxquelles les prisonniers ont accès sans intermédiaire.

Cabine Oissel:  02 35 68 61 56 / 77 09

« France Terre d’Asile n’est qu’une association de paille » : les prisonniers demandent le départ de FTDA du CRA de Oissel !

modèle de newsletter - France terre d'asile

Le collectif des prisonniers du CRA de Oissel est toujours en lutte, et continue à demander le départ de France Terre d’Asile avec un nouveau communiqué (après celui de la semaine dernière, ici), et en témoignant à la radio ce qu’ils pensent de FTDA.

La situation à Oissel reste dure : si la grève de la faim du 22 janvier a fait gagner aux prisonniers la possibilité d’avoir un repas végétarien, le chauffage est encore cassé. Surtout, les intimidations de la part des flics n’ont pas arreté, les tabassages non plus. Jeudi dernier un prisonnier a été tapé dans la cellule d’isolement, à coté de la pièce où France Terre d’Asile a son bureau. Les prisonniers entendaient leur copain qui criait, mais apparemment l’ouïe des salarié.e.s de FTDA fonctionne moins bien… Après l’isolement, le prisonnier a été déporté.

Des personnes solidaires avec les prisonniers ont continué à appeler FTDA de l’extérieur pour dénoncer leur inaction et la complicité totale avec la police et la préfecture (voici son numéro : 02.35.68.75.67). Les dirigéants de FTDA n’ont pas apprécié qu’on leur dise ce qu’ils sont vraiment, c’est-à-dire des collabos. Au point que Pierre Henry, directeur générale de FTDA (et candidat pour le 10ème arrondissement de Paris), avec son typique paternalisme dégueulasse, déclare que les prisonniers seraient « manipulés » par « des militants de l’ultra-gauche qui se battent contre l’existence des CRA« . Comme si les personnes sans-papiers avaient jamais eu besoin d’attendre quelqu’un pour se révolter contre la machine à expulser…

Le collectif des prisonniers de Oissel a décidé de répondre avec un communiqué :

Bonjour,
Nous répondons aux déclarations de président de France Terre d’asile, qui prétend que le collectif des personnes retenues est manipulé par l’ultra gauche. Il y a un décalage entre le déclaratif et la réalité. Cela nous a amené à dire que ce ne sont que des propos malheureux. C’est vrai que notre collectif ne peut pas plaire à tout le monde. Le président de France Terre d’asile ferait mieux de balayer devant sa porte.

Que plaise ou non, nous réclamons haut et fort le départ des 3 réprésentants de France Terre d’Asile au CRA de Oissel, car ils ne sont pas à la hauteur de leur mission. On se pose des questions en permanence sur France Terre d’Asile. Mais nous ne rentrons pas dans aucune polémique, on s’intérroge sur cette association avec un esprit critique, car au fond France Terre d’Asile n’est qu’une association de paille. Affaire à suivre »

Et encore, pendant l’émission radio de l’Envolée de vendredi dernier, un prisonnier a raconté ce que « France Terre de cauchemar » fait et fait pas dans le CRA de Oissel.

 

QUE DISPARAISSENT LES PRISONS POUR SANS-PAPIERS LIBERTÉ POUR TOU.TE.S !

Les Centres de rétention administrative (CRA) sont des prisons pour enfermer et expulser les sans-p­apiers. Dans ces lieux, les conditions de vie sont pourries et les violences policières sont quotidiennes : insultes racistes et sexistes, isolement, tabassages, refus de soins… les morts aussi sont fréquentes, comme au CRA de Vincennes où depuis août deux personnes sont décédées. C’est l’État qui les a tué !


Pour faire face à ça, les prisonniers-ères sans-papiers s’organisent à l’intérieur pour se défendre, luttent contre les expulsions et contre les violences des flics, lancent des grèves de la faim, s’évadent et se révoltent. À l’extérieur, des personnes solidaires essaient de faire sortir leur parole, de soutenir leurs luttes, de se battre contre la machine à expulser. Les CRA doivent disparaître !

Au CRA de Oissel (près de Rouen), après l’énième tabassage de la part des keufs, les prisonniers sont entrés en grève de la faim et continuent à résister collectivement. Mais les policiers n’arrêtent pas leurs provocations et tapent violemment les gens enfermés. France Terre d’Asile, l’association qui est censée fournir un soutien aux prisonniers, ferme ses yeux et sa gueule. Le collectif de prisonniers de Oissel demande son départ immédiat du CRA : FTDA, c’est des collabos !

Samedi 1 février, l’Assemblée contre les CRA IdF propose un moment public à Barbès

  • Faisons sortir la parole des prisonniers-ères : On transmettra des appels de copains enfermés en CRA qui racontent comment ça se passe dans ces prisons, parlent des luttes en cours et de la répression.

  • Soyons solidaires avec les luttes contre les CRA, en France et partout ailleurs : Suite à plusieurs morts dans les CRA en Italie, les camarades là-bas ont lancé une mobilisation nationale pour le 1 février : des rassemblements ont lieu dans plusieurs villes italiennes, pour exiger la libération de tou.te.s les prisonniers-ères sans-papiers.

  • Dénonçons les collabos : Ce ne sont pas seulement les flics et la Préfecture qui font fonctionner la machine à expulser. Ce sont aussi des boites qui font du fric sur les CRA, les compagnies aériennes qui déportent, les associations humanitaires qui font semblant de rien voir.

RDV Samedi 1 Février, à partir de 16 heures,

Bvd de la Chapelle au niveau de rue Caplat, à côté du métro Barbès

PRISES DE PAROLES ET APPELS DES PRISONNIERS

A BAS LES CRA, LIBERTÉ POUR TOUT·ES