Turin : Expulsion de l’Asilo, Opération étincelle, la répression n’arrêtera pas les luttes !

Le matin du 7 février dernier, au cours d’une opération de police, les flics bouclent le quartier d’Aurora à Turin et forcent les barricades de l’Asilo Occupato.

Si ce n’est pas la première fois, celle-ci est différente des précédentes puisqu’il s’agit cette fois d’expulser le bâtiment occupé depuis 24 ans. Décidé-e-s à résister, les habitant-e-s présent-e-s à l’intérieur réussissent à monter sur le toit de l’ancienne école et à y rester 30 heures, soutenu-e-s par des rassemblements et manifestations de solidarité s’approchant du bâtiment aussi près que le permet l’impressionnant dispositif policier. Une semaine après, le quartier reste lourdement militarisé.

Les flics ne se sont par ailleurs pas présentés les mains vides, mais avec des mandats d’arrêts à l’encontre de sept personnes, six d’entre elles se trouvent actuellement en détention provisoire à la prison de Turin. Elles sont accusées d’« association de malfaiteurs à visée subversive », joker de l’arsenal répressif italien, fréquemment utilisé dans les dernières décennies contre des compagnon-ne-s. D’après les médias, il s’agirait de 21 attaques dans toute l’Italie entre 2015 et 2018 contre des entreprises qui collaborent à la machine à expulser, de la construction à la gestion des CIE/CPR (centres de rétention). Des informations plus précises de la part des compagnon-ne-s de Turin arriveront bientôt.

Dès le début de matinée, Chiara Appendino, maire de Turin, s’est félicitée de l’expulsion sur les réseaux sociaux. Son parti, le Mouvement 5 Étoiles, fondé en 2009 a dès ses débuts surfé sur la vague du populisme, se déclarant NoTav, prônant un revenu universel et la participation citoyenne, tout en proposant la fermeture des centres de rétention et l’expulsion immédiate des personnes sans papiers. Aujourd’hui au gouvernement en coalition avec la Ligue du Nord depuis mai dernier, il montre une nouvelle fois son vrai visage : celui des expulsions de sans-papiers, celui du décret Salvini, ramassis de mesures contre l’immigration et sur la sécurité, et enfin celui des expulsions des maisons occupées.

Occupé depuis 1995, l’Asilo est un lieu d’habitation mais surtout un lieu d’organisation pour les luttes qui agitent le quartier et même un peu plus loin : contre les expulsions de logement, contre les centres de rétention et les rafles, contre la taule, la construction du TAV, nombreuses ont été les occasions de s’y rencontrer, de discuter et d’y trouver des complices.

Son expulsion, bien loin de mettre fin à ces luttes, a donné lieu à de belles démonstrations de solidarité : derrière la banderole « Ils font la guerre aux pauvres et l’appellent rénovation urbaine », samedi 9 février, une manifestation de plus d’un millier de personnes part du centre de Turin et se dirige vers le quartier de l’Asilo. La manifestation est offensive et déterminée, mais les anti-émeutes bloquent tous les ponts qui séparent le quartier du centre et en interdisent ainsi l’accès. La manif se replie vers un autre quartier et continue son chemin derrière des barricades enflammées.

Dans différentes villes d’Italie, en Grèce ou encore au Mexique, des manifestations, rassemblements, banderoles et actions de solidarité se multiplient. En solidarité avec les personnes incarcérées, des rassemblements contre les centres de rétention et des actions contre les collabos de la machine à expulser ont lieu.

« Mais ça ne s’arrête pas là, la manif du 10 février est seulement un début, maintenant c’est le moment de commencer une lutte acharnée, qui, des cendres de cette opération répressive, fera naître une nouvelle fleur »

Que l’opération l’opération éteincelle allume les feux de la solidarité

Solidarité avec les compagnon-ne-s expulsé-e-s
Solidarité avec les compagnon-ne-s incarcérées
Contre toutes les expulsions

À bas CRAs, à bas la taule

 

(lu ici: https://paris-luttes.info/turin-expulsion-de-l-asilo-11678?lang=fr)

« Eh ya la Gale au CRA 1 (de Vincennes) ! »

Depuis 3 jours au CRA 1 de Vincennes tout le monde se gratte. La gale est de retour. Peu de réaction des keufs pendant cette semaine, des queues à rallonge à l’infimerie… Peu de réactions pour aider à soigner les prisonniers, par contre elles et eux se protègent : gants systématiquement quand ils rentrent dans le batiment, nettoyage au complet de leurs locaux.

Pendant ce temps là les prisonniers demandent aux keufs de renouveler leurs draps et de faire laver leurs vêtements. Ca va mettre du temps avant que certains (puis de plus en plus en fonction de l’arbitraire appel au micro…) voient leurs draps se faire renouveler.

Pour les premiers changement de draps il aura fallu pas mal gueuler à l’intérieur.

Un copain enfermé au CRA1 de Vincennes en a parlé aujourd’hui à la radio (sur l’émission l’actu des luttes, 106.3 de 12h30 a 13h30 du lundi au vendredi). On remet le lien pour le replay quand c’est dispo.

Bref la police n’a pas changé, l’état non plus et les copains galèrent toujours un peu plus.

A bas les cra!

 

Coup de fil au CRA de Oissel

Des prisonniers du CRA de Oissel parlent de leurs conditions toujours aussi horribles au téléphone …

En fait c’est la merde ici là. Y a rien. On peut rentrer rien du tout. Des vêtements. Du manger. Rien du tout. Tu peux faire rien du tout. Même une promenade. Tu peux pas sortir pour une promenade, t’es enfermé 24 sur 24. On te fait sortir juste pour le ménage. Sitôt après nous faire rentrer. C’est banal ici. Franchement c’est quelque chose pour nous. On est dans la merde.

Y a pas de promenade y a rien. Pas dans la chambre. Dans la cour. Y a un couloir t as vu, on reste dans le couloir. Même ma famille veut rentrer des trucs pour manger et elle peut rien rentrer.

Même le réseau y a pas t’as vu.

C’est la merde ici. On est 6 dans la chambre ou 7. On est 7 dans la chambre. En plus y a rien à manger. Ils mettent des trucs. Des fois on peut même pas manger. Des fois on meurt de faim. En fait pour acheter à manger, y a que des biscuits, des trucs bidons, pas des trucs biens.

Y a rien. Rien.