Jeudi 22 avril deux prisonniers au Centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot ont été gazés par un gardien, alors qu’ils s’apprêtaient à rompre le jeûne dans leur cellule.
Nous relayons ici le témoignage de l’un des deux retenus agressés :
« Mon pote et moi étions en train de préparer le dîner dans ma cellule, quand aux alentours de 21 heures, un gardien a frappé très fort à la porte. Il a donné des grands coups contre la porte comme si on était des terroristes!
Quand le gardien est entré dans la cellule, je lui ai demandé pourquoi il s’était mis à tambouriner comme ça contre la porte. Je lui ai dit qu’on allait manger, qu’il n’avait aucune raison d’être énervé. Il m’a répondu : « Je suis policier, je fais ce que je veux. »
Tout en discutant de son attitude, on est sorti de ma cellule pour
l’appel. Puis le gardien a fait deux pas en arrière, a sorti une bombe lacrymogène et a gazé à hauteur de nos visages, sous les yeux de huit autres gardiens. Tout le monde a été choqué, même le personnel, mais personne n’a bougé le petit doigt, personne ne l’a repris.
Ni mon pote ni moi n’avons touché le gardien, nous ne l’avons pas agressé. On n’a rien fait et il s’est mis à nous gazer. Ce n’est pas un policier, c’est un homme raciste.
Vers 23 heures, le chef du centre s’est rendu dans ma cellule pour tenter de justifier l’attitude du gardien. Il m’a dit : « Tu sais c’est un nouveau, il est jeune, il ne sait pas ce qu’il fait ». Comme si c’était normal. Je suis choqué. »