Emission de radio: témoignage & paroles de prisonniers de Plaisir en lutte ! 26/09/19

On relaye ici le lien d’une émission de radio qui a eu lieu y a une dizaine de jours avec l’actu des luttes. Des copains de Plaisir en profitent pour raconter le quotidien dans ce CRA, comment c’est passé leurs grève de la faim, la répression policière et la collaboration avec les keufs des assos présente en CRA.

Lien ici: https://actualitedesluttes.info/?p=5009

 

Solidarité avec tou.te.s les prisonnièr.e.s !

CRA de Lyon Saint-Exupéry, 3 mois de prison ferme pour un matelas

Le vendredi 16 août dernier, la PAF a une fois de plus tabassé des prisonniers du Centre de Rétention Administratif de Lyon-St-Exupéry. Des personnes se sont retrouvées à terre, gravement blessées, pendant que d’autres appelaient à l’aide. Les keuf.es les ont parquées pendant plusieurs heures, et bien évidemment, iels n’ont fait venir aucune assistance médicale malgré les appels. Pour se faire entendre, T., emprisonné au CRA, met le feu à un matelas. Il a été jugé le lundi 19 août en comparution immédiate, et a été condamné à 3 mois de prison avec maintien en détention. Résumé de l’audience.

La juge procède à l’habituel épluchage de l’identité du prévenu et son ton suspicieux quant à la présence de l’interprète présage déjà de l’issue de l’audience… T. comparait « pour avoir à Colombier-Saugnieu le 15 août dernier détruit volontairement un bien, en l’espèce en mettant le feu à un matelas appartenant a priori au centre de rétention administrative, et ce en état de récidive légale ».

Le prévenu a reconnu les faits. Mais la juge ne peut s’empêcher d’y aller de sa propre interprétation scénique pour rendre l’histoire encore plus croustillante… Elle raconte donc qu’en plus il a été filmé, qu’on le voit très clairement sur la vidéo surveillance, qu’on voit très bien le déroulé, etc. (en même temps, avec près de 100 caméras dans tout le CRA, c’est difficile de les éviter, enfin sauf quand ça arrange les keuf.es bien sûr…). Elle conclut finalement : « Heureusement il n’y a pas eu de décès ». Cependant, madame semble étonnée par ce qu’elle considère comme le « contexte assez particulier » (mais en vrai tout à fait habituel) de cette soirée-là au sein du CRA… En fait, au moment de regagner leurs cellules, les détenus ont refusé et les flics les ont matraqués ; ce qu’elle traduira par « Au moment où chacun devait regagner sa chambre entre guillemets, il y a eu une opposition, un refus de la part des retenus, ça s’est un peu agité, il y a eu des violences, ce qui a donné lieu à cette réaction ».

T. a expliqué dans sa déclaration les raisons de son geste : des violences ayant été commises par les policier.es sur d’autres retenus, une personne est blessée et perd du sang. Il signale la blessure mais personne n’intervient. Pour alerter l’attention, il met le feu au matelas. « Y a d’autres manières moins dangereuses pour attirer l’attention », rétorque-t-elle toujours aussi sarcastique… T. explique que pendant le temps de prière, les policier.es s’amusaient à allumer-éteindre-allumer la lumière. La juge se réfère au PV des flics et joue les étonnées : « Y avait pas une panne d’électricité ? » …

Pour continuer dans la mauvaise foi elle cherche d’autres arguments pour pouvoir le coincer… Elle se lance donc dans le décryptage psychologique de l’attitude de T. sur les vidéos ; et au cas où ce ne serait pas suffisant, elle invoque également ses antécédents judiciaires et finit, conquérante, par le coup de la culpabilisation : « Tout justifie donc que vous employiez des moyens aussi dangereux qui peuvent avoir des répercussions et des conséquences terribles ? ».

C’est au tour du procureur d’entrer en scène : lui aussi s’attarde sur les éléments de personnalité, mais il manie surtout l’art de l’emphase : « C’est à trois reprises qu’il va s’en prendre à ce matelas »… Concernant la personne blessée, il commente « nous n’avons pas d’élément qui vient corroborer ». Il ressort lui aussi le coup de l’élec et parle d’un « incident technique ». Il conclut : « Rien ne peut justifier de tels troubles », « Ce genre de comportement perturbe le fonctionnement du centre de rétention ». Il demande 3 mois fermes avec maintien en détention.

L’avocate de T. explique que compte-tenu de ses antécédents, il savait ce qu’il risquait en mettant le feu, mais qu’il s’agit-là d’un « acte désespéré ».

La juge donne la parole à T. :

  • T. : « La personne qui était par terre saignait, elle était en danger de mort »
  • Juge : « Merci, la décision sera rendue à la prochaine suspension. »

Voilà, merci, au revoir.
Verdict : 3 mois de prison avec maintien en détention.
Un énième procès, une énième mascarade, une énième peine de prison. Les audiences défilent, mêmes scénarios, mêmes acteur-ices. On ne change pas une équipe qui gagne…

Mais gagner jusqu’à quand ?

Partout et tous les jours, dans les CRA de France et d’ailleurs, les prisonnier-es se révoltent, luttent et se défendent (grèves de la faim, refus de rentrer en cellules, communiqués…). Mais la résistance a un prix, c’est un énième prétexte à la surenchère dans la répression qu’iels subissent déjà au quotidien dans le système CRA. Car non, les « pannes d’électricité » n’existent pas dans les prisons de l’Etat, pas plus que n’existe la justice qui l’accompagne…

A bas les CRA, à bas les frontières et soutien à tous.tes les prisonnier.es !

CRA de Lyon : vidéo de la répression policière que subissent les détenu.es

On relaie ici des vidéos de l’intérieur de la prison pour étranger.ère.s de Lyon. Dans la nuit du 15 août, suite à l’extinction des lumières à 22H, les policiers de la PAF ont tabassé les prisonniers. Le lendemain, ces derniers se mettaient en grève de la faim.

Vendredi 16 août, les prisonnier.es du centre de rétention (CRA) de Lyon, au pied de l’aéroport Saint-Exupéry, ont entamé une grève de la faim. La veille, les flics les ont matraqués au sein du CRA. Une vidéo est sortie pour témoigner de ce qui se passe à l’intérieur.

Jeudi 15 août au soir, les keufs ont éteint les lumières des cellules à 22h. Iels ont matraqué les personnes à l’intérieur, ont blessé des personnes…
Une vidéo est sortie du CRA. Ces images sont rares et répondent à la volonté des personnes enfermées de montrer ce qui se passe à l’intérieur.

Vendredi, la galère continuait avec gazage massif à la lacrymo et le parcage des personnes dans la cour, puis de certains dans une cage dans la cour.

Grosse force à elleux dans la lutte qu’iels mènent et face à la répression qu’iels subissent
Feu aux frontières, aux prisons, aux CRA qui compile les deux et à ce système d’enfermement raciste !

Lien vers les vidéos relayées initialement sur Rebellyon