Récit de transferts arbitraires au CRA de Mesnil

Un prisonnier du Mesnil Amelot raconte comment lui et deux autres personnes ont été brusquement transférées sans avertissement et sans raison, alors que les mouvements se multiplient dans le CRA

En fait on était normal on était en train de jouer au foot. Moi et les autres gens avec moi. Ils (les flics) sont venus d’un coup. Et ils ont menotté trois personnes. Un ils l’ont amené à un autre centre dans le 91. Un ils l’ont ramené dans le 77, et moi ils m’ont ramené à Oissel dans le 76.

En fait ils sont venus. Ils m’ont menotté. Je leur ai dit pourquoi, ma famille elle est ici à Paris, ils habitent à Paris, ils sont là. Ils m’ont dit tu vas être transféré, j’ai demandé la raison et ils m’ont rien dit.

Un pote est allé récupérer mes affaires et ils m’ont amené jusqu’à la fouille. Pour prendre mes affaires.

Ils m’ont serré les menottes et ils m’ont monté dans la voiture menotté. On a fait 3 heures de route. Menotté, les menottes serrées. Ils m’ont dit parle pas ferme ta gueule. T’as un transfert comme ça, pour rien…

J’ai ma famille à Paris. Ca fait deux jours j’ai pas eu la visite. Là c’est le 3ème jour.

A mesnil les policiers ils ont des manières bizarres avec les gens là bas. Le CRA 3 en fait, si tu dors ils te laissent pas dormir. Si tu ramènes un truc sur toi important, pour la fouille, il s’en fout. On mange pas bien. On nous traite comme des animaux.

Donc quand je suis arrivé dans ce centre ici, à Oissel … ba ici à Oissel c’est comme la prison. Il y a rien qui rentre dans la visite comme à manger. T’as le droit de rien. Il est fermé. Je sais pas …

En fait sur mon histoire, même moi j’ai pas compris. Pour rien. J’ai jamais eu un rapport, rien. J’ai jamais eu un problème. Et ils m’ont viré trop loin de ma famille. En fait j’ai ma famille à Paris. Moi je suis trop loin, dans la montagne. Et ici, c’est comme la prison.

Même la visite il rentre rien. Même à mesnil la visite peut être à manger ça rentre. A Oissel ça rentre pas. Ni nourriture, ni shampoing, rien.

Ici c’est pire, t’as le droit de rien ici.