Petit tour au CRA de Plaisir, le « CRA Covid »

Le Centre de rétention administrative de Plaisir en région parisienne sert de CRA où sont envoyées les personnes testées positives au Covid. On partage ici le témoignage d’une personne enfermée à Oissel et transférée dans ce « CRA Covid » où les conditions d’enfermement sont, comme d’habitude, détestables.

Depuis plusieurs mois, le CRA de Plaisir en région parisienne sert de CRA où sont envoyées les personnes testées positives. Dans ce « CRA Covid » les conditions d’enfermement sont, comme d’habitude, détestables ; les gens ne sont pas soignés et sont généralement renvoyés dans un autre CRA au bout de 7 jours.

 

Le problème c’est qu’avec la flambée des cas positifs, il n’y a plus assez de place à Plaisir pour enfermer tout le monde : on a appris récemment que pour répondre à ce problème, les préfectures n’avaient rien trouvé de mieux qu’envoyer les gens au CRA de Lyon, où des places se sont libérées suite à l’inauguration mi janvier du nouveau CRA.
Ces mesures absurdes s’accompagnent aussi de divers bricolages : à Vincennes, les gens testés positifs sont envoyés à l’isolement pour un jour (on se demande bien à quoi ça sert) et à Oissel, le bâtiment des femmes, vide actuellement, sert de bâtiment covid.

 

On partage ici le témoignage d’une personne enfermée à Oissel et transférée cette semaine à Plaisir après avoir été testé positive :

 

« Ce matin les policiers nous ont dit à moi et un albanais, préparez vos affaires, vous allez sortir. « On va sortir on va sortir ? » ils ont dit « oui oui » Ils se sont foutus de ma gueule, on était contents et quand on sort devant la porte, on a trouvé des pompiers et des policiers. On est parti en ambulance, moi j’ai cru qu’on partait à l’hôpital, mais en fait on est au CRA de Plaisir. Pourtant ils ont lâché des retenus positifs dans la nature. 

 

Ici c’est pire qu’à Oissel, c’est sale, on est 13. L’albanais il n’a pas d’adresse, moi j’ai un appartement, c’est le SPIP qui me l’a trouvé. A Oissel côté femmes, ils sont deux : F. testé positif qui a été placé au CRA par la préfecture de Tours, j’ai entendu les flics dire qu’il serait transféré demain au CRA de plaisir, il a pas d’adresse ; et C. , il est négatif et a refusé d’aller côté hommes avec les non testés.

 

Au CRA de Plaisir, on est 13, de Oissel, Vincennes, Toulouse, Lille. Pour demander quelque chose aux flics, il n’y a pas de sonnerie et on attend longtemps, la bouffe est dégueulasse. Il fait froid le soir, ils donnent juste une couverture, tu dors sur un matelas comme un clochard ya même pas d’oreiller ni rien. Il y a pas de cantine, c’est un petit espace. La douche elle est froide. Ya pas de gel, pas de masques. Normalement on doit être dans un hôpital pas dans un centre, ils nous traitent comme des chiens. Je comprends ce que subissent les gens qui ont jamais eu de papiers. Y a pas de logique dans ce centre, ils traitent les gens mal. »