Solidarité avec les prisonniers du Mesnil

En solidarité avec les copains en grève de la faim enfermés au centre de rétention de mesnil – amelot il y a un rassemblement de soutien lundi 14 janvier à 19h.

Depuis début janvier une grève de la faim à commencé au centre de rétention de vincennes dans 2 batiments en Ile de France (-> https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/01/03/nouveau-communique-a-la-prison-pour-etrangers-de-vincennes/) , la lutte c’est étendue au cra 2 de mesnil-amelot (communiqué -> https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/01/09/communique-du-cra-2-de-mesnil-amelot-la-lutte-setend-dans-les-centre-de-retentions/) et depuis le 11 janvier les copains de Oissel (CRA à Rouen) sont en grève de la faim ( communiqué-> https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/01/12/communique-des-prisonniers-en-lutte-de-oissel-rouen/).

Le but est de les soutenir dans cette lutte, contre les violences qu’on passe souvent sous silence : les agressions sexuelles des policiers, la fin des vols cachés, la fin des déportations violentes.
Ils veulent la liberation de tous les prisonniers et la fin des centre de rétention.

Rendez-vous à la station du RER B Roissy-Charles de Gaulle 1, sortie gare routière à 19h. Pour celleux qui partent de Paris, rendez-vous à Gare du Nord sur le quai du RER B direction Roissy-Charles de Gaulle pour un départ collectif à 18h.

Communiqué des prisonniers en lutte de Oissel (Rouen) !

La lutte dans les centres de rétention continue… et s’amplifie ! Aujourd’hui 11 janvier c’est au tour du centre de rétention de Oissel de partir en grève de la faim. Les keufs ont bien compris le danger d’une grève de la faim qui s’étend de CRA en CRA. Aujourd’hui celui qu’ils considéraient être un leader a été plusieurs fois convoqué par le chef du CRA pour lui mettre des coups de pression : interdiction de visites si les gars ne se remettent pas à manger, transfert punitif à Marseille loin de sa famille… Deux autres retenus ont été placés à l’isolement au CRA après avoir refusé le repas. Pour le moment on n’a pas de nouvelles d’eux.

Aujourd’hui un des prisonniers de Oissel a aussi raconté une violence qu’on passe souvent sous silence : les agressions sexuelles des policiers. Dans le communiqué de Mesnil aussi, les prisonniers témoignent pour une victime d’un viol policier qui depuis s’est fait déporter.

La parole des copains est écoutable pendant presqu’une heure dans cette émission: http://actualitedesluttes.info/?p=4012

Nous relayons ici le communiqué des copains:

 

Aujourd’hui 11 janvier, nous rejoignons nous aussi la lutte dans les centres de rétention contre les conditions d’enfermement et les violences policières quotidiennes. Nous sommes déjà presque 40 en grève de la faim.

Sur les conditions d’enfermement ici y a beaucoup à dire. Déjà la bouffe n’est pas bonne, rien n’est propre. Quand on mange, les policiers ils nous regardent et utilisent leurs smartphones. On a l’impression qu’ils nous snap, ce qui est sûr c’est qu’ils se moquent de nous.
Hier à un vieux gars d’ici qui mangeait lentement, les policiers lui ont mis la pression pour qu’il finisse plus vite: « Hé India ! Hé India ! Dégage ! Il te reste plus qu’une minute ! »
Ici on nous respecte pas.
Pour boire de l’eau c’est aux toilettes. Si tu tombes malade, c’est qui qui te soigne? Pas la police en tout cas!
On nous traite comme des animaux, et pendant les visites la porte continue d’être ouverte et les policiers continuent de nous écouter. Ils continuent de nous empêcher tout contact avec nos proches, même de faire la bise à ta femme.
Ici il y a eu des histoires de viols pendant la fouille.

On a décidé de pas tout casser. Parce qu’on veut pas se faire accuser « d’ancien taulard vener », pourtant y a de quoi ici. Ici tu peux même pas cantiner et la bouffe est vraiment dégueulasse.

Ici il y a plein de profils différents : travailleurs, ceux avec un titre de séjour d’un autre pays [européen] mais que l’État veut quand même déporter au pays. Puis y a plein de nationalité enfermées !
Chez les femmes aussi, là-bas c’est la galère.
Même quand t’as ton passeport et que tu veux rentrer… Bah il se passe rien et on te laisse a galérer. Nous ici on comprend rien.

Hier on a parlé avec Mesnil Amelot. La bas aussi c’est le système du bon et mauvais flic. Nous aussi on va lutter avec eux !

Ici, a Oissel, on nous a déjà gazé dans le bâtiment. Hier ils ont voulu prendre des contacts dans des smartphones en fouille… pour voir de quel pays on pouvait venir. C’est totalement illégal !

Ici il y a beaucoup de gens, ils se coupent les veines, on doit appeler nous-mêmes l’ambulance. Et quand elle arrive, la police, la seule chose qu’elle veut savoir c’est qui a appelé. Et les flics nous engueulent.

Y a un gars ici, il a des problèmes aux reins et il pisse du sang. Elle a fait quoi la police? Elle lui a donné un doliprane. De toute façon a l’infirmerie c’est soit doliprane soit drogue.

Pour la justice… Même quand y a des vices de procédure on nous libère pas. On nous donne des numéros pour connaître nos droits. Personne n’a jamais répondu.

Après le premier communiqué, on avait vu le chef du centre. On avait décidé d’être gentils mais ça sert à rien.

Ce qu’on vit c’est le néo-colonialisme. La France a colonisé nos pays avant et maintenant ça…

Nous on a toutes nos attaches ici : parents, copines, poto, famille.
On nous dit que si on nous libère on va s’enfuir. Mais on va s’enfuir où? Y en a ici ils sont venus pour demander la protection a l’État français… Et là c’est la protection qui t’enferme !
Y en a marre de tout ça !

Nous les enfermés on voit plus nos proches, les allers retours CRA-Prison-CRA empirent encore tout ça.
On va pas passer notre vie a être enfermés !

On appelle les autres centres de rétention a rentrer en grève de la faim avec nous et ceux de Vincennes et Mesnil en banlieue parisienne !

Les retenus du CRA de Oissel le 11/01/2019

 

A bas les centres de rétention ! Solidarité avec les enfermés en lutte !

Pour rappel samedi 12/01/2019 rendez-vous a 20h a l’Écharde (19 rue Garibaldi, métro Robespierre sur la ligne 9 à Montreuil).

 

Récits de la manif du lundi 7/01 en soutien aux grévistes de la faim a Vincennes: Dedans/ Dehors

Depuis le 3 janvier, une grève de la faim collective a éclaté au batiment A2 du centre de rétention de Vincennes. Le soir même un communiqué sortait, pour appeler a la solidarité dehorOn a lancé ce blog pour relayer les paroles et les luttes de l’intérieur !
s et dedans ! (voir ici:https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/01/03/nouveau-communique-a-la-prison-pour-etrangers-de-vincennes/).

Le 7 janvier a 18h était organisé un rassemblement de solidarité depuis l’extérieur pour montrer aux grévistes qu’ils étaient pas tout seul ! Et rappeler a tous ces keufs que dehors aussi on est solidaire ! A l’intérieur au même moment dans le batiment A2 et B2 ca manifestait aussi !

On retranscrit ici des témoignages et des récits de la manifestation de dedans et de dehors.

 

S. Batiment B2. En grève de la faim depuis 6 jours suite à des violences policières.

 

J’ai entendu tout le monde crier mais la porte de ma cellule était bloquée. Alors je me suis mis a tapé dessus.
Quand les flics l’ont ouverte, la porte qui est blindée a cognée ma tête. Vu qu’ils m’avaient taper la tête la semaine dernière quand ils m’ont tabassé, j’ai eu peur que ce soit grave.
Eux ils me disaient  » y a pas de sang, c’est rien! ». Alors que pas besoin d’être médecin pour savoir que quand c’est une hémoragie interne y a pas de sang visible..
Alors j’ai taper a la porte encore et encore en demandant a aller a l’infirmerie.
Au bout d’un moment ils sont revenu et m’ont ramené devant l’infirmerie. Pendant 2h… RIEN ! Du coup je me remets a taper sur des portes et a faire du bruit.
Et là.. vie de ma mère, y a 5 flics qui me prennent et me mettent dans la cellule d’isolement.
La c’est comme d’hab, ils te provoquent… te cherchent..et se mettent a t’humilier.
Non mais vie de ma mère j’avais jamais ressenti ça comme humiliation ! Tu sais c’et la 3 fois qu’ils m’agressent commme ça ici. Et là ils m’ont tapé a plusieurs. J’ai la tête toute gonflée.. j’ai mal partout. Après ils m’ont ramené dans le batiment et j’ai toujours pas vu l’infirmière.

Par contre y avait beaucoup de bruit dans le batiment. Tout le monde était très content
S. le 07 au soir après la manif.

Pour mieux comprendre : ce copain était en grève de la faim depuis quelques jours, avec quelques autres ils avaient exiger devoir l’IGPN (« la police des polices ») por enregistrer leurs plaintes pour les violences policières subies au CRA et de pouvoir aller a l’hôpital pour se faire soigner.
Le jours de la manifestation il avait pu aller a l’hôpital, deux jours avant se plaindre a l’IGPN..
Le mardi 8 a 8h du matin, 6 flics sont venu le prendre pour le déporter de force.

Nous aussi on a fait du bruit ici. On a manifesté ici ! Y a eu beaucoup de monde qui ont refusé de manger.

Hier soir y avait un gars très malade qui a du aller a l’hôpital.

Hiers ils ont renvoyés deux gars, des européens de j’sais pas d’où.

Hé les gars… Faut s’occuper des ambassades aussi ! C’est eux qui font les laisser passer ! Y a pas que l’état français contre nous.

S. le 08 au matin du batiment A2.

 

De l’extérieur un message qui tournait après la manif:

« Des nouvelles de la manifestation d’hier: un cortège d’une soixantaine de personnes est allé crier sa solidarité avec les grévistes de la faim du CRA2. Des slogans apelant à la liberté de tou.te.s gueulé.e.s de l’intérieur et de l’extérieur en même temps !

Ca a pas mal bougé a l’intérieur et le 8 janvier le nombre de gréviste de la faim a encore augmenté !

A l’extérieur la solidarité une interpellation a eu lieu quand on repartait. On tient au courant pour organiser la solidarité pour le copain !

A l’intérieur, au moins un copain tabassé par les flics pendant que les prisonniers manifestaient. Ce copain a été déporté ce matin, 8 janvier a 8h.

Rendez vous a 18h, jeudi 10 janvier a l’Echarde, 19 rue garibaldi métro robespierre sur la ligne 9 à Montreuil ! Pour organiser tou.te.s ensemble la solidarité !