Un coup de fils a Vincennes en janvier

Comme souvent, on appelle des copains enfermés et le téléphone tourne. Certains veulent faire sortir leurs histoire.. on relaye.

R.: J’sais mes enfants, ils dorment par terre. C’est moi qui m’occupait des enfants, qui allait au réu a l’école. Quand maman travaillait c’est moi qui m’occupait des enfants..

Y en a qui vont fumer des clopes mais moi je peux pas.. je regarde les photos de mes enfants.

La juge elle s’en foutait de mon histoire. Demain ils me ramènent a l’hôpital, mais je sais pas lequel.

Hier on a appelé les pompiers deux fois. Même pas ils ont voulu les laisser rentrer. Ils m’ont fait des scanners mais même pas ils m’ont donnés des médocs. Si demain lls m’enlèvent pas ce que j’ai dans le ventre. je faisl pour qu’on un truc de dingue pour qu’ils me ramènent à nouveau l’hôpital pour qu’on me soigne.

Ca fait 7 jours que je suis en grève de la faim. Juste je fume des clopes et je bois de l’eau. Il y a un autre gars avec moi qu’est en grève de la faim.

Un autre gars:  On m’a laissé par terre de 22h a 4h du matin.. Sans appeler les pompiers après m’avoir fermé la porte sur le pied.

Ici y a toujours des violences policières dans ce bloc. Demain j’ai mon vol et c’est mon 23e jours..

Aujourd’hui les nouveaux arrivés qui sont passé chez l’ASSFAM, l’asso leurs a dit de faire venir déposer leurs passeport. C’est un truc de malade… Heureusement qu’ils comprennent direct qu’ils sont pas normal et qu’ils pas de leurs côtés. C’est ouf !

 

 

Solidarité avec tou.te.s les enfermé.e.s !

Lettre d’un prisonnier du Mesnil en lutte !

On reproduit ici une lettre sortie de Mesnil, traduite de l’arabe. Solidarité avec tous les prisonniers !

 

L’oiseau blessé

Ils m’ont attrapé en plein milieu d’un bus.

J’aurai aimé qu’ils me tabasse avec un baton, mais plutôt ils m’ont mis a poil sans chaussure. Et le plus dure dans tous ça c’est qu’ils ont fait tout ça avec le sourire et au nom de la liberté et de l’égalité française.

Ils m’ont torturé psychologiquement et pire physiqement pour un seul crime: celui d’avoir mis les pieds en France (ceci a été dit par les policiers).

Ils m’ont mis dans un cercle fermé d’une administration à une autre, au nom de la démocrati française.

Ici on te torture, et on t’aide au plus tôt te suicider. Un coup de pouce pour cesser de rêver !

Tu dors dans des cellules qui puent, et des les toilettes c’est a côté du lit. Enfin derrière une dalle en béton.

Ici tu es comme un criminel de guerre ou un terroriste.

Y a pas assez de stylo et de feuilles pour décrire ce qui se passe et même pas un livre pour passer le temps et oublier ce qui se passe autour de moi.

Alors si on commence a parlé de l’infirmerie, quelque soit ton état y a que des doliprannes.
Et toutes les nuits ils utilisent les hauts-parleurs , du coup y a pas de repas. C’est comme pour la bouffe et les sanitaire.

« A l’état français: arrête cette mascarade! »

R, un prisonnier en lutte du Mesnil le 15/01/2019

 

Récit de l’extérieur de la manif contre le centre de rétention de Vincennes, en soutien aux copains en lutte a l’intérieur !

Solidaires contre les frontières : rassemblement en soutien aux retenu.e.s qui s’organisent pour empêcher les expulsions.

On relaye un récit de l’extérieur de la manif qui nous a été envoyé peu après le rassemblement.

Pour rappel :

https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/01/09/recits-de-la-manif-du-lundi-7-01-en-soutien-aux-grevistes-de-la-faim-a-vincennes-dedans-dehors/

Depuis le 3 janvier plus de 25 personnes retenu.e.s au CRA de Vincennes sont en lutte pour la libération de [« tout le monde, tout de suite »->https://paris-luttes.info/greve-de-la-faim-en-cours-au-cra]. En grève de la faim, ils occupent le couloir du bâtiment 2A afin d’empêcherles expulsions prévues le matin. En effet, illes se révoltent contre les violences répétées que subissent les personnes lors de leur expulsion : menottage, baillonage de leur bouche au scotch, entrave des pieds,utilisation de psychotropes et coups portés par les flics de la PAF.

Une soixantaine de personnes se sont donc rassemblées le lundi 7 janvier à 18h, au RER de Joinville-le-Pont pour aller exprimer leur solidaritéavec les retenu.e.s en lutte.
Une banderole est déployée : « Nous danserons sur les cendres de
retention !  » Des slogans sont gueulés sur la route du centre, tandis que nous bloquons la voie : « Pierre par pierre, mur par mur, nous détruirons les centres de rétention ! Des papiers pour tou.te.s ou plus de papiers du tout ! De l’air, de l’air, brûlons les frontières !
Liberté pour tou.te.s avec ou sans papiers ! Huriya !  »

Arrivé.e.s près du centre de rétention, nous percevons les cris des
retenu.e.s du bâtiment 2 qui résonnent en réponse. Alors que nous le longeons pour accéder jusqu’à l’entrée , une compagnie de CRS et quelques flics de la brigade cynophile nous attendent embusqués sur le talus. C’est alors que l’un deux se vautre magistralement dans les ronces.

Nous rebroussons chemin pour revenir là où les retenu.e.s avec qui nous sommes en lien nous entendent le mieux. Nous crions et bloquons la route. Au bout de quelques minutes les flics veulent nous faire regagner le trottoir. Dans la confusion, ils tentent une percée à coups de matraques et de gel lacrymogène. L’utilisation d’une torche aveuglante renforce le caractère chaotique de la scène et entraine une perte de repères. Une personne est blessée, arrêtée et conduite en garde à vue.
D’autres sont également frappé.e.s, au crâne notamment.

Le cortège est scindé en deux jusqu’a bonne distance du centre, puis se reforme.
Après quelques minutes de discussions, nous décidons d’aller débriefer pour préparer la suite, notamment la solidarité avec la personne arretée. Celle-ci est sortie après 24h de garde à vue et un déferrement au dépot avant d’être convoquée pour un procès le 24 juin.

Les retenu.e.s du CRA de Vincennes sont toujours en lutte. Et le
mouvement s’amplifie : d’autres enfermé.e.s au Mesnil-Amelot et à
Oissel-Rouen les ont rejoint->https://paris-luttes.info/communique-du-cra-2-de-mesnil-11454.
Soyons nombreux-ses à exprimer notre solidarité !

Jusqu’à danser sur les dernières cendres de retention et de prisons…