Grève de la faim au CRA 1 de Vincennes !

Suite aux révoltes d’hier dans les CRA de Vincennes et du Mesnil-Amelot, les prisonniers du CRA 1 de Vincennes ont entamé ce midi une grève de la faim ; ils sont en colère et dans l’incompréhension face à l’absence de réaction de l’administration du CRA. Voici leur témoignage. 

"C'est suite aux multiples cas covid que nous avons eu hier (4 tout au long de la journée, plus 1 en soirée). Le fait de ne pas avoir eu d'explications, d'apaisement, de l'administration du CRA, c'est de la colère pour tous les retenus.

Dans l'idée on voudrait bien d'un dépistage massif mais en fait on a peur que ça facilite les éloignements pour l'administration.

On part donc plus sur une revendication de libérations !

On n'a pas de nouvelles des cas covid qui sont à l'isolement.

Pour la grève de la faim, on est majoritaires ! une seule personne n'a pas voulu suivre. Le réfectoire a ouvert à 12h, et là le mouvement est lancé, personne ne mange.

Il n'y aucune compassion de l'administration du CRA pour notre sort, elle ne cherche pas à savoir pourquoi il y a grève de la faim, pas d'explications, pas d'apaisement comme je disais, rien. Pas de compassion."

Un autre prisonnier a ensuite témoigné en anglais, sur le gros problème que pose le coronavirus dans le CRA et le manque de respect de la part de la police à l'intérieur, qui fait ce qu'elle veut des prisonnièr.es. Il a demandé de l'aide et que les journalistes viennent voir ce qu'il se passe à l'intérieur.

Les tests covid, un nouvel outil de criminalisation, ou comment l’Etat réussit à doubler le temps de rétention…

Alors que l’Etat entasse les étranger.es dans les centres de rétention administrative (CRA) sans tenir compte d’aucune précaution sanitaire (chambres blindées, pas de masque, pas de gel hydroalcoolique), certain.e.s, forcément inquiet.e.s que la maladie se répande, souhaiteraient se faire tester, sans succès… Tandis que d’autres, pour que la France puisse les expulser, se retrouvent forcé.e.s à le faire. Le refus de test s’est donc répandu parmi les prisonnier.es comme moyen de résistance aux expulsions.

Criminaliser le refus de test pour enfermer plus longtemps
La crise sanitaire ne permet pas à l’Etat d’expulser autant qu’il le voudrait car certaines frontières restent encore fermées. Les préfectures utilisent donc les refus de test pour prolonger l’enfermement jusqu’à qu’elles puissent reprendre les expulsions

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Fouilles à nu et agressions sexuelles : flics violeurs au Mesnil-Amelot

 

[TW agression]

En quelques semaines plusieurs personnes prisonnières ou proches de prisonniers au CRA du Mesnil Amelot avec qui nous avons été en contact nous ont raconté qu’elles avaient subi des violences sexuelles de la part des flics. A chaque fois, c’est les mêmes flics : ceux d’une des deux équipes du CRA 3 qui visiblement sont, encore plus que les autres, de sales violeurs racistes.

Flics violeurs
Il y a K. dont on avait déjà publié le témoignage il y a quelques temps
 « J’ai été attrapé pour une fouille, je rentre pour la fouille et là les policiers, ils me fouillent. J’enlève déjà mes affaires, toutes mes affaires. Je reste juste en boxer pour qu’ils me fouillent. J’enlève même mes baskets et mes chaussettes. Le policier il met sa main, il touche et là, il trouve un briquet. Il me fait me tourner contre le mur comme si j’étais un criminel. Et là, ils me menottent, ils me serrent les menottes fort. Il y en a un d’eux qui m’a tourné contre le mur. Ils étaient deux. Il y en a un d’eux qui me tient avec son épaule contre le mur. Le deuxième qui me tient par mon boxer. C’est des trucs qui se font pas par des policiers, ou ça se fait par n’importe qui, en fait. Il m’a enlevé mon boxer. J’étais serré contre le mur. Je ne pouvais pas bouger, j’ai pas 4 mains ou je sais pas quoi pour l’empêcher… je sais pas. Il m’a serré contre le mur, il m’a descendu mon boxer et il a mis sa main, il était entrain de me frotter, il était entrain de voir si j’ai fait rentré dans mon cul des trucs ou je sais pas quoi. Mais c’est vraiment un truc de fou. On se fait même pas respecter, on est comme des vaches ici ! Il y a tout le monde qui nous dit qu’on est des étrangers à chaque fois qu’on parle : « Allez, on va vous envoyer chez vous, vous allez rentrer chez vous » – avec des gros mots derrière. À chaque fois… à chaque fois… à chaque fois… Et c’est ça.« 

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