Paroles de l’intérieur novembre 2018

Un copain, R, mineur enfermé au CRA. Face a la violence d’une prison quand tu maitrises pas la langue, d’un tas de keufs qui s’en foutent de son histoire.. Quand personne ne t’écoute et que tu ne peux rien faire, les violences tu te les infligent. Pour sortir de la bas, pour te faire entendre et qu’on prenne enfin en compte ta situation.

La réaction des keufs, du médecin du CRA c’est pas de l’emmener a l’hôpital ou de l’écouter, c’est de l’envoyer 2 jours a l’H.P pour qu’il soit défoncé aux cachetons et que sa déportation soit plus facile.

Comme pour plein d’autres copains, l’ASSFAM -l’asso de soutiens juridiques qui a remporté l’appel d’offre pour Vincennes,  lui a pris ses papiers qui prouvaient sa minorité en lui disant « t’inquiète, on va t’aider ». Le lendemain il était déporté de force, 12 keufs viennent le chercher dans sa cellule.

Solidarité avec les copain.e.s enfermé.e.s !

 

 

 

A bas les CRA !

Cela fait des décennies que l’État a mis en place une machine à déporter qui repose sur différents dispositifs : tri entre étranger.e.s, enfermement et contrôle massif via des « des centres d’accueils »,fichages, rafles et placements dans des prisons pour étranger.e.s (appelées CRA, Centre de Rétention Administratif).

La menace de l’arrestation permanente sur un simple motif administratif envoie un message clair à toute une partie de la population :
ferme ta gueule, on veut pas de toi !

Depuis plusieurs années aussi, les dispositifs du PRADHA (programme d’accueil et d’hébergement des demandeur.se.s d’asile), CADA (centre d’accueil pour les demandeur.se.s d’asile ) ; CAO (Centre D’Accueil et D’Orientation), CAES (centre d’accueil et d’examen des situations) ; etc. se multiplient et permettent de toujours plus ficher, interner et contrôler les copain.e.s demandeu.r.ses d’asiles.

Pour les copain.e.s dont les papiers ne sont pas reconnus par l’État et pour celle.ux dont les demandes d’asile sont refusées, en cas de contrôle ou d’arrestation, le risque c’est le CRA et au minimum une OQTF (obligation à quitter le territoire) qui te maintient sous la menace du CRA pendant au moins un an !

Un CRA, c’est une prison administrative pour étranger.e.s, donc pas besoin d’un juge au pénal pour t’y mettre. Pour le moment, c’est 45 jours pendant lesquels la police peut te déporter à tout moment. En janvier ça passera à 90 jours : trois mois. Trois mois pendant lesquels tu peux te faire déporter de force, violemment avec quasi pas d’affaire, où tu es enfermé.e et entouré.e de keufs. Trois mois pendant lesquels tu ne peux pas gérer tes affaires, où tu peux perdre ton travail puis ton appart parce que tu ne peux pas payer ton loyer ! Trois mois sans accès aux soins.

Les déportations se font de manière violente : copaine.e.s, attaché.e.s et caché.e.s voire bâilloné.e.s ou drogué.e.s. Les flics de l’escorte essaient de les faire passer pour des criminel.le.s ou des terroristes auprès des passager.ère.s pour empêcher les élans de solidarité.

Parce que l’État veut invisibiliser la machine à déporter et le contrôle social qui est derrière, notre réaction c’est de faire sortir
la parole des copain.e.s à l’intérieur des CRA et de lutter à leurs
côtés depuis l’extérieur !
C’est pour ça qu’on diffusera autant que possible ces paroles et des nouvelles des CRA en IDF. Mais aussi pour que les copain.e.s de l’intérieur puissent se transmettre des outils de luttes, rester en
contact, se soutenir même après un transfert…

On en parle dans une émission de radio :
le 4e vendredi du mois sur FPP à 19h Radio 106.3, l’émission l’Envolée contre toutes les prisons parle des prisons pour étranger.e.s

Témoignage de lutte contre une déportation

Discussion avec une copine, Joelle dans l’émission l’Envolée du 28 septembre 2018.

La copine raconte comment ca s’est passé pour elle dans l’avion et comment elle a été débarquée après avoir lutté avec des passagèr.e.s.

La poto revient aussi sur l’après CRA, ce dont on parle pas assez et qui est aussi un des gros objectifs du CRA : faire fermer sa gueule et intimider les gens. Même quand on a été libéré de ces prisons pour étrangèr.e.s, on met souvent du temps à reprendre confiance et à reprendre sa vie d’avant parce que la police est partout, que le quadrillage et les rafles sont quotidiennes. Et que sur un simple contrôle quelqu’en soit le motif c’est le retour au CRA et les risques de la déportation qui reviennent.

Rendons visible les pratiques de l’etat, luttons contre la machine à déporter !