TENTATIVE D’EVASION ET PUNITION COLLECTIVE A MESNIL

Après avoir appris son vol sur la feuille affichée la veille, un prisonnier du CRA de Mesnil a tenté de s’évader ce matin en passant par les toits. Les policiers l’ont arrêté après une heure trente de résistance ! Alors qu’il est blessé, il est depuis à l’isolement. Derrière, c’est le retour des punitions collectives avec blocage des parloirs et du coiffeur par les flics aujourd’hui.

En fait ce matin, je me suis réveillé pour aller prendre un café vers 7h. Y avait un mec qui avait essayé de s’évader. Il est monté sur le toit. Y avait un policier qui l’a vu qui a dit ouai y a un gars qui est monté sur le toit. Et du coup la police ils sont venus nombreux. Ils sont partis derrière lui. Après lorsque la police a commencé à parler avec lui, ils ont dit il faut qu’il descende. Après il a refusé. Il a dit si un policier essaie de le toucher il va sauter. Ils ont parlé avec lui pendant une heure et demi. Même les ERIS ils sont venus parler avec lui. Ils lui ont dit ouai tu sautes pas sinon ils vont tirer sur lui. Et ils ont attendu une heure et demi et il est descendu.

Quand il est descendu il était blessé. Il s’est coupé avec une lame de rasoir. Il s’est coupé tout seul. Après ils l’ont pris, ils l’ont menotté, ils l’ont ramené à l’isolement. J’ai essaye de voir avec un policier pour savoir où ils l’ont ramené. Ou soit ils vont le transférer. Mais pour l’instant j’ai aucune nouvelle de lui. Donc aujourd’hui les gens sont énervés par rapport à cette histoire qui s’est passée ce matin. Coup dur pour nous …

 

Et du coup là aujourd’hui ils nous ont tous punis. Ils ont dit parce que y en a un qui a fait une connerie on va tous nous punir. Parce que y a des problèmes, par rapport à l’histoire des visites. Et pour d’autres pour couper les cheveux aussi. Ils ont dit que si y en a un qui fait des bêtises tout le monde va prendre sa part. Là ils sont en train de punir tout le monde aujourd’hui.

Parce que chaque week end, samedi, dimanche, on a le droit de couper nos cheveux. La pour nous punir ils ont dit qu’il n’y a pas de tondeuses pour nous. Et comme c’est aujourd’hui, c’est passé aujourd’hui, ils nous ont puni, y a pas de tondeuse pour nous pendant plus d’une semaine.

Aujourd’hui c’est un peu dur. Même aujourd’hui ma famille est venue en visite et j’ai pas pu voir ma famille parce qu’ils ont dit qu’on était puni et tout ça. Et c’est pour ça j’étais pas bien aujourd’hui.

Toutes les visites ont été annulées. Après y en a certains ils vont là bas ils mettent le coup de pression aux policiers ils ont droit de faire la visite. Mais pour moi et tous les autres y a pas de visite.

C’est pour ça là on est en train de manifester. Par rapport à l’histoire des visites. En plus y a des problèmes avec la tondeuse ici. Du coup là on est en train de parler de ça.

Ca bouge au CRA1 de Vincennes: nouveau communiqué de prisonniers en lutte !

Quelques jours après que la gale ait été signalé au CRA1, une semaine après la manif intérieur/extérieur de samedi, nous relayons un nouveau communiqué des prisonnièrs du centre de rétention de Vincennes:

 

 

Mesdames et messieurs,
Bonjour. On vous écrit ce communiqué pour vous décrire tout ce qui se passe à l’intérieur du centre de rétention à Vincennes, et plus précisément dans le Cra1. On est en train de vivre un calvaire, on peut le décrire comme l’enfer. Une fois à l’intérieur, on est tous à la recherche de la liberté.
Il y a des personnes invalides avec nous, c’est injuste. Il y a aussi des malades parmi nous.
On est pénalisés par les erreurs des responsables du centre.
Par rapport aux dispositifs qu’on a accès, ils sont souvent en panne. Les repas sont immangeables, d’après nos informations les nourritures sont congelés et les livraisons se font chaque 3 jours pour remplir le stock.
On est traités comme des animaux, c’est similaire tel l’organisation d’un zoo en France. Meme le zoo est meilleur qu’ici.
En plus, dernièrement les gens commencent avoir la galle. On est partis à l’infirmerie mais ils nous donnent rien d’efficace, ils ne changent que les draps mais pas les couvertures et les matelas.
Hier une personne s’est blessée pour ne pas monter sur l’avion, elle s’est coupée le ventre et la poitrine. C’est aussi parce que des gens risquent la prison au bled, ils veulent pas rentrer, c’est le chaos total là-bas.
Y a des gens qui ont travaillé durement ici, ils ont les fiches de paie et tout, masi après 6 ans ici ils sont expulsés sans rien, c’est juste ça.
Les personnes qui refusent le premier vol, après ont un vol surprise, caché. Pour ça ils restent aux nerfs, ils peuvent pas dormir ni manger, et ça les pousse à prendre des calmants en infirmerie, ils deviennent comme des drogués, chaque jour ils doivent aller à l’infirmerie.
En général, il y a vraiment une manque d’information: beaucoup de gens pensent etre déportés en Italie ou en Espagne, pour ça ils restent plus tranquilles. Mais au final, et ça meme s’ils ont des permis de séjour italiens, ils sont déportés en Afrique.
Pour finir, on est vraiment en désaccord avec la nouvelle loi sur les 90 jours, que selon nous c’est de l’esclavage moderne.
J’ai tellement envie de courir, mais avec la raison ce n’est pas n’importe comment. La première chose qu’on espère vraiment c’est notre liberté. C’est pour ça qu’on écrit, si je ne vois pas de droits et le respect du temps, inutile de demander un avancement, parce que tout ce que porte le négatif c’est le négatif.

 

Des prisonniers du CRA1 de Vincennes le 23/02

Turin : Expulsion de l’Asilo, Opération étincelle, la répression n’arrêtera pas les luttes !

Le matin du 7 février dernier, au cours d’une opération de police, les flics bouclent le quartier d’Aurora à Turin et forcent les barricades de l’Asilo Occupato.

Si ce n’est pas la première fois, celle-ci est différente des précédentes puisqu’il s’agit cette fois d’expulser le bâtiment occupé depuis 24 ans. Décidé-e-s à résister, les habitant-e-s présent-e-s à l’intérieur réussissent à monter sur le toit de l’ancienne école et à y rester 30 heures, soutenu-e-s par des rassemblements et manifestations de solidarité s’approchant du bâtiment aussi près que le permet l’impressionnant dispositif policier. Une semaine après, le quartier reste lourdement militarisé.

Les flics ne se sont par ailleurs pas présentés les mains vides, mais avec des mandats d’arrêts à l’encontre de sept personnes, six d’entre elles se trouvent actuellement en détention provisoire à la prison de Turin. Elles sont accusées d’« association de malfaiteurs à visée subversive », joker de l’arsenal répressif italien, fréquemment utilisé dans les dernières décennies contre des compagnon-ne-s. D’après les médias, il s’agirait de 21 attaques dans toute l’Italie entre 2015 et 2018 contre des entreprises qui collaborent à la machine à expulser, de la construction à la gestion des CIE/CPR (centres de rétention). Des informations plus précises de la part des compagnon-ne-s de Turin arriveront bientôt.

Dès le début de matinée, Chiara Appendino, maire de Turin, s’est félicitée de l’expulsion sur les réseaux sociaux. Son parti, le Mouvement 5 Étoiles, fondé en 2009 a dès ses débuts surfé sur la vague du populisme, se déclarant NoTav, prônant un revenu universel et la participation citoyenne, tout en proposant la fermeture des centres de rétention et l’expulsion immédiate des personnes sans papiers. Aujourd’hui au gouvernement en coalition avec la Ligue du Nord depuis mai dernier, il montre une nouvelle fois son vrai visage : celui des expulsions de sans-papiers, celui du décret Salvini, ramassis de mesures contre l’immigration et sur la sécurité, et enfin celui des expulsions des maisons occupées.

Occupé depuis 1995, l’Asilo est un lieu d’habitation mais surtout un lieu d’organisation pour les luttes qui agitent le quartier et même un peu plus loin : contre les expulsions de logement, contre les centres de rétention et les rafles, contre la taule, la construction du TAV, nombreuses ont été les occasions de s’y rencontrer, de discuter et d’y trouver des complices.

Son expulsion, bien loin de mettre fin à ces luttes, a donné lieu à de belles démonstrations de solidarité : derrière la banderole « Ils font la guerre aux pauvres et l’appellent rénovation urbaine », samedi 9 février, une manifestation de plus d’un millier de personnes part du centre de Turin et se dirige vers le quartier de l’Asilo. La manifestation est offensive et déterminée, mais les anti-émeutes bloquent tous les ponts qui séparent le quartier du centre et en interdisent ainsi l’accès. La manif se replie vers un autre quartier et continue son chemin derrière des barricades enflammées.

Dans différentes villes d’Italie, en Grèce ou encore au Mexique, des manifestations, rassemblements, banderoles et actions de solidarité se multiplient. En solidarité avec les personnes incarcérées, des rassemblements contre les centres de rétention et des actions contre les collabos de la machine à expulser ont lieu.

« Mais ça ne s’arrête pas là, la manif du 10 février est seulement un début, maintenant c’est le moment de commencer une lutte acharnée, qui, des cendres de cette opération répressive, fera naître une nouvelle fleur »

Que l’opération l’opération éteincelle allume les feux de la solidarité

Solidarité avec les compagnon-ne-s expulsé-e-s
Solidarité avec les compagnon-ne-s incarcérées
Contre toutes les expulsions

À bas CRAs, à bas la taule

 

(lu ici: https://paris-luttes.info/turin-expulsion-de-l-asilo-11678?lang=fr)