L’horrible routine des violences policières au CRA de Vincennes : mêmes flics, mêmes méthodes

Un prisonnier du CRA de Vincennes harcelé par les flics porte plainte

Il y a deux semaines, des personnes ont résisté à la déportation de lun des leurs au CRA de Vincennes. Elles se sont faites tabasser par les flics du centre. Plusieurs sont parties en GAV suite aux plaintes de flics.

Des violences similaires ont conduit à l’incendie du CRA de Rennes il y a 10 jours par des prisonniers. 

Depuis le début du Ramadan début mai, les violences et humiliations quotidiennes dans les CRA semblent avoir redoublé

Un prisonnier de Vincennes a été libéré après que des flics lui ont cassé les dents la semaine dernière. Un autre prisonnier subit actuellement un véritable harcèlement, se faisant frapper, insulter et humilier quotidiennement. Dautres flics ont même ouvert une enquête et sont venus linterroger, en attendant deux bonnes semaine avant de le présenter à l’OPJ et au médecin, afin que les marques de coups sur son corps et son visage soient moins visibles. 

En lisant la plainte de ce prisonnier  qu’on relaie ici, on remarque à quel point les personnes impliquées (les flics identifiés), les méthodes et les circonstances sont identiques à celles des plaintes pour violences policières au CRA de Vincennes quon a déjà relayées en mars et février.

https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/04/16/un-nouveau-recit-de-violences-policieres-a-vincennes/

https://abaslescra.noblogs.org/post/2019/04/16/plainte-et-recit-contre-les-violences-policieres-a-vincennes/

QUESTION: Où étiez vous lorsque vous avez été frappé ?

 REPONSE : En face de la porte du coffre, là où il n’y a pas de caméra.

En revenant, j’ai croisé le policier roux. Je lui ai demandé pourquoi il m’avait frappé sans raison. Il m’a alors insulté « Nique ta mère ». Je l’ai également insulté. Le policier roux a dit au policier qui me ramenait au centre de me ramener au coffre.

J’ai résisté. Je  ne voulais pas revenir au coffre en demandant pourquoi. Il a commencé à me tirer. Il m’a ramené au coffre.

Il y avait plein de policiers. Je n’ai pas été ramené dans le coffre dans une petite salle sur la droite. On m’a ramené là  où il n’y avait pas de caméras.

Le  policier roux a passé son bras devant mon cou, par l’arrière. Il a commencé à me taper avec son genou au niveau de la hanche gauche.

Il m’a fait tomber, j’ai une trace au niveau du coude.

A l’entrée il y avait plein de policiers. Dans la pièce, il y avait une policière et un policier.

Je précise que le policier roux m’a enlevé les menottes. Il m’a frappé ensuite. Il a commencé à me frapper en me donnant des coups de poing au visage.

J’ai essayé de me protéger. Je criais pour me protéger.

L’autre policier m’a tenu. Le policier roux  a passé son bras par l’arrière puis m’a donné des coups de genoux.

Je suis allé voir le médecin le 7 mai. Il m’a dit de déposer plainte.

Je suis allé voir l’ASSFAM.  Elles m’ont dit d’attendre 24 heures.

 QUESTION : avez-vous été placé à l’isolement ?

 REPONSE : le 07mai, une protestation avait eu lieu dans le centre. J’ai entendu des cris. Je suis sorti de ma chambre. Un policier m’a dit « toi encore », j’ai été conduit à l’isolement. Je n’avais rien fait. J’ai été relâché une heure après.

Cette violence est organisée. Elle se déroule hors caméra, ces mêmes caméras qui servent à envoyer en prison les personnes qui se révoltent dans les CRA comme à Lyon et Rennes ces dernières semaines. Elle est couverte par la hiérarchie, les collègues, les médecins et l’association du centre. Le même groupe de flics profite de lisolement des prisonniers à la fouille et de labsence de caméra pour tabasser. Sen suit alors la chaine de répression habituelle : plaintes des keufs, GAV, et parfois prison. Depuis 4 jours, un prisonnier du CRA de Vincennes dort à Fresnes après s’être battu avec une dizaine de policiers.

 

Encore un récit de violences policières au CRA de Vincennes !

C’était il y a dix jours à peu près, on était assis dans la promenade, normal, on discutait. Il y avait un pote à nous, qui venait d’arriver, il avait un problème de fax, il cherchait le numéro de fax pour joindre son hébergement. Il a demandé à une policière : « est ce que c’est possible d’avoir le numéro du fax ? », elle a répondu « non c’est pas mon boulot il faut demander à l’OFII », alors il a demandé « comment je fais ? c’est demain matin mon jugement, l’OFII c’est fermé ». La policière a commencé à s’énerver : « moi j’ai rien à voir dans l’histoire, me parle plus », alors notre pote lui a demandé « mais alors pourquoi vous êtes là ? » et elle lui a répondu « casse pas les couilles, casse toi ».

Lui a commencé à s’énerver, « pourquoi tu es vulgaire ? », et c’est parti en cacahuètes en paroles. Il lui a dit « Pourquoi vous nous parlez comme ça, c’est parce qu’on est derrière une cage ? » et elle a répondu : « Oui, vous êtes des animaux, vous savez même pas parler ».

C’est à ce moment là que les gens se sont énervés, ils ont commencé à venir, presque une dizaine de personnes se rassemblaient, en lui demandant « pourquoi vous nous traitez d’animaux ? »

Elle a commencé à avoir peur, elle a appelé au talkie en disant « ils me menacent », et 4 collègues à elle sont venus. Elle tout le long elle était derrière un grillage il pouvait rien lui arriver, ces collègues ils sont rentrés à l’intérieur. Le premier gars commence à s’énerver, normal, comme tout le monde.

Le policier lui dit : « recule, toi »

Il répond : « Pourquoi, on est pas des animaux »

Le policier à l’intérieur il a foutu une patate, direct ; alors le mec il a remis la même chose, il s’est défendu, parce qu’on a pas le droit de nous taper comme ça. Les policiers sont venus à 4, ils ont sauté sur lui, et encore 8 ou 10 policiers sont venus, ils étaient une douzaine. Nous on était en train d’essayer de les séparer mais ils étaient 14 sur lui, 3 ou 4 en train de le tabasser.

On a dit « ça se fait pas vous avez pas le droit » ; ils nous répondaient « Cassez-vous tous ».

Apparemment ils l’ont pris, ils l’ont ramené au coffre, y’avait pas de caméra, ils l’ont tabassé à 4 ou 5 policiers et lui ont cassé des dents. Après ils l’ont ramené au commissariat.

On pensait qu’il allait en prison, mais son frère a pris un avocat, et il est sorti.

Le policier qui a donné le coup de poing en premier n’est pas revenu pour l’instant.

Paf la Paf, ils paieront les pots cassés

En réponse à l’appel au secours des détenu.e.s du CRA de Lyon Saint-Exupéry, ce mercredi 1er Mai 2019, nous avons mené une action contre la PAF (police aux frontières) de Part Dieu. En cette journée de mobilisation internationale, nous affirmons que nous devons défendre la dignité de tou.t.es : des travailleurs.ses, mais pas seulement. Nous nous sommes retrouvé.e.s et avons décidé de redécorer leur triste façade à l’aide de bocaux de peinture. Nous devons tou.te.s combattre continuellement ces institutions.

La PAF, c’est la milice des frontières : une armée de flics qui systématise les interpellations racistes. Sur les chemins de frontières, dans les gares, la PAF contrôle uniquement les personnes racisées dans l’espoir de tomber sur des personnes sans papiers.

Nous pensons nécessaire de s’attaquer à la PAF, expression concrète de toutes ces violences et oppressions. Celle-ci traque des êtres humains pour un bout de papier : cell.eux qui ne sont pas « en règle » sont conduit.es dans des lieux d’enfermement où iels sont drogué.es, frappé.es, affamé.es, enfermé.es en cellule d’isolement lorsque blessé.es. Du témoignage des enfermé.es, ces lieux sont « pire que la prison ».

En réponse à l’appel au secours des détenu.e.s du CRA de Lyon Saint-Exupéry, ce mercredi 1er Mai 2019, nous avons mené une action contre la PAF (police aux frontières) de Part Dieu. En cette journée de mobilisation internationale, nous affirmons que nous devons défendre la dignité de tou.t.es : des travailleurs.ses, mais pas seulement. Nous nous sommes retrouvé.e.s et avons décidé de redécorer leur triste façade à l’aide de bocaux de peinture. Nous devons tou.te.s combattre continuellement ces institutions. « pires que des prisons ».

Ainsi nous trouvons utile de se mobiliser pour et avec toutes celles et ceux qui sont frappé.e.s, emprisonné.e.s, empêché.e.s de vivre là où iels le souhaitent.

Les responsables de ces crimes sont nombreux : il y a L’État, la métropole, les collectivités territoriales, les associations qui collaborent avec l’État comme la Croix Rouge et Forum Réfugié.es, ces minables raclures de flics de la PAF et le patronat qui se sucre de contrats débridés et avantageux. Même si aujourd’hui nous nous attaquons à la PAF, nous prévenons et signons : nous attaquerons toutes les institutions et les individus qui précarisent et criminalisent des personnes .

En cette journée de convergence nous voulons rappeler la nécessité d’être solidaires, et de combattre toute exploitation,et toute autorité.

On brise du verre, ils brisent des vies !


C.A.R.G.L.A.S.S
(Compagnie Autonome Révolutionnaire Gardant L’Anonymat pour Sa Sécurité)

Carglass répare, carglass remPAF !