Violences policières au CRA de Vincennes : les retenus empêchés de porter plainte

Suite à la mort de M., tabassé par le flic vendredi 26 mai au centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes, plusieurs affrontements ont lieu entre les keufs et les retenus, qui ont décidé de lutter collectivement pour que la mort de M. ne passe pas sous silence. Une forte répression a suivi pour les faire taire et casser la dynamique de révolte. Après ces tabassages, des retenus ont tenté de déposer plainte pour dénoncer ces violences policières. Mais tout est fait pour les en empêcher : même quand un prisonnier meurt, ses camarades n’ont droit qu’à fermer leurs gueules.

Plusieurs retenus n’ont ainsi pas eu le droit d’aller voir le médecin après avoir été tabassés. « Ça fait des jours que je demande un certificat médical et j’ai toujours pas pu le faire. Le 1er jour les flics n’ont pas voulu que j’aille à l’infirmerie et après y avait trop de monde », explique l’un d’eux. Or plus le temps passe, moins les traces de coups sont visibles.

Une fois devant le médecin, il arrive que celui-ci refuse de rédiger un certificat ou le remplisse de façon vraiment illisible. Parfois le médecin du CRA renvoie la balle à l’hôpital (l’hôtel dieu), où les médecins à leur tour disent que c’est à celui du CRA de le faire. Résultat: toujours pas de certificat…

Les retenus font aussi face au peu d’entrain – pour utiliser un euphémisme – de l’Assfam (l’association payée par l’État pour assurer un semblant d’accès au droit et justifier ses pratiques d’enfermement) pour enregistrer la plainte. Un autre retenu a expliqué que la personne de l’asso ne le soutenait pas dans cette démarche lui disant : »T’es bien sûr de vouloir porter plainte ? Il ne faut pas mal parler à la police »…

Même quand ils arrivent à déposer plainte la pression continue : un retenu nous a raconté qu’il s’est fait menacer et frapper par le flic contre lequel il a porté plainte. Une impunité qui se vérifie dans les chiffres : l’an dernier sur les 33 plaintes pour violences policières transferées par l’Assfam, toutes ont été classées sans suite.

Au CRA de Vincennes, une personne est morte et les autres subissent menaces et tabassages. Tout continue comme si de rien n’était, avec la complaisance et le soutien de l’équipe médicale et de l’Assfam. Les retenus, eux, résistent tous les jours.

Force à eux ! Multiplions les actions en soutien ! Feu aux CRA !