2024/09/05 assembleanocprtorino
« Sans trop tourner autour du pot, ce que nous vous demandons, c’est de nous aider, de rendre ces murs transparents, en montrant au peuple les crimes commis par un État qui, hypocrite, exige le respect des lois qu’il viole systématiquement tout en restant impuni.
Nous aimerions que tout le monde comprenne qu’il n’y a rien de rééducatif dans la prison. Nous voudrions que la narration habituelle de la prison garantissant la sécurité des citoyens soit dépassée. C’est faux.
La prison est criminelle, criminosa et criminogène. »
Des Détenus Libres de Regina Coeli
Les mois d’été – plus que les précédents de l’année écoulée – ont été marqués par un cycle de protestations et de révoltes qui ont secoué les centres de détention italiens du nord au sud. La dernière en date, la révolte dans la prison pour mineurs Beccaria de Milan, qui par son intensité brise tous les canaux d’information, fait suite à des manifestations et révoltes qui, entre juillet et août, ont été presque quotidiennes, parfois tout aussi percutantes et médiatisées – comme celles survenues à Turin entre la prison Lorusso Cutugno et la prison pour mineurs Ferrante Aporti – parfois totalement silencieuses. Notre souhait est de tenter, par une chronologie, de compiler les différentes luttes et révoltes de cette saison de feu dans les taules du Bel Paese. Une chronologie qui ne sera probablement pas exhaustive en raison des limites des sources et de la quantité de révoltes, mais que nous avons décidé de tracer pour donner de la voix aux revendications et aux pratiques par lesquelles les détenus se soulèvent contre la prison, les CPR (centres de rétention administrative, les CRA italiens) et contre les institutions qui les remplissent et les administrent. Ce texte est un point de départ pour entamer une réflexion autour de l’enfermement, et de la façon dont les discours publics et politiques le structurent, et quel rôle on peut jouer ici, « dehors », parmi celles et ceux qui, sans aucune prétention réformatrice, n’aspirent qu’à contempler les décombres de ces murs.
Les luttes des personnes incarcérées, les évasions, le désir de liberté nous réchauffent le cœur et le remplissent de courage. L’insurrection contagieuse qui se propage d’une prison à un CPR et vice versa, réussit aussi à contaminer le « dehors » et ne peut que nous interroger sur les possibilités à notre disposition pour soutenir ces luttes et imaginer des formes de solidarité réactives, efficaces et intelligibles. D’une part, il y a celles et ceux qui tirent de ces luttes des pistes de réflexion pour analyser l’existant et imaginer des formes d’actions, d’autre part, il y a l’intervention de l’État et de ses ramifications qui ne se fait pas attendre – dans toute sa capillarité – pour limiter les espaces de liberté et étouffer les possibilités de contester une réalité de plus en plus mortifère et répressive.
Les déclarations du gouvernement sur la situation carcérale tentent en effet de contourner et de manipuler les évidentes tensions dans les taules, les revendications des détenus, leur genèse et leur portée effective. Les articles, commentaires et critiques abordent superficiellement la question en se contentant de faire écho aux revendications du Gouvernement ou des syndicats de police, monopolisant et filtrant les informations qui arrivent des prisons. En parallèle, les séries de lois, décrets, circulaires et procès, élaborent des normes, donnent des directives et montent des accusations pour entraver et écraser tout souffle de rébellion à l’intérieur et à l’extérieur des lieux d’enfermement.
Pour celles et ceux qui tentent d’observer ce que représente la prison dans cette société et d’écouter le cri de celles et ceux qui la vivent sur leur propre peau, les détenu·es qui se rebellent, frappent sur les barreaux qui les emprisonnent, détruisent les systèmes de vidéosurveillance et les infirmeries, attaquent les gardiens, font grève, utilisent le feu, montent sur les toits ou tentent de s’évader, le font parce que la vie quotidienne en détention est inacceptable, ni soutenable. « La prison est criminelle, criminosa et criminogène. » Les morts dans les prisons et les CPR ne peuvent passer dans le silence : des morts d’État, qui ne doivent pas être étouffées ou déformées et dont la responsabilité ne doit pas être cachée. La responsabilité d’un pays qui décide de confiner dans les prisons les marginaux, les inadaptés, les surnuméraires, d’une société qui exploite, appauvrit et écarte de manière cannibale.
On ne peut que constater que ce qui s’est passé cet été et continue de se produire dans les centres de détention pénaux et administratifs en Italie a une intensité et une dimension inédite, qui ne s’était pas observée depuis plusieurs années, mais qui ne doivent néanmoins pas surprendre. La violence exercée par le pouvoir sur les personnes incarcérées est en effet composée d’éléments enracinés, structurels et structurants sans lesquels il ne serait pas possible de parler d’enfermement. Les cages, les barreaux, les matons et les clés ne sont que quelques-uns de ces éléments, les plus visibles et connus. Cependant, il serait absurde de se limiter à ces derniers pour cerner la totalité des instruments dont disposent les appareils répressifs et vers lesquels sont tournées les colères des détenus.
L’architecture de la prison est imaginée pour être une zone grise éloignée du regard de la société. Elle se conforme à une sorte de hiérarchie optique selon laquelle, ce qui se passe à l’intérieur – les passages à tabac, la négligence, les abus, les représailles – est connu de celles et ceux qui y vivent, mais ignoré, opaque ou déformé à l’extérieur.
D’ici, une première forme d’isolement, celle de l’invisibilité aux yeux du monde, qui permet aux institutions pénitentiaires de commettre toutes sortes d’abus envers ceux qui vivent une restriction de leur liberté. Ce n’est pas un hasard si, dans l’une des lettres des détenus libres de Regina Coeli, ce qu’ils écrivent haut et fort, c’est qu’ils veulent rendre les murs de la prison transparents, briser l’isolement.
Cet isolement, pour ainsi dire, structurel, s’affine et se distingue en devenant un outil disciplinaire à plusieurs niveaux : de l’isolement punitif qui suit les protestations ou révoltes, afin d’annihiler l’individu et briser les liens internes à la prison et parfois aussi ceux externes – lorsqu’il prend la forme du transfert punitif dans un autre établissement ou centre de détention éloigné – jusqu’au 41bis : forme extrême d’afflictivité et de torture du système carcéral italien.
Si l’isolement, sous ses différentes formes, est une des conditions de possibilité de l’architecture pénitentiaire, son contraire spéculaire est la surpopulation : condition historiquement intrinsèque aux prisons italiennes – abordée par phases alternées, mais toujours dans une optique d’urgence – capable d’exacerber les problèmes de la vie en détention et la brutalité de la prison. Malgré Messieurs Nordio et Tajani, avec des titres de journaux faisant écho, qui parlent de la surpopulation comme d’une non-réalité ou, plus modérément – si l’on peut dire ainsi – comme d’un facteur indépendant des suicides, qui se produisent à un rythme d’un tous les trois jours, et des protestations qui ont enflammé cet été et bien d’autres, les luttes et la colère des personnes incarcérées nous disent tout autre chose.
**Chronologie des révoltes et des protestations**
**JUILLET :**
2 Juillet, CPR de Pian del Lago, Caltanissetta, révolte avec incendie et jets de pierres contre la détention et les déportations.
5 Juillet, CPR de Ponte Galeria, Rome, une révolte éclate dans 4 zones du centre après une tentative de suicide d’un détenu, jets de gaz lacrymogène et passages à tabac après l’intervention de la police et des carabiniers. Plusieurs blessés parmi les détenus.
7 Juillet, prison de Sollicciano à Florence, suite à la mort d’un détenu, une protestation enflammée éclate dans 2 sections de la prison, contre les conditions dégradantes, la surpopulation, le manque de services minimaux.
8 Juillet, prison pour mineurs Beccaria, Milan, révolte avec incendie qui se propage depuis la deuxième aile de la prison, les détenus sont évacués dans une autre section.
10 Juillet, CPR de Gradisca d’Isonzo, une colonne de fumée s’élève de la zone bleue, dédiée principalement à la détention des personnes susceptibles d’être rapidement expulsées, principalement originaires de Tunisie.
11 Juillet, prison du Coroneo, Trieste, 260 détenus dans une prison avec une capacité maximale de 150. Révolte avec incendie, cause de graves dégâts à la structure. Affrontements avec la police et révolte réprimée par la police anti-émeute avec jets de gaz lacrymogènes dans les sections et passages à tabac.
13 Juillet, CPR de Gradisca d’Isonzo, protestation et grève de la faim dans l’attente des prochaines expulsions.
17 Juillet, CPR de Turin, incendie dans une section du centre, manifestants et policiers interviennent.
20 Juillet, prison de Busto Arsizio, les détenus montent sur le toit en signe de protestation après des jours de grève de la faim, contre les conditions de détention.
23 Juillet, CPR de Macomer, incendie qui touche deux sections du centre, protestation contre la détention et les déportations.
25 Juillet, prison de Sollicciano, Florence, protestation des détenus à la suite d’une intervention policière répressive après un incendie.
26 Juillet, CPR de Turin, révolte, grève de la faim et incendies à la suite de tentatives de suicide et de la mort de deux détenus.
—
AOÛT
2 août :
Prison pour mineurs Ferrante Aporti, Turin : Les détenus prennent le contrôle de la prison. Ils saisissent une radio de la police, mettent le feu et détruisent les cellules, le bureau de la direction, la salle de contrôle de la vidéosurveillance, et tentent une évasion de masse, finalement déjouée.
Prison Lorusso Cutugno, Turin : Après des semaines de tensions, une révolte éclate la nuit. Dans le bloc B, 400 détenus prennent le contrôle du bloc en utilisant le feu.
5 août, CPR de Palazzo San Gervasio, Potenza : À la suite de la mort d’Osama, battu et victime de négligence médicale, la colère explose parmi une centaine de détenus. Plusieurs modules sont endommagés et des incendies éclatent dans les zones.
6 août, prison de Baldenich, Belluno : Révolte avec destruction des systèmes de vidéosurveillance, des douches, des fenêtres et des interphones. Les dommages sont estimés à des milliers d’euros.
7 août :
Prison de Campobasso : Certains détenus parviennent à monter sur le toit à la suite de tensions.
CPR de Bari : Après l’annonce de la mort d’Osama dans le CPR de Palazzo San Gervasio, trois détenus montent sur le toit. Deux d’entre eux tombent, l’un est transporté à l’hôpital avec des fractures multiples probables, l’autre est placé à l’isolement pour un test positif au COVID.
10 août, prison de Siano, Catanzaro : Une violente révolte éclate dans deux sections, des affrontements avec les gardiens ont lieu, et les détenus s’emparent des clés.
11 août, CPR de Gradisca d’Isonzo : Deux détenus parviennent à s’évader du centre.
15 Août :
Grève nationale à laquelle participent plusieurs détenus dans les prisons italiennes.
À la prison Lorusso e Cutugno, à Turin, les détenues de la section féminine, en solidarité avec la grève nationale, commencent une grève du chariot (refus de recevoir de la nourriture). Dans les sections masculines, la tension commence à monter dans l’après-midi. Plusieurs détenus du bloc B refusent de rentrer dans leur cellule ; certains mettent le feu à un matelas, et une tentative d’évasion est faite. Pendant ce temps, la révolte s’étend au bloc C, où les détenus se barricadent, refusant de rentrer dans leur cellule, jetant de l’huile par terre pour ralentir l’intervention des forces de répression. Le système de vidéosurveillance, le mobilier et le système d’éclairage sont détruits, et des incendies éclatent pendant la nuit.
À la prison de Pescara, un incendie éclate dans une cellule qui devient totalement inutilisable, avec des affrontements contre les gardiens.
16 Août :
IPM de Casal del Marmo, à Rome, beaucoup de mobilier de la prison pour mineurs est détruit, des affrontements avec les gardiens se poursuivent jusqu’à 21 heures. Le soir, les détenus refusent de prendre leur traitement psychotrope, jetant des fruits aux médecins et infirmiers, et refusent également de rentrer dans leurs cellules.
17 Août :
À la prison de Bari, une trentaine de détenus refusent de rentrer dans leurs cellules, s’emparent des clés et ouvrent la cellule d’un autre détenu. Une bagarre éclate avec certains gardiens et une infirmière est prise en otage. À la suite de cette protestation, les détenus concernés ont été transférés.
À la prison de Regina Coeli, à Rome, deux jours de révolte commencent, impliquant initialement 200 détenus de la troisième section. Les vitres sont brisées, les serrures des cellules sont endommagées, le couloir est inondé, et un incendie éclate dans la section. Le lendemain, l’émeute continue avec encore plus d’intensité, d’autres incendies se déclarent.
À la prison de Siano, à Catanzaro, un détenu monte sur le toit en signe de protestation.
À la prison d’Imperia, un incendie éclate dans une cellule.
19 Août :
À la prison Lorusso e Cutugno, à Turin, les membres du conseil disciplinaire, chargés d’infliger des sanctions disciplinaires à deux détenus du bloc A, vivent « 5 minutes de peur » : le mobilier du bureau (ordinateurs, tables, bibliothèque, ventilateur – car les gardiens bénéficient de la climatisation) est détruit. Les membres du conseil se barricadent dans la salle pendant que les détenus sont sédatés.
À la prison de Castrovillari, une violente révolte éclate, deux sections sont évacuées. C’est la deuxième révolte du mois, la première ayant eu lieu à une date inconnue.
À la prison de la Dozza, à Bologne, des affrontements éclatent avec certains agents.
À l’IPM du Pratello, à Bologne, une forte battiture (taper sur les barreaux) se poursuit pendant plusieurs heures.
À l’IPM Beccaria, à Milan, dans la nuit du 19 au 20 août, après que les soins médicaux ont été refusés à un détenu, un matelas est incendié. Après des affrontements avec des agents, certains détenus s’emparent des clés et une tentative d’évasion de masse a lieu. À la suite des protestations, certains détenus sont transférés, notamment au Pratello.
20 Août :
À l’IPM du Pratello, à Bologne, un détenu – avec quelques sympathisants – s’oppose fermement à un nouveau transfert qu’il subit en moins d’une journée. Un affrontement éclate avec des gardiens, et une pièce de la prison pour mineurs est endommagée.
22 Août :
Un détenu évadé de la prison de Bollate, à Milan, le 22 juin, est retrouvé, mais il réussit encore à s’échapper et reste introuvable.
23 Août :
À la prison d’Argillà, à Reggio de Calabre, des affrontements éclatent avec la police pénitentiaire, et les détenus se barricadent dans une section, causant d’importants dégâts à la structure.
À la prison de Marassi, à Gênes, le rez-de-chaussée et le premier étage de la sixième section de la prison sont barricadés. Pendant les affrontements, de l’huile bouillante est renversée, ralentissant l’intervention des gardiens. Le feu se propage, et plusieurs cellules, ainsi que le système d’éclairage, sont détruits.
25 Août :
Au CPR de Ponte Galeria, une colonne de fumée s’élève de la section masculine.
À l’IPM Beccaria, à Milan, aux alentours de cette période (la date exacte est inconnue), un détenu s’évade sans revenir des activités menées hors de la prison. Le 28 août, il est retrouvé en Ligurie et à nouveau arrêté.
À la prison de Bergame, un détenu monte sur le toit pendant que des matelas prennent feu dans les sections.
À la prison de Palerme, Pagliarelli, pour s’opposer aux fouilles, 50 détenus mènent une protestation de minuit à environ 3 heures du matin, tapant sur les barreaux, jetant de l’eau et du savon, et mettant le feu à des draps et des papiers.
26 Août :
À la prison de Palerme, Pagliarelli, de 13 h 30 jusqu’à toute la nuit et jusqu’au matin du 27 août, trois détenus montent sur le toit de la prison pour demander leur transfert.
À la prison de Porto Azzurro, sur l’île d’Elbe, un détenu proteste contre la décision du juge de surveillance de l’exclure de la libération anticipée en raison de plusieurs rapports disciplinaires. Il monte sur le toit/s’accroche à une grille à 20 mètres de hauteur vers 14 h 30 et y reste toute la nuit.
27 Août :
À la prison de la Dozza, à Bologne, le système de vidéosurveillance est endommagé et, à la suite du transfert forcé d’un détenu à l’infirmerie (probablement en vue d’une sédation forcée), les sanitaires de la pièce sont détruits.
À la prison de Bollate, à Milan, un détenu écrit une lettre et lance sept jours de protestation nationale, demandant une visite conjointe du ministre, du président de la Cour constitutionnelle et du garant des détenus. La protestation inclut une battiture de 30 minutes de 12 h à 12 h 30, un refus de sortir des cellules, une grève du chariot, une grève des achats personnels, et un refus de prendre des médicaments non prescrits.
À la prison d’Ivrea, un détenu tente de s’évader.
À la prison Pietro Cerulli, à Trapani, un détenu proteste en montant sur le toit de l’aile Tirreno pour demander son transfert.
À la prison de Sabbione, à Terni, un détenu refuse de rentrer dans sa cellule.
28 Août :
À la prison du Cerialdo, à Cuneo, un détenu monte sur le toit en signe de protestation, demandant son transfert.
30 Août :
À la prison de Regina Coeli, à Rome, une forte protestation éclate dans la première section, causant des dégâts au deuxième étage, des caméras de surveillance arrachées, des plafonds suspendus détruits, des bonbonnes de gaz explosées, des poubelles et des morceaux de fer lancés, ainsi que des extincteurs vidés.
31 Août :
À l’IPM Beccaria, à Milan, dans la nuit du 31 août au 1er septembre, une révolte éclate impliquant tous les détenus de la prison pour mineurs. Des incendies éclatent dans les cellules, et lors de l’évacuation, les détenus parviennent à atteindre la loge. Une tentative d’évasion de masse a lieu : certains nouent des draps, et quatre personnes s’évadent (retrouvées la même nuit). Huit détenus sont blessés.
SEPTEMBRE
2 Septembre :
À l’IPM Fornelli, à Bari, un cycle de plusieurs jours de révolte commence, avec une forte tension et des incendies dans les sections.
À la prison de Frosinone, après la mort d’un détenu, une révolte éclate dans la nuit du 2 au 3 septembre, avec des vitres brisées et des inondations.
À la prison Lorusso e Cutugno, à Turin, dans le bloc B, en particulier dans les première, deuxième, troisième et quatrième sections, les détenus refusent de rentrer dans leurs cellules et parviennent à atteindre la rotonde, demandant à parler au directeur.
À la prison de Biella, des détenus parviennent à sortir dans les sections et y restent pendant plusieurs heures.
3 Septembre :
À la prison d’Ivrea, de fortes protestations éclatent au premier et au troisième étage de l’aile d’isolement : une cabine téléphonique, des néons sont détruits, et des affrontements ont lieu avec les agents, avec des battitures. Simultanément, au premier et au troisième étage droit, une forte battiture commence, des coussins sont brûlés, plusieurs meubles détruits, et des affrontements éclatent avec les agents. La révolte se poursuit jusqu’à 2 h 30 du matin.