Témoignage d’un prisonnier de Mesnil placé à l’isolement après avoir tenté de se suicider pour éviter la déportation

Un prisonnier tente de se suicider pour éviter la déportation au CRA de Mesnil : il est placé à l’isolement

Hier, un prisonnier du CRA de Mesnil Amelot a fait une tentative de suicide pour  échapper à sa déportation. Il a été emmené à l’hôpital de Meaux dans une unité spéciale sous haute surveillance des keufs où il a attendu plusieurs heures avant de se faire recoudre le bras. À l’heure qu’il est, il est à l’isolement au CRA, où il a passé la nuit. Il n’a pas pu prendre de douche ou faire changer son pansement. Il vit dans la peur d’être scotché et embarqué de force à tout moment pour une nouvelle tentative de déportation. 

Les CRA et l’enfermement poussent les personnes à bout, au suicide et à l’automutilation. Les seules ré

ponses qu’ils apportent sont plus de contrôle, plus de surveillance, plus de déportations ! Il n’y a pas d’enfermement vivable. Toutes les prisons tuent !

Voici son témoignage à écouter :

 

[Mesnil Amelot] Des nouvelles des prisonnières – 26/03/19

Des prisonnières du centre de Mesnil Amelot racontent les conditions d’enfermement et leur quotidien.

Par où commencer : les toilettes sont sales. Il y a des fuites d’eau dans la salle de bain. La chasse d’eau ne fonctionne pas. Le réfectoir est sale. La nourriture est inmangeable. Les portent ne se ferment pas. Les lits font trop de bruit, du coup les filles dorment par terre pour pas déranger les autres. ça sent pas bon et les couloirs sentent les égouts. Une mort douce j’appelle ça. lls ne laissent pas les visiteurs faire entrer de la nourriture chaude.
Il y a tellement de choses à dire et à changer : maltraitance, mauvaise nutrition.
Ils ont prolongé le délai de la rétention de 45 à 90 jours.
Une communauté musulmane, ils cuisinent avec du porc et de la viande. Les retenues malades et qui ont une santé fragile ne sont pas bien prises en charge.
J’ai écrit ça étant sous attarax comprimé calmant.

Autre autre prisonnières poursuit :

Vraiment c’est avec le coeur serré que je parle de ces différentes conditions, c’est vraiment gênant de la part de la France.
– On nous traite comme des chiens et chiennes sans respect, pas de nourriture, les sanitaires sont tellement insalubres qu’on risque de piquer des infections incurrables, les policiers nous traitent comme des moins que rien alors que le sang qui circule dans leurs veines est le même sang que nous.
– On ne mange pas bien, des femmes avec leur bébés et des nourrissons sont enfermées.
– Quand on demande des papiers-toilettes les personnes nous refusent c’est à dire c’est un calvaire total. Hier j’ai été à l’infirmerie pour prendre mon traitement. Il y a une infirmière raciste qui se permet de me dire que je faisais semblant de me faire mourir alors que tout le monde savait que j’avais fait une crise 3 fois depuis le début de cette histoire. Si je pouvais faire une plainte contre cette infirmière je le ferais. j’ai tellement à raconter, donc je préfère le tête à tête avec vous, j’ai vu des choses qui m’ont épatées vraiment.
Je vous remercie.