Lutte pour les régularisations, luttes contre les expulsions, Même ennemi, même combat

Mercredi 18, des collectifs de sans-papiers et migrant.e.s, des syndicats, des collectifs, associations, organisations appelent à une manifestation (Egaux, égales, personne est illégale). C’est à 18h à République. Ca nous parait important de republier un tract écrit par l’assemblée contre les CRA IdF en avril dernier…

Pour info : comme il y a cette manif, la réunion du mercredi de l’assemblée n’aura pas lieu ce mercredi 18, on reprend en janvier.

Une campagne pour des régularisations massives a été lancée début avril par des collectifs de sans-papiers, des syndicats et des associations. Ces organisations annoncent occupations, grèves et blocages pour mettre en place un rapport de force avec la préfecture et obtenir des régularisations massives. Parallèlement, depuis le début de l’année, des mouvements de prisonniers et prisonnières secouent régulièrement les centres de rétention administrative en France pour protester contre l’allongement de la durée maximale de rétention à 3 mois (auparavant d’un mois et demi), contre les arrestations et les expulsions, mais aussi pour lutter contre les violences policières dans les CRA et contre l’existence même de ces prisons pour étranger.es.
 
La nécessité de faire le lien entre ces deux combats s’impose, car les (non) régularisations et les expulsions sont les deux facettes d’un même système qui trie, enferme, et déporte les étrangers et étrangères. Il faut refuser les fausses séparations entre les « dangereux immigrés » à éloigner et les « bons » migrants à accueillir : cette séparation est produite par la préfecture. C’est elle qui a tous les droits pour accepter ou refuser les demandes de titre de séjour. C’est elle qui rend les étranger.es « indésirables », c’est-à-dire enfermables et expulsables.

Les critères de régularisation sont pour la plupart arbitraires, flous, soumis au bon vouloir de la préfecture. Autrement dit, on n’est jamais sûr qu’un dossier sera accepté ou pas. C’est la préfecture aussi qui est toute puissante pour distribuer des Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF), enfermer les gens en centre de rétention et les expulser. C’est donc une gestion politique de l’immigration qui est à l’œuvre, à travers l’usage massif des procédures administratives, le tout avec la bénédiction des juges et des politicien.ne.s.

Tant qu’il y aura des centres de rétention et des expulsions, les sans-papiers ne seront pas tranquilles et même les détenteurs et détentrices de titres de séjour seront continuellement menacé.e.s. En effet, la loi Asile et Migration a systématisé une pratique déjà très répandue : associer à tout refus de titre ou de demande d’asile une OQTF et une IRTF (Interdiction De Retour Sur Le Territoire Francais). Autrement dit, chaque personne qui dépose un dossier de régularisation à la préfecture risque l’enfermement et l’expulsion en cas de refus ou, en tout cas, l’impossibilité de redéposer une demande pendant une période variant entre un à 5 ans.

En outre, ce délai ne commence qu’une fois que la personne a effectivement quitté le territoire : cela revient en réalité à une condamnation à la clandestinité à vie pour les personnes qui décideraient de rester en France malgré le rejet de leur demande. C’est une menace permanente de plus qui pèse sur les sans-papiers et les migrant.e.s en général. Ainsi, un très grand nombre des personnes enfermées actuellement dans les centres de rétention en Ile-de-France ont été arrêtées au guichet de la préfecture, alors qu’elles cherchaient à régulariser leur situation !

On ne peut être libres de demander un titre de séjour quand on risque l’expulsion et l’enfermement en cas de refus ou au moment du rendez vous à la préfecture. On est maintenu dans la peur. Des milliers de personnes préfèrent vivre des années en France sans tenter aucune démarche par crainte d’être repérées. Si le traitement « cas par cas » et la menace d’enfermement contribuent à isoler et à punir les migrant.e.s pauvres, il faut répondre collectivement, et renverser cet état d’oppression et d’exploitation : que la peur change de camp!

Pour la fermeture du centre de tri qu’est la préfecture!
Des papiers pour tou.te.s ou plus de papier du tout
A bas les CRA