Les Locaux de Rétention Administrative (LRA): l’enfermement invisible au cœur des villes

Les LRA servent à enfermer des personnes qui n’ont pas les bons papiers avant de les expulser. Ce sont des lieux d’enfermement particulièrement opaques, créés selon le bon vouloir des préfets. Difficile d’avoir des infos sur ce qu’il s’y passe et même de savoir où ils se trouvent. C’est pourquoi, nous avons épluché les arrêtés préfectoraux pour publier ici les adresses des LRA. Il y en a un sûrement un près de chez vous !

D’ailleurs, le 18/03/2023 à 14h aura lieu une manif contre les CRA et LRA. Le rdv est donné à la gare du RER D Créteil Pompadour et ira jusqu’au LRA de Choisy-le-roi.

Les LRA sont des lieux temporaires ou permanents servant à enfermer les personnes qui n’ont pas les bons papiers en vue de leur expulsion. Gérés par la police, ils sont de faible capacité (jusqu’à une dizaine de places) et situés en centre-ville.

On en trouve dans des hôtels, des cités administratives, des commissariats et des gendarmeries. Il en existe une vingtaine (un trentaine ?) en France, ce qui correspond à 131 places.

L’objectif du gouvernement est de faire passer à 300 le nombre de places en LRA en 2023. Ce sont les arrêtés préfectoraux qui statuent sur leur ouverture ou leur fermeture. Les personnes y sont enfermées au maximum 2 jours (jusqu’à 5 jours dans certains cas). Après 2 jours, si la personne n’est pas expulsée, elle est enfermée en Centre de Rétention Administrative (CRA).

300 places pour 2 jours max, le calcul est vite fait. En un an ce sont des milliers de personnes qui sont susceptibles de passer dans un des LRA.

Darmanin a récemment expliqué que les LRA serviront, notamment, à enfermer les familles avec enfants avant leur expulsion, ce qui permettra d’utiliser les zones dédiées aux familles des CRA pour enfermer encore plus de personnes.

Nous n’avons que très peu d’informations concernant les LRA. Les associations n’ont pas le droit d’y accéder, il n’y a pas de téléphone en libre service, les visites sont interdites, il n’y a pas d’espace en extérieur. Les LRA sont tellement opaques qu’on ne sait même pas où ils sont et combien il en existe.

Alors on s’est dit que ce serait vachement bien de trouver les adresses, surtout que ces lieux pourris sont au cœur de nos villes. La petite astuce c’était d’éplucher les arrêtés préfectoraux qu’on peut trouver dans les Recueils des Actes Administratifs de chaque site internet des préfectures. On dénombre aujourd’hui 101 préfectures (métropole, Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion et Mayotte).

Voici la liste des LRA. On a aussi ajouté les données du dernier rapport de la cimade sur les CRA (https://www.lacimade.org/publication/rapport-2021-sur-les-centres-et-locaux-de-retention-administrative/) et du global detention project (https://www.globaldetentionproject.org/countries/europe/france). Il n’était pas facile d’obtenir des informations à jour, c’est pourquoi nous faisons appel à vous pour finaliser cette liste. Si vous connaissez d’autres lieux ou constatez des informations erronées, vous pouvez nous contacter par mail (anticra[at]riseup[point]net). Quand nous ne savons pas si le LRA est encore ouvert ou pas, nous le précisons avec la mention à vérifier. Merci d’avance pour vos retours <3

– Ajaccio, Route de Campo dell’Oro
– Allones, pas d’adresse
– Bastia, L’Hotel des police, 6 Rue Luce de Casabianca
– Bobigny, 45 rue Carency, 12 places, 4 chambres
– Brest, Commissariat de police, 15 Rue Colbert
– Cergy-Pontoise, pas d’adresse
– Cherbourg, pas d’adresse
– Créteil, pas d’adresse
– Choisy-Le-Roy, 9 avenue Léon Gourdault, 8 places, 2 chambres
– Cenon, petit chemin Camparian, 12 places
– Epinal, adresse inconnue
– Forbach, adresse inconnue (fermé le 12/05/2011 — à vérifier)
– Aéroport et CSP du Lamentin
– Lomme, 5 rue de l’Hôtel de ville (dans le comico, 4 places)
– Metz, 6 rue Belle-Isle (à l’hôtel de police, fermé le 24/11/2010 — à vérifier)
– Modane, pas d’adresse
– Nanterre, 167-177 avenue Joliot-Curie, 12 places (local permanent de rétention administrative non mixte au sein du centre administratif départemental des Hauts-de-Seine)
– aéroport Nice-Côte-d’Azur, LRA temporaire dans le poste de la DCPAF du terminal 2 (2 places)

– Pamandzi (dans l’enceinte du CRA de Pamandzi à Mayotte), 24 places prévues pour 2025
– Pontarlier, pas d’adresse
-Ruaudin, Hôtel Ashley, 11 place François Mitterrand (2 places)
– Rivesaltes, Route d’Opoul, 66600 (créé en 2007 — à vérifier)
– Rivesaltes, Tropic hôtel, Avenue Gustave Eiffel (fermé en 2009 — à vérifier)
– La Rochelle, Hôtel de police – 1 rue de la marne (à vérifier)
– Saint-Dizier, 5 rue Brigadier Albert (dans le commissariat, provisoire, ouvert pour 7 jours le 5 octobre 2022 et le 7 juin 2022, 3 places — à vérifier)
– Saint-Louis, Rue de Lys 3
– Saint-Martin, pas d’adresse

– Savigny-sur-Orge, 1 Pl. Régis Ryckebush (commissariat), 3 places prévues pour février 2024
– Soissons, pas d’adresse
– Tourcoing, Commissariat (à vérifier)
– Tours, Commissariat Principal de Police de Tours, 70 rue Marceau
– Trégueux, Hôtel Kyriad Direct – Palais des congrès, 52 rue du Gué Lambert (local provisoire de rétention administrative en raison de la saturation du cra de st-jacques-de-la-lande – 2 à 3 personnes par chambre selon les chambres) du 27 au 28/07/22, du 5 au 6/10/22 — à vérifier)
– Troyes