Jeudi 17 février 2022, les retenus du bâtiment 2 A du centre de rétention administrative de Vincennes se sont mis en grève de la faim. Ils subissent, depuis, une pression particulièrement forte des flics et de tout le personnel du CRA : les flics les réveillent chaque nuit, certains retenus désignés comme leaders ont été tabassés et mis à l’isolement, d’autres se voient refuser leur traitements médicaux comme chantage pour casser la grève… La grève de la faim, toujours en cours aujourd’hui, s’est étendue aux bâtiments 1 et 2B. Nous relayons ici le témoignage d’une personne enfermée au 2B.
« Dans notre bâtiment, il y a aussi la grève de la faim. 8-9 personnes la font sur une grosse cinquantaine de détenus. On sait que dans les autres bâtiments, certains font pareil.
Ici les conditions sont dégueulasses. Le Covid tourne, la galle aussi. Y a des punaises… les douches sont pas nettoyées… la bouffe elle sent toujours la même chose, y a des cachetons dedans. Y a un seul médecin de disponible pour les 3 bâtiments et il vient qu’une fois par semaine… C’est pour tout ça qu’il y a une grève de la faim et aussi car le CRA c’est de la torture mentale.
Les flics cherchent à nous pousser à bout. Y a huit jours, ils ont fait une fouille, ils ont ramené des stagiaires qui parlent mal, provoquent, nous traitent comme des chiens. Y a pas longtemps, un flic a tapé un détenu car il sortait du réfectoire avec de la bouffe. Comme le monsieur s’est pas laissé faire par le flic, c’est parti en bagarre. Le monsieur il a ensuite été mis à l’isolement, puis en GAV et il est revenu au CRA. Mais c’est bien le flic qu’a commencé à taper.
Les flics, ils sont racistes, le commandant c’est un gros raciste. Lui il gueule tout le temps. Il sait pas parler normalement. Quand il veut, il rentre dans les chambres sans toquer, il crie, il réveille tout le monde…
C’est la misère ici. Et pour certains c’est encore pire car y a des vols cachés. Les flics viennent chercher des Tunisiens car eux ils peuvent être expulsés sans test ni rien, leur président il est d’accord. Les flics arrivent à 5h30 du matin, menottent la personne aux pieds et mains et l’enlèvent de sa cellule pour l’expulser. Pour eux, c’est encore plus stressant car il savent qu’ils peuvent se faire expulser comme ça du jour au lendemain. Alors y en a qu’arrivent plus à dormir. Quand je vous dis que c’est de la torture mentale. »
[Encore et toujours, à bas les CRA ! Soutenons les retenus en grève de la faim !]